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Himi et ses Mangas
(Préfecture de Toyama,Japon)
Heure locale

Dimanche 3 février 2013

 

Sortir des sentiers battus est pour moi presque devenu une habitude en visitant le Japon. Embarquement ce matin, en gare de Toyama, pour Himi. Changement d'omnibus (futsu) à Takaoka. Je découvre enfin ce bord de mer (ci-dessous) de la mer du Japon. Le temps est meilleur qu'hier même s'il reste nuageux. Il y a beaucoup de monde dans l'omnibus. Nous sommes dimanche et les gens sortent se promener en famille, entre amis ou en groupe organisé. Je rencontrerai ainsi lors de mon trajet un guide touristique venu de Tokyo avec un groupe de touristes japonais. Muni de son drapeau, il alerte ses ouailles du prochain point de ralliement. Himi est la gare terminus de la ligne JR Himi Line, surtout célèbre pour son train de mangas, appelé Ninjya Hattori-kun (deuxième photo ci-dessous). Tout le monde se jette sur son appareil-photos pour fixer un souvenir mémorable et rapporter à la maison le précieux cliché. Petite ville de quelques 53000 habitants, Himi est située sur la côte de la mer du Japon. A l'abolition des clans et l'instauration des préfectures au Japon en 1871, Himi appartenait à l'origine au Clan Kanazawa (anciennement clan Kaga). Ce clan tomba sous la coupe de la préfecture de Kanazawa, préfecture qui sera ensuite divisée en trois nouvelles préfectures: Nanao, Niigata et Ishikawa (à laquelle Himi fut rattachée). En 1883, changement de programme: Himi bascula dans la préfecture de Toyama. Six ans plus tard, Himi et vingt autres villages formèrent le district de Himi. Les limites de la ville changeront à nouveau à trois reprises entre 1894 et 1954, ce qui en fait une ville peu ordinaire. Je pars ainsi à l'aventure ne sachant pas trop ce que je vais trouver comme attractions sur place, d'autant plus que nous sommes en hiver. Un rapide détour par le bureau du tourisme à mon arrivée me permettra de me procurer une brochure contenant toutes les curiosités locales, à Himi, mais aussi dans la région.


 

Himi est certes célèbre pour son port et le poisson frais qu'on y trouve mais en ce jour de relâche, il y a peu d'activité au port de pêche. Celui-ci ne se trouve qu'à une vingtaine de minutes de marche de la gare JR. Au port se trouve le Flesh Fish Hall (la Halle aux poissons) où le produit de la pêche est directement revendu aux poissonniers. Un restaurant vous propose de déguster sur place le Kabusu-jiru ou bien une soupe faite de poisson haché. Le port a aussi son festival, le Kitokito Flesh Festival of Food City Himi: Celui-ci se tient à la mi-octobre et offre de découvrir de nombreuses spécialités locales à base de poisson. Je longe tranquillement la côte jusqu'à parvenir aux bateaux de pêche sagement amarrés au quai (photo). On m'a bien remis un plan de la ville tout à l'heure mais il est rédigé en japonais avec de nombreux kanjis qui me sont encore inconnus. Non loin du port, j'aperçois un petit pont suspendu, le pont Himino-e (deuxième photo). Celui-ci est illuminé en blanc au printemps et en automne, en bleu l'été et en jaune l'hiver. Pour ma promenade, je me fie aux panneaux indicateurs rédigé en alphabet romain. L'un d'entre eux m'indique « rue des Mangas ». Voilà qui sort de l'ordinaire! Je m'y engouffre donc et tombe sur une trentaine de statuettes représentant des personnages de manga. La fameuse rue s'étend du pont de Nakano-Shima jusqu'au port de pêche, en passant par l'artère principale Shoten-Gai puis Shiokaze-dori. Je photographie à tour de bras ces petits personnages fort sympathiques, en forme (ou pas) de poisson. Une trentaine de clichés vous attendent sur le site de la médiathèque (album Asie).


 

Comment en savoir plus à propos de ces étranges personnages qui jalonnent la ville? Je me suis bien arrêté à la Galerie des Mangas mais personne ne parle l'anglais et il m'est difficile d'obtenir des informations. On me fait juste comprendre que l'artiste est Fujiko Fujio A. En fait ce nom n'est que le nom de plume d'un duo écrit par deux artistes de manga japonais: Hiroshi Fujimoto et Motoo Abiko. Ces deux-là s'associèrent en 1951 et utiliseront le nom de Fujiko Fujio de 1954 à 1987 ( date de la dissolution de la société). Tous deux travaillaient simultanément sur les histoires et les illustrations mais leur divergence créative ont abouti à des initiatives individuelles qui furent signés de noms différents: Fujiko Fujio A (pour Motoo Abiko) et Fujiko F.Fujio ( pour Hiroshi Fujimoto). Doraemon reste leur principale œuvre: Cette histoire qui met en scène Doraemon, le personnage principal, est devenue une icône au Japon et a obtenu de nombreuses récompenses.


