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Les Héros de la France éternelle - Henri II
(26) (France)
Heure locale

 


 

Lundi 28 novembre 2022

 

Deuxième fils de François 1er et de Claude de France, Henri II est sacré roi de France le 26 juillet 1547 à Reims, succédant ainsi à son père, dont il poursuivra d’ailleurs la politique et l’oeuvre artistique. Son règne assistera à l’essor du protestantisme, qu’il combattra plus vigoureusement que François 1er. Le monarque ne gouvernera que 12 années car il mourra accidentellement à l’âge de 40 ans, dix jours après avoir été blessé à l’oeil par un éclat de lance lors d’un tournoi tenu rue Saint-Antoine à Paris.

 

Le fait d’être le second fils du roi de France, confère à Henri le titre de duc d’Orléans dès sa naissance. Mais l’existence du bambin ne sera pas pour autant de tout repos : en vertu du traité de Madrid signé entre François 1er et Charles Quint, Henri restera otage en Espagne de 1536 à 1530, en compagnie de François, son frère aîné, alors dauphin et duc de Bretagne.

L’enfant souffrira durablement de cette détention, en devenant entre autre hypocondriaque.

 

L’homme, qui sera comparé au dernier roi chevalier, est décrit comme étant « de taille haute et bien prise, la figure belle et agréable, le teint un peu brun... » »au visage doux mêlé de gravité »... Réputé de nature taciturne, il ne rit que très rarement.

 

Henri épouse Catherine de Médicis en 1533, avant de succéder à son frère François (qui décède en 1536) comme dauphin et duc de Bretagne.Le jeune homme ne gouvernera pas ce duché, son père en ayant gardé l’usufruit.

 

Il est vrai qu’Henri n’est pas le fils préféré de François 1er, ce qui conduira à la rupture entre les deux hommes en 1540, aboutissant à une cour divisée en deux : les partisans du dauphin et de sa maitresse Diane de Poitiers d’un côté, et ceux du roi avec la duchesse d’Etampes de l’autre. Il faudra attendre 1547, année de la disparition de François 1er et de l’avènement d’Henri II pour observer un renouvellement complet du personnel de la Cour et des conseillers du souverain.

 

Certains anciens responsables politiques seront alors emprisonnés puis poursuivis par la justice royale.

 

 

Au train de vie ostentatoire mené par son père, Henri II va imposer une cure d’austérité à la cour royale, marquant ainsi une rupture avec son prédécesseur.

Ce qui aura pour effet la réduction du nombre de dames d’honneur et un resserrement de l’accès à la personne royale. Henri II, lui, s’entoure de nouveaux conseillers.

Poursuivant la politique administrative de son père, le jeune monarque (âgé de 28 ans) réforme alors certaines institutions qui contribuent à faire du royaume de France un Etat puissant au pouvoir centralisé :

 

 

  • En 1557, il exige la mise en place d’un type unique de poids et mesures sur l’ensemble de la banlieue de Paris, puis dans un deuxième temps à tout le ressort du Parlement de Paris, avec dépôt d’un étalon à l’hôtel de ville.

     

  • Dès son arrivée, il met en place un véritable système ministériel : l’administration est alors gérée par quatre secrétaires d’Etat chargés des commandements du roi et plus particulièrement de l’expédition des affaires financières. Quant aux registres du Trésor, ils sont confiés à un contrôleur général.

     

  • Poursuite de l’unification du système judiciaire avec la création des présidiaux (tribunaux intermédiaires entre les parlements et les juridictions inférieures)

     

  • A partir de 1553, les maîtres des requêtes doivent visiter chaque année les provinces.

     

 

Reste l’abyssale dette nationale laissée par François 1er qu’il faut bien refinancer : l’année 1555 connait la levée d’un emprunt géant levé auprès des marchands-banquiers de la ville de Lyon (principale place financière du royaume) afin de refinancer à long terme l’ensemble des dettes royales existantes.

Le succès de cet emprunt innovant sera pour le moins mitigé.

