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Hirosaki et le Musée Neputa no Yacata
(Préfecture d'Aomori, Tohoku, Japon)
Heure locale


Dimanche 1er Avril 2012

 

Comme dans de nombreuses villes japonaises, Hirosaki a son propore festival, le Hirosaki Neputa Festival, qui se tient du 1er au 7 août chaque année. Il existe en réalité deux festivals similaires dans le Tohoku: Celui-ci et un autre qui se déroule à Aomori. L'occasion est alors offerte aux visiteurs d'admirer de grandes figurines en papier tendu, montées sur des structures en bois ou en bambou. Chaque scène peinte représente des personnages, scènes historiques, samouraïs célèbres, oiseaux et autres animaux, des personnages de kabuki, et même parfois des personnalités locales ou de la télévision. Ces figurines sont illuminées de l'intérieur et juchées sur des chars appelés yataï pour le défilé dans les rues d'Hirosaki.

Ces deux festivals (celui d'Aomori et de Hirosaki attirent des curieux de tout le Japon et comptent parmi les quatre plus grands festivals de la région du Tohoku.


Chaque année, les habitants de la ville paradent avec environ soixante grandes lanternes dans les rues. Le festival d'Hirosaki est plus sobre et imposant que son frère d'Aomori. Les participants marchant lentement en portant des éventails. Concernant l'origine de ce festival, on prétend qu'il s'agirait d'une très ancienne tradition agricole: Autrefois, quand les paysans étaient fatigués, il leur arrivait de perdre leur vigilance et parfois de se blesser. Pour éviter cela, ils plaçaient des petites lanternes sur la rivière ainsi que des bateaux pour les transporter durant leur sommeil. Cette tradition s'est depuis transformée en festival appelé Neputa. Ce nom provient de « neputee » ou « neputejaa », deux noms qui signifiait « somnolence » en dialecte Tsugaru. D'autres origines sont attachées à ce festival: On rapproche ce dernier de la coutume du Neburi-nagashi, qui consistait à noyer dans la rivière et dans la mer la tentation de paresse et d'engourdissement lors des travaux de la ferme. Une autre explication possible: La légende de Sakanoue-no-Tamuramaro, un seigneur de guerre qui écrasa les peuplades d'Ezo (l'actuelle Hokkaido) sans l'accord de la Cour impériale. Il cacha ses soldats dans de grandes poupées et s'en servit comme leurres face à l'ennemi. Un genre de cheval de Troie à la japonaise. Le nom du festival d'Hirosaki signifie ainsi « Retour triomphant ».

Je profite de mon passage à Hirosaki pour me rendre au musée Neputa-no-Yacata qui se trouve dans le village Neputa, tout près du château de la ville. Je suis fort bien reçu et l'on me remet un dépliant en français pour m'expliquer la signification des objets et activités rencontrés à l'intérieur du musée. Ce musée me permettra aussi de découvrir l'artisanat local. Une démonstration de musique m'est faite en début de visite (vidéo 1). Celle-ci est jouée lors du défilé des chars que je découvre sous mes yeux.

On me montre d'abord le Neputa-no-Ma, le coin de la Neputa, qui est l'endroit où l'on expose les matériels utilisés durant le festival. J'aperçois ainsi les Neputa et les figurines Nebuta de toute la Préfecture d'Aomori. Il y en a un grand nombre et je dois dire que je suis émerveillé par la beauté des peintures reproduites sur ces papiers tendus.

Parmis ces lanternes, on trouve la Neputa du poisson rouge. Le festival Neputa a été créé à partir d'un poisson : Le Tsugaru Nishiki, une espèce de poisson unique à Tsugaru. Depuis les temps anciens, le poisson annonçait la bonne fortune. A partir de 1760, les roturiers généralisèrent l'image du poisson rouge en créant ce festival de la Neputa. De nos jours, les enfants paradent dans les rues en portant ces lanternes en forme de poisson rouge (photo ci-dessous).


Sous les ères Edo et Meiji, ce festival fut souvent interdit car les autorités craignaient les risques d'incendie des lanternes. Cette interdiction demeura durant la seconde guerre mondiale mais fut levée à la fin du conflit comme pour permettre à la population de se détendre un peu lors de cette fête. D'abord éclairées par des bougies, on a progressivement remplacer celles-ci par des lumières incandescentes électriques et à moindre risque. Les chars (appelés aussi flotteurs) gagnèrent aussi non pas en hauteur ( à cause des obstacles urbains comme les fils électriques, les feux de circulation...) mais en largeur.

Je trouve aussi un ancien grenier à riz, vieux de 400 ans qui fut transformé en atelier pour y produire des objets artisanaux traditionnels de Tsugaru. On peut par exemple admirer le tsugaru-nuri, de superbes laques qui font partie de l'artisanat le plus répandu à Hirosaki. On se mit à produire ces objets laqués dans les années 1700 à l'attention des classes privilégiées.

