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La Petite école de San Miguel
(Province d'Alajuela, Costa Rica)
Heure locale


Mercredi 14 mai 2014

J'ai merveilleusement dormi cette nuit, au son de la rivière coulant en contrebas. Les bruits de la jungle commencent à se faire entendre vers les cinq heures du matin et une nouvelle journée débute. Notre petit déjeuner nous sera servi à notre convenance, mais l'équipe du lodge s'active déjà à ses tâches quotidiennes. Ma préoccupation majeure est de décider ce que nous allons faire aujourd'hui, car nous sommes dans un endroit reculé et il n'y a pas grand chose à faire autour de notre point d'hébergement. Nous commencerons donc par une promenade dans l'immense propriété. Alejandro nous conduit au début du sentier que nous devrons suivre ensuite grâce à des flèches jaunes savamment disposées sur les troncs d'arbres. Une heure trente sera nécessaire pour parcourir ce sentier tout en profitant d'un superbe soleil. Nous traverserons tour à tour des paysages très différents : nous traversons d'abord une vaste prairie vallonée qui nous fait penser à la Suisse, puis pénétrons dans la forêt tropicale humide. Le sentier est alors recouvert d'énormes feuilles mortes (ci-dessous) qui subjugue France. Nous longeons la rivière (deuxième photo), franchissons plusieurs petits ponts de bois, observons le travail des fourmis qui transportent des végétaux, puis des grenouilles minuscules, avant de déboucher sur une autre prairie dans laquelle paissent des vaches mélangés à des chevaux (troisième photo).


 

Il nous faut parfois ouvrir un enclos pour pouvoir poursuivre notre chemin mais nous prenons bien soin de le refermer après notre passage pour que les animaux ne s'enfuient pas. Je m'arrête, admiratif, devant un énorme taureau qui profite, comme nous, de ce début de matinée. Sur le sentier, nous remarquons un arbre contenant plusieurs nids de cassiques de Montezuma (ci-dessous). Plus loin, c'est un nid de guêpes qui a trouvé refuge dans un feuillu. Nous terminons notre périple en longeant la piste jusqu'à regagner le lodge par l'entrée principale. Je ne résiste pas alors à photographier ces magnifiques hibiscus (deuxième photo).


 

Après une boisson rafraichissante, nous reprenons le 4X4 pour nous rendre à cinq minutes de là, dans une ferme (ici, une finca) qui fait partie de la même propriété. Un grand étang (ci-dessous) constitue le point d'attraction majeur. Nous y sommes conduits par le métayer de l'endroit qui occupe une petite maison de bois sans électricité. On nous explique qu'ici, les fermes sont vastes. La finca que nous visitons ne contient par exemple qu'une vache et trois volailles mais cultive intensivement les bananes et le yucca, une racine comestible dont on se sert à La Carolina Lodge pour préparer notamment des chips. Le yucca que me présente le métayer pèse bien six kilos.


 

J'ai remarqué hier une petite école située sur le bord de la route. Je demande à Edwin, notre cuisinière s'il nous serait possible de la visiter. Un coup de téléphone à l'institutrice et nous voici partis en direction d'un petit village d'une trentaine de maisons éparpillées aux alentours, San Miguel. L'école n'accueille actuellement que six élèves et ne possède qu'une classe primaire. Les enfants portent tous l'uniforme (c'est la règle à l'école primaire) dans un souci d'effacer les différences sociales entre les élèves. Sarah, l'institutrice nous explique que l'école ouvrit ses portes pour la première fois en 1966. Celle-ci n'était alors qu'une petit bâtiment en bois. Elle fut reconstruite en plus grand quatre ans plus tard par la communauté du village. Le ministère de l'Education possède l'école mais la communauté villageoise participe activement au maintien de celle-ci (travaux à effectuer). Ici, les habitants se prennent en charge plus que partout ailleurs et attendent peu de choses du gouvernement. A l'extérieur, je remarque plusieurs panneaux peints à la main sur lesquels sont inscrites des phrases tellement vraies comme par exemple « J'aime mon école » (en photo ci-dessous), ou bien « Nous ne détruisons pas ce que Dieu nous a donné avec tant d'amour », ou enfin « Nous prenons soin de la planète ». Je sens une certaine timidité chez notre institutrice ainsi que chez certains élèves. Il est vrai qu'il n'est pas habituel d'accueillir en salle de classes des étrangers.Nous nous présentons à l'assistance et j'explique en quelques mots ce que nous faisons ici, d'où nous venons, et en quoi consiste mon métier. On m'écoute avec attention mais on ne me posera pas de questions. Sarah m'apprend que les élèves ont école tous les matins, du lundi au vendredi, de 7h00 à 13h00 (avec une pause de 40 minutes pour déjeuner à partir de 10h40). Les enfants présents ont de 9 à 11 ans et l'on relève la plus stricte parité (un pur hasard) dans le groupe : trois filles et trois garçons. Les petits Costariciens n'ont que 15 jours de vacances par an plus un autre mois (à partir de décembre) et étudient le calcul, l'écriture, la lecture ainsi que la nature. Ils ne sont que six dans cette classe mais ont pour habitude travailler par petits groupes.


