Revoir le globe
Top


Kamakura
(1) (Préfecture de Kanagawa, Japon)
Heure locale

 

Dimanche 19 juin 2016

 

On m'en avait souvent parlé comme étant une attraction majeure près de Tokyo mais je ne m'y étais jamais encore rendu. C'est décidé, cette fois, je vous y emmène.

Située dans la préfecture de Kanagawa, à cinquante kilomètres au sud-ouest de Tokyo, Kamakura, ville de 175000 âmes, revêt une importance culturelle pour le pays. C'est en effet à Kamakura que le shogun Minamoto no Yoritomo décidera d'installer la nouvelle capitale du pays, en 1192, déplaçant du même coup le centre historique du Japon. Et ce gouvernement de Kamakura de dominer le pays pendant plus d'un siècle, jusqu'en 1333. Aujourd'hui, la ville est devenue une station balnéaire et touristique, grâce notamment à la présence de cinq temples célèbres qui projettent les visiteurs dans le temps, plus exactement au XII è siècle, en pleine période Kamakura, période héroïque et chevaleresque, dont on dit qu'elle sera l'âge d'or des nihonto (armes blanches) et la meilleure époque pour vivre en tant que bushi (guerrier gentilhomme). Tout commencera lors de la guerre de Gempei, en 1185, entre les familles nobles de Minamoto et Taira. La bataille finale de Dan-no-ura donnera la victoire à Minamoto no Yoritomo, faisant ainsi disparaître la famille Taira de la scène et aboutissant à l'époque Kamakura. Durant celle-ci, deux tentatives d'invasions mongoles auront lieu mais échoueront, dont une grâce au kamikaze (vent divin) qui soufflera si fort qu'il coulera les flottes mongoles parties de Corée. En ce temps-là, le samouraï acquerra statut et prestige, tandis que les pouvoirs civils et militaires seront réunis dans les mêmes mains. Et lorsque les princes (au service desquels oeuvraient les samouraïs, serviteurs armés et attachés aux aristocrates de cour) s'installeront en province, les samouraïs les plus habiles et aux multiples fonctions se convertiront petit à petit en petits seigneurs locaux, avec des pouvoirs étendus.

 

Je descends à la gare de Kita-Kamakura, emprunte la sortie Est (des panneaux indiquent la direction des différents sites) puis marche quelques instant jusqu'à atteindre le temple Engakuji (en photo ci-dessous). Celui-ci sera bâti en 1282 afin de commémorer la mort des soldats japonais et mongols morts pendant la tentative d'invasion mongole au Japon. Second plus grand temple zen de Kamakura, il abrite une célèbre statue en bois du Bouddha, tandis que sa cloche est, elle, classée en tant que Trésor national. J'accède au temple par une volée de marches encadrée par de grands cèdres, accès assez spectaculaire je dois le reconnaitre. Mukagu Sogen, qui fut à l'origine de la construction du temple Engakuji était un moine zen chinois, devenu prêtre dès l'âge de douze ans. Invité par le régent Hojo Tokimune qui avait adopté le Zen, il arriva au Japon lors des guerres contre les mongoles et sera d'abord abbé de Kenchoji avant de fonder le présent temple. Tokimune était alors dirigeant de fait du Japon et répandra le bouddhisme Zen durant son règne. Selon les documents de l'époque, c'est à un exemplaire du soutra de l'éveil parfait (engaku-kyo), extrait à flanc de colline et retrouvé dans un coffre de pierre, que le temple devra son nom. Ce soutra se compose de douze chapitres dans lequel le Bouddha Shakyamouni répond aux questions des douze grands bodhisattvas. Le destin du temple fluctuera quant à lui au cours des siècles. Sa structure actuelle est due au prêtre zen Seisetsu qui le reconstruisit et le consolida à la fin de la période Edo. Durant l'ère Meiji, le temple Engakuji deviendra le principal centre d'enseignement du Zen dans la région de Kanto. Et Kosen Roshi ainsi que Soyen Shaku d'en être successivement abbés durant cette période. Daisetz Teitaro Suzuki, lui, en sera l'un de ses brillants élèves. Erudit et auteur de plusieurs livres et essais sur la bouddhisme et sur le zen, il sera également un traducteur prolifique du chinois, du japonais, et de la littérature sanskrite. Il donnera de nombreuses conférences en Occident, puis occupera un poste de professeur à Otani, une université bouddhiste japonaise. Aujourd'hui, des cours de zazen (pratique quotidienne du zen) sont toujours organisés au sein du temple.

