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Exposition "Ramsès & l'or des Pharaons"
(Grande Halle de La Villette, Paris, France)
Heure locale

 

Lundi 3 avril 2023

 

Le simple nom de Ramsès le Grand a un effet magique puisqu’il évoque Grandes Pyramides, temples superbes, dieux égyptiens et histoires bibliques. Après Toutânkhamon et le Trésor du Pharaon, la Grande Halle de la Villette (Paris 19è) accueille une nouvelle fois l’histoire égyptienne avec l’exposition « Ramsès & l’or des Pharaons », qui débute sa tournée européenne par la « Ville lumière ».

 

Ramsès II relève de ces personnages grandioses : il gouverna l’Egypte 67 ans durant, soit le plus long règne jamais enregistré pour un pharaon. Homme clé dans la sécurisation et l’expansion des frontières de l’empire, il apporta à son peuple paix et prospérité. Grand bâtisseur, il laissa à sa mort un nombre impressionnant de temples, statues et autres constructions. Sa longue existence de 92 années sera associée à Amon-Rê, le dieu soleil, et il sera vénéré par ses sujets.

World Heritage Exhibitions (WHE), organisatrice de l’évènement a travaillé aux côtés du Conseil supérieur des antiquités égyptiennes afin de donner vie au pharaon grâce à 180 artefacts inestimables, lesquels sont mis en valeur avec des somptueux décors, une partition musicale adaptée, le tout accompagné de présentations multimédias uniques de la Bataille de Qadech et d’une momification virtuelle.

Préparez-vous à un retour en arrière de 3000 ans dans la cité ancienne de Memphis, des grandes pyramides de Gizeh à la Vallée des Rois et des temples d’Abou Simbel à Karnak. Explorez la vie de Ramsès II, guerrier, bâtisseur, diplomate et économiste, puis guide dans l’après-vie égyptienne.

 

Le titre de l’exposition a de quoi surprendre et mérite qu’on s’y attarde : le nom de Ramsès évoque à lui seul l’idée de puissance et de royauté égyptienne, et se suffit à lui-même. L’évènement aborde ainsi sa vie, sa famille, ses sujets, ses contemporains, ses guerres et ses monuments. On connait bien ce personnage qui eut plusieurs épouses royales (dont Néfertari et Isernofret), lesquelles lui donneront une cinquantaine de fils et une soixantaine de filles. Sous son règne, il y eut la bataille de Qadech (actuelle Syrie)dont la victoire est contée sur les monuments qu’il érigea. Sa dépouille, momifiée, sera déposée dans la Vallée des Rois et marquera le départ de la légende évoquée par son nom.

 

Quant à l’or des pharaons suggéré dans le titre,il rappelle qu’à cette époque, la civilisation égyptienne atteint son apogée et croule sous les richesses venues de tous les horizons en direction de Piramsès, la capitale créée par Ramsès II dans le delta oriental.Or, en 1939,fut découvert le trésor inviolé des rois héritiers de Ramsès : vases, coupes, statuettes, colliers, bracelets, bagues...Une partie de ces trésors funéraires, constitués de toutes sortes de métaux précieux, est présentée dans l’exposition, d’où ce titre approprié.

 

Ramsès II est le thème central de cette exposition, avec la présentation d’objets témoignant des caractéristiques de son règne, de l’Egypte ramesside, et de l’empire incluant ses relations avec son concurrent, les Hittites.

Sont également évoqués sa famille, ses ancêtres, son grand-père Ramsès 1er et son père Séthi 1er, ses enfants, ses successeurs, sa politique monumentale incomparable et l’héritage qu’il a légué.

Outre des objets de l’époque ramesside, on notera la présence d’oeuvres d’art évoquant sa postérité.

L’exposition présente enfin des pièces du Moyen Empire (notamment du temps du règne de Sésostris III.

Tous les trésors exposés ont été trouvés lors de fouilles sur le territoire égyptien, de la Nubie au Delta. La richesse et la diversité des matériaux témoignent aussi de l’étendue des échanges commerciaux de l’époque (c’est à dire de la côte atlantique aux Indes).

