Vendredi 9 mai 2014
Cela fait déjà plus d'une semaine que nous sommes arrivés au Costa Rica et je dois dire que nous avons vu beaucoup de choses et beaucoup de gens. Le principal atout est sans aucun doute l'extrême gentillesse des habitants de ce pays que ce soit lorsqu'on leur demande notre chemin ou lorsqu'on s'arrête dans un village perdu pour prendre un café quelque part dans la province d'Alajuela. Notre route nous conduit ce matin de La Virgen (où nous avons passé la nuit) à Boca Tapada, quelques 90 kilomètres plus loin. Notre route, d'abord bitumée s'est soudainement transformée en une piste moins hospitalière sur laquelle circulaient de gros camions transportant les récoltes d'ananas des champs voisins (photo ci-dessous). L'ananas fait en effet partie des cultures locales dans cette région : cette plante, originaire d’Amérique du sud (nord du Brésil), d'Amérique centrale et des Caraïbes, est connue pour son fruit comestible. Son nom vient du tupi-guarani nana nana, qui signifie « parfum des parfums ». La floraison de l'ananas est caractéristique de celle des broméliacées, qui présente au bout d'une tige, généralement unique, une couronne de feuilles courtes surmontant un ensemble de fleurs bleues éphémères (ne vivant qu'une journée) donnant de nombreux fruits coniques, qui grossissent individuellement jusqu'à se rassembler pour former à maturité l'ananas connu de tous. Ce fruit allongé peut posséder plus d'une trentaine de centimètres de longueur. Son écorce est composée de motifs hexagonaux en forme d'écailles et est de couleur variable selon la variété (même chose pour la chair).

Notre conduite sur la piste est lente (pas plus de 40 km/heure) et le moindre véhicule venant en sens inverse soulève d'impressionnants nuages de poussière. Vers 10h00 du matin, il est grand temps pour France d'avaler son café au lait quotidien et nous faisons une pause à Sahino, petite bourgade spécialisée dans le cochon. Le bar où nous nous sommes arrêtés sert à la fois de restaurant, café, papeterie et salle TV. Nous reprenons plus tard la route pour découvrir de nouveaux paysages: ici, la nature est étonnamment verdoyante, avec un relief plus ou moins accidenté. Plus loin, coule le fleuve San Carlos (ci-dessous) qui donne son nom à un canton local, le 10è canton de la province d'Alajuela et le plus étendu du pays en superficie.

Notre arrivée à notre hébergement du jour nous a fort déçu:nous ne nous attendions pas le moins du monde à débarquer dans un camp scout soixante-huitard, à la fois sale, peu confortable et sans internet en bon état de marche (malgré mon insistance auprès de l'agence Costa Rica Découverte lors de notre prise de contact). Ni une, ni deux, nous avons repris la voiture et nous nous sommes rendus dans un autre lodge que nous avions repéré plus haut sur la route, le Maquenque, situé le long du fleuve San Carlos. Rien à voir avec notre hébergement précédent : ce lodge labellisé écotourisme nous fait meilleure impression et nous convainc de venir nous y installer pour les deux nuits que devons passer à Boca Tapada (les prix sont identiques au lodge prévu dans notre circuit mais nous les paierons bien sûr de notre poche!) Plusieurs activités sont incluses dans notre séjour comme les balades dans la forêt environnante (trois sentiers sont spécialement aménagés pour découvrir la faune locale), ou la visite d'un jardin botanique. On y trouve même une ferme qui fabrique entre autre du fromage (une sorte de feta). Le lodge Maquenque a ceci de différent qu'il s'agit d'une entreprise purement familiale. Le lodge a ouvert ses portes il y a cinq ans et offre une douzaine de bungalows confortables. Deux familles sont partie prenante dans cette affaire : la famille costaricienne qui possédait les terres dès le départ, et une famille suisse (par alliance) qui apportera les capitaux pour le développement. Au départ, nos amis costariciens, déjà tournés vers l'écotourisme,créèrent l'entreprise Canoa Aventura, destinée à permettre aux touristes d'observer et de découvrir la vie sauvage du pays en se déplaçant sur les rivières en...canot ! Aujourd'hui, cette première entreprise existe toujours mais le complexe hôtelier Maquenque offre aux visiteurs une autre forme de tourisme avec de nombreuses possibilités de combinaisons entre les deux. Nos deux familles sont enfin très engagées aux côtés des habitants défenseurs de la nature du Costa Rica et militent pour préserver ce précieux trésor. En venant à Maquenque, vous faites aussi quelque part un acte militant.
Parmi les balades proposées, il y en a une que nous n'aurions manqué pour rien au monde : l'observation de plus de 515 espèces d'oiseaux. Pour nous, citadins européens habitués au bruit des villes et au stress quotidien, se retrouver au milieu des oiseaux est un ravissement. Dès cinq heures du matin, bien avant que le soleil ne pointe le bout de son nez, des oiseaux de toutes sortes entament, chacun à leur façon, un concert époustouflant. Ca crie, ça chante et ça discute de je ne sais quoi mais la vie bruisse dans les feuillages alentours. Il ne reste plus qu'à se lever, et de partir se promener comme France et moi l'avons fait ce matin, paire de jumelles et appareil-photos autour du cou. Pablo, notre guide, a l'oeil pour repérer de loin l'oiseau en question. C'est impressionnant, lui dis-je. Il me répond en souriant que c'est son métier. Nous observerons ainsi une bonne heure durant, le vol du colibri. Il y en a plusieurs au Costa Rica et leur vol surprend toujours. On se sert de plusieurs noms pour qualifier cet oiseau : oiseau-mouche,porte-lance,mango,coquette... Depuis la terrasse du lodge, j’aperçois un couple de canards (ci-dessous). Plus loin, un pigeon à bec rouge, de la famille des Columbidae, s'est perché sur la branche d'un arbre. Cet oiseau vient du Texas où il se reproduit puis vole en direction du nord-ouest du Mexique puis vers le sud du Costa Rica. On le trouve à la campagne dans les bosquets et sur les terres cultivées à une altitude de 2100 mètres maximum. Il faut être rapide car les oiseaux ne se posent que quelques instants et repartent en trombe vers d'autres horizons. Je manquerai ainsi plusieurs photos, d'abord parce que je ne suis pas encore bien habitué à mon téléobjectif (qui pèse lourd) et ensuite parce que je me lance pour la première fois dans la photographie animale lors de ce voyage et que cela ne s'improvise pas.