Le feu endommagera malheureusement certains bâtiments à différentes époques, et les dates indiquées concernent les constructions actuellement existantes. Dès l'entrée, le temple Engakuji se dresse à flanc d'une colline boisée, avec, en ligne droite, les bâtiments principaux érigés dans le style chinois. En tout, se dressent 18 temples sur le site, parmi lesquels la porte principale à un étage, ou sanmon, (première photo) ornée d'une calligraphie encadrée représentant l'empereur Fushimi. Cette porte représenterait la délivrance de trois états peu enviables, le vide, l'absence de consistance et le manque de volonté. Il est de coutume de franchir la porte pour aller ensuite prier Bouddha au Butsuden, tout proche, une fois l'esprit purifié. La porte fut reconstruite en 1785 par Seisetsu Shucho, année du 500 ème anniversaire de sa création. La calligraphie fut quant à elle rédigée par l'empereur Fushimi. Et le dernier étage de la porte d' abriter entre autres, les onze visages de dieux. Chaque 18 juin donne d'ailleurs lieu à une cérémonie au cours de laquelle on vient se confesser auprès de ces dieux. Le principal bâtiment, lui, n'est situé qu'à une encablure de cette porte. Grand et moderne, il date de 1964 et s'appelle le butsuden (deuxième photo). Il abrite la principale image de Bouddha, appelée Hokan Shaka Nyorai. La fondation du Butsuden remonte à 1282, mais le bâtiment sera une première fois endommagé par le feu en 1563. Bouddha subira des dommages à cette occasion mais sera restauré lors de la reconstruction du bâtiment en 1625. La construction sera malheureusement encore détruite lors du grand séisme du Kanto mais sera rebâti en 1964. Quant à la calligraphie du Butsuden, elle est un cadeau de l'empereur Gokogon, en 1378. Les cérémonies annuelles du temple et la méditation matinale zen se déroulent aussi au Butsuden. Plus loin, le Shari-den, lui, est le bâtiment des reliquaires, qui fut érigé au XVI è siècle dans le style de la dynastie des Song. On y conserve une prétendu dent du Bouddha. Cette dent fut offerte à Minamoto no Sanetomo de Kamakura par Noninji, originaire de la Chine. Le centre du bâtiment abrite le Kuden (lieu sacré), endroit où se trouve la dent de Bouddha,. Un dojo d'entrainement pour la secte d'Engakuji se trouve juste à côté. L'accès étant fermé, je n'apercevrai ce Shariden que de loin. En effet, le Shariden n'ouvre ses portes au public que lors des fêtes du Nouvel An, durant la semaine en or (début mai) et lors de la fête de Homotsu Kazeire (en novembre).


 

