Jeudi 1er mai 2014
Le jour de notre départ, à France et à moi, pour le Costa Rica est enfin arrivé. Nous avons décidé de partir de Paris en direction de Madrid, puis d'emprunter un vol direct pour San José sur Ibéria, la compagnie aérienne espagnole. Notre voyage se passe sans encombres jusqu'à Madrid, où nous arrivons au Terminal 3. Nous disposons heureusement de deux heures devant nous pour attraper notre correspondance, car l'aéroport de Barajas a bien changé et atteindre le Terminal 4 nous demandera quelques efforts : Nous récupérerons assez vite nos bagages de soute mais il nous faudra ensuite emprunter un autobus afin de nous rendre à notre terminal de départ. Une fois arrivé sur place, je m'adresse au comptoir d'Ibéria qui nous oriente vers un guichet approprié afin d'obtenir nos cartes d'embarquement. Ouf, il reste des sièges et nous obtenons immédiatement le précieux sésame. Reste ensuite à franchir les contrôles de sûreté (une vingtaine de minutes). A cette heure de la journée, il y a foule à cet endroit et le temps passe. Nous atteindrons ensuite notre porte d'embarquement après avoir emprunter un métro (durée du trajet : 5 bonnes minutes) puis après avoir parcouru un bon kilomètre à pied. L'aéroport madrilène est en effet déconseillé à ceux qui n'aiment pas marcher. Lorsque nous atteignons la porte R7, les passagers embarquent déjà. Nous ferons partie des derniers à franchir le seuil de l'avion, un A340-500 gréé par un équipage commercial entièrement féminin. C'est la première fois que j'emprunte cette compagnie mais le personnel s'avère fort sympathique avec nous. Notre traversée (de l'Atlantique) durera dix heures et notre arrivée à San José se fera sous la pluie (il pleut souvent à cette époque l'après-midi en cette saison, nous a prévenu l'agence de voyages). L'aéroport de la capitale du Costa Rica est tout petit en comparaison avec les aéroports européens. Et nous avons tôt fait de franchir les filtres de police puis de récupérer nos effets personnels avant d'être conduit par un chauffeur de notre voyagiste à notre hôtel situé dans le vieux quartier de San José.

