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Entre-Deux
(Ile de la Réunion, France)
Heure locale

 

Vendredi 14 janvier 2011


 

L'Entre Deux est un petit village de la Réunion situé dans la partie méridionale de l'île à 400 mètres d'altitude, délimité par les bras de la Plaine et de Cilaos.

D'une superficie d'environ 7000 hectares, L'Entre Deux compte près de 5600 habitants.

Dans le contrats de concessions, on parle d'un terrain situé entre les deux bras de la rivière Sainte Etienne, faisant moitié de l'île. On fera progressivement référence à l'endroit appelé L'Entre Deux Les Bras de la Plaine et de Cilaos.

Le 30 mai 1839, on consacre définitivement ce nom de lieu.

Le lieu appelé « La Mare » formera le coeur du village. Et les premiers habitants seront assemblés autour de l'église et de la mairie.

Le 1er juin 1839, L'Entre Deux devient la 5è section de la commune de Saint Pierre. Puis en 1840, elle reçoit un adjoint spécial. Monsieur Hoarau sera le premier maire.


 

Le Massif de Dimitile, au pied duquel se trouve l'Entre Deux.


 

L'histoire de L'Entre Deux, c'est aussi l'histoire du café ( on compte jusqu'à trois appellations), et fut longtemps un lieu de marronnage ( les sous-bois environnants ayant servis de refuge pour les esclaves en quête de liberté). Le village est symbolisé par les cases créoles que nous allons voir aujourd'hui, grâce à la conférence de Monsieur Bénard.

Tout d'abord, en 1663, des Français débarquent à la Réunion. C'est la première époque de marronnage dans les hauteurs de l'île. Une nouvelle tentative de peuplement a lieu deux années plus tard. En 1711, on découvre ce café « marron » qui ne possède pas ou peu de caféine. C'est le café « pointu » (le pointu de Bourbon) extrêmement léger de goût. On se lance alors dans la plantation de caféiers et la culture du café jusqu'en 1806 où des désastres naturels sonnent le glas de la culture du café. On se met alors à cultiver la canne en 1815

Les litchis poussent par grappes entières dans les arbres.


 

Ainsi commence bientôt l'histoire des cases créoles ( L'Entre Deux fait partie de la chaine des villages créoles de la Réunion). Une après midi passé avec Etienne Bénard et vous ne verrez plus jamais les cases du même oeil. Il y a d'abord la case de pauvre, sans fioritures, mais équipée de lambrequins ( frise décorative en forme de dentelle destinée à casser les gouttes d'eau et à ainsi laisser la pluie ruisseler sur le sol sans faire de dégâts) Il était alors courant de rajouter une ou deux pièces sur l'arrière de ladite case créole afin d'agrandir le lieu lorsqu'on attendait un ou plusieurs heureux évènements.

Au départ, à l'arrivée des habitants sur l'île, les premières habitations étaient rudimentaires. Il ne s'agissait que de paillotes en toit de chaume et en torchis.

Puis, un peu plus tard ( au XVIIIè siècle), la varangue fait son apparition et deviendra l'emblème de l'architecture réunionnaise. A partir de 1722, les constructions en bois s'étendent , sans doute à cause du savoir-faire des charpentiers navals de l'époque...


Exemple de lambrequins.


 

La case créole s'habille petit à petit davantage avec des façades à écran. On les appelle aussi des cache misère. Il s'agit d'enjoliver les lieux. On utilise alors des bois de couleurs afin d'égayer les maisons ( il existe plusieurs bois différents sur l'île même si la Réunion ne possède plus que 35 à 40% de forêts).


 

Pour recouvrir les toits ( et même aussi les murs!) , on utilise des bardeaux, un genre d'ardoises en bois qui a l'avantage d'offrir une excellente protection thermique, particulièrement l'été.

On plante aussi beaucoup de plantes et d'arbres tout autour de la case, non seulement pour l'agrément mais aussi pour procurer un peu plus de fraîcheur et enfin par superstition ( telle ou telle plante chasse le mauvais oeil...).


 


 

Toit fait de bardeaux.


