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Le Marché aux Fruits de Paloquemao
(Bogota, Colombie)
Heure locale

Samedi 4 janvier 2014

 

Lorsqu'on se rend à Bogota (Colombie), il faut aller au marché Paloquemao. Celui-ci est situé dans un quartier un peu isolé de la ville, dans la localité de Los Martires, à côté d'une centre commercial. C'est le plus grand marché de fleurs et de fruits de l'endroit. J'ai décidé aujourd'hui d'y faire des photos des fruits rencontrés dans ce pays, et il y en beaucoup. Un agent de sécurité m'ayant aperçu avec mon appareil-photos m'informe qu'il n'est pas possible de photographier à l'intérieur de ce marché. Peu importe, je ferai comme je le fais toujours partout, je demanderai l'autorisation aux commerçants pour prendre des clichés de leurs boutiques. A peine entré dans le gigantesque hangar (en photo ci-dessous), je tombe sur un couple de colombiens qui possède la boutique Fruti variedades y Pulpas. Alfonso me propose aussitôt son aide pour trouver les fruits de ma liste (à l’hôtel, je me suis confectionné une liste de ces fruits) parmi les produits qui garnissent son étal.


 

Voici le chirimoya, appelé aussi chérimole (ci-dessous) : ce fruit est celui du chérimolier, arbre donnant des fruits dont le goût est semblable à celui de la pomme cannelle, du cœur de bœuf et du corrossol.Le nom de cette plante provient du mot « quechua »(graines du froid), signifiant que les graines peuvent germer à de hautes altitudes. Le chérimolier est un arbuste de 6-7 mètres, dont les rameaux sont couverts d'un duvet rougeâtre. Ses fruits sont subovoïdes, à pulpe blanche, avec des graines noires. Cette plante, originaire de la Cordillère des Andes, pousse à l'état sauvage à une altitude comprise entre 1300 et 2600 mètres. Mais, sa culture se faisant en zone sub-tropicale, on peut aussi en trouver par exemple en Espagne, dans d'immenses vergers. La fécondation des fruits est alors assistée. Fruits qui murissent alors dans un délai de 5 à 8 mois. Ces fruits sont conçus pour être ramassés non mûrs. Ils peuvent être stockés puis transportés en chambre froide sans mûrir, et être ainsi conservés pendant plusieurs mois. La maturation n'interviendra que sur l'étal du vendeur. Une fois mûr, le fruit se ramollit (il met entre 24 et 72 heures pour passer à l'état mou). Mieux vaut donc le choisir ferme. Son goût varie en fonction de son stade de maturité, un peu comme la banane. Il peut être utilisé en association avec des fruits qui tranchent en couleurs et en goût (fraise, framboise, papaye).


 

Les fraises sont également présentes en Colombie. De belles et grosses fraises bien rouges. Mais ce n'est pas réellement un fruit typique de la Colombie. J'aperçois un autre fruit, appelé curuba. Il provient d'une plante grimpante qui pousse, accrochée sur les arbres ou les murs, jusqu'à une altitude de 3500 mètres, ou plus, si le climat est favorable. Ses fleurs sont roses et comptent dix pétales environ. Ses fruits (ci-dessous) sont allongés, verts avant maturité puis jaune-orangé à maturité, et contiennent des graines enveloppées d'un mucilage comestible, translucide, à la fois rouge-orangé et aromatique. On les consomme tels quels. On s'en sert également pour parfumer les glaces, les boissons et les pâtisseries. On leur prête même des vertus médicinales. La curuba est cultivée dans les Andes, mais on peut aussi en trouver à Madère.


 

Le pitaya ou fruit du dragon (ci-dessous en photo), est aussi présent sur ce marché. Son nom signifie « fruit écailleux ». Il est le fruit de différentes espèces de cactus hémiépiphytes. Il mesure une dizaine de centimètres et pèse 350 grammes environ. Sa chair est comestible et est similaire par sa texture et la présence de petits grains noirs à un kiwi. Son goût est cependant plus doux. Il en existe trois sortes qui proviennent d'espèces distinctes, tous comestibles, à basse teneur en calories et toujours à peau épaisse avec des petites feuilles. La médecine traditionnelle des Indiens d'Amérique centrale attribue au pitaya d'étonnantes vertus digestives. La graisse naturelle de ce fruit, contenue dans ses graines, lui donne un effet laxatif. Cent grammes de fruit ne contiennent qu'une cinquantaine de calories. Le fruit est riche en vitamines , en minéraux, et en fibres. Il possède aussi des antioxydants. Il aide à réduire le taux d'acide urique dans le sang, et favorise la prévention de la goutte. Son goût est proche de celui du kiwi, et il se mange cru. Ses graines ont la taille des graines de sésame et sont disséminées dans la pulpe. On peut en faire du jus et même du vin. Quant à la fleur, elle est, elle aussi comestible et certains en font du thé. Ce fruit présente l'avantage de ne pas être gourmand en quantité d'eau pour sa culture. Et peut donc être cultivé en zone aride. Les deux principaux pays producteurs mondiaux sont la Colombie et le Mexique (pays dont le cactus producteur est originaire).


