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Le Parc National du Volcan Arenal
(Province du Guanacaste, Costa Rica)
Heure locale


Lundi 12 mai 2014

C'est aujourd'hui que nous partons vraiment à la découverte du parc national du volcan Arenal. Situé à la fois au nord de la Cordillère de Tilaran et entre deux points culminants, le volcan Arenal et le Cerro Chato, il s'étend sur une surface de 12 hectares environ. Des milliers de touristes le visitent chaque année pour découvrir entre autres ses eaux thermales, observer l'activité volcanique (désormais réduite) mais aussi la faune abondante de la forêt pluvieuse. Il a fallu attendre 1968, et la première éruption conséquente pour qu'on parle du volcan Arenal. Trois cratères s'ouvrirent alors, qui causèrent une explosion et la destruction des villages de Tabacon et de Pueblo Nuevo (90 morts). Le volcan est depuis devenu le plus actif mais aussi le plus fameux du Costa Rica. Plusieurs espèces cohabitent au sein du parc national : on peut ainsi croiser le tapir, les singes Capucin, Congo et Colorado, le coati, le paresseux et le jaguar. Côté oiseaux, on trouve le colibri, le quetzal, les perroquets, les sargentos et l'urraca parda. Plusieurs plantes poussent à cet endroit : le guayabo del monte, le laurier-sauce, le cocobolo, l'arbre balsa, différentes espèces de palmiers, d'héliconias, d'orchidées mais aussi des fougères et des broméliacées ainsi que l'espèce endémique Pitcaimia Funkiae.


 

Après un solide petit déjeuner, France et moi prenons la route pour le parc, qui n'est situé qu'à une dizaine de minutes de notre hôtel. Ce parc possède quatre entrées : l'entrée Silencio (peu pratique), l'entrée Arenal 68 (celle que nous emprunterons), l'entrée des gardes du parc et l'entrée de Los Tucanes. Il vaut mieux se rendre sur place en matinée ou même, tôt le matin, car il semble que les animaux soient plus visibles. Les bottes (ou chaussures montantes) sont conseillées pour marcher sur les sentiers car ceux-ci, plus ou moins escarpés, et l'on peut parfoisrencontrer des bestioles peu sympathiques. Munis d'un plan descriptif, nous nous dirigeons d'abord en direction du mirador tout proche, qui offre une vue enviable sur le lac, et le volcan. Puis, nous empruntons un chemin qui conduit aux trois sentiers disponibles. Des informations claires inscrites sur des panneaux de couleur permettent de s'orientersans problème (photo ci-dessous) et d'emprunter le sentier souhaité. En ce qui nous concerne, nous avons opté pour le sentier jaune (Bosque 1968) qui traverse une forêt tropicale humide, et longe un lac formé par le volcan lors des éruptions. Durée du trajet : 2h30 environ, pour parcourir les 4,87 km du sentier.

 

Roger, le guide de l'accueil nous affirme qu'il est possible d'observer davantage d'animaux dans ce sentier. Nous n'en verrons pas beaucoup mais, comme toujours, c'est la nature qui commande. Nous apercevrons, en tout début de parcours, l'oiseau fétiche du parc (ci-dessous) juste avant de nous engager dans notre sentier. L'itinéraire est bien entretenu et facile d'accès, puis on s'engage sur un terrain plus accidenté comportant des marches (deuxième photo). Doit t-on rappeler que le parc national du volcan Arenal fut créé le 30 septembre 1991. Situé au nord-est du Costa Rica, il est coincé entre la chaine de montagnes Tilaran et les plaines de San Carlos et possède comme lieu symbolique le plus jeune volcan du pays, le volcan Arenal. Nous rencontrerons durant notre promenade de gros rochers volcaniques sur lesquels des arbres ainsi que toute une végétation ont poussé au fil des années. Certains des rochers du parc datent de l'époque quaternaire, d'autres, de l'époque tertiaire. Le volcan Arenal, le Cerro Chato et les volcans Los Perdidos délimitent la frontière de cette zone protégée qui contient un très grand nombre d'espèces végétales et animales.


 

Au bout d'une demi-heure de marche, nous découvrons le lac des canards (en photo ci-dessous). Nous y verrons bien des oiseaux mais...point de canards ! L'eau est omniprésente dans cette région mais ce lac-ci n'a rien d'artificiel car il a été formé par la volcan Arenal, lors de l'éruption volcanique de 1968. Sa profondeur maximale est de 22 mètres. Le parc national, lui, se trouve dans le bassin du fleuve San Carlos. Plusieurs autres rivières drainent également la zone : les rivières Cano Negro, Arenal, Pirdras Negras, Chiquito et Fortuna.

Soudain, des bruissements de feuilles dans les arbres attirent notre attention. Nous levons la tête et apercevons un groupes de petits singes en train de jouer ensemble, de branches en branches (ci-dessous). Les animaux trouvent ici un parfait camouflage, dans ce parc qui possède plusieurs forêts : la forêt tropicale humide transitoire, la forêt humide pré-montagneuse, celle de la montagne inférieure et la forêt pluvieuse. Cette forêt est pourtant plus silencieuse que celles que nous avons visitées précédemment. Des cris d'oiseaux viennent de temps à autre percer le silence et nous rappeler que l'endroit accueille environ 400 espèces d'oiseaux (soit 53% des oiseaux du Costa Rica).


