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Les Héros de la France éternelle - de Charles VIII à Louis XII
(24) (France)
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Lundi 29 août 2022

 

Après le décès de Louis XI, c’est son seul fils survivant, Charles VIII surnommé « l’affable », qui monte sur le trône de France. L’enfant est en effet le septième et dernier roi de la succession directe de la branche des Valois de la dynastie capétienne. N’ayant que treize ans, Charles VIII est alors placé sous la tutelle de sa sœur Anne de Beaujeu, régente de France.

 

Né le 30 juin 1470 au château d’Amboise, celui qui porte alors le nom de Charles de Valois est le premier (et seul) fils de Louis XI à vivre plus d’un an (sur les cinq fils et les deux filles qu’eut Louis XI).

Le petit Charles reste toutefois de constitution fragile et son père privilégiera sa santé avant l’éducation, pour assurer coute que coute sa succession.

Ainsi Louis XI le privera-t-il de l’étude du latin tout en le confiant aux bons soins du précepteur humaniste Guillaume Tardif et du meilleur médecin de l’époque Jean Martin.

A la fin de la vie de Louis XI, Charles et sa fiancée vivent à Amboise sans pouvoir en sortir et sous la surveillance d’un père paranoïaque qui enseignera cependant à son fils quelques principes de gouvernement à partir de 1482 : et de lui conseiller de conserver la majorité du personnel royal pour faciliter la passation de pouvoir, dont Pierre 1er Brûlart, tout en lui recommander de se soumettre à la tutelle de sa sœur Anne de Beaujeu.

 

C’est donc à l’âge de 13 ans que Charles accède au trône ce 30 août 1483, sous le nom de Charles VIII. Son sacrement aura lieu l’année suivante, au mois de mai.

La tutelle d’Anne de France sera d’abord vue d’un mauvais œil par la maison d’Orléans mais les Etats généraux de Tours, réunis de janvier à mars 1484, viendront provisoirement conforter les pouvoirs des époux Beaujeu.

L’idée de soustraire le roi à ses tuteurs poursuivait toutefois son chemin puisque le futur Louis XII (Louis II d’Orléans) lance bientôt « la guerre folle » (ainsi surnommée car elle oppose, entre 1485 et 1488 une coalition de seigneurs à Anne de France, régente de France).

Cette guerre s’inscrit dans une longue succession de conflits opposant la royauté et les grands princes du royaume (parmi lesquelles la Praguerie ou la Ligue du Bien public...) .

En 1491, Charles VIII épouse Anne de Bretagne, à l’âge de 21 ans, et prépare ainsi l’union du duché de Bretagne au royaume de France. Les fiançailles sont célébrées à la chapelle des Jacobins de Rennes, en attendant les noces qui, elles, auront lieu le 6 décembre 1491 au château de Langeais.

Il est intéressant de noter une des clauses du contrat de mariage qui précise qu’au décès de Charles VIII, Anne de Bretagne ne pourrait se remarier qu’avec le successeur du roi de France.


 

Charles VIII a l’ambition de conquérir de nouveaux territoires et lorgne sur le royaume de Naples. Il ne tarde pas à faire valoir des droits que les derniers princes de la maison d’Anjou ont légué à sa famille.

Et pour garder sa liberté d’action, il signe plusieurs traités en 1492 (traité d’Étaples avec Henri VII d’Angleterre) et 1493 (traité de Barcelone avec le roi d’Aragon Ferdinand II), puis le traité de Senlis (avec Maximilien d’Autriche).

Profitant de la mort de Ferdinand 1er de Naples en 1494, Charles VIII fait son entrée en Italie après avoir pris le titre de roi de Naples et de Jérusalem.

Les Français, qui rencontrent d’abord peu de résistance, entrent à Florence puis à Rome, avant de pénétrer dans Naples en février 1495.

La trêve sera de courte durée car, un mois plus tard, la ligue de Venise (alliance quasi générale contre la France) verra le jour sous l’impulsion de Ferdinand II et du pape Alexandre VI.

Submergé, Charles VIII doit rentrer en France mais son retour s’avérera si périlleux que le roi ne refranchira plus les Alpes jusqu’à sa mort.

Les différents jugements sur le règne de Charles VIII sont sans concessions, et l’image d’un souverain fragile et instable nuit à Charles VIII.

Certains historiens auraient même affirmé que la déficience mentale du roi aurait poussé celui-ci à s’engager dans les guerres d’Italie pour mieux se replier ensuite, dilapidant au passage les énergies du royaume dans cette aventure irrationnelle, faute d’avoir été bien conseillé.

 

C’est d’un accident que Charles VIII décède le 7 avril 1498, en heurtant violemment le linteau de pierre d’une porte basse au château d’Amboise. Il cède la place à son successeur Louis XII.

 

L’accès au trône de Louis XII sera l’objet d’un long processus : au décès de Louis XI, Louis d’Orléans échoue à obtenir la régence confiée à Anne de Beaujeu lors des Etats généraux de Tours.

Fait prisonnier à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier durant la guerre folle, puis gracié après trois ans de détention, il suit son cousin Charles VIII à la tête des avant-gardes des armées d’Italie.

 

Lorsque Charles VIII meurt accidentellement, Louis se rend sur place pour rendre hommage au défunt et est reçu et honoré par la Cour comme souverain. Et Le nouveau roi d’être sacré le 27 mai 1498 en la Cathédrale de Reims, sous le nom de Louis XII.

Il épouse bien sûr la veuve de son prédécesseur, Anne de Bretagne, à Nantes le 8 janvier 1499, ce qui permet au duché de Bretagne de rester dans le giron du royaume de France.

Un détail cependant : le nouveau contrat de mariage précise que l’héritier du royaume ne pourra être héritier du duché.

Un mois plus tard, Louis XII reprend la politique italienne de Charles VIII en s’engageant dans la Seconde guerre d’Italie ; et de conquérir le Milanais avant de se rendre maitre d’une grande partie de la péninsule.

Cette victoire est de courte durée puisque quelques mois plus tard, il sera chassé de Naples par Ferdinand d’Aragon, puis perd le Milanais six ans plus tard. Les adversaires de la France s’allient alors pour former la Ligue catholique. Fin (provisoire) de partie quant aux ambitions de Louis XII sur l’Italie, puisque l’essentiel des guerres sous son règne se dérouleront en territoire italien.

 

En matière de politique intérieure, Louis XII administre le royaume avec intelligence, en utilisant notamment les recettes des impôts pour, par exemple, entretenir le réseau routier. Il augmente toutefois les impôts indirects mais diminue la taille.

Il assure également une marge de liberté dans le choix du clergé, ce qui lui vaut l’image d’un roi chevalier juste et chrétien qui n’hésite pas à mettre en avant la reine de France Anne de Bretagne.

Le regard que l’Histoire porte sur le règne de ce roi fait ressortir une monarchie modérée empiétant un peu sur les seigneuries, sans levée d’impôt excessive, ce qui contribuera sans doute à l’affubler du surnom de « Père du peuple »

 

INFOS PRATIQUES :

  • Livre « Charles VIII » de Didier Le Fur (Editions Perrin)
  • Livre « Louis XII, 498-1515 : Cousin de Charles VIII », de Georges Bordonove (Pygmalion)



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