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Ikeda et le parc Satsukiyama
(Préfecture d'Osaka, Japon)
Heure locale


Lundi 29 août 2011


 

Je n'ai pas beaucoup volé ce mois d'août. Me revoici pourtant aujourd'hui de retour à Osaka, la capitale du Kansai, le sud de Honshu. Je suis aussitôt saisi par une chaleur accablante dès notre sortie de l'aérogare . Ca promet, moi qui ai décidé, comme d'habitude, de ne pas me coucher et de repartir en excursion. Aujourd'hui, j'ai prévu de ne pas trop m'éloigner d'Osaka. Après tout, il y a aussi beaucoup de choses à voir dans le coin, un bon moyen de ménager mes forces ( et mon budget!) avant mon départ en vacances la semaine prochaine pour Tokyo.

Je me change donc rapidement à notre hôtel et prends la navette en direction de la gare JR d'Osaka. L'air conditionné du bus me fait du bien mais je sais que cela ne va pas duré. Dix minutes plus tard, me voici à la fois replongé dans la fournaise et dans la vie japonaise: L'affluence de la gare avec ces Japonais qui viennent de nulle part et de partout à la fois, se rendant Dieu sait où. Je suis bien au Japon. On pourrait me bander les yeux et me lâcher dans le pays que je reconnaitrais encore les petites musiques des quais, les annonces des trains, le bruit des conversations, les « irrashaimase »(mot de bienvenue adressé au client franchissant le seuil d'un magasin) et les différents jingles qui ponctuent la vie des habitants nippons. Je marche un peu comme un automate qui connait déjà l'endroit mais qui va devoir demander son chemin pour connaître le quai d'où partira mon train.

Je pars en effet dans la banlieue d'Osaka, à Ikeda. Oh, c'est à une ballade sans prétention que je vous convie. Un trait d'union avant d'autres reportages ( que j'espère) plus passionnants au cours du mois de septembre. Pour me rendre à Ikeda, je dois emprunter la ligne ferroviaire Hankyu Takarazuka. Cette ligne relie Osaka à Takarazuka, ville située dans la préfecture de Hyogo. La ligne comporte de nombreuses courbes héritées de l'ancienne ligne de tramway , Minoo Arima Electric Tramway. Différents trains ( locaux, semi express et express) desservent la ligne fréquemment. Cette ligne est privée et transporte quotidiennement près de 2 millions de voyageurs de la région. C'est Ichizo Koyabashi qui créa la ligne de tramway le 10 mars 1910. Cet industriel japonais, défenseur du capitalisme, était surnommé Ichizo ( qui signifie Un-Trois) à cause de la date de sa naissance (un 3 janvier). Un musée lui rend hommage à Ikeda mais il fera l'objet d'une visite ultérieure.

Après quinze minutes de trajet dans un wagon climatisé aux banquettes de velours vert, j'arrive à la gare d'Ikeda, cette ville de 105 000 habitants, où se trouvait autrefois, durant la période Edo, le château (et ses dépendances) du daimyo local. La ville d'Ikeda fut officiellement créée le 29 avril 1939 et son développement fut concentré principalement autour de la compagnie de chemin de fer d'Ichizo Koyabashi (habitant lui-même Ikeda). C'est ici que furent produites les premières nouilles instantanées du Japon. Un musée leur est d'ailleurs consacré mais je vous y emmènerai un autre jour. La ville d'Ikeda est plus tristement connue pour le massacre de huit enfants dans une école élémentaire le 8 juin 2001: Mamoru Takuma, un dingue nippon pénétra dans l'école et assassina les enfants. Il sera condamné à mort le 14 septembre 2004 pour payer ses crimes. Il me faut trouver le moyen de me rendre au Parc Satsukiyama, le but de ma visite. Des autobus attendent à la sortie de la gare (sur la gauche, en bas de l'escalier mécanique). J'emprunte celui qui conduit au Parc. Un vieux monsieur japonais me remarque (il y a toujours aussi peu d'étrangers ici, depuis l'accident nucléaire de Fukushima) et nous échangeons quelques mots ensemble. Il me fera signe lorsque je serai arrivé au bon arrêt.

Je marche un peu au hasard, le sac à dos sur l épaule et mon appareil photos en bandoulière. La chaleur est étouffante en cette mi-journée et le bruit des grillons dans la nature environnante me paraît assourdissant. Un chemin empierré attire mon attention. Il conduit en réalité à un temple (encore un!), celui de Taikoji. Il fut construit en 1395 sur les ordres d'un daimyo ( gouverneur féodal)du début de la période Edo, Ikeda Mitsumasa. Celui-ci vécut de 1609 à 1682. D'abord instruit dans l'esprit du confucianisme, il devient plus tard un disciple de Kumazawa Banzan (adepte du néo-confucianisme), système d'enseignement du XVII ème siècle. Le temple Taikoji sera donc bouddhiste. Il s'élève sur le Mont Satsuki, à 315 mètres d'altitude. Un belvédère permet d'ailleurs d'admirer les environs depuis le sommet du mont. Je n'aurai malheureusement ni le courage, ni l'énergie d'y grimper cette fois. Mais l'endroit est propice aux randonnées car il offre de nombreux chemins. Pour vous rendre au belvédère (Hinomaru Observation Platform), empruntez la route qui grimpe à côté d'une grande maison située à quelques dizaines de mètres du zoo, face à un parking. Un panneau indicateur vous montre le chemin.

