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La Basilique de San Lorenzo
(Florence, Région de Toscane, Italie)
Heure locale

 

Vendredi 6 mars 2020

 

Haut lieu historique de Florence, et dernière demeure des Médicis, la basilique de San Lorenzo m'ouvre aujourd'hui ses portes : je vais ainsi vous faire découvrir son église et son musée de la crypte, son cloitre, sa bibliothèque laurentienne et les célèbres chapelles des Médicis, dont la Chapelle des Princes et la Nouvelle sacristie de Michel-Ange. Un voyage dans le temps, en texte, photos et vidéo !

 

C'est à partir de 1424 que Brunelleschi débuta la construction de cette église, joyau de la première Renaissance, même si sa façade austère n'est pas engageante. L'édifice fut érigé sur l'emplacement d'un ancien sanctuaire roman datant du 11è siècle, consacré en 393 par Ambroise de Milan, un lieu religieux considéré comme le plus ancien de la cité. L'édification de cette basilique ayant duré vingt-deux années, c'est Antonio Manetti qui prendra la suite du chantier, après la disparition de Filippo Brunelleschi, même si l'ensemble reste inachevé comme cette façade intérieure conçue par Michel-Ange (deuxième photo ci-dessous). J'observerai au passage la tribune de l'artiste située au-dessus de la porte d'entrée centrale de l'édifice.


 

Giovanni di Bicci de Médicis, fondateur de la famille Médicis mais également de la banque du même nom, commanda tout d'abord à Brunelleschi la construction de l'Ancienne sacristie (première photo ci-dessous) en 1419, avant de bâtir autour l'actuelle église dans le style première Renaissance, qui participe à l'aura des Médicis. Pourtant, on ne relève ici aucune débauche de couleurs puisque l'ensemble ne comporte que le blanc pour les murs et le gris de la pierre pour les colonnes et autres détails architecturaux. Et les jeux de lumière de donner à l'endroit une beauté sans pareille. Une promenade valant mieux que de longs discours, je m'accorde le temps nécessaire pour admirer les nombreuses peintures qui embellissent les murs de l'église. Il y a bien sûr « l'Annonciation » de Filippo Lippi dans la chapelle Martelli mais aussi « le Martyre de Saint Laurent »,(deuxième photo), œuvre de Bronzino réalisée en 1659, caractéristique du maniérisme et décrivant des personnages aux postures extrêmes, ou encore « le Mariage de la Vierge » de Rosso Fiorentino, représentant Joseph en jeune homme, ce qui ne correspond pas à la tradition. A ne pas manquer non plus, les deux chaires de Donatello (dont une fut utilisée par Savonarole), véritables beautés sculpturales situées en face de la fresque de Bronzino. Les remarquables panneaux en bronze ne seront montés qu'après 1515 sur ces chaires de la Passion et de la Résurrection.


 

La nef de la basilique vaut la peine d'être observée avec soin, pour son sol d'une part et pour les traces de la pierre tombale de Cosme l'Ancien, au niveau de la crypte, d'autre part. Existe également au même endroit un cénotaphe en hommage à Donatello, une œuvre de Raffaello Romanelli. La chapelle Martelli, elle, resplendit grâce à la peinture de Fra Filippo Lippi citée plus haut.

Je pars maintenant en direction de l'Ancienne Sacristie, de style Renaissance et caractérisée par son harmonie géométrique, mêlant formes cubique et sphérique. L'endroit est orné de sculptures en terracotta exécutées par Donatello, représentant les quatre Evangélistes, et quatre histoires de la vie de Saint Jean l'évangéliste, saint à qui l'on dédia la chapelle. La porte sculptée, fait, elle aussi, partie des œuvres de Donatello tandis que le petit dôme de couleur bleue décrivant le ciel astronomique au-dessus de Florence le 4 juillet 1442, oeuvre de Giuliano Pesello, est peint sur la voûte de la chapelle de l'abside. Cette sacristie accueille enfin deux tombes célèbres de la famille des Médicis : au centre, celle de Giovanni di Bicci et de son épouse Piccarda Boeri, puis sur le côté, celle abritant les restes de Pierre 1er de Médicis (dit Pierre le Goutteux, à cause de son arthrite handicapante) et de Giovanni Lorenzo.


 

Je quitte la basilique pour emprunter une porte latérale (celle au-delà de laquelle se trouve la billetterie, à gauche) me conduisant au cloitre de l'endroit (ci-dessus en photo). Des chanoines vécurent ici jadis, formant une communauté de vie rurale, ce qui explique l'existence de ce cloitre et de quelques autres bâtiments monastiques. Ces chanoines servaient alors l'église dédiée à Saint Laurent, église fondée dans les temps anciens par Saint Ambroise, en 393. Je suis invité à pénétrer dans un musée situé au sous-sol et rassemblant des trésors de l'église, dont le magnifique reliquaire du pape Saint Marc (en photo ci-dessous). Une très intéressante exposition temporaire est actuellement présentée dans une partie de la vaste crypte. Celle-ci est consacrée aux collections des Médicis dans les domaines scientifique et technique.