 

La case en bois sous tôle offre une circulation d'air régulée à l'intérieur de l'habitation, ce qui n'est pas le cas avec les constructions en béton armé qui apparaitront progressivement dans les années 70. Certes, les constructions plus récentes offraient l'avantage de mieux résister aux cyclones fréquents dans la région mais n'offraient pas le même charme.

Il existe pourtant une case plus résistante que d'autres: La maison Tommy ( ci-dessous).


 


 

Revenons sur la varangue, qui apparut vers 1863, dans les maisons de riches. Celle-ci est une véranda. Cette varangue présente l'avantage de laisser entrer l'air dans la maison, et donc de la maintenir fraiche à l'intérieur. La varangue sert également de lieu de vie: On y fait sa sieste, on y prend ses repas, on y organise des soirées, tout en restant à l'abri de la pluie.

En plus de la varangue, on assiste parfois à l'installation de façades « théâtrales », histoire d'habiller encore davantage les murs et de montrer qui on est. Les motifs des façades se retrouvent souvent dans la forme des parterres de fleurs du jardin.


 


 

Nous terminons notre visite et je prends congé de Monsieur Bénard, un personnage hors du commun. Puis je rends visite à Madame Payet, l'une des brodeuses de l'Entre Deux. Elle brode à l'aide du choca, cette fibre tirée d'un agave présent sur l'île. Cet agave est à la fois utilisé pour ses fibres et pour son coeur. Ses fibres servent à la fabrication d'objets, et son coeur tendre entre dans la fabrication d'achards plus ou moins agrémentés de piments.

Madame Payet brode depuis 1946 et vend ses broderies à son domicile. Elle est toujours là, présente afin de recevoir les éventuels visiteurs. Autrefois, le choca servait à coudre les chapeaux. Aujourd'hui, on le tisse et on en fait des chaussons, des napperons des boucles d'oreille, des petits souvenirs.

L'histoire du choca connut un drame en 1948. Cette année-là, un cyclone plus puissant que les autres détruisit tous les agaves et l'île se retrouva provisoirement en rupture de matière première.


 


 

INFOS PRATIQUES


  • Office du tourisme de l'Entre Deux, 9 rue Fortuné Hoarau 97414 ENTRE-DEUX. Tel: 0262 39 69 80. Email: ot.entredeux@wanadoo.fr

    http://www.ot-entredeux.com

    ouvert du lundi au samedi de 8h à 12h et de 13h30 à 17h00.

    Vente sur place de souvenirs ( paiement en cash, ou en CB à partir de 15 €)

  • Madame Payet, 19, rue Corneille. Tel: 0262 39 52 28. Souvenirs brodés en choca à tous les prix: de 10 à 30 € ( paiement en cash)

  • Moulins Kader, de Michèle Marimoutou Oberlé ( Editions CBO) , livre traitant du choca.

  • Restaurant L'Arbre à palabres , 29 rue Césaire ( à côté de l'office de tourisme). Tel: 0262 444 723 et portable 06 92 92 75 26. Ouvert le midi ( de 11h30 à 14H)et le soir ( de 19h30 à 22h30)du jeudi au dimanche midi. Goûtez la spécialité de filet de perroquet ( poisson) à la sauce vanille et pour finir, le millefeuille à la mangue. Paiement possible en cash ou CB. Personnel et cadre très accueillants. Email: larbreapalabre@yahoo.fr

  • Yves Riou, créateur de bijoux ( en écaille de tortue, nacre, argent et or). 146, rue Defaud Ravine des Citrons 97414 ENTRE DEUX. Tel: 06 92 66 66 51. Email: version-ecaille@orange.fr

    http://www.ecaille-reunion.com


Voici quelques idées de produits que vous pourrez emporter de l'Entre Deux...


 

De jolies poupées en choca, des savates en choca (25 à 30 €), des achards de choca avec ou sans piment ( sorte de confiture à tartiner sur des toasts) de 3 à 4 € le pot, des confitures faites au feu de bois ( gingembre, litchi...) à 5/6€ le pot.











 

 



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