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Sortie au volcan Irazu
(Province de Cartago, Costa Rica)
Heure locale





 

Lundi 12 septembre 2022

 

C’est déjà le deuxième week-end que je passe à San José, capitale du Costa Rica. Nous sommes actuellement sous l’influence d’un temps instable, compte tenu de l’hiver actuellement présent dans ce pays. Le Costa Rica connait deux saisons, l’été et l’hiver. Cette dernière saison s’étale de mai à octobre et se traduit par de fréquentes pluies et des températures moins chaudes (de 20 à 25° tout de même). J’ai justement choisi de venir ici maintenant afin de partir à la chasse aux infos concernant l’expatriation. Mon ami Ruben , garçon délicieux qui a beaucoup voyagé, m’a présenté deux de ses amis, Luis et Marvin, qui travaillent à San José dans le milieu de la santé. Ces derniers m’ont convié à les rejoindre aujourd’hui pour nous rendre au volcan Irazu.

 

Au départ, lorsque Luis et Marvin m’invitèrent à les accompagner à ce volcan situé à 3432 mètres d’altitude, je me voyais déjà en train de crapahuter sur les flancs de la grosse bête, en me rappelant de mon ascension du Mont Fuji (Japon) il y a dix ans déjà. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque mes hôtes m’annoncèrent que nous montions au somment de ce stratovolcan toujours actif... en voiture.

Le Costa Rica se trouve juste sur la ceinture de feu du Pacifique, à savoir une zone correspondant à l’alignement de volcans bordant l’océan Pacifique sur la plus grande partie de son pourtour, soit 40000 km environ. Une zone qui n’est potentiellement pas de tout repos puisqu’elle coïncide avec un ensemble de plaques tectoniques et de failles (on en compte environ 150 au Costa Rica), sans parler des 452 volcans (c’est à dire 75 % des volcans émergés de la planète). Le Costa en abrite de son côté 117 (dont six actifs). Vous allez me demander ce que je viens faire dans cette galère, mais il se passe peu de cataclysmes dans ce pays et puis j’ai l’habitude de vivre sur « des charbons ardents ».


 

Nous quittons San José en début de matinée pour nous rendre dans une petit village où mes deux hôtes envisagent de bâtir une jolie maison (photo ci-dessous) répondant bien sûr aux normes antisismiques édictées par le gouvernement. Même si les tremblements de terre sont rares, ils peuvent toujours survenir et mieux vaut se prémunir au maximum. La future demeure est ravissante, faite de bois, de ciment et d’acier. J’ai rendu visite à Rodrigo, l’architecte, qui dessine avec un talent non dissimulé des maisons contemporaines de 200 m2 et plus. Ce que j’aime le plus dans ce genre d’habitations c’est l’existence des grandes baies vitrées permettant aux occupants de profiter au maximum du paysage extérieur et de la lumière. Pura Vida.

Nous prenons ensuite la direction du volcan Irazu situé à environ une heure de route. Luis a prévu d’emprunter les chemins de traverse pour me faire découvrir la beauté de la campagne environnante. Nous traverserons ainsi plusieurs villages, dont un qui se prépare à une fête agricole. Chacun a revêtu un costume local et même les vaches ont été parées de coiffes typiques fixées sur leurs cornes. Nous sommes ici au cœur de la ruralité et le dépaysement est total. Alors que nous traversons une bourgade, et que Luis s’apprête à prendre la direction du volcan, un habitant l’interpelle en l’avertissant que la route en question est bloquée plus bas à cause de l’organisation d’un défilé. Et de nous diriger sur un autre axe tout en nous aidant à manoeuvrer. Quelques habitants se mettent spontanément à bloquer la circulation pendant quelques instants afin de permettre à Luis de faire marche arrière. Pas un seul coup de klaxon durant la manœuvre. Nous sommes loin de Paris et du stress ambiants. Avant de repartir, on échangera un « merci » en prononçant « Pura Vida » (qui signifie aussi merci).


