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Courte Escale à Beyrouth
(Liban)
Heure locale

 

Mercredi 24 juillet 2013

 

Que de chemin parcouru par ce petit port phénicien de jadis ! Beyrouth, alors appelée Berytos, disparut en 552 lors d'un tremblement de terre doublé d'un raz-de-marée. Sous l'Empire romain,, la ville était déjà renommée pour son école de droit et les Phéniciens , pour leur sens du commerce aigu. Il faudra attendre le XIX ème siècle pour que cette cité retrouve la place qui lui revient : En 1860, l'afflux de réfugiés fuyant les affrontements entre les Druzes et les Maronites, permettra à l'endroit de servir de terre d'accueil et de connaître ensuite un certain essor.

Le port de Beyrouth fut le premier de la région à être doté d'une quarantaine au XI ème siècle. Cela jouera beaucoup dans son rôle pour le développement de la ville, tout comme d'ailleurs ces puissances occidentales qui choisiront d'implanter des missions religieuses mais aussi leurs universités et leurs comptoirs commerciaux. Un petit retour en arrière s'impose cependant : A la suite de l’effondrement de l'empire ottoman après la première guerre mondiale, Beyrouth est placé sous mandat français, tout comme le reste du Liban. Le pays obtiendra son indépendance le 22 novembre 1943 et Beyrouth deviendra sa capitale. La cité demeure alors une ville régionale intellectuelle, un havre bancaire et une destination touristique prisée, grâce, entre autre, à son bord de mer (comme ci-dessous avec la corniche et l'ancien phare de la ville).


 

L'essor de la ville envahit la plaine littorale puis la montagne environnante. L'urbanisme, lui, ne suit pas, et Beyrouth se retrouve en décalage avec ses banlieues proches, ressemblant à un ensemble de constructions disparates. L'ère prospère qu'elle avait connu depuis son indépendance prendra fin en 1975 lorsque s'installera la guerre civile libanaise : Ponctuée d’interventions étrangères, celle-ci fera entre 130000 et 250000 victimes. Le Liban ayant toujours servi de refuge à un grand nombre de communautés (officiellement dix-sept), l'unité nationale s'en retrouvera d'autant fragilisée. Le contexte international de l'époque (réveil des nationalismes pro-arabes et de l'anticolonialisme) mais aussi la situation économique (fort chômage en 1970 malgré le succès économique d'alors et inégalités sociales et économiques entre les différentes communautés), le manque de consensus sur l'avenir du pays, et le clientélisme des forces politiques en présence (avec la corruption active des diverses loyautés) vont conduire à terme le Liban à la crise. Et Beyrouth d'être divisé en deux parties durant la guerre civile : La partie musulmane à l'ouest et la partie chrétienne à l'est. La basse ville devint dès lors une terre inhabitée désignée sous le nom de « ligne verte ». Beaucoup de ses habitants fuirent le pays et une bonne partie de la capitale fut dévastée (plus de 15000 immeubles seront touchés et les principales infrastructures endommagées).


 

Depuis 1990, les habitants reconstruisent leur ville et ont transformé le lieu en un immense chantier (ci-dessus). La reconstruction du centre-ville de Beyrouth fut tirée par Solidere, une société de développement créée en 1994 par Rafik Hariri. Aujourd'hui, la cité abrite le grand designer Elie Saab, le joaillier Robert Moawad, et plusieurs stations de télévision par satellite. 1999 fut l'année où la ville reçut la Coupe d'Asie des clubs champions de basket-ball, et l'an 2000 vit la présence sur son sol de la Coupe d'Asie des nations de football. Miss Europe a aussi été souvent élue à Beyrouth. L'évènement malheureux de 2005, c'est à dire l'assassinat du Premier ministre Rafik Hariri émouvra le pays tout entier et laissera longtemps des traces.


 

Beyrouth, où je fais aujourd'hui une courte visite, est située sur un cap rocheux et comprend deux collines : Achrafiyeh à l'est et Ras-Beyrouth à l'ouest. Entre ces deux collines, l'avenue venant de l'aéroport plonge vers le centre-ville, le quartier le plus ancien. Le sud de la ville est sablonneux, tandis qu'au nord, les collines plongent directement dans la mer et les profondeurs marines, facilitant ainsi les activités portuaires. A l'ouest, le bord de mer est marqué par quelques falaises et rochers comme la grotte aux Pigeons (ci-dessus). Côté activités, Beyrouth est le centre de plusieurs festivals dont le festival annuel du film libanais, et le Printemps de Beyrouth, festival pluridisciplinaire organisé depuis 2009 par la fondation Samir Kassir (et dont les activités sont gratuites!). Le Festival Al-Bustan propose quant à lui de la musique de chambre, de la musique symphonique, des chorales, des opéras et des spectacles de marionnettes. Le musée national et le musée Sursock (actuellement en travaux) comptent parmi les plus importants musées d'une cité qui en compte beaucoup.


