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Le Refuge National de vida Silvestre Gandoca-Manzanillo
(Manzanillo, Province de Limon, Costa Rica)
Heure locale


Mardi 6 mai 2014

Hier lundi, notre journée fut consacrée à notre transfert. Nous avons quitté le parc national de Tortuguero et ses nuées de moustiques vers 9h00 pour reprendre la route en direction de Guapiles. Une fois nos bagages chargés, nous embarquâmes sur un bateau à fond plat pour rejoindre le Ranch de Pavona, première étape de notre périple. Le niveau du fleuve a nettement baissé depuis deux jours, et il nous est plus facile d'apercevoir les quelques crocodiles qui lézardent au soleil. A ce sujet, le guide d'un groupe voisin nous racontera une histoire bien sanguinolente : il y a quelques jours, deux locaux passablement ivres s'en retournent en direction de Cahuita et franchissent un pont (ci-dessous) enjambant un fleuve bourré de crocodiles. Pour une raison inexpliquée, l'un, puis l'autre homme décident de piquer une tête depuis le pont et se retrouvent dévorés dans les secondes qui suivirent. Des personnes qui s'étaient arrêtées pour filmer la scène furent horrifiés de ce qu'ils virent. Il y a de quoi. On ne plaisante pas avec ces animaux, pour lesquels le prix d'une vie ne représente bien souvent qu'une bouchée de leur repas.

Le temps se détériore au fur et à mesure que nous remontons en direction de Guapiles. Pluies éparses et orages sont au rendez-vous et je le ressens. Mais au moins, il n'y a plus autant de moustiques qu'à Tortuguero.


 

Après un frugal déjeuner (inclus dans notre forfait) au restaurant de Guapiles, le loueur de voitures contacté par Costa Rica Découvertes arrive pour nous remettre le véhicule. Quelle surprise de tomber sur un véhicule certes en état de marche mais très sale. France s'en émeut auprès de l'agence de voyages, et celui-ci nous sera changé dans les 48 heures et au même endroit (le véhicule arrive tout droit de San José, la capitale, à une heure trente de route de là!).

France se met au volant. La route entre Guapiles et notre destination, Puerto Viejo , à côté de Cahuita, est convenable (goudronnée) mais que de camions ! Il n'y a en effet qu'un axe routier venant du Panama dans cette partie du pays et les camions l'empruntent pour se rendre dans la capitale costaricienne. D'où une circulation ralentie et de nombreux contrôles de police. De plus, les limitations de vitesse sont ici plus basses que chez nous : 30 km/h en cas de travaux sur la route, de 40 à 60 km/heure dans les villages ou zones sensibles, et...80 km/heure sur les nationales. Il nous faudra deux bonnes heures pour parcourir une centaine de kilomètres. Cela n'empêche pas certains automobilistes de doubler dangereusement en franchissant notamment une double ligne jaune. A notre arrivée à Puerto Limon (une importante ville de ce pays), les panneaux indicateurs indiquent la route de Cahuita dans un sens alors qu'il faut emprunter le sens inverse. Nous demandons notre chemin à des passants sur le bord de la route. Heureusement que les habitants sont coopératifs ! Les Costariciens adorent les chiens mais ces petites bêtes ont une fâcheuse tendance à traverser la route sans prévenir. Attention donc si vous conduisez ici, et méfiez-vous lorsque vous apercevrez cet animal. J'ai aperçu aussi en bord de route un panneau d'information, de couleur jaune sur lequel était représenté en noir...un paresseux. Comme quoi, il y a des endroits qui sont franchis par nos chers « aïs ». Prudence donc !


 

Ce mardi matin est un autre jour. Epuisés par notre périple journalier, France et moi nous couchons tôt et nous levons sur le coup de cinq heures du matin, c'est à dire avec le soleil...et les premiers animaux. On nous a remis hier soir notre petit déjeuner (sandwichs et fruits) car nous avons rendez-vous à 7h30 avec Abel, notre guide (en photo avec nous, ci-dessus). Il habite dans une maison située à l'entrée du petit village de Manzanillo. Ce petit village est le point de départ pour visiter le refuge national de vida Silvestre Gandoca-Manzanillo. On y trouve quelques commerces et restaurants. Nous garons notre véhicule à l'abri du soleil et Abel le confie à un garde qui surveille la plage, afin que nous puissions partir l'esprit tranquille. A cette heure matinale, la lumière offre de belles couleurs comme sur la plage du village ci dessous. Sur un tronc de palmier, Abel aperçoit un iguane qui prend déjà le chaud (deuxième photo). Sur notre chemin, nous avons été rejoints par Jessica, une jeune touriste néo-zélandaise qui vit à Auckland. Nous échangerons quelques mots sur ce merveilleux pays et Jessica se proposera pour prendre les notes de mes photographies. Qu'elle en soit remerciée !


 

Très vite, Abel se révèle être un très bon observateur, moi qui ai du mal à localiser un paresseux dans un arbre. Il n'hésitera pas à prendre ma place en tant que photographe à plusieurs reprises. Cela me fait oublier ma déception des premiers jours, à Tortuguero. Il est vrai qu'on ne commande pas à la Nature et que les animaux se montrent quand ils le veulent bien. Je suis aussi persuadé que, bien souvent, ils sont là, près de nous, mais nous ne les voyons pas car ils sont camouflés dans le décor. Seul un guide expérimenté peut les dénicher. Au cours de cette visite dans le refuge, je prendrai de nombreuses photos, y compris au téléobjectif, objet incontournable pour la photo animalière. Abel commentera chaque photo, me permettant ainsi d'ajouter un commentaire plus tard sur le site. Nous marcherons plus de cinq heures dans ce climat chaud et humide qui caractérise la zone sud-caribéenne. Le refuge national fut créé le 29 octobre 1985. Il constitue le corridor biologique le plus au sud de Talamanca, dans la province de Limon. Il englobe les villages de Manzanillo et de Gandoca. Et s'étend jusqu'à la frontière avec le Panama, située non loin de là. L'endroit contient plusieurs écosystèmes avec la végétation côtière, les plages, les mangroves, des récifs de coraux (il est possible de plonger sur place), des étendues herbues, des forêts primaire et secondaire et des lagunes...