 

Les plantes que nous croisons sur notre chemin sont parfois surprenantes, comme ces fleurs surnommées queues de chat (première photo ci-dessous) ou encore ce fruit dont j'ignore le nom qui pousse à même le sol volcanique et se faufile entre les pierres volcaniques (deuxième photo). Nous reconnaissons aussi bientôt le cri du cassique de Montezuma, avec sa queue jaune.


 

Après cette promenade, nous décidons de partir pour l'observatoire d'Arenal. Cet endroit privilégié se trouve à l'intérieur de l'Observatory Lodge, un complexe hôtelier qui offre le gite et le couvert à des clients aisés, ainsi que de magnifiques jardins arborés, une piscine et un jacuzzi, un pont suspendu (ci-dessous) et même un musée retraçant la vie du volcan Arenal. Je me régale en prenant des photos du volcan et tout particulièrement ses coulées de lave. Sur ma droite, j'aperçois au loin le lac Arenal et sur ma gauche, le Cerro Chato, un mini-volcan, entièrement recouvert de forêt. La chance est avec nous car, cette fois, le sommet du volcan Arenal est presque entièrement découvert.

 

Le musée, lui, retrace l'histoire des nombreuses éruptions volcaniques de l'Arenal : tout commença le 29 juillet 1968 avec cette violente éruption qui survint à 7h30 du matin, faisant 78 morts, et dévastant les villages de Tabacon et Pueblo Nuevo trois jours durant. Le 31 juillet, 8 personnes sont tuées par un jet de lave causé par une nouvelle éruption (des travailleurs sociaux qui se rendaient à La Fortuna). Le 19 septembre, une grande quantité de lave coule du cratère A (apparu lors de l'éruption du 29 juillet). Du 17 au 20 juin 1975, le volcan se réveille et plusieurs avalanches de lave incandescente dévalent le flanc nord du volcan depuis le nouveau cratère, pour gagner la vallée de la rivière Tabacon. Deux ans plus tard, le 30 avril 1977, faute de disposer d'informations suffisamment étayées concernant le risque réel d'explosion du volcan, les gardes ruraux évacuent les habitants de La Fortuna et de San Carlos dans un rayon de 4 kilomètres. Le 15 octobre 1980, de la lave sort du cratère. Le 13 août 1985, une éruption de cendres recouvre la ville de Tilaran. En juillet 1987, de grosses quantités de matériaux incandescents sortent du cratère C, détruisant la végétation des alentours. Le 6 juillet 1988, Steven Simmler, un touriste américain, meurt suite à la chute d'un rocher alors qu'il escaladait le volcan Arenal. Et son compagnon d'être brûlé sévèrement. Le 26 décembre, un ressortissant panaméen et quatre touristes américains tentent de gravir le volcan mais souffrent de brûlures légères suite à une éruption soudaine. En août et en septembre 1993, de fortes éruptions de lave, de cendres et de rochers ont lieu, provoquant l'effondrement du cratère C sous la pression de cette lave. On compte alors quatre coulées de lave en 20 minutes. D'autres éruptions auront lieu entre mai 1995 et septembre 1997. Le 5 mai 1998, ce sont une nouvelle fois des jets de lave et de cendres qui obligent à évacuer le complexe hôtelier de Tabacon, soit 450 personnes. La partie nord-est du cratère s'effondre partiellement. Le 26 octobre 1999, des éruptions débutent vers 17h00 et durent 40 minutes. On observe alors d'importants nuages de gaz. Le 23 août 2000, des éruptions de lave, sable, et cendres, qui débutent à 10h20 du matin, sont accompagnées d'importants rejets de gaz et intoxiquent des touristes américains. Le 14 septembre, le volcan déverse sa lave et ses cendres sur des villages voisins. Et cinq jours plus tard, ce sont dix fortes éruptions qui provoquent des flots de lave deux jours durant. Le 25 mars 2001, une partie du cratère C s'effondre, entrainant avec lui d'importants rejets de gaz toxique et une importante destruction de végétation. Enfin, de 2003 à 2008, on notera des éruptions de lave liquide, de pierres incandescentes et de gaz. Depuis, l'activité du volcan Arenal n'a cessé de diminuer jusqu'à devenir inexistante, mais jusqu'à quand ?

Afin de parer à toute éventualité, un sismographe est installé dans le petit musée. Il est supposé détecté les moindres mouvements sismiques afin de prévenir tout réveil du monstre.

 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Parc national du Volcan Arenal : http://www.sinac.go.cr/AC/ACAHN/PNArenal/Paginas/default.aspx

  • Droit d'entrée : 10 US$

  • Trois sentiers sont disponibles : Colada 1968 (3,25 km, difficulté modérée), Bosque 1968 (4,87 km, difficulté haute), et Grutal Arenal. Un quatrième sentier vient tout juste d'être créé et ne figure pas encore sur le plan qui vous est remis (le guide vous en parlera sur place).

  • Roger David Suarez est un guide diplômé qui peut vous accompagner dans votre visite du parc, moyennant 10 US$ par personne (6 personnes minimum). Tel:(506) 8631 3750.

  • Observatory Lodge. Tel:(506) 2290 7011. Entrée pour l'observatoire : 8 US$. Site internet : http://www.arenalobservatorylodge.com/index.php

 

 

 

 










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