Revoir le globe
Top


Le Musée Botero de Bogota
(Colombie)
Heure locale

Lundi 21 mai 2012

 

Connaissez-vous Fernando Botero ? Il est né le 19 avril 1932 à Medellin (Colombie). Aquarelliste et sculpteur colombien, il est réputé pour ses personnages aux formes rondes et voluptueuses. Avec beaucoup d'humour, il se surnomme d'ailleurs « le plus colombien des artistes colombiens » et est l'un des rares peintres à connaître un tel succès de son vivant. Je décide aujourd'hui de rendre visite à la Fondation Botero de Bogota. De passage dans le quartier Candelaria, le musée n'est qu'à deux pas. Son entrée est gratuite après la classique fouille des sacs à l'entrée et je pénètre alors dans le temple des œuvres de Fernando Botero : 123 de ses œuvres y sont visibles ainsi que 85 autres œuvres d'artistes étrangers comme Max Beckmann, Pierre Bonnard, Marc Chagall, Salvador Dali, Joan Miro, Pablo Picasso ou encore Auguste Renoir pour les plus célèbres.


 

La carrière de Fernando Botero débute en 1958 lorsqu'il remporte le premier prix du Salon des artistes colombiens. Il voyage alors beaucoup en Europe mais aussi aux Etats Unis et impose peu à peu son style à travers notamment d'une œuvre qui fera date ,dès 1957, »Nature morte à la mandoline ». Ce style ne l'associe à aucun mouvement ou courant et son œuvre est principalement inspirée de l'art précolombien et populaire. Il est marié à Sophia Vari, peintre et sculpteur d'immenses statues. Le couple partage son temps entre la France, les Etats Unis et l'Italie.

Fernando Botero passera son enfance à Medellin. Il perdra son père prématurément. Ce dernier est à l'époque agent de commerce itinérant. Fernando, qui n'a alors que quatre ans, sera élevé tout comme ses deux frères, par sa mère , aidée par un de ses oncles.


 

Il fait son école primaire à Medellin, puis ses études secondaires au collège jésuite Bolivar. Son oncle, un passionné de la corrida, inscrit le jeune garçon dans une école taurine en 1944. Traumatisé par cette école (où il ne restera que deux années), il y développera une peur des taureaux mais restera malgré tout fasciné par la tauromachie, fascination qu'on retrouve dans ses premiers dessins consacrés à cet univers. Plusieurs tableaux suivront dans les années 1980, consacrés eux aussi à la tauromachie, et plus particulièrement aux corridas. En 1948, les dessins de Fernando Botero sont publiés pour la première fois dans le supplément dominical d'El Colombiano, un des journaux les plus importants de Medellin. Notre artiste à 16 ans et est principalement influencé par l'art précolombien et les œuvres de muralistes mexicains. Il découvre aussi les peintres européens ( notamment Picasso) lors de ses cours d'histoire de l'art. Un an plus tard, il a le malheur d'écrire un article sur l'art contemporain européen dans le journal El Colombiano, au cours duquel il aborde Picasso et le non conformisme en art. Expulsé, il finira ses études au Collège San José à Marinilla (une petite ville proche de Medellin) avant de se rendre à l'université d'Antioquia.

 

Il s'envole en 1951 pour Bogota ou il fréquente diverses personnalités. Il y présente bientôt sa première exposition de dessins et d'aquarelles, de gouaches et de tableaux à l'huile, à la galerie Leo Matiz. Ce premier coup est un succès. Sa deuxième exposition, réalisée par la même galerie, en 1952, lui permet de présenter des œuvres réalisées sur la côte des Caraïbes. Puis il s'envole pour l'Europe : A Bercelone, puis à Madrid ( où il s'inscrit à l'Académie royale des Beaux Arts de San Fernando. Un court séjour à Paris en 1953 lui permet d'étudier les maitres anciens au Musée du Louvres. Puis c'est l’Italie, à Florence, avant de sillonner tout le pays à moto. En 1955, on le retrouve à Bogota où, deux mois plus tard, son exposition de peintures italiennes s'avère être un échec. Dépité, Fernando Botero se trouve un petit travail pour survivre, épouse bientôt Gloria Zea et part s'installer à Mexico en 1956. C'est un an plus tard que naît « Nature morte à la mandoline ». Cette peinture permet à l'artiste, pour la première fois, de dilater les formes et d'exagérer les volumes. En 1957, une première exposition a lieu aux Etats Unis.Cette même année, Fernando Botero remporte le deuxième prix du dixième salon des artistes colombiens pour la peinture »Contrepoint ». Il est nommé, en 1958, professeur de peinture à l'Académie des Arts de Bogota. Sa renommée grandit alors, mais l'artiste quitte la Colombie en 1960 pour retourner aux Etats Unis (à New York cette fois), remporte le prix Guggenheim International Award pour la Colombie et quitte sa femme.

 

A partir de 1967, Fernando Botero passe son temps entre la Colombie, l'Europe et les Etats Unis.En 1973, Il s'installe à Paris où il réalises ses premières sculptures. Cette nouvelle activité l'occupera beaucoup de 1976 à 1977. Il en sortira 25 œuvres et c'est à cette époque qu'il épousera Sophia Vari. En 1983, il crée un atelier à Pietrasanta (Italie) afin de pouvoir travailler surs ses sculptures (Pietrasanta est alors réputée pour ses fonderies). A partir de 1984, il ne peint pratiquement que des tableaux de tauromachie pendant deux années. Ses tableaux intitulés »La Corrida » seront exposés dans de nombreux pays, dont le Japon. En 2004, Fernando Botero s'insurge contre les mauvais traitements infligés aux prisonniers de la prison d'Abou Ghraib en Iraq et entreprend une série d'oeuvres inspirées de ces faits.


