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Akita et ses biens culturels
(Préfecture d'Akita, Tohoku, Japon)
Heure locale

Dimanche 2 octobre 2011

 

Curieux de nature, mais aussi très intéressé par le folklore des régions que je visite, me voici au Akita City Folklore & Performing Arts Center ( qu'on pourrait traduire par Centre municipal des arts folkloriques d'Akita). Ce centre permet de découvrir les costumes et les matériels utilisés lors des festivals de la ville. Dont les fameuses lanternes juchées sur une perche en bambou : les porte-lanternes (photo ci-dessous). Ces porte lanternes pèsent de 5kg à 50 kgs pour les plus lourdes. De 5 à 12 mètres pour les plus hauts. L'objectif est de soulever ces porte lanternes et de les porter en équilibre en les faisant reposer sur la tête, dans le creux de la main, ou dans le creux de la hanche. Les enfants commencent l'entrainement dès l'âge de 5 ans, et il faut beaucoup d'entrainement et de persévérance pour pouvoir devenir porteur de lanternes. Des cours sont donnés régulièrement . Des démonstrations sont aussi offertes au public les weekends en début d'après-midi. C'est à cette démonstration que je vous convie maintenant. On y raconte tout d'abord comment s'organisent les festivals de la ville en vous montrant le char d'Akita (photo ci-dessous) et les costumes. Puis on vous parle des lanternes et de ceux qui les portent en équilibre précaire. Enfin, les porteurs de lanternes exercent leur art devant l'assistance plus attentive que jamais. Des vidéos vous attendent dans la médiathèque du site (menu vidéo) pour vous montrer cette démonstration. Une fois que la musique a débuté et que le premier coup de sifflet est donné, nos porteurs saisissent les lanternes puis se relaient par groupes de trois ou quatre personnes pour porter ces échafaudages impressionnants. En fin de parcours, le public est cordialement invité à venir s'essayer en tant que porteur , sous la conduite des professionnels bien entendu.


 

Le centre a ouvert ses porte en 1992 avec, pour but, de préserver et de montrer les traditions du Kanto ainsi que d'autres évènements populaires. D'offrir à ceux qui le désirent de transmettre les savoir-faire en permettant à des jeunes de s'exercer par exemple au portage des lanternes. L'exposition permet de découvrir des festivals du Kanto: Le Bonden Festival (lanternes) et le Tsuchizaki Shinmeisha Festival ( char exposé au rez-de-chaussée).

Au deuxième niveau (1er étage) se trouvent des vitrines offrant de voir des tenues traditionnelles portées lors des festivals (photo ci-dessous). Les 2è, 3è et 4è étages sont consacrés à l'entrainement des porteurs de lanternes.


 

Depuis la nuit des temps, Neburi-nagashi ( qui signifie chasser le sommeil) marcha de paire avec la tradition qui consistait à pleurer les âmes défuntes des ancêtres , prier pour des récoltes abondantes ou autres coutumes. Neburi-Nagashi consistait à noyer dans la rivière et dans la mer l'engourdissement et la paresse qui sont des entraves énormes au travail de la ferme. Une autre légende ( Sakanoue no Tamuramaro), celle de ce seigneur de guerre qui écrasa les peuplades Ezo alors implantées dans l'île de Hokkaido et dans l'extrême nord de l'île de Honshu car elles n'obéissaient pas à la Cour impériale. Ce seigneur cacha ses soldats dans d'immenses poupées qui purent ainsi s'approcher grâce à ce cheval de Troie et exterminer les peuplades. L'interprétation de la légende peut légèrement varier en fonction des villes, le nom des festivals également. Mais le point commun reste ces costumes (neputa) colorés et somptueux qui reproduisent l'image de ces guerriers célèbres d'antan comme Ushiwakamaru ou encore Benkei ( lesquels, sous certains aspects rappellent le kabuki). Des danses déchainées sont alors réalisées par des personnes appelées haneto. Celles-ci bougent joyeusement au son des tambours et de la musique spécifique au festival.

On relève l'existence de plusieurs festival à Akita: Le Kanto Festival (du 3 au 6 août), le Tsuchizaki Port Festival (les 20 et 21 juillet), le Daishoji Festival (le troisième dimanche d'août), le Bonden Festival (17 janvier) et le Onomogawa River Fireworks (le 10 août).