A partir de demain matin, un programme chargé nous attend, au cours duquel j'ai prévu que nous visitions la vieille ville, ou tout au moins l'essentiel....
Une nuit plus tard (nous nous sommes couchés très tôt hier soir), nous voici en pleine forme pour marcher dans la capitale. France et moi choisissons de partir tôt, juste après notre petit-déjeuner (ça tombe bien, il n'y a pas grand chose à manger, et je dois me battre pour qu'on me donne du beurre même pas salé!). Le temps est un peu frais lorsque nous quittons notre hébergement. Nous apprenons très vite à traverser les rues en courant, juste avant l'arrivée des fous du volant. Cela pourrait ressembler à de la tauromachie. Ici, les gens conduisent vite et klaxonnent facilement. Tout près de notre hôtel, nous apercevons un bâtiment qui accueillit la première école primaire de San José (en photo ci-dessous), dont la façade est en tôle (les Costariciens avaient déjà à cette époque un certain « savoir-fer »!). Aujourd'hui, l'école accueille toujours de jeunes élèves revêtus d'un uniforme. Le pays a fait des progrès réguliers dans son système éducatif durant ces dix dernières années, et consacre 6% de son PIB à l'éducation. Son faible taux analphabétisme le distingue de ses voisins d'Amérique centrale. Il reste malgré tout à combattre un taux important de redoublement à l'école primaire, et un fort taux d'abandon dans le secondaire. A noter que 19% des enseignants des lycées ne possèdent en effet aucun diplôme, faute d'une formation suffisante du corps enseignant.
Nous nous dirigeons désormais vers le parc national : celui-ci abrite un monument dédié à la bataille de Rivas (ci-dessous). Il témoigne des gestes héroïques de cette guerre qui se tint de 1856 à 1857 contre les tentatives expansionnistes des esclavagistes de l'Amérique centrale du flibustier américain William Walker. Né en 1824, notre aventurier flibustier et soldat de fortune américain tentera de conquérir plusieurs pays d'Amérique latine durant le XIXè siècle. Il occupera le poste de président du Nicaragua à partir de 1856 et sera mis à mort par le gouvernement du Honduras quatre ans plus tard. La deuxième bataille de Rivas est livrée le 11 avril 1856, dans la ville de Rivas (Nicaragua) pendant la guerre nationale (ou guerre de William Walker). Elle oppose alors l'armée du Costa Rica au flibustier et se terminera avec la défaite des envahisseurs américains. A deux pas de là, se trouve la gare des Chemins de Fer de l'Atlantique. Désormais fermée, cette gare témoigne toutefois de ce chemin de fer qui fut construit entre 1871 et 1890, permettant ainsi l'accélération des liens avec les marchés européens qui se conduisaient difficilement à l'époque à partir du port de Puntarenas. Cette gare commença à fonctionner à San José dans les années soixante-dix. Et héberge désormais le Musée de formes, espaces et sons.
Les chemins de fer costariciens sont admirés des voyageurs de la fin du XIXè siècle. Il est vrai que construire un tel réseau dans un pays aux obstacles naturels multiples fut un tour de force. De nombreux ouvrages d'art furent nécessaires pour mener à bien ces projets pharaoniques. La ligne Atlantique fut bâtie afin d'améliorer les débouchés commerciaux des produits et par là même, leur acheminement vers les principaux ports de l'Atlantique. A cette époque on transportait ainsi la café cultivé dans la vallée centrale et la banane. Dès 1871, le gouvernement de l'époque décide de mettre en service la ligne San José/Puerto Limon grâce au maitre d'oeuvre et industriel américain, Minor Cooper Keith. Homme d'affaires, et magnat des chemins de fer, cet homme possédait aussi des bananeraies et des infrastructures de transport. Il influença considérablement l'activité économique de l'Amérique centrale et des Caraïbes durante les XIXè et XXè siècles. La ligne Atlantique fut construite entre 1877 et 1890 au milieu de la forêt, à travers une topographie accidentée, avec en plus les pluies et les maladies (malaria, fièvre jaune et dysenterie). Keith fit venir 4000 travailleurs de la Jamaïque et de Chine (Canton) pour servir de main d'oeuvre. La ligne cessa de fonctionner en 1991, à la suite du tremblement de terre du 22 avril de la même année, qui créa d'importants dégâts essentiellement sur la portion Turrialba/Limon.
A proximité du Parc national, se trouve la Place de la Liberté électorale qui date de 1996 (ci-dessous). Il faut souligner que le Costa Rica est une république multi partite à régime présidentiel, dans laquelle le président est à la fois chef de l'Etat mais aussi chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement tandis que l'Assemblée nationale détient le pouvoir législatif. Les agences étatiques autonomes jouissent d'une large autonomie opérationnelle, comme le monopole sur les télécommunications, l'électricité, les banques commerciales nationalisées, les assurance d'Etat sans oublier l'agence chargée de la sécurité sociale. Les postes de gouverneurs des provinces ont quant à eux été abolis en 1998. Les provinces ne disposent donc plus d'un pouvoir législatif. Au Costa Rica, il n'y a pas d'armée non plus : c'est Don Pepe qui décréta la fin de celle-ci en 1948. Il en profita aussi pour imposer la nationalisation des banques. La caserne de Bellavista sera ainsi transformée en université du Costa Rica. Cette mesure avait pour objectif d'éviter les putschs possibles venant d'une armée divisée tout en permettant d'offrir un meilleur financement pour l'éducation et la santé. Aujourd'hui, le pays a atteint un taux d'alphabétisation de 96% et se situe au 48è rang mondial en termes d'indices de développement, laissant derrière lui le Nicaragua (110ème au classement) et le Guatemala (118è).

