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La Préfecture de Yamagata
(Tohoku, Honshu, Japon)
Heure locale

Vendredi 26 avril 2013

 

Je ne me lasse pas de passer de préfecture en préfecture chaque fin de semaine et d'en découvrir à chaque fois ses spécificités. Cette fois, je pars dans la préfecture de Yamagata et je séjournerai durant deux jours à Tsuruoka. Située à l'ouest de la région du Tohoku, elle est largement composée de montagnes ( dont les trois monts Dewa qui sont Yudono, Haguro et Gassan). Le fleuve Mogami court à travers ce territoire: Long de 224 kilomètres, il court depuis le Mont Higashiazuma pour se jeter dans la Mer du Japon, pas si lointaine. Les amateurs de sources d'eau chaude seront comblés car cette préfecture en possède un nombre impressionnant. Treize villes appartiennent à cette préfecture et Yamagata en est la capitale. C'est pourtant Tsuruoka que je vais visiter cette fois, fidèle à mon habitude de ne pas visiter que des métropoles mais aussi des villes petites ou moyennes qui, elles aussi, possèdent un patrimoine important.

La région produit énormément de fruits, particulièrement des cerises et des poires (de France!) dont il est le plus gros producteur du Japon. Les autres cultures rassemblent raisins, pommes, fraises, myrtilles, pêches, kakis, melons et pastèques selon les saisons. Le tourisme entre aussi pour une part non négligeable du développement économique local. Et pourtant, la préfecture de Yamagata se dépeuple tandis que sa population vieillit à vue d'œil. On ne s'y ennuie pas car les fêtes sont nombreuses, parmi lesquelles le Hanagasa Matsuri qui se déroule le premier weekend du mois d'août: Il est alors tordant de voir des milliers de personnes pratiquer la danse hanagasa . Les 10000 danseurs sont répartis en une centaine de groupes et défilent tous en portant le chapeau hanagasa (orné de fleurs de carthame, symbolisant la préfecture!) et le costume du groupe d'appartenance (chaque groupe possède un costume différent). La ville de Yamagata accueille aussi chaque année en octobre un festival du film et la ville de Yonezawa, elle, célèbre à chaque printemps le festival Uesugi qui donne lieu à une reconstitution de la Bataille de Kawanakajima (dont je vous avais déjà parlé dans un précédent article lors de mon passage à Nagano) sur les rives de la rivière Matsukawa. Fait exceptionnel: On peut aussi entendre parler une autre langue que le japonais dans cette partie du pays, car on y pratique le Yamagata-ben, un dialecte local qui fait même parfois sourire hors de la région.


 

Le fleuve Mogami retient certes l'attention de par sa longueur mais aussi parce qu'il porte le nom de l'hymne de la préfecture de Yamagata, Mogamigawa, qui fut écrit par l'empereur Hirohito. Avec les fleuves Fuji et Kuma, le Mogami est l'un des fleuves les plus puissants du pays et permettait autrefois d'acheminer un grand nombre de marchandises par transport fluvial (dont le riz et le carthame-safran des teinturiers- à la région du Kansaï. Enfin, la Marine impériale japonaise possédait également un croiseur qui portait le nom du fleuve Mogami.

Une fois de plus, je n'aurai pas la prétention de tout vous faire découvrir car l'endroit regorge de trésors et de curiosités: Le Temple de Yamedera, découpé dans la montagne, est une attraction touristique majeure près de la ville de Yamagata. Les randonneurs iront se promener du côté des Dewa Sanzan , ces trois montagnes sacrées qui forment un pèlerinage traditionnel pour les disciples de la branche Shugendo du Shinto. Et découvriront sur l'un d'entre eux la Pagode Gojudo à cinq niveaux. Les skieurs profiteront quant à eux du Mont Zao avec ses stations de ski ( l'hiver est long dans la région et donne lieu à de fréquetnes et importantes chutes de neige!) propices aux sports d'hiver. Sans oublier le lac du cratère d'Okama connu également sous le nom de Marais aux cinq couleurs car sa couleur change en fonction du temps qu'il fait).