 

Non loin de là, se trouve le Akarenga-kan Museum. Ce bâtiment est original et joli à la fois. Construit durant la période Meiji, Akarenga-kan est désormais devenu un important du Japon. C'est l'un des seuls bâtiments de style occidental à ne pas avoir souffert de la destruction. En réalité Akarenga-kan possède trois édifices: Akarenga-kan même (photo ci-dessous), l'entrepôt et le bâtiment administratif qui sera érigé plus tard. Akarenga-kan fut conçu par un architecte de la région, Naoaki Yamaguchi. La construction dura trois années et se termina en 1912. Elle abritera jusqu'en 1969 le siège de la banque d'Akita.


 

Le coût en argent (50 000 yens) et en temps pour mettre en place un système de fondations qui résisteraient aux plus gros séismes absorba plus de la moitié du budget initial. Et il faut dire que le résultat est probant puisque l'édifice n'a jamais été endommagé par un tremblement de terre. Le style architectural extérieur représente le style Renaissance de style anglais avec ses deux tourelles de chaque côté de la façade avant (et contraste avec l'intérieur qui est de style baroque). Les pierres utilisées pour les fondations vinrent de la Péninsule de Oga, et on utilisa des céramiques pour recouvrir les murs du premier niveau puis des briques rouges pour le deuxième. Le toit est de style scandinave. On remarque également une différence dans la forme des fenêtres entre les deux étages. L'escalier de la porte d'entrée fut construit avec des pierres venant du Mont Kapu (Péninsule de Oga). Le bâtiment offre une surface totale de 476 m². La décoration dans son ensemble est sobre. Akarenga-kan sera offert à la ville d'Akita en mai 1981 en commémoration du centième anniversaire de la fondation de la banque d'Akita et du 90è anniversaire de la création de la municipalité. Il sera restauré par la ville jusqu'en 1982. Il deviendra ensuite un bien culturel municipal en 1985, puis bien culturel préfectoral en 1988 et bien culturel important du Japon en 1994.


 

Lorsqu'on entre dans la bâtisse on remarque immédiatement cette grande pièce (photo ci-dessus)qui fut autrefois la réception de la banque. Les plafonds sont peints en blanc pâle, la décoration est de style baroque et utilise des motifs japonais et des feuilles d'acanthe et arabesques grecques. Les tuiles de couleur ont été faites en Angleterre et la partie basse des murs sont recouvertes par un marbre vert foncé originaire de la préfecture de Saitama. La cheminée (ci-dessous) a été faite avec des matériaux tout droit venus de la préfecture de Fukushima. Afin de maintenir une température de 21° en toute circonstance lors des hivers rigoureux, on avait installé des radiateurs américains.


Le circuit de la visite me conduit maintenant ans le bureau du président de l'ancienne banque: On remarque immédiatement la cheminée faite de marbre colorée provenant de la préfecture de Gifu. Mais aussi ce système ingénieux d'ouverture et de fermeture de stores des 70 fenêtres du bâtiment. Ce système ,toujours opérationnel, était enfoui à l'intérieur des murs et on y accédait en ouvrant un simple porte dissimulée (photo). Il fut mis au point par le Japon au milieu de la période Meiji. Les portes de la pièce furent réalisées avec du bois de Zelcova mais on utilisera aussi du bois du cèdre japonais, de cannelle, de cyprès du Japon et de kaki noir pour le reste des boiseries.


 

J'arrive bientôt dans ce qui fut la bibliothèque. La pièce est aujourd'hui occupée par la salle d'exposition consacrée à l'art et à l'artisanat local. Des vitrines permettent de découvrir des laques, des poupées Yabase, des objets réalisés en métal et en soir ainsi que des poteries(photo). Au bout de cette salle se trouve l'ancienne salle des coffres de la banque (photo)


 

Je monte à l'étage supérieur et me rends au salon VIP. Le plancher est fait de bois zelcova et une cheminée superbe, en marbre vert foncé de Saitama trône au milieu de la pièce. L'escalier qui conduit à l'étage a lui aussi été réalisé avec le même marbre. Les boiseries sont superbes. A côté, je termine ma visite en me rendant au Sekiya Shiro Memorial: Sekiya Shiro était un artiste japonais qui travaillait le métal. Né à Akita en 1907, il devint apprenti en 1927 au studio Kawachi à Tokyo. Une fois diplômé, il travaillera différents métaux dont le bronze et l'argent et mettra au point une technique pour marier ces deux métaux, appelée Hagiawase. Son travail fut reconnu comme bien national d'importance en 1977 et fut lui-même considéré comme trésor national. Il n'eut de cesse de chercher, de mettre au point ou d'améliorer les techniques de travail du métal. L'exposition qui lui est consacré permet d'admirer son ancien atelier avec ses outils, ainsi que des pièces remarquables réalisées par l'artiste.


 

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