Je souhaite visiter la Cathédrale métropolitaine. Celle-ci se dresse au niveau des avenues 2 et 4 et de la rue centrale (ci-dessous). Elle fut érigée en 1802 avant d'être détruite par un tremblement de terre. Rebâtie en 1871, par Eusebio Rodriguez, son architecture est un mélange de styles grec orthodoxe, néoclassique et baroque. L'intérieur offre un style colonial avec son sol recouvert de carrés de faïence et ses superbes vitraux.
Sur notre chemin pour nous rendre à la cathédrale, nous passons devant le musée national du Costa Rica (deuxième photo ci-dessous). Faute de temps, nous ne visiterons pas ce lieu pour cette fois mais sachez qu'il est une étape incontournable afin de compléter ses connaissances sur la vie dans le pays. Ce musée est une institution destinée à préserver et à promouvoir l'histoire du Costa Rica depuis les premières peuplades jusqu'à l'arrivée des envahisseurs espagnols.


Face à la cathédrale se trouve le parc central (ci-dessous) : cet espace fut d'abord la place principale de San José, en 1868, lorsque fut installée une fontaine couverte par des grilles importées d'Angleterre. Ce n'est qu'en 1885 que l'endroit deviendra le parc central. Il sera réaménagé pour améliorer le paysage urbain de la capitale. Situé au cœur de la ville, là où les rues convergent et servent de lieux de passage pour les milliers de citadins, ce parc accueille également une statue symbolisant la reconnaissance sur ce lieu même de l'indépendance de l'Amérique centrale, il y a de cela 150 ans (deuxième photo). Juste à côté de celle-ci se dresse une autre statue, sculpture d'Edgar Zuniga, qui fut installée dans le parc en 2003. Le sculpteur rend ainsi hommage aux travailleurs de la Municipalité de San José.



Face au parc central, nous apercevons une magnifique façade, celle du théâtre populaire Melico Salazar : déclaré patrimoine national culturel, cet endroit peut recevoir quelques 1200 spectateurs. Depuis 1980, il est la propriété du Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports. Ce théâtre sert de point d'accueil pour la compagnie nationale théâtrale, la compagnie nationale de danse, l'atelier national de théâtre et l’atelier national de danse. Son but est de rendre la culture accessible au plus grand nombre. Le théâtre fut bâti sur un terrain acheté par l'espagnol José Raventos, lequel rêvait de jouer des zarzuelas et des opérettes. C'est José Fabio Garnier Ugalde, dramaturge et architecte, qui traça les plans du futur théâtre. La construction prendra un an et demi. Son inauguration aura lieu le 7 octobre 1928, en présence de la compagnie des opérettes et zarzuelas Esperanza Iris.

Un autre théâtre, peut être le plus célèbre de San José, est le Théâtre national (en photo ci-dessous). Symbole des aspirations européennes de la société libérale des producteurs de café, le théâtre national fut construit à la fin du XIXè siècle, grâce aux impôts prélevés sur le café. L'architecture monumentale mais aussi les œuvres picturales et sculpturales d'artistes célèbres (principalement italiens) font de ce lieu un endroit incontournable, notamment à cause du goût et du soin apportés dans les finitions de ce trésor national. Il est par contre dommage que les visiteurs ne puissent pas réaliser des photographies avec flash. En effet, je me suis heurté à un manque de lumière pour prendre des photos sans flash, manquant ainsi d'immortaliser de superbes vues que vous auriez pu apprécier. De plus, le Théâtre national étant actuellement en rénovation, nous déambulâmes entre femmes de ménage, ouvriers ou peintres restaurateurs, après nous être acquitté d'un droit d'entrée de...7 dollars ! Avouez que la mise en valeur de ce site est insuffisante d'autant plus qu'aucune brochure d'information, ni plan, ne furent disponibles pour notre visite. Seule une visite guidée (gratuite, mais en langue espagnole uniquement!) nous fut proposée. C'est dommage !

