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Les Héros de la France éternelle - François 1er
(25)(France)
Heure locale

 

Lundi 31 octobre 2022

 

Successeur de Louis XII, un certain François d’Angoulême est sacré roi de France le 25 janvier 1515, en la cathédrale de Reims, et sous le nom de François 1er. Le jeune monarque , issu de la branche de Valois-Angoulême de la dynastie capétienne apparait alors comme le roi emblématique de la période de la Renaissance française. Son règne sera marqué par un développement important des arts et des lettres, mais également ponctué de guerres et de faits diplomatiques notoires.

 

C’est au château d’Amboise, sur les bords de la Loire, que François grandit, sous l’autorité du maréchal de Gié, gouverneur du jeune comte d’Angoulême et commandant du château.

 

Elevé dès l’âge de 4 ans dans l’optique d’accéder au trône de France, François s’entoure de compagnons qui lui demeureront fidèles une fois devenus adultes : Anne de Montmorency, Marin de Montchenu, Philippe de Brion et Robert de LaMarck.

Et c’est en tant que prince héritier que François accède au trône, au décès de Louis XII. Il n’a alors que 20 ans et offre déjà l’image d’un humaniste.

 

Le jeune monarque choisit alors la salamandre pour emblème, comme ses aïeux, et donne le ton de son règne lors de son entrée royale dans Paris : portant un vêtement garni de joyaux, François 1er jette des pièces de monnaie à la foule qu’il impressionne par le brio avec lequel il exécute un pas d’armes (joute à cheval avec utilisation de lances).

 

Quant aux relations franco-italiennes qui ont laissé des résultats controversés de la part de ses prédécesseurs Charles VIII et Louis XII, les bases jetées serviront à renforcer les liens entre les deux pays et permettront l’épanouissement futur de la Renaissance au royaume de France.

Enfant, François se verra en effet inculqué un enseignement très inspiré de la pensée italienne par ses précepteurs et sa mère, de lui transmettre aussi sa passion pour l’art de la Renaissance.

Le roi parlera d’ailleurs l’italien à la perfection.

 

Au moment où François 1er accède au trône, les idées de la Renaissance italienne se sont déjà diffusées dans notre pays.

Et celui qu’on surnommera alors le roi mécène de participer à ce mouvement en passant commande de nombreux travaux à des artistes qu’il convie à venir s’installer en France (Andrea del Sarto, Benvenuto Cellini, Léonard de Vinci...).

François 1er fait alors preuve d’une profonde affection pour Léonard de Vinci, le surnommant « mon père » et l’installant au Clos Lucé (Amboise) à quelques centaines de mètres seulement du château royal.

 

Le vieil homme a dans ses malles ses œuvres les plus célèbres (La Joconde, La Vierge, l’Enfant Jésus et Sainte Anne, Saint Jean Baptiste), ce qui impressionne le jeune monarque qui lui confie alors plusieurs missions (organisation de fêtes de cour, création de costumes, étude de projets divers...). Léonard de Vinci achèvera ainsi son existence en France, jusqu’à sa mort en 1519.

 

C’est à François 1er qu’on doit aussi la venue en France de l’orfèvre Benvenuto Cellini, et des peintres Rosso Fiorentino et Le Primatice, lesquels effectueront divers travaux dans les châteaux de la couronne.

 

Le roi utilisera même les services d’agents (dont Pierre l’Arétin) pour ramener en France les œuvres de maîtres italiens (Michel-Ange, Titien, Raphaël...), ce qui fera du règne de François 1er le début de la collection d’oeuvres des rois de France aujourd’hui exposées au Louvre.

 

Le roi mécène créera même la collection des Joyaux de la Couronne en 1530.

 

A l’heure où l’imprimerie fait des progrès fulgurants, François 1er se veut aussi être le protecteur des Lettres et décide en 1518 de créer un grand « Cabinet de livres » qui trouvera refuge à Blois et qui sera confié au poète de la Cour Mellin de Saint-Gelais.

 

En 1536, interdiction est faite à quiconque de vendre ou d’envoyer en pays étranger aucun livre ou cahier de quelque langue que ce soit sans en avoir remis un exemplaire entre les mains des gardes de la Bibliothèque Royale. Une bibliothèque qui sera confiée aux bons soins de l’humaniste Guillaume Budé, dont la principale mission sera d’en faire grandir l’inventaire.

 

Quatre années plus tard, le roi chargera Guillaume Pellicier, alors ambassadeur à Venise, d’acheter et de faire reproduire le plus grand nombre de manuscrits vénitiens possible.

 

A l’instigation de Guillaume Budé, le monarque tentera aussi de créer en 1530 le corps des « Lecteurs royaux », abrité dans le Collège royal (futur Collège de France), avec l’objectif de faire de cet endroit un pôle de culture moderne , en opposition à la Sorbonne, conservatrice et sclérosée.

Ce projet fera long feu et ne verra le jour qu’un siècle plus tard, à la régence de Marie de Médicis.

 

François 1er favorisera aussi le développement de l’imprimerie en France en fondant l’imprimerie royale, une imprimerie qui innovera à terme en utilisant des caractères de type romain, plus lisibles.

 

Plusieurs bibliothèques verront peu à peu le jour à travers le pays.

 

Dans le même temps, le roi subventionnera des poètes comme Clément Marot et Claude Chappuys. La sœur aînée du roi, Marguerite, protègera également de nombreux écrivains comme Rabelais et Bonaventure Des Périers.

