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Croisière d'Odaïba Marine Park à Asakusa
(Tokyo, Kanto, Japon)
Heure locale

Mercredi 2 octobre 2013

 

Une façon originale de visiter Tokyo consiste à embarquer à bord d'un bateau , le Water Bus, depuis Odaïba Marina Park, et de remonter la rivière Sumida jusqu’à' Asakusa (Tokyo). C'est ce que je fais aujourd'hui depuis l'embarcadère d'Odaïba, situé à cinq minutes de mon hôtel. Odaïba est cette grande île artificielle située dans la baie de Tokyo. En japonais, « Odaiba »signifie forteresse et fait référence aux batteries de canons qui étaient autrefois positionnées sur les petits îlots que nous allons frôler durant notre croisière. C'est Ieyoshi Tokugawa qui ordonna de bâtir ces ouvrages qui furent achevés en 1853 : six forteresses avaient ainsi pour rôle de protéger Tokyo d'éventuelles attaques maritimes après la forte impression laissée par la flotte du Commodore Matthew Perry en 1852. Les temps ont bien changé depuis et ces bases de défense avancées servent désormais d'îlots de verdure pour les touristes et les tokyoites (ci-dessous). Le Dai-San Daiba, surnommé aussi »batterie N°3 » fut par exemple rénové puis ouvert au public dès 1928, sous le nom de Parc Métropolitain Daiba. Le développement moderne d'Odaïba, lui, commença après le succès de l'Exposition universelle de 1985 à Tsukuba. L'île artificielle abrite désormais une foule d'attractions dont Odaïba Marine Park (le point de départ de notre croisière), qui offre au public une plage de 800 mètres de long et des rochers situés à côté de l'ex « batterie N°3 » (deuxième photo ci-dessous) : S'il est interdit aux visiteurs de se baigner à cet endroit, ces derniers peuvent par contre profiter des jardins environnants qui accueillent plusieurs espèces végétales (bambous, cerisiers, pins, chênes japonais, roses, camélias...) et font de ce parc un lieu idéal pour la promenade tout en offrant une magnifique vue sur le pont arc en ciel (Rainbow Bridge) et sur la ville de Tokyo. Un pont d'observation permet d'ailleurs de découvrir aisément la vue environnante. Toute proche, une réplique de la statue de la Liberté trône à la place de la statue originale qui avait séjourné au même endroit pendant un an, en 1998. Celle-ci mesure 11 mètres de haut et le piédestal sur lequel elle repose pèse neuf tonnes. Odaiba Marine Park a une superficie de presque 511000m2 (dont un parking d'une centaine de places accessibles aussi aux personnes handicapées) en incluant les surfaces maritimes (435000 m2)


 

Face à nous se dresse le pont Arc en ciel (Rainbow Bridge), appelé ainsi à cause des illuminations nocturnes qu'il porte une fois la nuit tombée (ci-dessous). Ce pont suspendu relie les quais de Shibaura et l'île artificelle d'Odaiba à Minato. Achevé en 1993, il s'étend sur 570 mètres et porte trois lignes de transport (une autoroute, une route et une ligne de métro automatique, la Yurikamome Line) mais aussi deux passages pour piétons séparés des côtés nord et sud. La face nord de l'ouvrage offre une vue sur la ville de Tokyo et sur la Tour de Tokyo tandis que la face sud permet d'observer la baie de Tokyo et même, par temps clair, le mont Fuji ! On accède au pont à la station Tamachi (JR) ou à la station Shibaura (Yurikamome Line) côté continent. Les tours soutenant le pont sont de couleur blanche et furent conçues pour être en harmonie avec l'horizon du centre de Tokyo vu depuis Odaiba. Et des illuminations rouge, blanche et verte embellissent l'ouvrage grâce à l'énergie solaire emmagasinée durant la journée. Nous naviguons maintenant dans la baie de Tokyo et nous nous apprêtons à pénétrer dans la rivière Sumida. La Baie de Tokyo, elle, est encadrée par la péninsule de Miura à l'ouest et par la péninsule de Boso à l'est. On trouve autour d'elle plusieurs villes : Yokohama, Kawasaki, Tokyo et Chiba. La baie accueille également l'aéroport international d'Haneda. Quant à la rivière Sumida, elle se déverse dans la baie de Tokyo, après avoir cheminé sur près de 27 kilomètres. Elle fut autrefois contrôlée par les rebelles Shina durant plusieurs décennies avant que le maitre d'armes Sakachi les fasse fuir, sous le commandement du shogun Minamoto no Yoritomo. La rivière Sumida donna aussi son nom à une pièce de Nô très célèbre, La Rivière Sumida . Elle est franchie par 26 ponts mais notre première escale sera le jardin d'Hama Rikyu (deuxième photo) : Notre bateau y accède avec prudence par une écluse aménagée mais étroite. Notre parcours nous permettra en effet d'apercevoir un nombre important d'écluses donnant sur la Sumida et permettant d'isoler les canaux s'y déversant (et de protéger les quartiers environnants) en cas d'élévation du niveau de la mer. A ce sujet, Shohei, qui est étudiant en matière de séismes, me confiait récemment qu'en cas de fort tremblement de terre et de tsunami dans la capitale nippone, le niveau des eaux serait à cet endroit limité à quatre mètres. C'est somme toute rassurant ! Le jardin Hama Rikyu (littéralement : jardin du palais isolé de la plage et don impérial) est lieu de promenade situé à proximité du quartier de Shiodome, juste à l'embouchure de la rivière Sumida. Sa superficie est de 25 hectares et est bordée par une douve remplie d'eau de mer sur trois de ses côtés. Il existe depuis le XVII ème siècle et agrémentait autrefois une villa de la famille Tokugawa. Ouvert au public depuis 1946, il compte parmi les 29 sites à la beauté exceptionnelle (classification du Ministère de la Culture). Le jardin est divisé en deux parties : L'une remonte à la période d'Edo et est située au sud, sur l'ancien jardin du daymio, là où se trouve une ancienne lagune inondée à marée haute, et l'autre, située au nord, fut aménagée sous l'ère Meiji.