 

Abel tend avant tout l'oreille afin de reconnaître les animaux qui nous entourent et d'évaluer la distance à laquelle ils se trouvent pour mieux les localiser ensuite. Cela requiert un grand savoir-faire et je serai souvent étonné de ses découvertes. Point de serpents aujourd'hui au menu de nos pérégrinations mais des amphibiens comme cette minuscule grenouille venimeuse rouge (ci-dessous) qui porte ses deux bébés sur le dos. Etonnant. Depuis quelques instants, nous percevons les cris de singes-hurleurs (deuxième photo ci-dessous). Soudain, notre guide pointe le doigt vers le sommet des arbres au loin. Il s'agit d'un groupe de trois singes-hurleurs, appelés également alouates ou hurleurs. On les trouve uniquement dans le nouveau monde de l'Amérique tropicale. Ceux qu'on observe maintenant sont de couleur noire mais il y en a aussi de couleur rousse ou brun. Primate, il possède plusieurs espèces et mesure de 50 à 70 cm avec la queue (qui lui sert de cinquième patte car elle est nue et plate à son extrémité) pour un poids de 15 kilos. Ce singe est à la fois herbivore et frugivore. La femelle peut avoir un bébé à 36 mois et le mâle, à 42 mois. 186 jours de gestation sont nécessaires pour la naissance du petit. Mais pourquoi ce singe hurle t-il donc ? Il hurle chaque matin et on peut l'entendre jusqu'à trois kilomètres à la ronde lorsqu'il combat avec d'autres singes de la même famille. En fait, grandes gueules, ils se battent à coups de hurlements et c'est à celui qui criera le plus fort.


 

Au cours de notre promenade, nous tomberons sous le charme du toucan (ci-dessous). Il y en a de plusieurs sortes et cet oiseau tiendrait son nom de tupi, tucana, qui signifierait bec osseux. Ce bec qui lui permet d'attraper, puis de manger des insectes, mais aussi des fruits et des graines. Pendant la période des amours, le toucan attire les femelles en faisant une parade très bruyante. A leur naissance, ses petits sont aveugles et n'ont pas de plumage. Le toucan pond généralement entre 2 et 4 œufs que les adultes couvent à tour de rôle. Les oisillons sont nourris d'insectes et de fruits. Au bout du premier mois, leur plumage apparaît, puis leur départ du nid a lieu au bout d'une cinquantaine de jours. Le bec de cet oiseau sert aussi de régulateur de température, bec qui peut représenter près de 50% de la masse corporelle de l'animal. L'organe très largement vascularisé permet au sang de jouer le rôle de liquide refroidisseur.


 

Il y aurait beaucoup à dire sur ces refuges et parcs nationaux qui nous permettent aujourd'hui d'admirer ces superbes animaux. En fait, la survie de ces organismes dépend des donations. En 2010, les PPD (programmes des petites donations) fêtaient leurs 18 ans d'existence . 491 communautés costariciennes participent activement avec un budget de près de 9 millions de dollars. Par exemple, à l'entrée du refuge, nous avons noté la construction du futur centre d'accueil des touristes, lieu qui accueillera également les guides locaux. Tout comme l'éco-tourisme, le programme de développement des parcs et refuges est l'un des axes économiques du pays, permettant à chacun de vivre au Costa Rica, en symbiose avec la nature. Parcs et refuges vivent des dons ( qui n'ont rien à voir avec le salaire du guide), aussi ne faut-il pas hésiter à déposer son obole.

 

 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Azania Bungalows, à Puerto Viejo (en venant de Puerto Limon, traverser le village de Puerto Viejo, et l'établissement se trouve un peu plus loin sur la droite, au fond d'une allée à l'écart de la route. Un grand panneau de bois verni marron localise l'endroit en bord de route). Tel :(506) 2750 0540. Bungalows bien aménagés avec frigo, TV, douche (avec eau chaude) et lavabo (eau froide seulement).Fenêtres équipées de moustiquaires. Les bungalows sont situés à l'intérier d'un grand jardin arboré avec piscine. Accès internet à la réception et au restaurant uniquement. Petit déjeuner à partir de 7h30. Site internet : http://www.azania-costarica.com/

  • Restaurant Maxi's, à Manzanillo. Tel:(506)2759 9086/2759 9073/ 8823 7241 et 8852 6942. Ouvert tous les jours de midi à 22h00. Paiement en monnaie locale (colon), dollars et CB acceptés. Bonne cuisine servie généreusement et personnel adorable. Bon rapport qualité/prix

  • Abel Bustamante est un guide professionnel et se tient à votre disposition pour visiter le Refuge national Silvestre Gandoga Manzanillo ou partir avec vous pour observer les tortues, de nuit, sur la plage. Tel:(506) 2759 9043 et 8895 7394. Très bon observateur, nombreux commentaires lors de la visite, et grande disponibilité et gentillesse. Courriel : crlocalguide@hotmail.com

  • PPD (programa de pequenas donaciones. Tel:(506) 2296 1544 ext. 2138 et (506) 2296 1736. Courriel : ana.isabel.carmona@undp.org

 

 

 











 



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