 

Nous allons passer ainsi de 1200 mètres (l’altitude de San José) à...3432 mètres, point culminant du volcan Irazu, le plus haut volcan du pays, situé à l’intérieur du parc national portant son nom. Ce volcan actif a derrière lui une longue histoire d’éruptions, à savoir au moins 23 éruptions depuis son premier réveil en 1723.

Luis et Marvin me confient que ce volcan est très pratique d’accès puisqu’on peut atteindre son sommet en voiture. Je noterai aussi qu’un sentier aménagé a également été prévu pour les personnes en fauteuil roulant. Celles-ci peuvent donc accéder aux mêmes endroits que les autres visiteurs.

Notons par ailleurs qu’à côté du volcan Irazu se tient le volcan Turrialba, ce qui fait que les habitants les considèrent comme des « jumeaux » car les deux prennent appui sur le même socle.

A notre arrivée au sommet, la température ne dépasse guère les 10°C et la visibilité est réduite car un brouillard plus ou moins épais recouvre l’endroit. Heureusement, de courtes éclaircies nous permettront d’entrevoir le cratère Diego de la Haya Fernandez (cratère inactif) avec son petit lac, comme sur la photo ci-dessous.


 

Sur les contreforts de ce puissant volcan vivaient jadis un peuple indigène appelé Istaru. L’actuel nom du volcan pourrait venir de là, le nom basque de irazu signifiant « lieu de fougères » (les fougères arborescentes poussent abondamment à cet endroit). Marvin me fait remarquer l’évolution constante du sol (dont le niveau a encore baissé depuis sa dernière visite). Depuis sa dernière éruption, en 1963, le volcan est resté inactif mais des tremblements de terre fréquents montrent que du magma se déplace toujours dans les profondeurs. Par le passé, des glissements de terrain ont du reste été observés à la suite de pluies intensives sur ses parties les plus pentues. Ce qui fait du volcan Irazu l’une des causes potentielles majeures de désastre naturel pour la vallée centrale du Costa Rica. Ses cendres pourraient en effet paralyser les activités économiques de la région la plus peuplée du pays, y compris l’aéroport international. A surveiller donc !

Alors que nous rebroussons chemin en direction du restaurant, j’observe en ce dimanche des files de voitures le long de la route : Marvin me fait remarquer qu’il s’agit là d’une habitude qu’ont les Costaricains de s’installer tout simplement en bord de route pour pique-niquer, se reposer ou tout simplement se rassembler afin d’admirer le panorama. Pura Vista !


 

Luis et Marvin me gâteront jusqu’au bout : à la visite récréative succède l’aspect spirituel de cette sortie dominicale avec la découverte de la basilique de Cartago dédiée à Notre-Dame des Anges. Marvin, qui est natif de l’ancienne capitale du Costa Rica tient à me montrer ce lieu de culte qui est devenu basilique mineure, puis sanctuaire national depuis 2001. Moi qui me suis récemment rendu à Lourdes découvre que la Vierge est apparue là-bas à une fillette, Juana Pereira, dans les mêmes circonstances qu’à la grotte de Massabielle. Etonnant. De plus, l’église actuelle, dont la construction débuta en 1912, c’est à dire après le séisme destructeur du 4 mai 1910, fut l’endroit où l’on trouva en 1635 une statue de pierre représentant Notre-Dame des Anges, affectueusement surnommé « La Negrita » par les habitants et à laquelle la population costaricaine attribue de nombreux miracles. L’actuelle basilique, de style byzantin, est naturellement devenue à ce jour le principal centre de pèlerinage religieux du pays, avec la célébration annuelle des festivités de la Vierge des Anges chaque 2 août. Ce jour-là, ce sont des centaines de milliers de Costaricains qui convergent des quatre coins du pays pour venir célébrer la Vierge. Il est alors de coutume que certains pèlerins se dirigent à genoux vers l’autel.

C’est une journée bien remplie qui s’achève bientôt, tandis que mes amis Luis et Marvin me raccompagnent jusqu’à mon domicile. Me voici heureux d’être au Costa Rica, pays réputé pour sa qualité de vie et le côté accueillant et décontracté des « Ticos ». Pura Vida.

 

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