Il y a ensuite le tsugaru-koginzashi, qui est la tenue de travail traditionnelle des paysans locaux du district de Tsugaru. Cette tenue conçue il y a deux siècles leur permettait de se tenir à l'abri du froid des longs hivers rigoureux qui caractérisent la région du Tohoku. Fait uniquement de coton et de fil de chanvre, on essayait de le rendre le plus chaud possible.

Et puis, je retrouve bien sûr les fameuses poupées en bois Kokeshi que l'on trouve aussi dans bien d'autres régions du Japon. Les premières furent créées vers 1850 pour amuser les enfants du Tohoku. Celles-ci circulèrent puis se généralisèrent dans les années 1900 au point de devenir un objet de collection pour de nombreux adultes. On trouve actuellement sur le marché onze catégories de poupées kokeshi, mais la Hirosaki kokeshi, elle, est caractérisée par la simplicité de ses enduits.

La poterie de Tsugaru vient elle aussi d'une tradition des années 1700, lorsque des fours étaient utilisés par le clan Tsugaru pour cuire les objets en céramique. On ferma la plupart de ces fours aux alentours de 1920 mais la tradition du tsugaru-yaki réapparut vers 1950. Cette poterie, unique par ses motifs en forme de virgule est enduite d'un vernis réalisé à partir de la cendre du bois de pommier.

Un autre jouet, le cerf-volant de Tsugaru (Tsugaru-dako) fut à l'origine inventé pour les enfants des samouraïs pauvres. La majorité de ces cerfs-volants sont illustrés d'images héroïques de seigneurs féodaux. Le cerf-volant de tsugaru n'utilise pas une armature en bambou ( comme les autres cerf-volants du Japon) mais en hiba ( un cyprès japonais indigène d'Aomori). Ce cerf-volant est considéré comme l'un des trois meilleurs cerf-volants du Japon ( après le Rendako, train de cerf-volants et leO-Dako, cerf-volant géant).


Ce musée me réserve aussi la surprise de faire la découverte d'un instrument de musique: Le shamisen. Le shamisen du Japon fut créé sur le modèle du sanshin chinois, un luth à trois cordes en peau de serpent, qui fut d'abord introduit dans le Ryukyus (aujourd'hui Préfecture d'Okinawa).IL traversa la mer à la fin du XVI ème siècle pour atteindre la ville de Sakai, une cité florissante devenue aujourd'hui la ville de Sakaki dans la Préfecture d'Osaka. Le shamisen se répand ainsi dans tout le Japon, évoluant peu à peu dans son design et dans sa forme. Et de nos jours, cet instrument fait partie intégrante de la culture locale. Ses origines sont pourtant modestes: le shamisen servait autrefois à accompagner le chanteur de minyo. Son joueur n'avait qu'un rôle de second plan. Mais avec le temps, il ganga ses lettres de noblesse grâce aux talents grandissants de ses joueurs (vidéo 2).


Avant de repartir, pensez à vous arrêter quelques instants à la maison de thé Yokian. Cette maison se trouve dans un joli jardin japonais appelé Yokien, qui fut construit entre 1880 et 1914 dans un style local très caractéristique. On y trouve plusieurs arbres qui ont l'âge vénérable de plus de 400 ans. La maison de thé fut érigée vers 1880 et possède un plafond suspendu unique pour une région neigeuse.

Je termine ma visite par une démonstration de toupies (koma) traditionnelles qui inclut la zuguri, une toupie typique de Tsugaru. Sur place, vous trouverez ainsi d'excellentes idées de cadeaux pour vos enfants comme ces nombreux jouets en bois magnifiquement peints (photo ci-dessous).


 

D'autres photos de cette visite sont disponible dans la Médiathèque-->album Asie.

 

 

INFOS PRATIQUES:

 


  • Hirosaki Neputa Festival, chaque année à Hirosaki du 1er au 7 août

  • Musée Neputa-no-Yacata, 61 Kamenokomachi à Hirosaki. Tel: 0172 39 1511. Site internet (en japonais):http://www.neputamura.com/

    Entrée: 500 yens (adulte). Ouvert d'avril à novembre, de 9h00 à 17h00, et de décembre à mars de 9h00 à 16h00.

  • Fêtes à Hirosaki:

     

    Festival des Cerisiers en fleurs, du 23 avril au 5 mai. Parc du château de la ville.

    Neputa Festival, du 1er au 7 août.

     

    Festival de l'érable et des chrysanthèmes au Château d'Hirosaki, de la mi-octobre au début novembre.

     

    Fête de la neige et des lanternes, début février, au château d'Hirosaki.

  • Office de tourisme: http://www.hirosaki.co.jp/htcb/foreign/english/index.html










 



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