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Côte Ouest d'Okinawa
(Okinawa, Préfecture d'Okinawa, Japon)
Heure locale

Mardi 28 janvier 2014

La journée d'aujourd'hui va me permettre de sortir de Naha pour découvrir la côte ouest de l'île d'Okinawa. Notre car prend la route à 8h45, traverser Naha pour se diriger vers la partie haute de l'île, c'est à dire le nord. Notre guide ne cesse pas de parler au micro, en japonais bien sûr, tandis que je tente de déchiffrer des mots au passage afin de comprendre le sens de son discours. Nous passons bientôt devant le Centre des Conventions de Naha, pour apercevoir quelques minutes plus tard le Camp Foster, camp militaire américain entouré de grillages, qui est le lieu de résidence des troupes yankees. Cela ressemble à une véritable enclave, puisque les soldats américains et leurs familles y vivent en autarcie. Sur d'immenses parkings, sont alignées des centaines de véhicules et matériels militaires.

Les quelques villes moyennes que nous traversons sont bien vivantes. Les routes, bien entretenues (il y a même une autoroute qui va de Naha à Kyoda, et que nous emprunterons pour rentrer le soir) et une certaine activité économique. Okinawa vit surtout du secteur tertiaire avec le tourisme. Le bâtiment représente, lui aussi, un secteur important de développement. La frénésie de construction qui s'est emparée de l'île n'est pas toujours heureuse. Depuis mon arrivée, j'ai du mal à trouver une unité et une harmonie architecturale dans tous ces immeubles qui poussent ici et là. Il y a bien sûr l'agriculture, qui profite notamment du climat subtropical qui règne à cet endroit et qui permet la culture de la canne à sucre, des légumes, des fruits (ananas) et des fleurs. L'élevage est bien sûr l'une des composantes de l'économie locale mais se concentre surtout sur le porc, bien que l'élevage bovin soit de plus en plus encouragé pour l'export. La pêche représente une ressource importante pour l'île : la bonite et le thon sont pêchés en eau profonde, mais l'aquaculture qui produit des crevettes et le mozuku, un type d'algues, ont trouvé leur place plus proche des côtes. J'apercevrai lors de mon périple plusieurs fermes marines le long du littoral.


 

Face à l'agroalimentaire, l'industrie du raffinage pétrolier est presque aussi importante que le reste. La troisième industrie locale consiste en la production d'aliments finis et de tabac. Les productions traditionnelles, elles, englobent l'Awamori, les vêtements colorés Bingata, la poterie, le textile et les céramiques laquées.

Notre première halte nous mène au Cap Manzamo (ci-dessous). Ce cap doit son nom au roi Sho Kei qui se promena un jour dans la région et remarqua cette verte étendue de prairie : Un champ(mo)où 10000 (man)personnes pourraient s'asseoir (za) ! S'écria t-il, laissant à jamais ce nom Man-za-mo à ce site remarquable. Situé tout près du village d'Onna, dans le district de Kunigami, ce cap est l'un des endroits les plus populaires pour les touristes, qu'ils viennent du Japon ou d'ailleurs. Affrontant les vents d'ouest de la mer de Chine, on y trouve sur place une faune particulière, adaptée à ce climat rude : des arbres au feuillage vert persistant , provenant des îles Nansei-Shoto, comme le kusa-tobera (deuxième photo) ou encore l'adan (troisième photo) dont le fruit ressemble étrangement à un ananas. Au loin, la vue est magnifique et on peut distinguer des îles au relief escarpé. Sur cette côte ouest, se trouve une barrière de corail qui longe le littoral. Le climat subtropical qui y règne , du cap Hedo au cap Zampa (plus au sud) a permis le développement d'une nature généreuse. L'endroit forme une partie de la région montagneuse du district de Biota avec au large les îles Kerama.. A noter aussi, pour ses coraux, Busena Point, avec ses poissons multicolores, et puis cette forêt presque primaire qui entoure la montagne Yonaha-Dahe (au nord), lieu où l'on peut apercevoir un pivert très rare.


 

Une excursion offre toujours peu de temps à ses participants. Il y a un programme à tenir et nous remontons vingt minutes plus tard dans notre car, pour nous diriger désormais vers la ville de Motobu, qui compte quelques 13500 âmes. C'st le point de départ pour plusieurs îles (dont la petite île de Sesoko, qu'on aborde par le pont ci-dessous) parmi lesquelles Minna-jima, accessible en ferry. Située dans la partie nord d'Okinawa, Motobu est traversée par la rivière Minna qui débouche dans la baie Toguchi, en mer de Chine. Autrefois, cette ville était occupée par ce qu'on appelait à l'époque un magiri, un district administratif du Royaume Ryukyu, l'équivalent des préfectures actuelles. Le magiri fut aboli en 1907 et l'on créa la ville actuelle un an plus tard. La curiosité de l'endroit est incontestablement l'aquarium Churaumi (deuxième photo) qui se trouve dans le parc Ocean Expo. Pour rappel, le parc commémoratif gouvernemental d'Okinawa se compose de deux entités : le parc du Château de Shuri à Naha et le parc Ocean Expo à Motobu (qui fut construit en 1976). L'aquarium Churaumi est quant à lui intégré dans le parc Ocean Expo et est constitué de quatre niveaux, avec plusieurs aquariums contenant différents poissons ou créatures marines. J'ai personnellement regretté le manque de clarté du circuit à l'intérieur de l'aquarium ainsi que l'absence de personnels sur le parcours, pour orienter les visiteurs. Il n'est pas non plus possible de voir des dauphins nager dans un aquarium. Ces derniers ne sont visibles que lors des spectacles qui sont organisés à heure fixe. L'ensemble contient 77 bassins totalisant 10 000 mètres cubes d'eau. Cet aquarium fut le plus grand du monde jusqu'à ce qu'Atlanta ne construise le sien et l'un des seuls aquariums qui parviennent à élever des gros requins en captivité . On trouve également sur place 80 espèces de coraux.