Alors que je franchis la porte d'entrée du temple (photo ci-dessus), l'endroit me paraît désert. Seul le chant des grillons vient animer les lieux. Face à moi se dresse le bâtiment principal du temple (ci-dessous). Soudain, j'aperçois deux femmes attablées à un bureau. Je les interroge sur l'endroit. Mais notre conversation sera courte car mon japonais est limité et ces dames ne pratiquent pas l'anglais. Elles me remettent un document rédigé uniquement en langue japonaise. »Zann nen desu ne! » (C'est dommage). Elles me font comprendre que je peux me promener librement autour du temple et dans les jardins mais l'intérieur des lieux ne peut pas être visité. Je repars donc en direction d'un cimetière que j'avais remarqué en arrivant. Au passage, j'aperçois un petit sanctuaire au pied duquel se dresse la sculpture de visages de dieux (visages tristes et gais à la fois) (photo ci-dessous). Le sanctuaire est une minuscule petite maison ( une maison de poupée en quelques sorte) située au milieu d'un bassin aux eaux stagnantes. Un tori ( porte) encadre l'endroit.

Je grimpe au cimetière et remarque des centaines de sépultures dans la pure tradition bouddhiste. Le temple Taikoji servira de temple familial pour la famille Ikeda qui gouvernait la place. Dans ce cimetière se trouvent les tombes de tous les ancêtres (anciens nobles du château) y compris celle de Sadamasa Ikeda, le dernier lord qui se donnera la mort en se tranchant le ventre (seppuku), c'est à dire en se faisant hara-kiri. Cette forme rituelle de suicide masculin apparut au Japon vers le XII ème siècle dans la classe des Samourais et sera formellement interdite en 1868.

Je quitte cet endroit chargé d'histoire pour redescendre en direction du parc Satsukiyama, à quelques centaines de mètres de là. Un petit zoo, le zoo de Satsukiyama, y a ouvert ses portes en 1957. C'est le seul zoo japonais qui rassemble des animaux australiens. Me voici replongé dans mes anciens voyages le temps de cette visite: Wombats, wallabies, moutons tout droit venus de Launceston (Tasmanie) ainsi que des singes japonais (photo) qui ont l'air de s'ennuyer à mourir. Des petits lapins font aussi partie de la collection, sans oublier les deux lamas qui acceptent volontiers de la nourriture.

Le Parc Satsukiyama comporte également un jardin botanique magnifique bien qu'il soit petit. Je reviens sur mes pas, et dix minutes plus tard, me trouve au Midori Centre (Centre vert). Cet endroit accueille des dames qui confectionnent des tableaux réalisés à partir de végétaux collés (feuilles et fleurs). Une boutique se trouve au rez-de-chaussée, qui présente aussi quelques peintures. Il me faut au préalable franchir une série d'escaliers bien raides, mais agrémentés d'une fontaine en cascade. J'aperçois immédiatement sur ma droite les jardins et une magnifique serre (photo ci-dessous). L'endroit est si rafraichissant que je m'accorderai une sieste d'une heure dans ces lieux, à l'ombre d'un arbre gigantesque et sous le regard amusé et sympathique du jardinier des lieux. La terrasse de la serre accueille des kiwis qui foisonnent, pendant au-dessus de ma tête (photo). Ils sont hors de ma portée et ils ont cette chance car j'aurais bien goûté à ces fruits délicieux. A l'intérieur de la serre se trouvent des orchidées (photo) mais aussi un petit bassin avec des nénuphars et , un peu plus loin, des cactus. Au dehors, une tonnelle et un salon de jardin permet aux visiteurs de prendre quelque repos à l'ombre. L'endroit est calme et relaxant et vaut la peine qu'on s'y arrête.


 


 

INFOS PRATIQUES:


  • Comment se rendre à Ikeda? De la gare JR d'Osaka, suivre les panneaux indiquant « Hankyu Line » en direction de la gare d'Umeda (jouxtant la gare d'Osaka) . Acheter ensuite un ticket de train au prix de 260 yens. Durée du trajet: Environ 15 minutes.

  • Site internet de Hankyu Line: http://rail.hankyu.co.jp/en/

     

  • Site internet de la ville d'Ikeda (en japonais): http://www.city.ikeda.osaka.jp/

     

  • Temple Taikoji , 2-5-16 Ayaha, Ikeda-shi. Tel: 0727 51 3433. Entrée libre.

  • Zoo de Satsukiyama, 2-5-33 Ayaha, Ikeda-shi. Ouvert tous les jours (sauf le mardi) de 9h00 à 16h45. Entrée libre.

  • Midori Center et jardin botanique: Ouvert de 9h00 à 17h00. Entrée libre. Pour vous y rendre: En sortant du zoo, suivez la route droit devant vous jusqu'au carrefour (feux), puis prenez à gauche puis marchez tout droit jusqu'au niveau du magasin Seven Eleven (visible sur votre droite).A ce niveau prenez une petite route goudronnée sur votre gauche. Le Midori Centre est un bâtiment perché au sommet d'escalier (avec fontaine en cascade). Sur votre droite, vous apercevrez une magnifique serre.

 

 



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