 

Cette préfecture, située hors des sentiers battus, est souvent qualifiée de « Japon secret ». La nature y est omniprésente avec ses paysages magnifiques de montagnes (ci-dessous), de rivières et d'océan (ci-dessus). Le Yamagata constituait jadis une partie de l'ancienne province de Dewa (elle-même issue de la scission de la province d'Echigo en 708). Kagemori Akechi fut le vice-gouverneur de la province de Dewa au XIII ème siècle. Durant la période Sengoku, les terres situées au sud de la préfecture de Yamagata étaient détenues par le clan Mogami, tandis que la partie nord de la préfecture revenait au clan Akita. Et ces deux clans s'unirent pour combattre aux côtés de Ieyasu Tokgawa lors de la bataille de Sekigahara. Un troisième clan, le clan Sakai, possédait le fief de Shonai qui se trouvait lui aussi à l'intérieur de la province de Dewa. La région est splendide en toutes saisons: Les cerisiers en fleurs embaument au printemps, les forêts prennent des couleurs extraordinaires en automne, les rizières en terrasses meublent aussi certains paysages et des arbres gigantesques, entièrement recouverts par la neige gelée pendant l'hiver ressemblent étrangement à des monstres immobiles.


 

Côté gastronomie, cette préfecture n'est pas en reste: Vu l'importance de la production locale de raisin (le troisième du pays), le Yamagata apparaît comme un producteur de vin de taille respectable et qui n'utilise que du raisin provenant de la préfecture. La production de riz étant elle aussi importante, permet de produire du saké de qualité et avec des goûts différents. Le ragoût de bœuf et de pommes de terre fait partie des plats régionaux et s'appelle le Imoni. On le mange avec de la sauce de soja ou de la pâte de miso. Sa préparation varie légèrement en fonction de la localité où il est confectionné. Le bœuf de Yonezawa, lui, est élevé dans la partie sud de la préfecture. N le surnomme aussi Okitama et est apprécié dans tout le Japon à cause de ses fines marbrures et du gras de sa chair. On le consomme en steak ou en sukiyaki. Que ferions-nous sans les pâtes? Les incontournables soba attendent les gourmands qui trouveront de nombreuses boutiques sur place.


 

Je vous le disais tout à l'heure, la préfecture du Yamagata possède de nombreuses sources thermales et chaque ville, que dis-je, chaque village en possède au moins une. On en trouve dans des ryokans à Shirabu, mais aussi en bord de mer près de Yunohama (j'ai déjà pris le chaud dans de telles sources d'eau chaude qui remonte en surface sur les plages de Nouvelle-Zélande et c'est une expérience inoubliable!) tandis que plusieurs villages se sont regroupés afin de promouvoir leurs sources thermales en encourageant notamment les visiteurs à revêtir le yucata (vêtement traditionnel) à Kaminoyama. Si vous préférez l'atmosphère du Japon ancien, rendez-vous aux sources de Ginzan, que vous trouverez à l'intérieur de vieilles auberges nippones bâties durant les périodes Taisho et Showa, tandis que les réverbères à gaz donnent une lumière irréelle. Enfin, les sources d'Atsumi sont peut être les plus anciennes car elles datent d'il y a mille ans. D'avril à décembre, un marché fermier s'y tient tous les matins. Le village de Sagae est quant à lui connu pour ses sources d'eau chaude qui sont utilisés pour les roses renommées qui y sont produites. Comme vous le voyez, la préfecture de Yamagata mériterait une bien plus longue visite mais ce n'est que partie remise. Pour l'heure, je m'apprête à partir pour Tsuruoka: Quatre heures de train (seulement!) seront nécessaires depuis Tokyo afin d'arriver à destination, dont la moitié en shinkansen, et l'autre moitié en train express. Bon voyage!

 

 

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