 

Ses sujets de prédilection sont les natures mortes (ci-dessus), les portraits de famille, les scènes de tauromachie ou celles de la vie quotidienne dans la société colombienne. Des thèmes plus graves viennent parfois ponctuer son œuvre. Il aime aussi faire son autoportrait en se peignant et en se déguisant dans une toute autre époque. Il est aussi inspiré par des peintres célèbres et se base sur certaines de leurs peintures pour réaliser certains tableaux, comme par exemple « Mona Lisa » (ci-dessous) qui s'inspire de La Joconde de Léonard de Vinci. Il avoue cependant ne jamais travailler avec des modèles, car ces derniers limiteraient selon lui sa liberté de dessiner ou de peindre. Tout lui vient de son imagination débordante. Ses personnages n'expriment aucun état d'âme ni sentiments. Ses personnages sont gros ? Non, répond l'artiste, ils ont simplement du volume, ce volume que la peinture contemporaine a complètement oublié....


 

Entre 1963 et 1964, Fernando Botero s'essaie à la sculpture. Il n'aura pas les moyens financiers de travailler immédiatement avec du bronze et réalisera donc ses premières œuvres à l'aide de résine acrylique et de sciure de bois. En 1973, il décide re se remettre à la sculpture en utilisant cette fois le bronze comme matériau. Cet art est pour lui le prolongement de son art pictural. Ses personnages prennent ainsi leur pleine mesure grâce à l'espace en trois dimensions et leurs formes voluptueuses deviennent plus palpables. L'artiste trouve son inspiration dans l'art de l'Egypte antique ou dans les premières cultures américaines. Et sculpte notamment des femmes nues, sources de fertilité pour des idoles préhistoriques ou des sphinx, gardiens des temples antiques. Plusieurs de ses sculptures furent exposées en Europe et sa première exposition de treize œuvres sculpturales se déroule en 1977 au Grand Palais à Paris. A partir de 1983, il installe son atelier à Pietrasanta (Italie) car il y a abondance de marbre blanc et de fonderies. Il y travaille alors le bronze et le marbre.Ses sculptures seront exposées en 1991 à Florence, puis à Paris sur les Champs Elysées en 1992, et à Park Avenue (New York) en 1993. On trouve aussi ses œuvres dans des espaces publics à Lisbonne, Madrid, Munich, Singapour ou Tokyo.


 

Les dessins et aquarelles ont toujours compté dans l'univers de Fernando Botero mais sont plus méconnus. L'artiste utilise des personnages habituels et privilégie le noir et le blanc mais aussi des couleurs plus vives comme l'ocre, le jaune, le vert et le rose. Ses dessins sont multiples. D'abord des dessins préparatoires ou de simples esquisses, puis des dessins constituant des œuvres à part entière. Ceux-ci sont réalisés au crayon, au fusain sur toile et même à la sanguine.

 

On retrouve les œuvres de Fernando Botero dans ce quartier de la Candeleria (Bogota) à travers la Fondation Botero. L'accès y est accessible à tous puisque gratuit. Les œuvres exposées proviennent des collections personnelles de l'artiste (celui-ci en a fait don à la Colombie). 123 créations peuvent être admirées dans plusieurs salles différentes, réparties sur deux niveaux. En 2006, Botero a aussi exposé une série de 87 dessins et peintures représentant les tortures infligées par les militaires américains aux prisonniers de la prison d'Abou Ghraib dans une galerie newyorkaise. En 2007, l'exposition intitulée »L'univers baroque de Fernado Botero » est présentée au Musée national des Beaux Arts du Québec.

En 2009, prend fin le Prix Fernando Botero. En effet, suite à la déclaration du mécontentement de l'artiste concernant les œuvres primées par le jury colombien, la Fondation des Jeunes Artistes colombiens décide de ne plus attribuer le prix qui récompensait depuis 2005 un jeune artiste colombien de moins de 35 ans pour un montant de 100 millions de pesos (soit 34000 €).Cela n'empêchera pas Fernando Botero de faire don de ses œuvres. Au musée de Zea à Medellin par exemple (qui contient 16 œuvres données au musée en souvenir de son fils décédé dans un accident de la route). Ou encore , en 1984, au musée d'Antioquia de Medellin, où il fait don de plusieurs sculptures. Ou enfin à Bogota où il offre 18 peintures au musée national.En 2000, il offre un don issu de sa collection privée aux villes de Bogota et de Medellin, démontrant ainsi sa générosité.

 

 

INFOS PRATIQUES :

 


  • Fondation Botero, Calle 11 4-41, Bogota. Ouvert du lundi au samedi de 9h00 à 19h00 et le dimanche de 10h00 à 17h00. Ferme le mardi et les jours fériés. Entrée libre. Photos autorisées sans flash.

    Site internet : http://www.banrepcultural.org/museo-botero/la-coleccion











Retour aux reportages







Qui Suis Je - Reportages - Médiathèque - Calendrier - Pays - La lettre - Contact
Site réalisé par Kevin LABECOT
Disclaimer - Version mobile