 

Mais revenons sur l'histoire qui nous intéresse aujourd'hui et dont on voit les personnage dans les rues de Himi: Ninja Hattori-Kun. Ce manga fut créé par Motoo Abiko puis adapté plus tard pour une série télévisée , une série animée, un jeu vidéo, et une série « anime » sur les ondes en 2012. Le personnage central est un petit garçon de 10 ans, Kenichi Mitsuba, qui connait des difficultés scolaires dès l'école primaire. Il est aussi têtu et très paresseux, bref, il a tout pour réussir dans la vie! Mais un petit Ninja, Hattori Kanzo se lie d'amitié avec Kenichi. Et devient très vite un membre de la famille Mitsuba, entre Shinzo, le frère de Kenichi et Shishi-Maru, son chien Ninja. Hattori aide Kenishi à résoudre ses problèmes tout en veillant constamment sur lui. Kenishi a aussi une petite amie (Déjà? À dix ans?) qui s'appelle Yumeko-Chan. On trouve aussi dans le scénario Kemumaki, le chien ninja et Kageyiko, le chat ninja. Tous les deux passent leur temps à chicaner le petit Kenishi...Tout un programme!


 

Il n'a rien d'un Ninja et pourtant je le rencontre dans la rue, au détour d'une conversation: Yabuta habite Himi et me propose de monter avec lui en voiture pour me conduire au parc Asahi Yama. Je me laisse tenter d'autant plus que ce parc se trouve sur les hauteurs de la ville: C'est le meilleur point d'observation de la région (ci-dessous). De là, on peut apercevoir la baie de Toyama, ainsi que la plage de Nada-Ura, la Péninsule Noto puis en tournant le regard à droite, on distingue la plage de Matsudae-Hama avec son sable blanc et ses forêts de pins. Au-delà de la mer, on peut aussi distinguer la chaine de montagnes Tateyama. Mais j'arrive trop tôt pour le bouquet final: La floraison des cerisiers et des azalées , qui n'a lieu qu'à partir d'avril.


 

Au pied du parc Asahi Yama, se trouve un vieil arbre ginko (en photo, ci-dessous). Il est depuis classé comme trésor naturel national en raison de son âge vénérable (cent ans!) et de son tour de taille (douze mètres de circonférence!). Il mesure par ailleurs 24 mètres de haut et se trouve juste en face du temple Jonichi-Ji (deuxième photo). Ce temple appartient à la secte Shingon, école bouddhiste japonaise qui fut fondée au VIII ème siècle par le moine Kukai. Le mot Shingon signifie « parole vraie » et traduit le mot sankrit mantra qui désigne la prière mystique indienne. C'est un courant majeur japonais avec ses douze millions d'adeptes et l'une des plus anciennes lignées du bouddhisme tantrique, le vajrayana.

 

Yabuta me présente à son ancien chef qui habite près du parc. Nous parlons de l'Unesco de Paris qui a marqué mes interlocuteurs. On ne se rend pas toujours compte de l'image dont la France bénéficie à l'étranger mais elle est (toujours) bien réelle! Comme à mon habitude, je leur montre mon sac à dos qui arbore mes deux drapeaux: Le drapeau breton et le drapeau malouin. Sourires surpris. Puis, Yabuta me reconduit gentiment à la gare pour mon train du retour. Il n' y a qu'ici, au Japon, où je trouve cette accueil spontané et des gens sympathiques qui conversent facilement dès lors que vous vous intéressez un peu à eux. Merci Yabuta!

 

 

INFOS PRATIQUES:

 


  • Site de la ville: http://www.city.himi.toyama.jp/

  • Office du tourisme de Himi: http://www.city.himi.toyama.jp/~10000/english/location.htm

  • Jardin botanique de Himi: http://www.city.himi.toyama.jp/~10000/english/botanical-garden.htm

  • Restaurant Kaisen (au port), ouvert de 10h00 à 18h00. Tel: 0766 74 7100. Site internet: http://www.kaisenkan.com/

  • Galerie Mangas, Chiu-machi 3-4 à Himi. Tel: 0766 74 8011. Ouverte tous les jours de 10h00 à 17h00. Entrée: 200 yens.

  • Festivals à Himi: Avril et mai + septembre-octobre, Danse rituelle avec masque de lion (au son des tambours et avec la participation de 5 à 6 danseurs). Le 17 avril, se tient le Festival Marumage Chignon au Temple Senju-ji (coiffures style marumage portées par des femmes célibataires désireuses de se marier). Les 17 et 18 avril: Festival Gong-gong au Temple Jonichi-ji (concours de sonnerie de cloche). Chétifs s'abstenir!

  • Musée Himi Shishi-Mai. Tel: 0766 72 2454. Ouvert tous les jours ( sauf le lundi) de 9h00 à 17h00. Entrée gratuite (seule la démonstration de la danse, qui se teint régulièrement est payante!).

  • Musée de la ville ( archéologie et folklore) de Himi. Tel: 0766 74 8231. Ouvert tous les jours (sauf le lundi) de 9h00 à 17h00. Entrée: 100 yens.












 



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