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Station de Métro et Galerie de Peintures
(Santiago du Chili, Chili)
Heure locale

 

Lundi 2 janvier 2017

 

Déclenché le 31 décembre au soir sur un vol inattendu dont la compagnie a le secret, je me retrouve aujourd'hui à Santiago du Chili pour 48 heures sur place, sans avoir prévu de lieu de visite. En plus, ce lundi est exceptionnellement un jour férié et beaucoup de musées ou autres lieux touristiques sont fermés. Soudain, il me vient l'idée de me rendre à la station de métro La Moneda, afin d'y admirer des peintures ornant les quais de la ligne 1. L'hôtel m'a en effet parlé de cette station décorée par le peintre Guillermo Munoz Vera sur le thème du Chili. Et me voici embarquant à bord d'un métro un peu vétuste mais bien entretenu : pas un seul tag sur les parois, pas un papier par terre, ni autres saletés comme dans notre pauvre métro parisien à certains endroits. Assis dans le wagon, un panneau rappelle : le métro est ce que vous en faites : n'achetez pas auprès des vendeurs ambulants et ne faites pas l’aumône aux musiciens de passage. Message reçu !

Guillermo Munoz Vera , peintre de son état, se vit en effet confier le soin d'orner les murs des quais de la célèbre station de métro La Moneda, suite à la mise sur pied du projet artistique Chili d'aujourd'hui, en 2005, projet destiné à faire descendre l'art dans les sous-sols de la capitale chilienne.

 

Ce sont ainsi quatorze peintures qui s'offrent à moi dès la descente du train en ce début de matinée. Don Fernando Bustamente, Président du Directoire du métro et Don Andronico Luksic, Vice-Président de la Banque du Chili, partenaire de l'évènement sont à l'origine de cette heureuse initiative. Au premier regard, j'ai l'impression de me trouver en face de grandes photographies, mais une passante chilienne me confirme qu'il s'agit bien de peintures, et un regard plus attentif me le confirmera.

Si la mise en valeur des œuvres est plus ou moins réussie, à cause d'un éclairage insuffisamment étudié, je dois reconnaître que Guillermo Munoz Vera a su embellir cette station par son talent. Chaque peinture représente en effet un paysage chilien. Il est vrai qu'après une longue absence, le peintre chilien a rejoint son pays natal en 2002 et y effectua pas moins de sept voyages jusqu'en 2004, du désert jusqu'aux glaciers de Patagonie et de la Cordillère des Andes aux rives du Pacifique. Ca tombe bien, puisque le projet Chili d'aujourd'hui n'avait qu'une seule exigence, que l'artiste ne peigne exclusivement que le Chili avec ses paysages. Si la majorité des œuvres comporte un titre, certaines d'entre elles en sont dépourvues.


 

Je ne trouverai aucun personnage sur ces compositions mais de superbes paysages qui donnent envie de découvrir ce magnifique pays qu'est le Chili : je découvre ainsi l'existence de Termas de Chillan (ci-dessus), ville située à 82 kilomètres de Chillan et station de ski réputée, avec ses 10000 hectares de surface enneigée. L'endroit est également connu pour ses sources d'eau chaude qui jaillissent des entrailles de la Terre, à 60°C, offrant une eau riche en fer, soufre, manganèse, magnésium, potassium et autres minéraux. Voilà une idée de visite pour un prochain séjour chilien !

Un peu plus loin, je découvre la Vallée del Elqui (ci-dessous), autrefois appelée Vallée de Coquimbo. L'endroit forme l'important bassin hydrographique de la Province de Elqui, et le fleuve principal qui traverse cette région porte d'ailleurs aussi le nom de Elqui. La vallée possède pas moins de trente réservoirs dont celui de Puclaro qui a une capacité de 200 millions de m3 sur une surface de 760 hectares. On cultive sur place le raisin car le climat ensoleillé se prête à l'installation de vignobles. On dit que la première civilisation indigène locale fut celle du peuple Molle qui vécut d'abord de la chasse et de la cueillette, avant de se sédentariser puis de se lancer dans la poterie et la céramique, et de travailler plus tard la pierre et le cuivre. La vallée offre aussi deux sites archéologiques d'importance, ceux de Cochiguaz et d'Alcohuaz. Malheureusement, la conquête espagnole de la ville La Serena imposera au peuple indigène Molle une division des terres de la vallée del Elqui, au détriment bien entendu des Indigènes (communauté de 25000 personnes maximum) qui n'en conserveront que quelques morceaux. L'un des premiers conquistadors à avoir bénéficier de cette manne fut Francisco de Aguirre.