Je pourrai vous montrer toutes les photos d'oiseaux du monde, rien en remplacera une visite sur place avec une bonne paire de jumelles. L'oiseau (comme les autres animaux) est bien plus joli dans son milieu naturel. Fidèle à lui-même, Pablo marche devant nous, sans mot dire, observe autour de lui et pointe soudain son doigt dans une direction pour localiser l’oiseau qu'il a repéré et me l'indiquer. Puis, c'est à mon tour de (tenter de) le photographier, le mieux possible. Même muni des meilleurs livres et dépliants illustrés, un guide est essentiel pour vous donner le nom exact de l'animal. Tenez par exemple, le dendrocygne à ventre noir (le canard ci-dessus) est un nom qui ne s'invente pas. On le reconnaît à son bec rouge et à ses pattes roses, sa tête grise, son ventre noir ainsi qu'à une grande barre blanche sur l'aile. Le juvénile,lui, est plus terne et plus brun dessous. Son bec et ses pattes sont alors gris bleu. L'espèce est répandue depuis le sud du Texas jusqu'au nord de l'Argentine. Et fréquente les milieux humides. Le cassique de Montezuma (ci-dessous) est assez commun et plus facile à voir. Il ne démarre pas au quart de tour comme le colibri. Le tropical Peewee (deuxième photo) appelé chez nous le moucherolle gobemouche, est une espèce de passereaux. Rencontré à la Dominique, la Guadeloupe, la Martinique, il vit aussi ici dans les forêts sèches tropicales et subtropicales, les forêts humides de plaines tropicales et subtropicales et les montagnes humides.

Je ne tenterai pas de vous décrire tous les oiseaux rencontrés lors de cette balade. Rendez-vous plutôt sur l'album photos de ce reportage et remplissez-vous les yeux (en haut à droite de cet article) !
INFOS PRATIQUES :
-
Lodge MAQUENQUE, à Boca Tapada. Tel :(506) 2479 8200. Bungalows avec salle de bains toilette, un ou deux lits selon les chambres, et terrasse donnant sur la nature. Petit déjeuner inclus. Buffet en option le soir au restaurant (très bon). Piscine au milieu d'un parc. Dépaysement garanti. Pour se rendre à cet hôtel, il faut garer son véhicule sur le parking gardé de la propriété, puis embarquer avec ses bagages sur un petit bateau qui vous emmène sur l'autre rive. Quelques centaines de mètres plus loin, vous arrivez à la réception, le temps que le personnel transporte vos bagages dans votre chambre. Plusieurs excursions sont proposées en option, d'autres activités sont incluses dans le prix de la chambre. Règlement en dollars, colones ou CB (au sabot). Accès H. Site internet : http://www.maquenqueecolodge.com/
-
Canoa Aventura, à Fortuna. Tel : (506) 2479 8200. Une idée originale pour visiter la forêt et découvrir la vie sauvage du Costa Rica en canoë, en sillonnant les rivières du pays, et toujours accompagné par un guide. Site internet : http://www.canoa-aventura.com/
-
Pablo, notre guide à Maquenque Lodge vous accompagne sur de nombreux tours et lors des balades sur les sentiers. Vous apprécierez son œil exercé, son sens de l'observation et son humour.
-