 

L'éducation est une chose extrêmement importante au Costa Rica. Selon un classement de 2013/14, ce pays se classe au 20è rang mondial pour son alphabétisation (qui atteint un taux de 96%, le taux d'alphabétisation le plus élevé d'Amérique centrale). Pour les Costaricains, l'éducation est la fierté et la richesse de la nation. Et le gouvernement s'est préoccupé depuis déjà plusieurs années de réfléchir sur l'héritage que ce pays allait laisser aux jeunes générations durant le prochain millénaire. Et a décidé de renforcer la formation des enseignants ainsi que leur évaluation pédagogique.

En 1869, l'Etat décréta que l'école devait être gratuite et obligatoire pour tous les citoyens. Depuis la suppression de l'armée costaricienne, 50% du budget du pays est consacré à la santé et ...à l'éducation. En 1994, le nouveau président de la république, Monsieur Figuerres, imposa un ordinateur dans chaque école (il y en a plus de 4000 au Costa Rica) ainsi que l'étude de l'anglais. Le système éducatif est depuis articulé autour de quatre axes : le jardin d'enfants (jusqu'à 7 ans), l'école primaire (de 7 à 12 ans), l'école secondaire (de 12 à 18 ans), et l'université. Il existe des écoles publiques et des écoles privées qui enseignent le même programme. L'école élémentaire dure six années et est formée par deux cycles. On y enseigne les matières basiques comme les mathématiques, les sciences, , les langues (anglais et espagnol et même le français), les études sociales, la religion et le sport. Un examen est nécessaire pour changer de niveau de classe.

Le secondaire est formé de deux cycles de trois ans : le premier cycle est destiné à l'enseignement général tandis que le second cycle, lui, est consacré à l'enseignement spécialisé (agricole, industriel, commercial, secrétariat, comptabilité, artisanat, éducation familiale et sociale). Ce second cycle est sanctionné par un diplôme : le baccalauréat. Celui-ci permet d'accéder à l'université mais un examen d'entrée supplémentaire est indispensable. Il existe quatre universités publiques au Costa Rica (la plus grande est l'université du Costa Rica).

Avant de quitter notre petite classe, nous prenons congé de nos hôtes et leur souhaitons un brillant avenir. Par rapport à d'autres pays (où l'on brûle parfois les écoles!), ils sont bien partis. Et nous prenons une photo souvenir (ci-dessous).


 

A une heure du lodge, se trouve un centre d'accueil pour les pumas. Ce centre fut créé il y a cinquante ans par Lilly Bodmer de Hagnauer afin sauver les animaux de la détresse dans laquelle ils se trouvaient parfois, face à l'importante déforestation d'alors. Certains habitants les capturaient en effet pour en faire des animaux de compagnie. De nationalité suisse, cette dame développa ce projet dans le but de protéger les espèces menacées. Elle recueillit ainsi souvent les animaux qu'on lui apportait (jusqu'à 160 animaux de plus de soixante espèces différentes). Aujourd'hui, le refuge abrite plus de 80 animaux (de 22 espèces différentes). Séduit par l'initiative, je serai très déçu à mon arrivée sur place : l'endroit se révèle n'être en effet qu'un triste zoo dans lequel les pauvres bêtes sont enfermées et ne peuvent même pas être photographiées (trop de grillages!). Nous faisons le tour du propriétaire puis repartons. Il m'est personnellement difficile d'observer des animaux dans de telles conditions alors que je les ai vus libres dans des parcs nationaux il y a encore quelques jours.

 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Centro de Rescate LAS PUMAS, Apdo postal 89 5700, Canas, Guanacaste. Tel : (506) 2669 6044. Entrée : 10 US$. Je déconseille la visite de cette attraction. Site internet : http://www.centrorescatelaspumas.org

     

 

 

 











 



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