 

Et me voici maintenant en face d'une peinture de Guillermo Munoz Vera représentant des géoglyphes, ensembles de motifs étranges tracés sur le sol (ci-dessous). Peut être le saviez-vous mais le nord du Chili offre un nombre important de ces inscriptions, comme le Géant d'Atacama, Cerro Pintados ou Cerro Sombrero... Selon les scientifiques, le pays compterait 11000 géoglyphes, dont 6000 dans la seule région de Tarapaca. Cet art graphique dont on ignore (presque) tout des auteurs et de la signification de ces dessins, serait un forme de langage, un moyen de communication que nous n'aurions pas encore réussi à traduire. Il est vrai que l’étude des géoglyphes ne débuta que dans la seconde moitié du XX ème siècle. Le plus impressionnant, le géoglyphe appelé Géant d'Atacama se trouve à seize kilomètres de Huara et 84 km d'Iquique. Le flanc ouest de Cerro Unita se trouve, lui, en plein désert d'Atacama et est couvert d'une figure anthropomorphe de ...86 mètres de haut, la plus grande au monde. Ce motif représente un homme avec un masque de félin, un bâton de commandement et des ornements en plume, sans doute un dieu, et certainement un chef. Le géoglyphe est à la fois positif, par entassement de pierres, et négatif, par creusement de la terre. Le Géant d'Atacama aurait été réalisé par un peuple non identifié à ce jour, autour de l'an 1000.

 

La Valle de la Luna (ci-dessous) me semblera tout aussi impressionnante. L'endroit désertique est devenu un haut-lieu touristique, et est situé à treize kilomètres à l'ouest de San Pedro de Atacama. C'est en 1982 que la vallée fut déclarée sanctuaire naturel et fut rattachée à la Réserve nationale Los Flamencos. La vallée de la Luna n'est pas très éloignée de la Vallée de la Mort. Et des études archéologiques de montrer qu'en des temps très reculés, existait à cet endroit un immense lac ou mer intérieure. On retrouva en effet sur place dépôts minéraux et autres alluvions. La vallée fut modelée au fil des siècles par l'érosion du vent et l'action fluviale, laissant apparaître un relief lunaire d'où son nom. Le climat est quant à lui désertique, avec de forts différentiels de températures entre la nuit et la jour, d'environ 18°C.

 

Autre curiosité naturelle peinte par Guillero Munoz Vera, La Portada (ci-dessous) : Ce monument naturel fait partie des quinze curiosités naturelles appartenant à l'inventaire des aires sauvages protégées du Chili. Cette arche de pierre se trouve à 18 kilomètres au nord de Antofagasta, ville formant la porte d'entrée du nord du pays. Cet arc naturel est constitué de roches sédimentaires à base de fossiles marins. L'ensemble touristique s'étend sur près de 32 hectares et inclut un musée et un restaurant. Quant à la porte de pierre, elle mesure 43 mètres de haut, 70 mètres de large et fait 23 mètres d'épaisseur. Sa base est formée de roche volcanique noire sur laquelle les sédiments marins se déposèrent, siècle après siècle, jusqu'à former les couches sédimentaires actuelles. L'abrasion marine fit le reste. A noter qu'entre 2003 et 2008, ce monument resta fermé suite à un important éboulement de la falaise toute proche qui interdira longtemps l'accès à la plage voisine. Cela n'empêcha pas les nombreux oiseaux, comme par exemple les piquiers et les sternes, de faire de l'endroit leur lieu de prédilection. On peut aussi y observer des mouettes et des pélicans, sans oublier lions de mer et dauphins. Deux sentiers aménagés (y compris pour les personnes handicapées) sont accessibles pour les visiteurs qui souhaitent visiter ce superbe site : un premier sentier domine l'endroit depuis les falaises et un autre sentier muni d'escaliers permet l'accès à la plage.


 

Une autre peinture représente de grands conifères de Nahuelbuta, une curiosité du célèbre parc national du même nom. Localisé dans la région de La Araucania, près d'une chaine montagneuse du littoral ouest chilien, le parc en question occupe le point le plus élevé de la cordillère de Nahuelbuta. Créé en 1939, sur près de 7000 hectares, le parc est réputé pour ses conifères âgés pour certains de 2000 ans. Outre ces arbres, on découvre sur place des chênes, des orchidées et des plantes carnivores...Côté faune, on trouve entre autres le lion des montagnes, mais aussi le pudu, petit daim chilien, et le renard de Darwin.. Le parc de Nahuelbuta comporte trente routes d'accès et quinze sentiers de randonnée. Le pic Cerro Piedra del Aguila (1379 mètres) offre quant à lui le plus beau point de vue sur les environs.

 

Comment ne pas parler du lac de Llanquihue (ci-dessous) ? Une des peintures de la station La Moneda offre une superbe vue de ce deuxième plus grand lac du Chili, situé dans la région des lacs. On ne connait pas sa profondeur avec précision, mais celle-ci semble atteindre à certains endroit plus de 350 mètres de profondeur. Quant au nom du lac, on l'appelle Llanquihue (llanquyn-we), ou Mapudungun, qui se traduit par « l'endroit où plonger dans l'eau ». Ses affluents proviennent non loin de là des volcans Osorno et Calbuco.


 

Terminons ce tour d'horizon non exhaustif avec les glaciers (ci-dessous) admirablement dépeint par Guillermo Munoz Vera. Ceux-ci couvrent 2,7% de la surface du pays, soit 20188 km2, hors Antarctique chilienne. J'ai ainsi dénombré soixante glaciers chiliens lors de mes recherches, ce qui fait de ce pays un immense trésor d'or bleu. De nombreux glaciers émanent de la Cordillère des Andes, et la majorité d'entre eux se trouvent dans le sud du pays.

 

Conclusion : Pas besoin de faire le tour du Chili pour y voyager. Descendez simplement à la station La Moneda !

 

 

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