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Les Héros de la France éternelle - Vercingétorix
(1) (France)
Heure locale

 

Mardi 21 juillet 2020

 

On est aujourd'hui plus que jamais dans l'ère de la communication mais aussi dans le règne du non-dit. Jamais l'homme n'a disposé d'autant d'objets permettant de communiquer avec le reste du monde mais jamais l'humanité n'a été autant « fliquée », un triste constat corroboré par un rapport de la Cour des Comptes qui déclare que 10000 Français ont récemment fait l'objet d'écoutes téléphoniques en France. Qui dit écoutes dit menaces. Car nous sommes en guerre, ce n'est pas moi qui l'affirme mais le président de la République. En guerre face à un ennemi sans visage et sans nom, donc difficile à identifier sauf si l'on utilise son instinct et son bon sens. Quoiqu'en disent certains, nous Français n'avons pas à rougir de notre glorieux passé, et c'est pour rappeler qui furent les héros de cette France éternelle qui a vu d'autres, que j'ai décidé d'entamer l'écriture d'une série d'articles sur notre histoire. Notre pays a souvent été en guerre et ce, depuis les temps les plus anciens. Nous n'avons pas toujours gagné face à l'assaillant, à l'image de Vercingétorix, fier et vaillant Gaulois, qui rendit ses armes devant le cruel César en 52 avant J-C, mais nous nous en sommes toujours sortis.

 

Région d'Europe de l'Ouest principalement occupée par les Celtes et les Aquitains, la Gaule est à cette époque constituée par la France, la Belgique, le Luxembourg, la plus grande partie de la Suisse, le nord de l'Italie et une partie des Pays-Bas et de l'Allemagne, côté rive ouest du Rhin. Nous sommes alors entre les 5e et 1er siècle avant J.C et, comme tous les peuples barbares, les Gaulois, aiment à se rassembler autour de festifs banquets, histoire de prendre du bon temps même s'il arrive fréquemment que ce genre de rencontre se termine souvent en bagarre. C'est que ces petits peuples, ignorants et non scolarisés pratiquent la loi du plus fort dans cette ancienne Gaule d'il y a 2000 ans. Ils se font souvent la guerre plutôt que de faire fructifier les terres agricoles. Point de route et point de villes à cette époque, mais des Gaulois païens qui adoraient plusieurs dieux à la fois. Leurs prêtres se prénomment druides et enseignent à leurs ouailles que l'âme est immortelle. Et de pratiquer aussi des sacrifices humains pour se montrer agréable envers leurs dieux.

Voici donc ma descendance, un peuple barbare qualifié de gaulois, dont les membres sont à la fois braves, gais et intelligents. Ils aimaient, tout comme moi, à s'exprimer et à entendre bien parler et étaient toujours contents d'apprendre des nouvelles. Pas très disciplinés, ils combattaient l'ennemi avec impétuosité et en ordre dispersé, n'hésitant pas à quitter leurs terres pour combattre dans les pays voisins. Arriva le moment où les Gaulois tombèrent sur plus fort et plus discipliné qu'eux, à savoir l'armée romaine.Ces Romains avaient préalablement conquis l'Italie mais aussi les pays voisins de la Méditerranée et les braves Gaulois s'en voudront longtemps d'avoir effectué l'incursion de trop, qui poussera la puissante armée romaine à envahir à son tour la Gaule et à l'occuper quatre siècles durant (du 1er au 4e siècle après J.C), avec d'autant plus de facilité que nos ancêtres les Gaulois ne savaient pas bien se défendre.Et la bataille entre Jules César et ses troupes, et Vercingétorix, vaillant guerrier gaulois, de tourner à l'avantage du premier et de contraindre les Gaulois à vivre sous domination romaine durant près de quatre siècles.


 

Vercingétorix, premier héros de l »histoire de France, était à l'époque à la tête d'un pays qui s'entredéchirait,un pays occupé par des envahisseurs venus du nord (Belges et Germains), du sud (les légions romaines) et par les Arvernes, anciens peuples celtiques installé au centre de la Gaule (actuelle Auvergne) créant ainsi sa propre enclave, à partir de laquelle ils parviendront ensuite à exercer une sorte de suzeraineté sur les autres peuples malgré l'occupation romaine.