 

Nous passerons deux heures trente sur place, le temps nécessaire pour nous restaurer et visiter les alentours. Je suis étonné par la présence de tombes (ci-dessous) disséminées ici et là, au milieu des habitations et des complexes hôteliers. Je retrouverai plus tard les mêmes tombes (qui ressemblent d'ailleurs par leur taille davantage à des résidences secondaires qu'à une dernière demeure!) dans différents endroits de l'île, à la sortie de villages ou en rase campagne. Etrange !


 

Nous reprenons la route pour nous rendre à Nago, une ville de 62000 habitants, qui fut fondée en 1970, grâce au regroupements de plusieurs villages. Nago accueillit en 1975 la foire mondiale Expo 75, créée pour fêter la rétrocession d'Okinawa au Japon, par les Américains, trois ans plus tôt. Le thème en était les océans et l'exposition se concentrait alors sur la vie marine, les cultures océaniques et les technologies océanographiques. Nago est aussi l'endroit où s'est installé le Camp Schwab, base d'un corps de marine américaine, qui se posa ici en 1956. La ville accueillit enfin le 26 è Sommet du G8 en 2000.

En ce qui nous concerne, nous nous arrêtons à Nago pour une toute autre raison : le parc de l'ananas de Nago (ci-dessous). Je vous l'ai dit tout à l'heure, l'ananas tient une place honorable parmi les cultures de fruits de l'archipel. Et Nago semble en avoir fait sa spécialité, à travers ce parc, extrêmement bien conçue commercialement. Un guide vous prend en charge dès votre arrivée pour vous faire parcourir un circuit qui dure une dizaine de minutes, au cours duquel vous traverserez un champ d'ananas. Des panneaux vous informent succinctement de l'histoire de l'ananas sur l'île d'Okinawa. En effet, cela fait cent ans environ que l'île cultive ce fruit localement, une industrie malheureusement concurrencée depuis par l'arrivée sur le marché d'ananas encore moins chers. Quelques fermes eurent donc l'idée de promouvoir ce fruit, d'où ce parc d'attractions. Une dégustation d'ananas est ensuite offerte aux visiteurs, avant de parcourir une autre galerie exposant tous les produits créés à partir de ce fruit. On passe devant la distillerie d'alcool d'ananas (oui, oui, le vin d'ananas existe bien, je l'ai goûté!), puis nous débouchons inéluctablement sur la boutique géante du parc où vous pourrez dans un premier temps goûter à tout (ou presque) avant de vous laisser tenter par tel ou tel produit. Vous trouverez sur place plusieurs gâteaux à l'ananas, des vins, des jus, des chocolats, et de l'ananas séché. Tout ici est à base du fameux fruit. Bon appétit !

 

Je terminerai cet article par quelques photos de cerisiers en fleurs. En cette fin janvier, le printemps a déjà pointé le bout de son nez et le sakura est de retour. Vu sa position sur la carte, c'est dans l'archipel d'Okinawa que fleurissent chaque année les premiers cerisiers. Cette floraison va ensuite se déplacer sur l'île de Kyushu, pour atteindre Honshu, puis Hokkaido...en mai ! Le Festival de Sakura de l'ancien château de Nakijin est réputé pour ses cerisiers. C'est là-bas que ces photos ont été prises.


 

 

 

INFOS PRATIQUES :


           Pour vous y rendre, par bus, empruntez le bus 111 depuis Naha jusqu'au terminal de bus de Nago.

 

           (90 minutes de trajet et 2040 yens). Puis, bus 70 et descendre à Meio Daigaku (380 yens).

  • Festival du Sakura du village de Nakijin, jusqu'au 2 février 2014, de 8h00 à 18h00. 400 yens.

  • Cette visite fait partie de l'excursion consacrée à l'ouest d'Okinawa (coût : 5400 yens, buffet inclus). Départ de l'excursion à 8h45 et retour à 18h30. Accès WiFi gratuit à l'agence.

    Okinawa Bus Tour (excursions) (en japonais) : http://okinawabus.com/

    Izumizaki 1-10-16, Naha-shi ( à deux minutes de marche du terminal de bus de Naha), Naha. Tel : 098 861 0083. On parle anglais à l'accueil. Mèl : kankou@okinawabus.com

 












 



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