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Lettre envoyée le 05/05/2014


Lundi 5 mai 2014                                                      La Lettre N°167

 

Lorsque qu'un ministre (en l'occurence, celui du tourisme) se déplace à l'aéroport Roissy CDG pour saluer des touristes chinois, tout est supposé bien se passer dans le meilleur des mondes. Mais ce monde (on parle ici de l'aéroport en question) est loin d'être idéal. Il est commun dans le monde entier de noter médiocrement cette plate-forme voulue par le général De Gaulle pouren faire un aéroport de référence. Certes, Roissy-CDG est un point de passage obligé mais guère agréable à parcourir. Il ne s'agit pas d'envoyer un ministre décréter qu'il nous faut capter une partie des deux milliards de touristes à venir dans le monde pour que cela marche : il faut tout d'abord un PDG qui ne se soucie pas seulement de dorloter ses actionnaires en délaissant les missions de service public attachées à la gestion d'une telle structure. Il faudrait peut être arrêter de (sur)taxer les « pigeons » qui décollent ou atterrissent de Roissy si l'on ne veut pas voir le trafic de correspondances se déporter du côté...de Dubaï (aux taxes plus modestes). Il s'agirait de remotiver les équipes de l'aéroport si l'on veut améliorer la qualité de service: quand vous débarquez de l'étranger, on vous dit à peine bonjour et l'on vous regarde à peine lors du contrôle des passeports (j'ai même vu un jour un policier mâcher de la gomme sous mon nez). 100 millions de visiteurs arrivent ou repartent de cet aéroport chaque année, ce n'est pas rien. Monsieur Fabius souhaite que les touristes étrangers restent en France plus longtemps et dépensent plus. L'objectif est louable mais encore faudrait-il donner envie à ces touristes de consommer : qu'ils sortent de l'aéroport et il arrive que des racailles leur volent leurs effets personnels et tout leur argent, dès leur sortie de l'aérogare, ou se feront démarcher par de faux taxis. Qu'ils empruntent le RER B et ils devront traverser la plus chic des banlieues françaises avec ses murs taggés, et ses camps de Roms. Qu'ils prennent le métro et ils subiront tantôt de jeunes voleuses à la tire, de l'autre, la mendicité de traine-savates avec la sempiternelle « pas de lait pour bébé, pas de couches, excusez dérange ... ». Je ne parle pas de la saleté des trains et des stations. Qu'ils tentent d'utiliser les Vélib et ils tomberont sans doute sur des vélos saccagés ou détruits par des racailles (le 25 avril dernier, plus de 350 vélos ont été détruits durant la nuit). Triste image d'un pays qui, jadis, faisait rêver. Et offre désormais le spectacle le plus pitoyable qui soit au reste du monde. Qu'ils partent en province et ils seront susceptibles de souffrir des activités des principales organisations criminelles sévissant sur notre territoire (trafics d’héroïne, de cannabis et de cocaïne, traite d'êtres humains et proxénétisme, trafic d'armes, vols et cambriolages en tous genres, trafics de voitures, règlements de comptes, extorsions de fonds et fausse monnaie... source : service d'information, de renseignement et d'analyse stratégique sur la criminalité organisée), transformant ainsi leur séjour d'agrément en un stage de survie. Enfin content de rentrer chez lui, le touriste étranger sera peut être confronté à l'annulation de son vol ou connaitra un retard au départ de Roissy-CDG. C'est le résultat d'une étude de Refund.me, spécialiste des droits des passagers. Cet organisme a calculé que pour le seul week-end des 3 et 4 mai, la somme des réclamations potentielles causées par les retards et les annulations pourrait atteindre 5,5 millions d'euros. Au regard des réclamations traitées l'an passé, Roissy-CDG est en effet le premier aéroport français en termes d'annulations (suivi par Orly, Lyon et Nice). Et pourtant, si nos élites transformaient à nouveau la France en un pays dit « normal » (en garantissant la sécurité des personnes et des biens, mais aussi la qualité de service et d'accueil nécessaire), notre patrie redeviendrait « pays de Cocagne », avec le sens de l'accueil et l'ingéniosité de ses habitants, sa gastronomie incomparable et l'incroyable richesse de son patrimoine. Le rêve français, quoi ! Alors mesdames et messieurs les élites, faites votre travail!

Cette semaine, j'ai visité au Petit Palais l'exposition « Paris 1900, ville spectacle ». L'occasion justement de replonger dans cette période qu'on appela Belle époque. Epoque durant laquelle la France brillait de mille feux (grâce à la fée électricité) et suscitait l'attirance et la curiosité du reste du monde. Bonne semaine à tous !

 

Yves








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