 

Beyrouth est aussi réputée pour sa vie nocturne : Discothèques, boites de nuit et pubs sont présents dans les quartiers Monnot, Verdun, Hamra, Gemmayé (de nos jours devenu le Soho du bord de mer et l'un des quartiers d'Achrafié), sur les corniches du bord de mer et plus récemment au centre-ville. La corniche est la promenade du bord de mer sur laquelle on vient se promener ou faire son footing quotidien. Grande artère située sur le promontoire du front de mer, elle s'étend depuis le Golfe de Saint Georges (partie nord de la ville), contourne la Place Hariri et se termine Avenue du Général de Gaulle. De larges trottoirs agrémentés de nombreux palmiers en font un lieu de loisirs et de détente et l'on peut d'un côté admirer la vue sur mer, et de l'autre, le massif montagneux du Mont Liban. Quant au quartier Monnot, il tient son nom du Père Ambroise Monnot, qui fut jésuite français et l'un des fondateurs de l'Université Saint Joseph de Beyrouth en 1875. La rue Monnot servit de ligne de démarcation entre l'est et l'ouest durant la guerre du Liban, de 1975 à 1990. De son côté, Gemmayzé change d'allure entre le jour et le nuit : Habituellement calme et tranquille en journée, l'endroit devient chaud et animé une fois la nuit tombée. On y croise de belles cylindrées tandis que la musique monte en puissance. Les Libanais se ruent dans ses pubs aux décors soignés surtout les fins de semaines et on assiste alors à une ambiance agréable et bon enfant. Devant ce succès, le centre-ville contre-attaque avec la rue piétonne Uruguay qui compte une dizaine de bars et des restaurants. Celle-ci est située derrière le jardin Samir Kassir. Depuis 2008, la rue Makdissi (rue parallèle à la rue Hamra) est devenue l'une des destination des noctambules : Plus de quarante pubs et restaurants accueille une clientèle hétéroclite et multiconfessionnelle, étudiants, touristes, artistes, et intellectuels. Je ne dispose pas de beaucoup de temps et c'est bien dommage ! Ici, à Beyrouth, les distractions ne manquent pas et voici quelques idées de promenade dès lors que vous ne vous laissez pas rebuter par la forte présence militaire dans les rues de la ville (c'est d'ailleurs plutôt rassurant!) : Grimper les 202 marches de l'escalier Saint-Nicolas qui relie les quartiers Gemmayzé et Sursock (quartier d'Achrafié). Une fois dans la rue Sursock, vous pourrez partir à la recherche des derniers palais bourgeois. Certaines de ces demeures (qui se trouvent aussi dans les quartiers Clémenceau et Zokak el-Blatt) sont devenus des musées, des résidences privées ou...des bâtiments abandonnés et en ruines. La découverte du campus de l'université américaine de Beyrouth (quartier de Hamra) est également intéressant. Il s'agit là d'un havre de paix entouré de verdure qui permet d'admirer des bâtiments datant du début du XX ème siècle ainsi qu'un musée archéologique qui possède plus de 4000 pièces. Un autre musée, celui de Robert Mouawad (situé dans le centre-ville) permet d'admirer des objets rares dont le plus ancien exemplaire imprimé du Coran. L'exposition est abritée dans un palais construit en 1902 dans le style néogothique. Le centre-ville offre de son côté ses rues piétonnes et permet d'apprécier les efforts réalisés pour rénover l'ancien centre. On y trouve églises et mosquées ( les mosquées Omari et Al-Amine (ci-dessous) ainsi que les églises Saint Georges (deuxième photo ci-dessous) et Saint Elie méritent une visite!), mais aussi le quartier des arts (Saifi Village) et un centre commercial très élégants avec les souks de Beyrouth. On pourra aussi flâner sur la corniche et même se baigner sur l'une des plages privées très chics du front de mer ou bien se rendre jusqu'à la baie de Zaitunay. Une pause s'imposera enfin autour des anciens thermes romains.


 

 

 

 

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