Juste à côté du Butsuden (sur la gauche) se dresse une construction au toit de chaume, appelée Senbutsujo (ci-dessous). Cet endroit est utilisé comme dojo par les stagiaires bouddhistes qui y effectuent leurs séances de méditation Zen. Dès le XIV ème siècle, le même bâtiment offrait l'apparence d'une construction plus vaste, au toit pentu richement décoré, mais un incendie détruisit l'ensemble en 1563. Depuis, les pèlerins viennent prier ici deux fois par an. Le butsunichi-an (deuxième photo ci-dessous), autre construction au toit de chaume, constitue pour sa part le lieu de sépulture de Hojo Tokimune (qui décéda en 1284, deux ans seulement après l’achèvement du temple), lequel se battra durement pour stabiliser l'état féodal japonais d'alors, ce qui lui vaut aujourd'hui d'être considéré comme la divinité des études, ou de la bonne fortune. Cet endroit, surnommé Mausolée, sera bâti après la disparition de Tokimune, puis reconstruit en 1811. Là sont inhumées plusieurs personnes de haut-rang remontant à l'époque Kamakura, des personnages souvent remarquables par leurs talents et leurs réalisations. Au cours de ma promenade, j'apercevrai un autre petit temple, lui aussi avec un toit de chaume, qui contient une statue de Kannon et qui a reçu le nom de obai-in. Ce petit temple fut érigé à l'époque de Muso Kokushi, quinzième abbé du temple Engakuji. A côté du Butsuden, s'élève le Kojirin, dojo pour la méditation zen qui ouvrit ses portes en 1922, avant de brûler quatre ans plus tard. Je m'arrêterai aussi quelques instants au Hojo (troisième photo), anciens quartiers de l'abbé du temple Engakuji. Cette vaste construction aux multiples usages, date de 1929. S'y déroulent les cérémonies bouddhistes, le sermon du dimanche, les séances de Zen, plusieurs ateliers et l'exposition de plusieurs objets précieux. L'endroit accueille également parfois des concerts de charité et des cours d'été. C'est une belle journée ensoleillée qui s'annonce et de nombreux buissons d'hortensias (quatrième photo) fleurissent ici et là, le long des allées. Plus loin, la grande cloche (ogane) (cinquième photo ci-dessous) date de 1301 et mesure 2,5 mètres de haut. C'est la plus grande de toutes les cloches (et elles sont nombreuses!) des temples de Kamakura, et elle est désignée comme Trésor national, tout comme d'ailleurs le shari-den. Cette cloche se mérite, car, pour l'observer, je devrai monter au sommet d'une colline en empruntant plusieurs séries de marches. Le fils de Hojo Tokimune, Sadatoki, qui priait pour la paix et la prospérité du pays, commanda cette cloche, mais les choses se compliquèrent. Aussi Sadatoki s'isola t-il sept jours durant, afin de prier Sarasvati qui le guida pour la création de ladite cloche, à travers ses rêves. Comme pour nous récompenser de la peine éprouvée pour grimper jusqu'ici, un petit café a eu la bonne idée de s'installer au sommet de la colline. Je m'y reposerai un peu avant de poursuivre ma route et profiterai d'une vue imprenable sur les environ depuis la terrasse.


 

