Lundi 28 août 2023
C’est à Louis XVII que je consacre cet avant-dernier article de cette série des Héros de la France éternelle qui nous a permis de mieux connaître ces rois qui ont fait la France des siècles durant, jusqu’à ce que la funeste révolution française ne vienne répandre la barbarie au nom des droits de l’homme.
Louis-Charles de France (plus connu sous le nom de Louis XVII) est le deuxième fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Il devient dauphin de France en 1789 à la mort de son fils aîné, puis prince royal d’après la Constitution de 1791 à 1792.
Nous l’avons vu récemment, à travers deux articles que j’ai mis en ligne il y a quelques semaines,la famille royale est emprisonnée à la Tour du Temple le 10 août 1792. Le roi Louis XVI est assassiné par les révolutionnaires le 21 janvier 1793 et le jeune Louis XVII est aussitôt reconnu comme le titulaire de la couronne de France par les puissances coalisées contre la France mais aussi par son oncle, le futur Louis XVIII.
Louis-Charles de France nait à Versailles le 27 mars 1785, et, bien qu’aucune preuve scientifique ne vienne étayer cette thèse, des rumeurs bruissent aussitôt : l’enfant ne serait pas de Louis XVI mais d’Axel de Fersen, ce gentilhomme suédois si attentionné envers la reine de France. Et le pauvre enfant, surnommé « Chou d’amour » par sa mère et la gouvernante des enfants de France, de faire l’objet de médisances d’adultes bien malgré lui.
C’est dans l’insouciance que louis-Charles passe son enfance, au milieu des autres enfants de la Cour. L’enfant fait déjà preuve d’une certaine maturité pour son âge, et aussi d’une grande sensibilité.
N’étant pas au départ destiné à devenir roi à la place de son père, ce sont les évènements qui le précipiteront sur le devant de la scène, en le nommant dauphin de France à la mort de son frère Louis-Joseph en 1789.
Le 6 octobre de la même année, Louis-Charles déménage avec sa famille au palais des Tuileries, et ce n’est que deux ans plus tard, que le jeune dauphin devient prince royal, à la faveur de la Constitution du Royaume de France de 1791. Mais le répit sera de courte durée puisque l’enfant perdra ce titre après la journée du 10 août 1792 (considérée comme le début de la Terreur) avant d’être transféré à la prison du Temple.
Le 29 septembre, Louis-Charles est séparé de sa famille et conduit au deuxième étage, puis à partir du 25 octobre, celui qu’on surnomme « l’enfant Capet » est confié à la garde de son père qui poursuit son éducation avec Jean-Baptiste Cléry, le valet de chambre.
Confié à nouveau à sa mère lors du procès de Louis XVI à partir du 11 décembre,l’enfant ne reverra son père que le 20 janvier 1793, veille de l’exécution de Louis XVI.
Louis-Charles devient ainsi le successeur de son défunt père aux yeux des royalistes, sous le nom de Louis XVII, à commencer par le comte de Provence, frère cadet de Louis XVI et futur Louis XVIII. Et c’est en son nom que Vendéens, Chouans et royalistes d’autres provinces se battront. A l’étranger, Louis XVII est reconnu comme le roi de France et de Navarre, y compris aux Etats-Unis.
Après l’assassinat de Louis XVI le 21 janvier 1793, Louis-Charles est confié à sa mère jusqu’au 3 juillet, date à laquelle l’enfant est retiré à Marie-Antoinette pour être confié au cordonnier Antoine Simon (désigné comme «l’‘instituteur de l’enfant » par le Comité de salut public, alors que l’homme sait à peine écrire) et de sa femme, tous deux résidant au Temple. L’objectif des révolutionnaires est désormais d’en faire un enfant ordinaire en lui faisant oublier sa condition royale. On lui fera aussi signer une déclaration de reconnaissance d’inceste lors du procès de sa mère. L’épouse du cordonnier prendra grand soin de l’enfant, jusqu’à ce que, malade, elle quitte la prison.
Louis XVII est alors enfermé au secret dans une chambre obscure, sans hygiène ni secours, pendant six mois et jusqu’au 28 juillet 1794. Fatalement, son état de santé se dégrade, et l’enfant est rongé par la gale et la tuberculose. Vivant accroupi,on lui passe la nourriture par un guichet et rares sont les personnes qui s’adressent à lui ou lui rendent visite. C’est ce 28 juillet que le député Barras découvre la jeune créature brisée psychologiquement et un membre du comité révolutionnaire est aussitôt nommé pour en assurer la garde, lui et sa sœur. Son état de santé s’améliore mais son tuteur fait fi de la tuberculose de l’enfant dans ses rapports.
Le 3 mai 1795, ses nouveaux tuteurs notent une nette dégradation de l’état de santé de Louis XVII. Trois jours plus tard, l’enfant qui souffre désormais d’une péritonite, puis « d’indisposition et d’infirmités paraissant prendre un caractère grave ». Plusieurs praticiens se succèdent alors au chevet de l’enfant, mais celui-ci meurt l’après-midi du 8 juin 1795. Il n’a alors que 10 ans et a subi presque trois années de captivité.
Officiellement enterré le 12 juin, au cimetière Saint-Marguerite (rue Saint-Bernard à Paris 11ème), Louis XVIII fera rechercher la sépulture de son neveu. Le roi se heurte alors à des témoignages contradictoires qui donnent naissance à l’énigme de « l’enfant du Temple».
Dès 1795, des rumeurs faisaient déjà courir le bruit que le Dauphin aurait été remplacé dans sa geôle par un autre enfant. Puis Louis XVII aurait fait l’objet d’une tentative d’exfiltration vers l’Amérique, avant d’être repris et de mourir de maladie.
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