 

En résumé, et avant d’aborder le parcours de l’exposition rappelons dix choses à savoir sur Ramsès II :

 

  • C’est le règne le plus long de l’histoire égyptienne

  • On doit à Ramsès II la construction de grands monuments (pylône du temple de Louxor, une partie des temples de Karnak, un temple à Abydos et celui d’Abou Simbel en Nubie)

  • Il combattit les Hittites en Syrie sur le site de Qadesh

  • Il eut plusieurs grandes épouses royales (dont Néfertari et isetnofret)

  • On lui compte près de 50 fils et 60 filles

  • Son long règne lui permit de se faire représenter un nombre incalculable de fois sur tout type de support. Il lui arrivera même d’usurper l’image de certains rois antérieurs, comme par exemple Aménophis III

  • Etant disparu tardivement (nonagénaire), c’est son 13ème fils qui lui succédera sur le trône.

  • Dans l’Antiquité, sa tombe sera pillée, puis vidée par les prêtres d’Amon au début du 1er millénaire avant J.-C.

  • Sa légende se confondra avec celle de Sésostris

  • Il est le seul monarque décédé à avoir été reçu avec les honneurs de la République, suite à sa venue en France pour lutter contre un champignon qui altérait sa momie en 1976-77.

 

 

Avant d’entrer dans le sas, plusieurs tableaux chronologiques ont été disposés afin de permettre aux visiteurs de se situer dans la durée de ce règne exceptionnel.

Nous sommes alors au Nouvel Empire (seconde moitié du 2ème millénaire avant J.-C.). Ramsès vécut au XIIIème siècle avant notre ère mais son souvenir parvint à traverser les siècles jusqu’à devenir une référence pour les successeurs qui montèrent sur le trône d’Egypte (entre 1064-664 av. J.-C.) et à la Basse Epoque (664-332 av.J.-C.).

Le sas d’entrée est le lieu de projection d’un film sur Ramsès II et sa postérité. Cette séquence permet d’introduire le plus grand de tous les souverains égyptiens et l’impact de son règne sur l’histoire de la civilisation pharaonique.

 

La première partie de l’exposition est consacrée au Règne de Ramsès II.

 

Le pharaon est évoqué sous la forme d’oeuvres artistiques comme cette tête de statue colossale en granodiorite qui le dépeint au début de son règne. Un obélisque en granit rose porte les cartouches de Ramsès tandis que des sphinx montrent le souverain et d’autres rois sous la forme de lions à tête humaine.Quelques contemporains notables , comme son vizir Paser sont aussi présents. La richesse du règne est ainsi perçue par le biais de productions statuaires parfois colossales, et la relation privilégiée que le roi entretenait avec les dieux.

Le règne de Ramsès est aussi marqué par les guerres qui impliquèrent l’empire égyptien et ses voisins, dont l’empire hittite (en Anatolie, dans l’actuelle Turquie). Une animation virtuelle raconte la bataille de Qadesh, la plus important du règne.

 

Une fois la paix retrouvée, Ramsès II put mener à bien sa politique de construction. L’exemple le plus éclatant est sans aucun doute le temple d’Abou Simbel en Nubie, un temple creusé dans la montagne et dont la façade est garnie de quatre colosses d’environ 20 mètres de hauteur.

Durant son règne, une fondation royale, le village de Deir-el-Médineh (qui abritait les meilleurs artistes du royaume) atteindra son apogée. Ces artistes avaient la lourde charge d’orner les tombes des rois et des reines du Nouvel Empire, mais se fabriquèrent également leur propre sépulture, à l’exemple de Sennedjem dont le magnifique cercueil a conservé toutes ses couleurs et ses dessins. Son caveau est aussi évoqué dans cette exposition.

 

La seconde partie de l’exposition aborde la mort de Ramsès II et son incroyable postérité.

 

Mort nonagénaire, Ramsès fut enterré dans la tombe qui fut creusée pour lui dans la Vallée des Rois. Celle-ci, nommée KV7 est longue de 168 mètres et a une surface de 868 m2. L’endroit, malheureusement pillé, puis abimé par des inondations, nous a laissé une partie de son trésor, dont certains objets portant le nom du souverain (et qui furent ensuite réutilisés par les successeurs de Ramsès II à partir de la 21ème dynastie) sont présentés pour l’occasion.

 

Afin d’aider le visiteur à comprendre l’importance du funéraire dans le monde égyptien, un chapitre entier est consacré à la momification animale.On peut ainsi admirer plusieurs reliquaires et des momies d’animaux dont c’est la première présentation à l’étranger.cLes dépouilles étaient traitées avec le plus grand soin afin de sauvegarder l’intégrité des êtres, humains comme animaux. Ces derniers, une fois prêts au repos éternel, étaient enterrés dans d’immenses nécropoles (on parle alors de millions de momies d’animaux de toute sorte) pour marquer la piété des gens envers leur dieu.