Il me faudra marcher un quart d'heure avant de rejoindre le temple Kenchoji. C'est le premier des cinq grands temples de Kamakura, et aussi le premier du genre à avoir été érigé dans cette ville. Ce temple zen fut fondé en 1249 par le moine chinois Rankei Doryo qui appartint à l'école Rinzai (une des trois écoles du bouddhisme zen japonais), à la demande de l'empereur Go-Fukakusa. Il sera complété en 1253. Malgré, là aussi, plusieurs incendies au fil des siècles, le Kenchoji sera toujours reconstruit dans son style d'origine. Il contient plusieurs constructions dont le somon, importé du Hanju Zanmai-in depuis Kyoto, la sanmon (en photo ci-dessous) qui date de 1754. Franchir cette porte vous délivre de toute obsession, addiction ou désir. Le fondateur du temple Kenchoji, Rankei Doryu, souhaitait pour sa part que ce lieu soit celui de tous ceux qui voulaient apprendre le Zen. La partie supérieure de cette porte Sanmon est surnommée rojo et abrite les statues de Bouddha et de 21 arhats. A droite de la porte, s'élève une petite maison au toit de chaume qui abrite la cloche (bonsho) (deuxième photo) fondue en 1255. Celle-ci pèse 2,7 tonnes et doit son existence à Mononobe Shigemitsu, qui était à l'époque chef de l'association des fabricants de cloches du Kanto. Dans le prolongement de la porte Sanmon, je remarque déjà le butsuden (salle du Bouddha) (troisième photo). Je passerai préalablement à côté de vieux arbres datant de 760 ans (quatrième photo). Le plus ancien d'entre eux a, dit-on, été planté par Rankei Doryu, à partir d'une graine rapportée de Chine. L'arbre mesure treize mètres de haut et possède une circonférence de 6,5 mètres. Quant au Butsuden, il abrite la principale statue du temple Kenchoji, Jizo-bosatsu, protectrice des hommes sur terre et au ciel. L'endroit accueille diverses cérémonies comme, par exemple , le Shukushin (prière pour la longévité de l'empereur) qui a lieu les 1er et le 15 de chaque mois, le Kaisan Reigetsu-ki (mémorial qui se tient les 23 et 24 de chaque mois afin de célébrer l'anniversaire de la mort de Rankei Doryu) et le Kaisan-ki (cérémonie annuelle marquant l'anniversaire de la disparition de Rankei Doryu). L'actuel Butsuden est le quatrième du genre depuis sa fondation car il fut reconstruit à plusieurs reprises. Plus loin, mon regard est attiré par la karamon (ensemble de portes chinoises) (cinquième photo) qui furent, elles, importées du Zojo-ji de Tokyo en 1647. Cette porte à quatre battants est recouverte de magnifiques dorures et fut érigée en 1628, dans le style architectural de l'ère Momoyama-Muko-karahafu, pour le temple Zojo-ji (Shiba,Tokyo), mais sera plus tard offerte au temple Kenchoji. Restaurée en 2011, elle comprend de nombreuses pièces métalliques, et ses décorations ressemblent à celles du Butsuden voisin. Juste derrière le Butsuden se dresse le hatto (sixième photo), lieu de déroulement des cérémonies publiques, qui fut reconstruit en 1814. Jadis, le temple Kenchoji dans son ensemble était dédié aux pratiques spirituelles. Et les prêtres et moines d'écouter les sermons du prêtre principal. On comptait alors 388 religieux dans ce temple. Le Hatto est pour sa part utilisé lors des cérémonies bouddhistes, conférences et expositions. Rebâti en 1814, ce bâtiment qui est le plus vaste Hatto de la région du Kanto abrite la principale statue sacrée ainsi que celle de Senju-kannon, divinité ayant le pouvoir de sauver l'être humain de la détresse. Enfin, le hojo (septième photo) également importé du Hanju-Zanmai-in, est l'endroit où se déroulent les cérémonies religieuses. Ancienne résidence du prêtre principal, l'endroit sert aussi de lieu d'initiation à la méditation zen. Bâti en 1732, le Hojo abrita à l'origine les tablettes mortuaires bouddhistes de la famille impériale. A l'arrière du Hojo, je découvre le jardin Teien (huitième photo) avec son bassin Sampeki-chi. C'est Rankei Doryu qui conçut le jardin une fois le temple construit. Notons qu'un tel bassin se situé généralement devant le temple (et non derrière, comme ici). Les bâtiments (dont le Tokugetsurro, situé à l'est) bordant le jardin accueillaient les hôtes du temple, dans un cadre idyllique. Le jardin fut quant à lui entièrement rénové en 2003, à l'occasion du 750 ème anniversaire du temple Kenchoji.


