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Tacuarembo
(Département de Tacuarembo, Uruguay)
Heure locale


Dimanche 7 mai 2017

 

C'est de Tacuarembo, capitale du département du même nom, que je rédige ces quelques lignes. Le département de Tacuarembo est situé au centre nord de l'Uruguay, et apparaît comme le plus vaste des dix-neufs entités similaires qui composent ce pays, grâce à sa surface de plus de 15 000 km2. C'est aussi proportionnellement le moins peuplé des départements.

Créée le 27 juin 1832, cette région offre une grande variété de paysages, d'est en ouest. Je n'ai malheureusement pas traversé les plus jolis coins en venant de Melo et la Ruta 26 d'être dans un état déplorable sur les deux tiers du parcours. J'ai, la plupart du temps, traversé d'immenses plaines (ce département possèdent quelques 150 collines, dont trente portent une référence historique) durant la première partie de mon voyage, assorties de quelques petites lagunes. Plus je me rapprochais de Tacuarembo, et plus le paysage se vallonnait, offrant plaines, vallons et forêts, ainsi qu'une multitude de ruisseaux et de rivières, et plus la Ruta 26 était fréquentable. Je franchirai à un moment donné la rivière Tacuarembo qui prend sa source au nord de Rivera et qui se fond plus tard avec une autre rivière, la Yi. Du côté de San Grégorio de Polanco, s'élève la moyenne montagne avec ses sierras, ses grottes et ses endroits escarpés, endroit qui abrite des plantes spécifiques.

L'élevage, la riziculture et l'exploitation forestière constituent les principales ressources de ce département. Je croiserai sur ma route des vaches, des moutons, mais aussi de jolis chevaux racés, montés par de fiers cavaliers, paysans de leur état. Le cheval uruguayen est en outre apprécié pour sa forte résistance et son élégance, et s'exporte aussi beaucoup au Qatar.

 

La ville de Tacuarembo fut créée en même temps que le département et porta d'abord le nom de San Fructuoso et fut fondée par le colonel Bernadé Rivera avec seulement une cinquantaine de personnes, et à la demande du général Fructuoso Rivera alors Président de la république. Il faudra attendre 1912 pour que l'endroit adopte le nom de Tacuarembo.

Réveillé tôt, je pars à la découverte de la cité encore endormie. Parmi les curiosités incontournables, figure la lagune des lavandières (ci-dessus en photo), morceau de nature localisé un peu à l'écart de la ville et au bord d'un petit lac. C'est à cet endroit que les lavandières venaient des quatre coins de la ville pour laver leur linge. Au carrefour situé à l'entrée du parc se dresse toujours une statue qui les symbolise (ci-dessous). Ces femmes étendaient ensuite leur lessive à même le sol pour qu'elle sèche à l'air libre, jusqu'au coucher du soleil, heure à laquelle les lavandières revenaient à la lagune pour récupérer leur linge qui était toujours à la même place car il ne serait venu à l'idée de personne de dérober quoique ce soit. Les temps ont bien changé depuis cette époque, mais le paysage reste identique. Ce poumon vert de Tacuarembo attire désormais promeneurs et touriste désireux de prendre un bon bol d'air. On vient ici, surtout en fin de semaine, pour déguster des grillades sur les tables et bancs installés dans le parc. C'est aussi à cet endroit qu'a lieu chaque année, au début du mois de mars, la Fête des Gauchos organisée par la Société créole Patrie et Tradition.

 

Je remonte dans mon véhicule puis me dirige vers le centre-ville. La place du 19 avril (ci-dessous) n'est à quelques minutes de la lagune et rassemble à elle seule plusieurs lieux d'intérêt. C'est aussi la plus ancienne place de la ville, d'abord appelée Grande Place, qui resta depuis toujours un lieu de rencontres des habitants, tout spécialement pour la colonie noire de la cité. Là était organisée chaque année la Fête des Rois, par la communauté afro-uruguayenne, fête qui s'achevait bien souvent au Parc Primavera (actuel Parc Rodo). C'est là qu'avaient aussi lieu bals et carnavals, dès 1881, avec passage des chars. C'est ici même qu'en 1832, date de la fondation de Tacuarembo, s'établirent le partage des terres alentours. Compte tenu de son rôle historique, la place rassemble plusieurs édifices classés depuis monuments historiques départementaux. Je veux bien entendu parler du poste de police, de la mairie (deuxième photo) du théâtre Escayola, toujours debout bien qu'en mauvais état (troisième photo), depuis sa fondation au début du XIX ème siècle, sous le gouvernement du général Maximo Santos, théâtre qui fonctionnera tout de même jusqu'en 1956. Quand au nom de l'établissement, il correspond au colonel Escayola sur lequel coururent bien des légendes, comme par exemple celle consistant à dire qu'il aurait eu une ...cinquantaine d'enfants, la plupart d'entre eux ayant été conçus hors mariage. L'épouse du colonel appréciera.


