Mercredi 7 mai 2014
Non loin de Puerto Viejo, se dresse un petit village côtier appelé Cahuita. Situé dans le canton de Talamanca, Cahuita est tout de même la capitale du district et est riche de l'importante influence de la culture afro-caribéenne que l'on retrouve dans la cuisine mais aussi dans la culture. Ses plages sont superbes et il est ici de coutume de déguster la crêpe fourrée (de chocolat, banane et fraises), une spécialité du village, en guise de goûter. Le poulet grillé connait aussi un réel succès. A deux pas du village se trouve le Parc national de Cahuita, créé en 1970 sur les terres d'une ancienne ferme qui cultivait le cacao et la noix de coco. 1067 hectares sont ainsi désormais consacrés à la protection de la nature sur terre et 600 hectares en mer sont dédiés à la sauvegarde des récifs coralliens. La surface maritime du parc totalise 22400 hectares. C'est dire l'importance de ce patrimoine vivant sous-marin que de nombreux plongeurs viennent observer. Plusieurs bateaux à fond plat les conduisent tantôt à la plage (Punta Cahuita), tantôt sur les lieux d'observation des récifs. Ces récifs comptent parmi les plus beaux de la côte caribéenne et les plus étendus du Costa Rica. On en compte 35 espèces dans ce parc mais aussi 300 espèces de mollusques, crabes, homards, et trois espèces de tortues marines.Une fois la plage franchie (ci-dessous), c'est une végétation dense qui s'offre aux visiteurs avec plusieurs mangroves : la première ne se trouve qu'à 400 mètres de Punta Cahuita, en suivant le sentier. La seconde, à plus d'un kilomètre de l'entrée du parc et la troisième est située à l'extrême sud du parc, tout près de l'embouchure de la rivière Carbon. Les mangroves jouent un rôle important car elles rejettent des nutriments et captent les sédiments. Sur notre passage, des crabes de la mangrove (deuxième photo) nous observent d'un œil méfiant, prêts à filer dans leurs trous en cas de danger. C'est que les ratons laveurs se régalent de ce genre de mets. Ecosystème de marais maritime, la mangrove inclut un groupement de végétaux dont de nombreuses espèces d'arbres, et des plantes ligneuses. Celle-ci compte parmi les écosystèmes les plus productifs en biomasse de notre planète. Malheureusement, dans le cas du parc de Cahuita, l'eau des mangroves a tendance à disparaître et à assécher le lieu. Dans le même temps, la mer n'a de cesse de gagner du terrain (elle est entrée, ces dernières années jusqu'à 80 mètres de profondeur à l'intérieur de la forêt).


Nous avons moins de chance qu'hier car les animaux tardent à se montrer. Près de l'entrée du parc, nous apercevons un basilic (ci-dessous). Ce saurien vit principalement en Amérique centrale et en Amérique du sud. Il s'accommode parfaitement de la forêt tropicale humide où il se perche en hauteur sur les buissons et même sur la cime des arbres (des arbres situées près des cours d'eau ou d'étangs, car ils se laisse tomber de l'arbre en cas de danger). Excellent nageur, il n'a aucune difficulté à rejoindre le rivage. Ils peuvent même courir sur l'eau. L'animal pèse 90 grammes en moyenne et sa croissance est perpétuelle bien qu'elle se ralentisse fortement à l'âge adulte. Pour les mâles, la taille moyenne est de 70 cm, et un peu moins pour les femelles.

Le parc de Cahuita est aussi riche d'un nombre impressionnant d'espèces végétales comme cet arbre appelé ici jinote qui sert à guérir les dérangements intestinaux. Justo nous montre également un autre plante dont les feuilles, une fois frottées ensemble, dégage une substance qui éloigne les...moustiques. Les chiens d'ici l'utilisent. Je tombe un peu par hasard sur une bromelia pinguin, une fleur assez curieuse mais de grande taille (ci-dessous). Appartenant à la famille des broméliacées, cette plante venue du Mexique a depuis conquis toute l'Amérique tropicale. Elle offre des fleurs de couleur plus ou moins rose, donne un fruit comestible et peut servir de fleur ornementale. Une autre fleur, pepino de montes, occupe aussi le parc (deuxième photo).