 

François 1er s’avérera être aussi un bâtisseur : il dépensera sans compter pour ériger de nouveaux édifices, tout en poursuivant le travail de ses prédécesseurs au château d’Amboise.

 

Le château de Blois (auquel on rajoutera deux nouvelles ailes à l’issue de dix ans de travaux) subira de la même manière une modernisation de son intérieur avec des boiseries et des décorations à base d’arabesques de mode italienne.

 

Le roi lancera enfin la construction du château de Chambord sur un domaine de chasse acquis par Louis XII, puis tentera de rebâtir le château du Louvre, réclamera la construction d’un nouvel hôtel de ville pour Paris, puis fera ériger le château de Madrid dans le bois de Boulogne en 1528.

 

On lui doit également le château de Saint-Germain-en-Laye et un château de chasse, celui de La Muette, en forêt de Saint-Germain. Ainsi, « le roi des veneurs (surnom donné au monarque) pourra t-il s’adonner à la chasse à courre qu’il affectionne tant.

 

Le roi lancera aussi les chantiers des châteaux de Villers-Cotterêts (vers 1530), de Folembray (en 1538) et de Challuau (en 1542). Soit un total de sept châteaux construits et remaniés en quinze ans.

 

Toutefois, son plus grand projet demeure la reconstruction presque complète du château de Fontainebleau, qui deviendra vite son lieu de résidence favori.

Quinze années de travaux seront nécessaires afin de constituer ce que François 1er appelait « l’écrin de ses trésors italiens ».

 

La politique extérieure du roi de France s’inscrit quant à elle dans la continuité de ses prédécesseurs, à savoir le maintien des guerres d’Italie, avec la revendication du Duché de Milan. Mais le plus grand rival de François 1er restera Charles Quint.

 

Quatre guerres opposeront ces deux-là avec succès et défaites côté français et surtout l’empêchement pour Charles Quint de concrétiser ses rêves de reconquête du duché de Bourgogne.

 

La conquête du Milanais, elle, sera ardue : François 1er tient ainsi à réparer les précédentes défaites et fait de cette conquête un devoir de vengeance.

 

Au printemps 1515, il obtient d’abord la neutralité de ses puissants voisins, puis concentre ses troupes à Grenoble, et accède à l’Italie par des chemins détournés, les Suisses bloquant la route du Mont-Cenis.

Finalement, le roi remportera cette bataille d’abord indécise dans le petit village de Melegnano (à seize kilomètres de Milan) plus connu sous le nom de Marignan (en français).

 

Lors de l’accès au trône du jeune monarque, la France ne s’intéresse pas encore aux grandes découvertes ni aux Amériques, même si elle dispose des atouts d’une grande puissance navale.

 

Bientôt distancée par ses voisins, elle va se retrouver en concurrence directe avec l’Espagne qui a déjà placé sous tutelle certains territoires.

Ainsi, les navires de l’armateur dieppois Jean Ango reconnaitront-ils les côtes de Terre-Neuve, et c’est tout naturellement que François 1er encouragera les explorations en Amérique du Nord.

 

Jacques Cartier s’inscrit dans cette lignée de découvreurs : parti de Saint-Malo le 20 avril 1534, Cartier traverse l’Atlantique en trois semaines seulement, puis prend possession de la côte de Gaspé. Lors d’un second voyage, il découvre l’embouchure du Saint-laurent, remonte le fleuve, fonde le poste de Sainte-Croix (future Québec), puis atteint un village sur une colline qu’il surnomme Mont-Royal (future Montréal).

C’est la naissance de la Nouvelle-France et du Canada en tant que colonie française. Ce qui explique sans doute pourquoi François 1er est à ce jour toujours considéré comme « le premier roi du Canada ».

 

En matière de politique intérieure, François 1er a beaucoup dépensé pour financer ses grands travaux, détériorant ainsi la situation économique du royaume.

 

A son arrivée sur le trône, notre pays compte 18 millions d’habitants (dont 85 % de paysans) ce qui en fait le pays le plus peuplé d’Europe.

 

L’agriculture repose alors sur la polyculture et les céréales, mais développe bientôt l’horticulture. En ville, on assiste en revanche à l’essor de l’artisanat.

 

A cette époque, la Cour est itinérante et le roi s’est entouré de plusieurs conseils, tout en jetant les bases d’un absolutisme qui sera plus tard pratiqué par Louis XIV. Reste à combler le gouffre financier qui s’est accru à cause de l’effort de guerre contre Charles Quint.

 

Le roi n’a d’autres choix que de doubler la taille (payée par les paysans)et de tripler la gabelle (impôt payé sur le sel).

 

François 1er généralise aussi la douane et la traite foraine, sans même convoquer les états généraux pour procéder à ces hausses. Trois mesures douanières protectionnistes verront ainsi le jour, visant à protéger l’industrie de la soie lyonnaise et à sauvegarder les denrées alimentaires en en limitant l’exportation.

 

Le système de recouvrement en usage jusqu’alors montrant des signes de faiblesse, le roi étend à la gabelle le système de perception par la ferme (affermage), crée en 1523 le Trésor de l’Epargne afin d’améliorer l’efficacité des fonds levés, se sépare de pierres précieuses appartenant à la Couronne et aliène des territoires royaux pour se procurer l’argent nécessaire à sa politique.

 

Il donne enfin accès aux plus hautes charges de l’Etat aux familles fortunées.

 

INFOS PRATIQUES :

  • Livre « François 1er » d’André Castelot (Librairie académique Perrin)







 



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