 

Notre embarcation repart quelques minutes plus tard et franchit bientôt le pont Kachidoki (ci-dessous). Cet ouvrage est un pont-route qui fut achevé en 1940. Il fut construit à cette époque pour la commémoration de la victoire de l'armée japonaise à Lushun lors de la guerre russo-japonaise en 1905. Rappelons que Lushun est une ville portuaire chinoise, anciennement connue sous le nom de Port-Arthur pendant la période d'administration russe, puis sous le nom de Ryojun lors de l'occupation japonaise. Le pont Kachidoki, lui, est le seul pont à bascule de la Sumida mais ne s'ouvre plus depuis 1970. Quelques instants plus tard, nous franchissons le pont Tsukuda Ohashi (deuxième photo ci-dessous) qui date de 1953 et fut le premier pont à être construit après la deuxième guerre mondiale. Autrefois, et avant la construction de cet ouvrage, des bacs assuraient la liaison Tsukudajima-Ginza.


 

Le pont suivant est le pont Chuo-Ohashi (ci-dessous), pont suspendu datant de 1994 et pont le plus récent de la rivière Sumida. On y trouve, à l'extérieur du pied nord, une statue qui fut offerte par la Mairie de Paris à l'agglomération de Tokyo pour célébrer l'amitié entre les deux villes. Son inauguration eut lieu en présence de Jacques Chirac, alors Maire de Paris. Il est temps pour nous d'atteindre notre deuxième escale : Etchujima. Ce quartier abrite deux campus universitaires et quelques autres écoles. Plusieurs journaux y ont aussi établi leur siège. Le pont suivant est le pont Eitai (deuxième photo ci-dessous). D'une longueur de 185 mètres, il fut construit en acier, en forme d'arc, et son tablier suspendu date de 1926.


 

Notre croisière nous permet ensuite de découvrir le pont Nihonbashi qui date du XVII ème siècle et est plus exactement situé sur la Nihonbashi Gawa, un affluent de la rivière Sumida. Il fut le pont où deux des cinq routes d'Edo, le Nakasendo et le Tokaido, aboutissaient à l'époque. Le Nakasendo, appelé aussi Kisokaido, comptait 69 stations et traversait les provinces de Musashi, Kozuke, Shinano, Mino et Omi. A la différence du Tokaido, le Nakasendo (composé du mot naka, à l'intérieur de) restait dans les terres intérieures et on pourrait traduire son nom par « la route à travers les montagnes centrales ». C'était une route sûre et de bonne qualité. Le pont Kiyosubashi est pour sa part un pont suspendu (en photo ci-dessous) long de 186 mètres et datant de 1938. L'ouvrage relie le quartier de Kyosu (sur la rive est) et celui de Nihonbashi-Nakasu (sur la rive ouest). Nous franchissons ensuite le pont Shin Ohashi qui date de 1976 et remplace un ancien pont construit en 1693. Ce dernier était proche du pont de Ryogoku qui s'appelait alors Ohashi, d'où le nom du pont actuel, le pont Shin Ohashi (le nouveau pont Ohashi).