C'est en 1962 que fut inauguré au centre de cette place, le monument en hommage au général José Artigas (ci-dessous). On doit celui-ci au sculpteur José Luis Zorrilla de San Martin. Au pied de ce monument se trouve, depuis 2006, un magnifique écusson représentant la République orientale d'Uruguay (deuxième photo)

Non loin de là, j'admire l'élégante façade de la mairie de Tacuarembo (troisième photo), ville dont la région fut occupée jadis par les Indigènes. Le nom de Tacuarembo (lieu où poussent les bambous) se rapporte d'ailleurs à une espèce de bambous très vivace. Le deuxième fait marquant dans l'histoire de cette cité fut la présence, lors des XVII ème et XVIIIème siècles, des missions jésuites qui oeuvrèrent aux côtés des indiens Guaranis. Enfin, la région vit la naissance de José Artigas, lequel s'illustrera dès le début de la colonisation de la région. Le point crucial de sa carrière restant la création du corps armé de Blandengues. Notre homme contrôla les frontières locales (avec le Brésil) dès 1797, puis apporta paix et sécurité à la population locale en 1804 et 1805, grâce à un campement monté au bord du petit Tacuarembo. De 1807 à 1809 auront lieu les premières distributions de terres, inscrivant ainsi de manière durable la colonisation de l'endroit. Ces exemples ne sont qu'un mince témoignage des actions réalisées par celui qui finira général et qui aura mérité la reconnaissance éternelle de la population de la ville.

Les origines de la ville de Tacuarembo remontent au 24 octobre 1831 lorsque le président F.Rivera donna à son cousin le colonel Bernabé Rivera, l'ordre de fonder un village dans la zone du petit Tacuarembo. Plusieurs familles viendront occuper ce nouveau camp un an plus tard sous la protection du 1er Régiment de ligne. Vint ensuite la fondation de San Fructuoso cette même année, qui deviendra plus tard Tacuarembo ;


 

A côté de la mairie se dresse la cathédrale San Fructuoso (ci-dessous) qui fut déclarée monument historique en 2006. Celle-ci verra le jour plus de soixante ans après la fondation de la ville, grâce à son fondateur le Père Jaime Ros. A l'époque il ne s'agissait que de construire un simple temple dans un ancien ranch, puis une première pierre de l'édifice d'être posée en 1899. L'inauguration de l'ensemble aura lieu en 1917, avec la célébration d'une messe spéciale en l'honneur du père fondateur. L'édifice devra toutefois attendre 1930 pour être doté de son horloge. De style néo-romain, la cathédrale forme le siège du diocèse de Tacuarembo, et est dédiée à l'évêque martyr San Fructuoso de Tarragone. Cet évêque vécut il y a 1750 ans et mourut le 21 janvier 259 de l'ère chrétienne.

 

Vers dix heures du matin, les rues de Tacuarembo sont encore pratiquement désertes en ce dimanche matin. Je remonte encore la rue du 18 juillet, jusqu'à la Place Christophe Colomb qu' un jeu de jets d'eau anime, sous le regard discret des quelques habitants venus ici pour se réchauffer avec le soleil. Il fait beau, avec un joli ciel bleu. A l'autre bout de cette place, côté rue 25 de Mayo s'active une station-service ESSO où je ferai mon plein quelques instants plus tard. Les employé vérifient également la pression des pneus de votre véhicule et nettoient les pare-brises, sur simple demande de votre part. Dommage que le musée de l'Indien et du Gaucho est fermé aujourd'hui car je me serais bien accordé une pause culturelle. La ville compte pas moins de cinq musées dont celui-ci, fondé par un certain Washington Escobar en 1941, et dans sa propre demeure. Ce musée archéologique possède des objets indigènes uniques en Amérique, sans parler de l’importante collection d'objets et d'armes de gauchos datant d'époques différentes qui y est également présentée. Tant pis çà sera pour une autre fois !

 

INFOS PRATIQUES :

  • Museo del Indio y del Gaucho, rue du General Artigas (à l'angle de la rue du General Flores). Ouvert du mardi au vendredi de 10h00 à 17h00 et le samedi de 10h00 à 14h00.
  • Musée des Arts plastiques, à l'angle des rues 18 juillet (N°302) et de la rue W.Beltran. Tél : (598) 4632 0847

  • Musée des Géosciences, rue du General Artigas, 191, à Tacuarembo.

  • Musée des Sports, Ituzaingo 241, à Tacuarembo.

  • Museo criollo memoria del pago, Dr Luis A.de Herrera,250 à Tacuarembo.

  • Attention ! Le dimanche soir, tout est fermé en ville pour diner. Penser à s'organiser avec la réception de votre hôtel pour commander auprès d'un établissement ouvert qui pourra vous livrer à votre chambre.

 

 











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