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Takayama et ses Maisons traditionnelles
(Préfecture de Gifu, Japon) |
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Samedi 9 juillet 2011
Takayama est une ancienne ville féodale japonaise, connue pour ses anciennes maisons de bois, toutes identiques par leur alignement et leur hauteur uniforme. Je m'arrête dans une ce des maisons traditionnelles surnommée la Maison Yoshijima. Celle-ci fut construite en 1907 par le maître charpentier Nishida Isaburo dans le strict respect des normes architecturales de la ville. A l'époque, la famille Yoshijima était une famille de brasseurs de saké , bien connue à Takayama mais aussi usurière ( elle faisait des prêts d'argent). La maison peut être divisée en cinq parties: La première consiste en un endroit réservé aux affaires, avec une entrée conduisant à une pièce au sol de terre battue, ,des petites pièces adjacentes, dont une salle de réception,une autre qui servait à la comptabilité, et une autre constituant la boutique. Les grosses poutres en bois formant la structure de l'habitation ne symbolise pas uniquement la position des Yoshijima dans la société mais atteste de la fiabilité et de la solidité de l'entreprise familiale.
La deuxième partie de la maison Yoshijima est un ensemble de sept pièces où la famille vivait quotidiennement. La pièce principale est celle où se trouve le feu , utilisée à la fois comme pièce à vivre et salle à manger. Les autres pièces, situées au deuxième étage de la maison, servaient aux membres de la famille, fréquentées aussi par les enfants des domestiques.
La troisième partie de la demeure est formée d'une pièce où l'on prenait le thé et de quatre autres pièces situées au deuxième étage, qui étaient consacrées aux loisirs des invités. Ces pièces accueillaient une alcôve de tokonoma, avec bibliothèque, étagères décoratives, et l'altar bouddhiste de la famille (photo). Lors des cérémonies familiales, les portes coulissantes (shoji et fusuma) étaient entièrement tirées afin d'offrir un seul et même vaste espace. Une entrée réservée aux invités existe toujours et est située dans le mur d'enceinte entourant la maison. Il suffisait aux hôtes de traverser le jardin pour pénétrer aussitôt dans les pièces réservées.
La quatrième partie est formée par les quartiers des serviteurs (occupés aussi par des employés de la brasserie de saké). Il s'agit d'une pièce au sol de terre battue utilisée comme pièce à vivre, et de trois chambres (une à l'arrière de la maison et deux autres au deuxième étage) La cinquième partie est formée de bâtiments utilisés pour produire le saké ainsi que d'entrepôts où l'on stockait le breuvage avant qu'il ne soit vendu. Ces bâtiments se trouvaient derrière la maison mais furent malheureusement démolis. Seule quelques vestiges sont encore visibles de nos jours. Les pièces équipées de tatamis (ou nattes de paille) ne possèdent aucune fonction déterminée, que ce soit chez les Yoshijima ou dans les autres maisons traditionnelles japonaises. La fonction de chaque pièce est alors précisée par les objets qu'elle contient. Par exemple, le fait de placer dans une pièce une table à manger portable transformait celle-ci en salle à manger. Si , dans une autre, on trouvait des coussins sur le sol, il s'agissait certainement d'une pièce pour des invités. Dès lors qu'un couchage est entreposé dans la même pièce, celle-ci se transforme alors en chambre à coucher. De même, les meubles mais aussi les parchemins suspendus étaient changés régulièrement afin de marquer une cérémonie particulière ou l'entrée dans une saison nouvelle. C'est pourquoi on trouve des entrepôts servant à entreposer ces meubles à l'intérieur des grandes maisons japonaises. Chez les Yoshijima, on en trouve deux. On remarque enfin que la maison Yoshijima est constituée de piliers et de grosses poutres recouvertes d'un épais enduit laqué. Ces parties ont été polies un nombre incalculables de fois à l'aide de chiffons de tissus secs. Ce qui leur donne aujourd'hui une teinte marron et une texture soyeuse unique.
Juste à côté de la Maison Yoshijima, je visite à présent la Maison Kusakabe (photo ci-dessus), qui abrite des arts populaires de la ville de Takayama. Cette maison appartenait à un riche marchand ,fournisseur du shogun et intermédiaire financier sous la période Edo . Elle fut construite par Jisuke Kawajiri, maître charpentier. Le magasin de la maison s'appelait « Taniya » et consistait à prêter de l'argent. D'abord sous le clan Tokugawa, la famille Kusakabe œuvrera en tant que maison de change durant la cinquième année de l'ère Kaei. Puis le magasin brûlera la huitième année de l'ère Meiji (en 1875) et la maison devra être totalement reconstruite quatre ans plus tard. Jisuke Kawashiri était un expert de la construction du moment. Il reconstruisit la maison dans le style architectural de la période Edo : On peut ainsi distinguer sa cage d'escalier faite en bois de cyprès japonais (hinoki), le mariage de poutres et de piliers venant solidifier la construction, les côtés du toit sont garnis d'avant-toits, les fenêtres sont équipées de treillis élancés (koushi). Le tout recouvert d'une peinture marron foncé faite à base de suie. On distingue aussi la présence de deux entrepôts. En 1966 (41ème année de la période Showa), la maison Kusakabe fut désignée comme bien culturel national important du fait de sa très belle architecture Meiji. Elle est depuis ouverte au public comme musée des arts populaires. 500 pièces sont ainsi offertes au regard des visiteurs: objets en rotin, poteries,meubles,bijoux... l'exposition expose des objets de la vie quotidienne utilisés depuis la période Edo jusqu'à la période Meiji. Un endroit est aménagé au 1er étage de la bâtisse pour le repos des personnes et un thé est offert.
D'autres photos de ces maisons vous attendent dans la section Médiathèque, album Asie!
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