Sont ensuite abordées les enveloppes corporelles royales, à travers des cercueils, masques funéraires, colliers, doigtiers et cercueils à canopes en matériaux précieux. Pour mieux imaginer ce qu’était une tombe royale pour un Egyptien du Nouvel Empire, une reconstitution photographique grandeur nature d’une salle du tombeau de Séthi 1er (père de Ramsès II)est offerte aux yeux des visiteurs.

 

L’exposition s’achève de manière grandiose par la présentation de la magnifique statue colossale en calcaire provenant du musée de Charm-el-Cheikh, jamais présentée en France auparavant. Une image marquante qui ne manquera pas d’émouvoir le public et de fixer à jamais dans son esprit l’immense grandeur de Ramsès.

 

Quant à l’or des pharaons, on découvre qu’il fut extrait des nombreuses mines égyptiennes dès les plus hautes époques, même si le désert oriental et la Nubie (nord du Soudan actuel) restent les principaux centres d’exploitation du précieux métal alors indispensable à l’économie du pays.

Au Nouvel Empire, la production d’or était estimée à près de 300 kg par an. A l’époque de Toutânkhamon, la liturgie prétendait que les dieux possédaient un corps fait de matériaux précieux. On comprend mieux pourquoi chaque bijou, chaque masque en or illustrent cette idée d’incorruptibilité du corps et donc la promesse d’une vie éternelle. Et les richesses accumulées au Nouvel Empire d’être visibles à travers les peintures des tombes de cette période : tributs, cadeaux exotiques et bracelets d’or affluent alors vers l’Egypte.

 

Une autre manière d’aborder cette exposition est de s’intéresser à dix œuvres emblématiques présentes sur les lieux :

 

  • Ce colosse en calcaire qui représente Ramsès II debout, en tenant dans ses mains le mékès, un cylindre servant de boite pour les papyrus. C’est la première fois que cette œuvre est présentée hors d’Egypte.

 


 

  • Cet incroyable collier d’or et de gemmes incrustées pèse plus de 8 kg. Cette pièce d’orfèvrerie est composée de près de 5000 rondelles sur 5 rangs et de chaines ornées de petites clochettes.

 


 

  • Ce masque (ci-dessous) appartint au général Oundebaounded, lequel était au service de Psousennès 1er , à la XXIème dynastie. Placé sur la momie, le masque funéraire permettait au général de contempler l’éternité.


 

  • Cet éclat de calcaire est un ostracon qui servait de support pour les écrits et les dessins. Il représente Ramsès IV sur son char.

 

  • La photo ci-dessous représente le cercueil du roi Chéconq II de la XXIIème dynastie, assimilé à un dieu faucon.


 

  • Cette tête colossale en granit rose fut découverte à Memphis en 1888 dans le temple de Ptah. Elle porte la couronne blanche symbolisant la Haute-Egypte, et une barbe postiche assez imposante.


 

  • Cette statue, trouvée dans la cachette de Karnak représente Ramsès II en position d’offrandes.


 

  • Cette superbe aiguière nommée « hes » en ancien égyptien est un vase qui servait à contenir et verser l’eau nécessaire aux libations.

 

  •   Un buste en granodiorite représente Ramsès II. La finesse des détails et le rendu du corps sous le lin sont caractéristiques des premières œuvres du règne.


 

  • Ce miroir (ci-dessous) appartint à la princesse Sathathoriounet. Réalisé en or, en argent, en électrum et obsidienne, c’est un chef-d’oeuvre d’orfèvrerie.

 

Achevons ce tour d’horizon par ce prêt exceptionnel accordé par les autorités égyptiennes : le cercueil de Ramsès II. (ci-dessous). Réalisé en cèdre, il n’était pas destiné à ce souverain à l’origine. La toute première fois que ce cercueil vint en France fut en 1976-1977 lorsque Ramsès II fut amené au musée de l’Homme pour « être soigné » car des champignons attaquaient son corps.

 

 

INFOS PRATIQUES :

 

  • Exposition «Ramsès et l’or des pharaons », à partir du 7 avril et jusqu’au 4 septembre 2023, à la Grande Halle de la Villette, 211 avenue Jean-Jaurès, à Paris (19ème). Www.expo-ramses.com









 



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