 

Un autre fruit retient mon attention : le lulo (ou narangille). Il est le fruit de la Morelle de Quito. D'apparence ronde (ci-dessous), de couleur orange lumineux lorsqu'il est mûr, il produit un jus verdâtre et acide une fois pressé. C'est d'ailleurs sous cette forme qu'on le consomme la plupart du temps. Sa pulpe sert aussi à faire des confitures et des pâtisseries. On le retrouve sous différents noms locaux, notamment dans les pays andins à composante climatique tropicale où il pousse tout seul, entre 1200 et 2100 mètres d'altitude, dans les sous-bois frais et ombragés. En Colombie, il porte le nom de lulo. Sa plante qui pousse naturellement en sous-bois tempéré est également cultivés dans les régions de la cordillère orientale des Andes et sous différentes variétés. En Colombie, on retrouve sa culture dans la vallée du Cauca. La plante se reproduit facilement à partir de ses graines. Elle croit rapidement et fructifie au bout de dix à douze mois et sa hauteur peut atteindre 1,5 à 2,5 mètres. Elle se ramifie depuis sa base. Ses feuilles sont de grande taille et peuvent atteindre 30 et 45 centimètres de long. Elles sont de forme ovale, oblongues, à bord ondulé.


 

En Colombie, on peut déguster le corossol, aussi surnommé anon, ou encore guanaba (photo ci-dessous). Fruit du corossolier, il peut mesurer jusqu'à 30 centimètres de long et peut peser jusqu'à 2,5 kg. Son aspect extérieur est vert sombre avec une écorce piquée d'épines et sa chair est blanche et pulpeuse avec des graines noires indigestes. On le confond parfois, malgré son goût différent, avec la pomme-cannelle. La chair du corossol est comestible et dégage un goût acidulé et sucré. On l'utilise dans l'agro-alimentaire pour confectionner des glaces. Le goût rappelle celui du Malabar de notre jeunesse, et approche celui du litchee par son goût fleuri,délicat, frais et exotique. On utilise ses graines en médecine traditionnelle, pour contrer les troubles du sommeil, les troubles cardiaques, les maladies parasitaires. Parfois, comme au Guatemala, ces graines sont utilisées dans l'artisanat local, pour confectionner des sculptures de tortues, de lamantins , de toucans et de chouettes (tribu indienne au bord du Rio Dulce).


 

Voici maintenant le zapote (ou sapotille), fruit du sapotillier (en photo ci-dessous). Ce fruit à noyaux, est aussi appelé « chiku » dans certains pays. Il a la forme d'une pomme ovoïde de 5 à 8 cm de diamètre, à la peau brune et crevassée. Sa chair est jaunâtre à brun rougeâtre et est succulente à maturité. Elle se consomme fraiche telle quelle, ou bien transformée en jus, en sirop ou en confiture. Le goût de ce fruit à maturité rappelle celui du caramel.


 

Le maracudja (ou grenadille) en photo ci-dessous, est une plante grimpante de la famille des passiflores, originaire du Paraguay, du Brésil et du nord-est argentin. Celle-ci est vigoureuse, à base ligneuse, développant des tiges d'environ six mètres de long.On la cultive pour ses fruits, sur des échalas et des fils de fer, dans les régions chaudes. Ses fruits, les maracudjas ou fruits de la passion offrent plusieurs variétés. Ce sont des baies pourpres à maturité, de 3-4 cm de diamètre, contenant de nombreuses graines noires entourées d'une arille comestible. Et de saveur plus ou moins douce selon les variétés. On reconnaît à cette plante plusieurs vertus médicinales comme par exemple un pouvoir anti-inflammatoire, une activité anxiolytique et anti-oxydante. Le maracudja est riche en vitamine A et vitamine C et est utilisé comme fruit, ou en salade de fruits, mousse, sorbet, cocktail, jus ou sirop. En Amérique du sud, ce fruit est très utilisé en médecine traditionnelle pour traiter l'anxiété, l'insomnie, l'asthme, la bronchite et las infections urinaires. Au Brésil, on en fait même, grâce à ses feuilles, des infusions sédatives, tandis qu'aux Antilles, on l'utilise contre l'hypertension artérielle.


 

Examinons un dernier fruit avant de nous quitter : le mangostino, ou mangoustan (ci-dessous). Celui-ci est un fruit arrondi et violacé, de la taille d'une balle de golf à la peau épaisse et très amère. Il renferme une chair blanche divisée en cinq ou six quartiers. Son goût raffiné est un mélange d'acidité et de sucré. Ce fruit possède, lui aussi, des vertus curatives, et est l'un des fruits les plus riches en antioxydants naturels, dont au moins 40 xanthones (composés organiques). Le fruit provient du mangoustanier, arbre originaire de l'Asie du sud-est, de la Malaisie, de Java, ou de Bornéo, mais on en trouve aussi en Amérique du sud, plus particulièrement en Colombie, où il est cultivé.


 

Ce tour d'horizon, loin d'être exhaustif, ne suffit pas à décrire tous les fruits que vous pourrez acheter sur les étals colombiens, tant il y a de variétés disponibles dans ce pays. Je vous invite d'ailleurs à découvrir les autres photos de ce reportage et vous aurez une idée de ce que pourrait contenir votre panier de ménagère. Je m'accorde une pause au sein de ce marché aux fruits pour déguster un lait de guanaba et de fraise dans un bar local, Fruteria Vane. Un vrai délice !

 

 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Marché de Paloquemao, à Bogota (Colombie). Ouvert tous les jours de 4h30 à 16h00.

  • Le pitaya : http://association.fruits.oublies.pagesperso-orange.fr/contrib/pitahaya/pitahaya.html

  • Fruteria Vane (jus de fruits, salades, sandwichs), au marché des fruits. Tel : 320 344 6562 et 320 201 89 37. Un jus de fruit coute 3500 pesos (grande taille) ou 2500 pesos (petite taille).

  • Frutas Alix, un autre étal de fruits.

  • El Paraiso de las Frutas, étal de fruits qui propose uniquement des fruits de Colombie, étonnamment empilés !



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