Probablement né en Auvergne, à Gergovie, Vercingétorix, dont on ignore la date de naissance exacte, est le fils d'un des principaux clans arvennes. L'origine de son nom posera longtemps problème aux historiens , lesquels finiront par se mettre d'accord en traduisant son nom par « grand roi des fantassins » ou « chef suprême des guerriers ». Loin de s'opposer frontalement à César, on pense que Vercingétorix aurait « composé» avec le chef romain. Loin d'être idiot, César s'en serait d'ailleurs aperçu et aurait déploré la fourberie du gaulois. Quelques années auparavant, lorsque survient la guerre des Gaules, Vercingétorix, alors jeune aristocrate, n'a que vingt ans mais est déjà prêt à se battre contre ces troupes romaines souhaitant soumettre son pays pour en confisquer les richesses légendaires. Dans la famille, c'est la politique du « tel père, tel fils » qui prévaut : Celtillos, un des principaux chefs des tribus arvernes, tentera de prendre la tête d'un parti « anti-romain » en Gaule mais il le paiera de sa vie. Vercingétorix, son fils, profitera de l'écrasement des légions romaines en 52 avant J.C pour tenter de revendiquer l'indépendance de la Gaule en prenant à son tour la tête du parti « anti-romain » des Arvernes, allant même jusqu'à susciter à sa cause le ralliement de certaines légions romaines. Fin tacticien, Vercingétorix organisera la résistance sous forme d'une guerre de harcèlement, pratiquant la politique de la « terre brûlée » et s'amusant à épuiser les légions de Jules César en l'affamant à la suite de courses poursuites. Malheureusement, le siège d'Alesia (en septembre -52) sera moins favorable au chef de guerre gaulois, qui se trouvera confronté aux 50000 légionnaires de César (contre pourtant 80000 combattants, selon César). Des renforts rejoindront le champ de bataille : plus de 250000 soldats gaulois d'un côté et dix légions romaines encerclant la place forte dans laquelle Vercingétorix s'était retranché avec ses troupes, quarante jours durant. Mourant de faim, la soldatesque gauloise et leur brave chef de guerre seront contraints à déposer les armes et à se rendre à Jules César.L'empereur romain exhibera Vercingétorix comme un trophée, enchainé derrière son char. Et le premier héros de notre pays de mourir discrètement dans sa geôle, probablement étranglé par ses geôliers.

 

Aucune sculpture antique représentant Vercingétorix n'a jamais été retrouvée et les artistes durent imaginer les traits du chef gaulois en s'inspirant des descriptions faites par Jules César.On le voit ainsi sur des monnaies antiques (ou statères) en photo ci-dessous. D'autres spécialistes penchent en faveur d'une représentation de type hellénistique de Vercingétorix. Et si le vrai visage du chef gaulois correspondait finalement à la représentation qui en est faite sur le denier romain ci-dessous (deuxième photo) frappé en 48 avant J.C par L.Hostilius Saserna ? On y distingue un homme au visage las et émacié, avec des cheveux en longues mèches, portant moustache et barbiche et doté d'un bouclier gaulois derrière la tête. Les Romains avaient en effet pour habitude de montrer sur leurs monnaies des trophées représentant des peuples vaincus ou leurs prestigieux symboles (armes, carnyx...). Quoiqu'il en soit, Vercingétorix ne pouvait pas s’accommoder de la vision traditionnelle du gaulois avec ses braies, torse nu sous un manteau, à la coiffure hirsute et aux longues moustaches tombantes, car les aristocrates arvernes avaient en effet depuis longtemps troqué cette tenue-là contre une autre , plus à la mode et venue de Marseille ou de Rome.

 

Le personnage de Vercingétorix fut longtemps abordé sous différentes facettes par les historiens français : on mit d'abord en exergue ses origines gauloises, puis l'on redécouvrit le chef guerrier au 19e siècle et l'importance de son peuple pour l'histoire de France, à travers notamment l'ouvrage d'Henri Martin, « Histoire de France populaire », qui fait allusion à ces Gaulois, grands blonds aux yeux bleus, et à leurs chefs, dont Vercingétorix. Napoléon III honorera de la même manière Vercingétorix, tout en soulignant qu'une défaite (il fait allusion à celle du chef gaulois face à Jules César) ouvre la voie à une victoire future. Mais c'est véritablement la 3e République qui honorera le chef de guerre gaulois, en mettant l'accent sur son rôle de « résistant à l'envahisseur » et son image de symbole de l'essence française. La France sort alors d'un conflit armé avec l'Allemagne (défaite de 1870) et tente d'exalter le patriotisme des Français en exacerbant l'esprit de revanche face à l'envahisseur allemand.On porte alors l'image du patriote gaulois se levant contre l'envahisseur, image magnifiée par les manuels scolaires de l'époque. Et même si, de nos jours, l'Education nationale ignore superbement celui qui demeure l'un des puissants symboles de l'identité nationale française, notre peuple doit se souvenir d'une (lointaine) époque où nos ancêtres étaient des hommes (non encore féminisés) courageux (et non craintifs comme maintenant), capables d'affronter l'occupant extérieur (au lieu de s'agenouiller devant lui) et mettant tout en œuvre pour le chasser hors de notre territoire. Peu de représentations de ce héros national existent de nos jours, excepté ces images d'Epinal et autres tableaux de Vercingétorix qui furent réalisés durant le 19e siècle. Heureusement, la bande dessinée contribuera elle aussi à la promotion de ce héros populaire à partir de la seconde moitié du 20e siècle. On doit ainsi une fière chandelle à René Goscinny et Albert Uderzo, qui conçurent plusieurs albums faisant allusion à Vercingétorix sous un jour humoristique. Gageons que les jeunes générations de « Français »( je me présente personnellement comme gaulois lorsqu'on me demande mes origines) aient connaissance, puis prennent exemple sur celui qui fut le premier héros national de notre longue histoire, Vercingétorix !

INFOS PRATIQUES :

  • Livre « Petite histoire de France. De Vercingétorix à nos jours » par Jacques Bainville (Editions Diffusia). Pourr les enfants dès 6 ans. 160 pages
  • Livre « Vercingétorix » de Jean-Louis Brunaux (Gallimard)

  • Livre « Nos ancêtres les Gaulois » de Jean-Louis Brunaux (Seuil)











 



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