Notre visite s'achève devant l 'édifice de la Poste costaricienne (ci-dessous). Fait en béton armé, et dans un style architectural éclectique, fruit d'une forte influence française, ce bâtiment de la Poste et des Télégraphes fut érigé entre 1914 et 1917 d'après le design de l'architecte Luis Llach. L'origine de cette construction remonte à 1824, date à laquelle le congrès du pays vota la construction de routes et la création d'un service postal. Le service postal costaricien fut ainsi créé le 10 décembre 1839, par décret gouvernemental. La première émission de timbre poste prit forme en 1862, un an après la participation du Costa Rica au Congrès postal de Paris (le Costa Rica fut alors le seul pays latino-américain à participer à cet événement). En août 1883, le pays adhéra à l'union postale universelle. Le 23 mars 1868, fut mis sur pied le projet de création d'une ligne télégraphique entre San José, Cartago, Heredia, Alajuela et Puntarenas. Ce télégraphe était basé sur le système Morse qui cessa de fonctionner en 1970, et fut remplacé par le télex. L'institution fut remplacée par la société des postes du Costa Rica en 1988. Et devint une compagnie publique. Le bâtiment des Postes fut quant à lui déclaré bien historique le 14 octobre 1980 et abrite au premier étage le musée philatélique du Costa Rica :celui-ci abrite plusieurs collections de timbres. On peut y admirer le premier timbre adhésif du pays, apparu sous le gouvernement du Dr. José Maria Montealegre. Dans la première salle, le visiteur peut admirer d'anciens téléphones, des télégraphes, des télex, des centraux téléphoniques et des machines à écrire, autant d'objets témoignant d'une époque glorieuse, celle du développement technologique du Costa Rica.


INFOS PRATIQUES :
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Hotel Don Carlos, Centre ville, Barrio Amon C.9, Av. 9, à San José. Tel : (506) 2221 6707. Site internet : http://www.doncarloshotel.com/.Personnel sympathique essayant de bien faire. Accès internet : demander réseaux disponibles + code secret. Renseignez-vous sur le numéro de téléphone à joindre pour contacter les différents services (le 9 pour la réception) depuis la chambre en cas de besoin, car rien n'est indiqué directement sur le combiné téléphonique. Restaurant de l’hôtel, ouvert de 9h00 à 21h00 (il est impossible de signer pour payer plus tard son repas sur sa chambre, il faut payer immédiatement en liquide ou en CB Visa, Mastercard ou American Express). Petit déjeuner de 7h00 à 9h00. Café à disposition à la réception dès 5h00. Appels locaux gratuits depuis l'hôtel + trois premières minutes gratuites vers votre pays d'origine (guide téléphonique dans votre chambre). Accès H (chambres disponibles au premier étage). Demander tapis antidérapant car sol de la douche glissant. Pour verrouiller sa porte depuis l'intérieur de la chambre, manipuler un petit loquet en-dessous de la poignée.
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Aéroport de San José : http://www.fly2sanjose.com/
Des taxis sont disponibles à la sortie de l'aéroport (30 minutes environ pour rejoindre le centre-ville). Prévoir des dollars américains pour payer sur place. CB largement acceptées.
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Brochure « Des trottes par San José », offre, en français, de nombreuses promenades à faire dans la capitale (avec photo et description de chaque lieu). Gratuite. Lien internet : http://www.visitcostarica.com/ict/paginas/folletos/2012/CAMINATAS_SJ/Frances.pdf
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Site officiel de la Présidence du Costa Rica : http://presidencia.go.cr/
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Théâtre populaire Melico Salazar : http://www.teatromelico.go.cr/Portal/
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Théâtre national de San José : http://www.teatronacional.go.cr/
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Site internet des Postes du Costa Rica : http://www.correos.go.cr/
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Bon plan : En face de l'entrée principale du bâtiment des Poste, se trouve le Café du Club Union. Le personnel y est fort sympathique (le chef est français!) et vous vous régalerez à midi avec un menu à 10 US$ tout compris. Spectacle de la rue assurée et ambiance musicale garantie grâce aux centaines de perroquets hurlant dans le grand arbre voisin.