Au fait, savez-vous d'où provient le nom Cahuita ? Il vient de deux mots : kawe qui signifie sangrillo en espagnol (un arbre de la région) et Ta qui signifie le lieu. Les premiers habitants du village de Cahuita étaient des pêcheurs des îles Caraïbes qui s'installèrent sur ces terres, désormais propriété du parc. Le secteur de Puerto Vargas possédait en 1921 une jetée qui permettait d'embarquer hommes et marchandises (principalement du bois) en direction de Puerto Limon. En 1930, la municipalité de Limon construisit une autre jetée, à proximité de la rivière Perezoso pour le transport des produits agricoles, délaissant ainsi la première.
Notre marche s'effectue dans un sentier aménagé. Nous y rencontrons plusieurs touristes espagnols. Soudain, un pic vert (ci-dessous) sort de sa cachette et nous gratifie de sa présence. Il est ainsi surnommé car il a pour habitude de piquer l'arbre sur lequel il se trouve à l'aide de son bec. Le terme se réfère à un grand nombre d'espèces d'oiseaux. Un peu plus loin, un agouti traverse le sentier et reste là, en train de grignoter sous nos yeux. Dans la famille des grignoteurs, nous apercevrons également plusieurs écureuils qui n'ont pas leur pareille pour casser la coque des amandes ou d'autres fruits. Au fil de la matinée, la température monte et de nombreux petits lézards sortent prendre le soleil (deuxième photo).


Nous traversons bientôt la rivière Suarez, et ses eaux de couleur marron, teintées des feuilles et des sédiments tombés au sol. Au loin, nous observons des plongeurs. Le parc offre en effet un sentier sous-marin, et d'autres lieux de plongée. On peut aussi pratiquer sur place, outre la baignade, la pêche, le surf, la course à pied et...le bronzage. Mais attention ! N'oubliez pas de quitter la plage une heure avant la fermeture du parc. Les quatre gardes présents sur la zone pourraient être amenés à vous le rappeler. Je suis pour ma part un peu déçu car nous ne voyons que très peu d'animaux. Nous n'entendons pas non plus de chants d'oiseaux, et nous ne verrons d'ailleurs que ce fameux pic vert. Je commence à me lasser de marcher pour rien lorsque nous atteignons Punta Cahuita. Et là, apparaît un singe capucin (ci-dessous), qui se déplace nonchalamment tout en jetant un œil malin sur ce qu'il pourrait emporter avec lui : un drap de bain, un sac de plage... Attention à vos effets personnels ! Notre singe tentera même d'embarquer clandestinement sur ce bateau qui nous ramènera sans peine à notre point de départ.

INFOS PRATIQUES :
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Parc National de Cahuita, à Cahuita. Ouvert tous les jours de 6h00 à 17h00. Entrée gratuite mais le don est conseillé car c'est la seule ressource du parc. Toilettes à l'entrée du parc mais prévoyez votre papier toilette. Site internet : http://www.sinac.go.cr/Paginas/Inicio.aspx
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Le guide Justo Lopez est à votre disposition pour vous faire visiter le parc (20 $) durant quatre heures. Contact par tel (506) 8778 8438 ou par courriel:jupalori@yahoo.com
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Il est possible de rentrer à Cahuita en bateau (ces mêmes bateaux qui déposent les touristes sur Punta Cahuita) pour le retour si vous êtes trop fatigués pour rentrer à pied. Adressez-vous directement au patron et demandez-lui s'il peut vous ramener (prix : 3$). Durée du trajet : 10 mn (au lieu de deux heures!)