 

Notre troisième escale nous conduit à Hamacho : Ce quartier est délimité par les ponts Ryogoku et Eitaibashi à Nihonbashi. Durant la période Edo, ce lieu était une petite ville portuaire où l'on trouvait maisons et entrepôts de nombreux clans locaux. La cité était aussi occupée par de nombreux artisans et fit d'Edo (l'actuelle Tokyo) l'une des villes les plus élégantes de l'époque. Et Hamacho de concentrer encore à ce jour une grande partie de l'atmosphère traditionnelle de la capitale à laquelle participe toujours le théâtre Meiji-za, ouvert en 1873, sous l'ère Meiji, par le premier acteur de kabuki Ichikawa Sadanji. Non loin de là, le parc Hamacho remonte à la période Edo et appartenait alors à la famille Hosokawa. Il ouvrit ses 40 000 m2 au public en 1929. Au printemps, on peut y admirer les cerisiers en fleurs dans un cadre de verdure exceptionnel. Nous repartons et franchissons le pont Ryogokubashi (ci-dessous), un pont à poutres datant de 1932 et d'une longueur de 329,50 mètres. Il remplace un précédent pont bâti en 1659. Nous nous apprêtons ensuite à franchir la ligne de métro JR Sobu Line (deuxième photo)


 

Quatrième escale de cette croisière : Ryogoku. Ce quartier de Sumida-ku signifie « deux provinces » et doit ce nom au fait que le pont Ryogokubashi relie l'ancienne Edo et la province de Shimosa. On peut encore trouver à l'intérieur d'un jardin public de ce quartier une partie de la demeure préservée de Kira Yoshinaka, qui fut anéanti par 47 ronin (samouraïs) qui voulaient venger la mort de leur maitre, Asano Naganori. Nous sommes alors en 1703. La gare de Ryogoku, elle, fut inaugurée en 1904 et amena le train dans la zone. Aujourd'hui, on considère Ryogoku comme le cœur du sumo professionnel car c'est là que sont installées la plupart des équipes. La première arène Ryogoku Kokugikan pour les sumos y sera bâtie en 1909. L'actuel stade date quant à lui de 1985. Il est situé au nord de Ryogoku et accueille chaque année trois des six tournois professionnels officiels de sumo. Plusieurs personnalités naquirent à Ryogoku, dont Katsu Kaishu (officier de la marine japonaise et homme d'état, né en 1823), le romancier Ryunosuke Akutagawa (en 1892) et Kyosen Ohashi, homme de télévision. Rappelons que le quartier abrite enfin le musée d'Edo-Tokyo. Notre périple nous fait franchir le pont Kuramaebashi, de couleur jaune (ci-dessous) puis le pont Umayabashi qui date de 1929 (et qui remplace un pont bâti en 1875).


 

Le pont suivant s'appelle Komagatabashi et date de 1927. Il tire son nom du temple Matsugata, dédié à Bato-Kanon. Puis le pont Asumabashi (ci-dessous) apparaît et a été construit en 1931, pour remplace un précédent ouvrage de 1774. C'est le pont le plus proche de la gare d'Asakusa et de la porte Kaminarimon. Il annonce la fin de notre croisière car celle-ci s'achève à Asakusa NitenMon. La porte NitenMon fut à l'origine bâtie en 1618 et marquait l'entrée du sanctuaire Tosho-Gu (situé à l'intérieur du temple Senso-ji. Le quartier d'Asakusa doit sa célébrité à ce fameux temple bouddhiste (le plus ancien temple de la capitale) dédié à la Bodhisattva Kannon, mais aussi à sa réputation de quartier de plaisirs : loisirs et festivals s'y succédaient déjà autrefois et il subsiste toujours un ancienne fête foraine (toute proche du temple). A découvrir !


 

 

INFOS PRATIQUES :

 


  • Odaiba Marine Park, station de métro : Odaiba Kaihin Koen, 1-Chome, à Daiba (Tokyo). Parking accessible H24 (tel:03 5500 5672)

  • Tokyo Mizube Cruising Line, Sumida-ku Yokoami 1-2-15 à Tokyo. Tel : 03 5608 8869. Ouvert de 9h00 à 17h00. Embarcadère Odaiba Marine Park situé sur la plage. Coût de la croisière (1h30): 1100 yens. Site internet (uniquement en japonais) : http://www.tokyo-park.or.jp/waterbus/

     

    Premier départ d'Odaiba : 10h45 (dernier départ à 18h05)

  • Pont Arc en ciel : http://www.shutoko.jp/use

  • Jardin Hama-Rikyu, 1-1 Hama Rikyu Teien, Chuo-ku à Tokyo. Ouvert tous les jours. Droit d'entrée : 300 yens. Site internet : http://www.tokyo-park.or.jp/english/park/detail_04.html#hamarikyu

  • Temple Senso-Ji : http://www.senso-ji.jp/


 

 

 

 








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