 

Or, Henri II est, comme ses prédécesseurs, confronté à la nécessité de trouver des ressources financières et recourt, comme les autres, à l’augmentation des impôts existants (avec tentative d’uniformisation de la gabelle, création du taillon, application de nouvelles crues de taille et développement des taxes sur les importations).

 

Les mêmes causes produisent bientôt les mêmes effets avec l’apparition d’une révolte paysanne, « la jacquerie des Pitauds », qui se répand dans les villes, dont Bordeaux (laquelle ayant été désarmée par le pouvoir royal, est contrainte au versement d’une amende de 200 000 livres, voit son parlement suspendu et perd ses privilèges).

La répression est féroce, avec 140 personnes condamnées à mort dans la cité.

Dans les campagnes alentour, les meneurs sont purement et simplement pendus.

 

Tout comme son père, Henri II veille à améliorer le recouvrement de l’impôt et ordonne en 1551 la réunion des quatre trésoriers de France et des quatre généraux des finances à l’intérieur d’un même corps de trésoriers généraux.

 

 

Les relations étrangères seront de fortunes diverses :

 

 

  • Le premier conflit du roi Henri II survient en 1548, avec l’Angleterre : Edouard VI, roi d’Angleterre s’offusque de la réception de Marie Stuart, reine d’Ecosse, à la Cour de France.

     

    Celle-ci, pourchassée par les troupes anglaises a du fuir pour ne pas être contrainte d’épouser Edouard VI. En réaction, les troupes d’Henri II envahissent Boulogne-sur-Mer (occupée depuis cinq ans par les Anglais) en 1549. Quelques années plus tard, en 1558, les troupes du duc de Guise reprennent Calais, dernière possession anglaise en territoire français.

     

     

  • En ce qui concerne les relations avec les Habsbourg, Henri II poursuit la politique de son père : il écoute les princes réformés d’Allemagne, tandis que Charles Quint donne l’ordre en 1552 de mettre le siège devant Metz

     

     

  • Les guerres d’Italie se poursuivent même si Henri II tente d’inscrire ses pas dans ceux de son père, d’autant plus que son épouse florentine, Catherine de Médicis, entretient une cour italianisée et que les Guise sont liés à la famille d’Este.

Les affaires religieuses, elles, sont dominées par l’essor du protestantisme, que le monarque réprime sévèrement.

Une chambre ardente est ainsi constituée au Parlement de Paris en 1547. Elle rendra en trois ans plus de 500 arrêts contre les Protestants en entrainant une violente répression à leur encontre.

 

Pourtant, rien n’arrête le développement de cette religion, laquelle connait un essor exponentiel à la fin des années 1550. Les adhésions se multiplient aussi dans la noblesse et un mouvement de sympathie nait au sein même de la Cour, jusqu’à l’entourage proche du roi.

En septembre 1557, une émeute éclate à Paris lors d’un rassemblement de réformés : Henri II est alors victime d’une tentative d’assassinat perpétrée par un dénommé Caboche, lequel sera heureusement vite maitrisé.

Condamné à mort sur le champ, sans même avoir été interrogé, l’opinion considérera (à tort?) que cet attentat avait été l’oeuvre de Protestants. L’édit d’Ecouen (du 2 juin 1559) stipulera que tout Protestant révolté ou en fuite sera tué. Et le roi d’embastiller ceux qui osent critiquer sa politique répressive.

 

Reste la crise gallicane, née d’un violent conflit entre Henri II et la pape Jules III. Ce dernier se risque à critiquer le roi en 1551. Henri II réagit immédiatement en rompant toute relation avec la papauté, en privant celle-ci du transfert de ses bénéfices ecclésiastiques à Rome, en s’opposant à la participation des prélats français au concile de Trente et en déclarant la guerre au pape.

 

Soutenu par le Parlement de Paris, le roi, bien qu’attaché à la religion catholique, entend garder la liberté de soutenir les princes réformés d’Allemagne et de maintenir l’alliance avec les Turcs, que son père avait initiée durant son règne.

 

 

INFOS PRATIQUES :

  • Livre «Henri II, 1547-1559 : Fils de François 1er » de Georges Bordonove (Pygmalion)







 



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