 

Au premier étage de l'édifice bordant le cloitre se trouve la bibliothèque Laurentienne (ci-dessous) à laquelle on accède par un escalier à triple montée qui fut dessiné par Michel-Ange. En concevant un tel escalier maniériste, œuvre finalement exécutée en 1559 par Ammannati, l'artiste cherchait à amplifier l'espace. A l'entrée de la bibliothèque, une hôtesse m'informe que l'on doit marcher impérativement sur les tapis, et non sur le sol qui est une œuvre originale. Aujourd'hui bibliothèque publique d'Etat, la bibliothèque Laurentienne (bibliothèque Médicis privée) évoque Laurent le Magnifique qui en augmenta le fonds après sa création par Cosme l'Ancien. Cette bibliothèque-là trouve toutefois son origine dans la collection privée des Médicis (en opposition avec la bibliothèque Médicis, institution publique née du don de Niccolo Niccoli au Couvent de San Marco). La salle de lecture que je traverse est située en hauteur, compte tenu de l'installation des logements monastiques au niveau inférieur du bâtiment. La bibliothèque est aussi coiffée de voûtes afin d'éviter d'endommager les précieuses collections en cas d'incendie. Les fenêtres de la salle ont été disposées entre les contreforts, et le plus bas possible, pour laisser pénétrer largement la lumière. Les lutrins ont été installés le long des fenêtres afin de faciliter la lecture et la copie des livres consultés. Ces livres sont rangés sous les lutrins et attachés à ceux-ci pour éviter le vol. On en trouve la liste sur un petit panneau vertical disposé à coté de chaque support de lecture. La bibliothèque Laurentienne possède en tout près de 11000 livres, 250 papyri d'origine égyptienne, 43 ostraca, 566 incunables, 1681 livres imprimés au 16è siècle, 126527 documents tirés après 1600 et les périodiques de 592 titres. Au moment de son ouverture au public, en 1571, 3000 manuscrits s'y trouvaient déjà. A savoir qu'une exposition temporaire y est régulièrement présentée, dans les salles voisines à la salle de lecture. Et qu'une boutique se trouve au bout de ce parcours qui constitue une voie sans issue.

 

Clou de la visite : les chapelles des Médicis, chapelles privées de la famille des Médicis situées dans la partie arrière de la basilique de San Lorenzo. Une entrée séparée est d'ailleurs prévue qui donne sur la Piazza Madonna degli Aldobrandini. Après être passé à la billetterie, puis franchi le sas de sécurité, trois attractions m'attendent : la chapelle du trésor, derrière le choeur avec ses reliquaires et ses objets d'orfèvrerie, la chapelle des Princes (ci-dessous) au premier étage dont la construction, débutée en 1605, ne s'acheva qu'en 1929, et la nouvelle sacristie qui date de 1521 et qui abrite les tombeaux des Médicis, tombeaux sculptés par Michel-Ange.


 

La Chapelle des Princes comporte six sarcophages surmontés des statues des grands-ducs en bronze doré, œuvres de Pietro Tacca et de son fils Ferdinando. Des mosaïques florentines, en marqueteries de marbre, furent aussi créées pour l'occasion, en 1588, par l'Office de la Pierre dure (devenue aujourd'hui un célèbre institut de recherche scientifique et de restauration d'oeuvres d'art renommé, l'un des plus importants au monde).

De forme intérieure octogonale et de 28 mètres de large, surmontée d'une coupole de 59 mètres de haut (ci-dessous), cette chapelle est imposante. Souhaitée par Cosme 1er, elle sera réalisée par Ferdinand 1er de Médicis. L'Office de la Pierre dure se chargera du revêtement constitué de marbres incrustés, de marbres polychromes et de pierres semi-précieuses, jaspes, porphyre, albâtre, lapis-lazuli, coraux et bronze doré, qui formeront ensemble les dessins d'un revêtement recouvrant tous les murs. Quant aux six grands sarcophages (deuxième photo), ils sont en granit égyptien, de couleur gris oriental, violet de Flandres et corallien d'Espagne, décorés de jaspe vert de Corse, mais vides car les Médicis (une quarantaine de neveux et nièces, cousins et cousines) sont inhumés dans la crypte inférieure.

Des niches ont été aménagées, qui abritent des portraits de famille, dont deux furent exécutés par Pietro Tacca. Enfin, dans les seize compartiments du dado se trouvent les blasons des villes de Toscane qui étaient alors sous le contrôle des Médicis (troisième photo).


 

La Nouvelle Sacristie (ci-dessous) fut pour sa part élaborée par Michel-Ange au 16è siècle, à l'intérieur même des chapelles des Médicis. Michel-Ange, déjà fort sollicité par le chantier du Tombeau de Jules II ( Rome), y travaillera par intermittence de 1520 à 1527, puis de 1530 à 1534. La tombe de Laurent le Magnifique et de son frère Julien, distincte des tombeaux de Laurent, duc d'Urbin et de Julien de Médicis, duc de Nemours, est constituée d'un discret sarcophage de pierre placé en regard de l'autel.

Michel-Ange agrémenta le tombeau de Julien de Médicis de deux allégories, celles du Jour et de la Nuit. Le jour étant représenté par un vieillard fatigué et la Nuit, les yeux clos, étant accompagnée d'un croissant de lune, avec une étoile en bandeau, d'un silex, d'un hibou, d'un masque tragique et d'une guirlande de pavots. Quant au tombeau de Laurent, duc d'Urbin, il dispose des deux allégories du Crépuscule et de l'Aurore, directement posées sur le sarcophage.


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