 

Pour cette première visite, je me rendrai enfin au sanctuaire de Tsurugaoka Hachimangu, que j'atteindrai après quinze minutes de marche. Ce sanctuaire symbolise l'ancienne capitale du Japon et accueille plus de neuf millions de visiteurs chaque année. Il fut fondé en 1063 à Zaimokuza par Minamoto Yoritoshi (ancêtre du shogun Minamoto Yorimoto), en tant que temple dédié à Hachiman, dieu protecteur du clan Genji. En 1180, le descendant du clan Minamoto no Yoritomo déplaça le sanctuaire vers le site actuel. Puis, en 1191, les lieux furent établis par Minamoto comme étant le centre du shogunat (gouvernement féodal) de Kamakura et prirent leur forme actuelle, avec le sanctuaire Hongu (ou Jogu) (ci-dessous en photo) en haut des marches, et le sanctuaire Wakamiya (deuxième photo) en bas des marches. Autres curiosités de l'endroit : le jardin des pivoines (splendide de janvier à mars), les étangs de Genpei (avec ses fleurs de cerisiers au printemps et ses fleurs de lotus en été), et l'étang sacré de Yanagihara (remarquable par ses feuilles d'automne!). Les alentours abritent enfin les restes d'un arbre ginko géant dont on prétend qu'il aurait mille ans d'âge. Cela ne l'empêchera pas d'être frappé par la foudre le 10 mars 2010, lui qui aurait servi de cachette à Kugyo Minamoto lors de l'assassinat de son oncle, le troisième shogun Sanetomo Minamoto, le 13 février 1219. Il fait chaud et la fatigue commence à se faire sentir. Je reviendrai plus tard sur place pour poursuivre cette visite...


 

INFOS PRATIQUES :


  • Temple Kenchoji, 8 Yamanouchi, à Kamakura. Tél:0467 22 0981. Entrée adulte: 300 yens. Site internet : http://www.japan-guide.com/e/e3104.html

  • Temple Engakuji, 409 Yamanouchi, à Kamakura. Tél:0467 22 0478. Entrée adulte : 300 yens. Site internet : http://www.engakuji.or.jp

  • A la gare de Shinagawa, se rendre au quai N°15 pour emprunter le train JR de la ligne Yokosuka

  • Sanctuaire de Tsurugaoka Hachimangu : http://www.japan-guide.com/e/e3102.html

  • Comment se rendre à Kamakura depuis Tokyo ? http://www.japan-guide.com/e/e3115.html

    Il vous faudra de 50 à 55 minutes en train pour atteindre la gare de Kita-Kamakura. Plusieurs lignes sont à votre disposition : ligne JR Yokosuka line (au départ de la gare de Tokyo, 800 yens, de Shinagawa, 720 yens), et la ligne Shonan-Shinjuku line (au départ de Shnjuku) (920 yens)

  • Il existe le Pass Kamakura-Enoshima valable une journée qui vous permet de voyager de façon illimitée sur les réseaux JR de la région, sur la Enoshima Electric Railway et sur le Shonan Monorail. Coût : 700 yens. Site internet : http://www.jreast.co.jp/e/pass/kamakura_enoshima.html

  • Le Enoshima-Kamakura Free Pass, valable une journée lui aussi, inclut l'aller-retour en 2è classe sur la ligne Odakyu, depuis n'importe quelle gare jusqu'à celle de Fujisawa, puis permet un nombre illimité de voyages dans la région d'Enoshima et de Kamakura sur les lignes Enoshima Electric Railway et Odakyu Line (entre Fujisawa station et Katase-Enoshima station). Coût du pass : 1470 yens (depuis la gare de Shinjuku) et 610 yens (depuis la gare de Fujisawa). Site internet : http://www.odakyu.jp/english/deels/freepass/enoshima_kamakura/

  • Le forfait Kamakura Free Kankyo Tegata est pratique pour faire le tour du site de Kamakura: ce ticket journalier est valable pour des trajets sur les cinq lignes de bus et les zones spécifiques de trains afin de visiter les principaux sites de la ville. Vous profiterez également, grâce à ce pass, de remises dans les temples, sanctuaires,boutiques et musées participants. Tarif adulte : 570 yens ( disponible en gare de Kita-Kamakura, Enoden et Kamakura).


 





 



Retour aux reportages







Qui Suis Je - Reportages - Médiathèque - Calendrier - Pays - La lettre - Contact
Site réalisé par Kevin LABECOT
Disclaimer - Version mobile