Mardi 13 mai 2014
Nous quittons notre refuge de La Fortuna pour partir en direction du volcan Tenorio. Une belle journée s'annonce, une fois de plus. Jusqu'ici, nous avons décidément eu beaucoup de chance. L'itinéraire est le suivant : de La Fortuna, il nous faut rejoindre la route 4 qui nous conduira jusqu'à Upala, pour une première partie du voyage. Puis redescendre vers le parc national Volcan Tenorio, où nous trouverons notre hébergement Carolina Lodge, loin de tout mais fort dépaysant. La route est belle , bien qu'un peu tortueuse par endroits. Nous franchissons un petit pont et observons des charognards (en photo ci-dessous) qui ne s'effarouchent pas le moins du monde quand je m'arrête pour les photographier. Nous trouverons facilement, et très tôt des panneaux indiquant la direction d'Upula. Par contre, je n'avais pas prévu de découvrir, à mi-chemin, un chemin de traverse : France étant au volant, je me charge du repérage et j'aperçois soudain, dans un village un panneau indiquant la mention « Carolina Lodge, 10 km ». C'est inespéré, car cette route va nous faire gagner un temps précieux. France s'arrête à un petit commerce pour boire son café quotidien tandis que je me renseigne sur la fiabilité de ce parcours inattendu auprès des habitants. On nous confirme que ce chemin est le bon, mais qu'il s'agit d'une piste parfois accidentée. En effet, nous traverserons des passages caillouteux particulièrement éprouvants pour les pneus de notre 4X4. J'ai mal pour eux. Nous ne rencontrons que des vaches en train de brouter l'herbe, en liberté, sur les bas-côtés. Que se passerait-il si on tombait en panne dans cet endroit ?


Roulant à une vitesse extrêmement réduite compte tenu de l'état de la piste, nous arrivons 45 minutes plus tard à destination, après avoir traversé la rivière Achiote (ci-dessous), cours d'eau qui, malgré son nom est très propre et laisse couler une eau limpide. L'agence de voyages nous avait prévenu : le lodge Carolina est éloigné de tout, et ne dispose pas d'internet. Quelle est ma surprise en découvrant que le propriétaire a fait installer internet depuis seulement deux mois! Certes, la connexion est lente et parfois instable, mais me sauvera la mise pour ces deux jours que nous passerons ici. Notre chambre est certes rustique mais assez propre, et dans le style typique local, avec moustiquaires aux fenêtres, et une porte...sans serrure (chose impensable chez nous). Plusieurs femmes et quelques hommes s'affairent dans ce lodge. On nous montre les différentes parties de la propriété, la salle à manger située à côté d'une cuisine où le fourneau fonctionne au feu de bois, la rivière en contrebas (avec petite piscine aménagée à proximité) et un jacuzzi alimenté en eau chaude par un système aussi unique qu'ingénieux: un serpentin enroulé autour d'une cuve qui accueille un feu de bois dégageant la chaleur nécessaire pour réchauffer l'eau du tuyau. Il fallait y penser. Autour de nous, rien d'autre que la nature avec ses grands arbres et le bruit des cigales. Des petits lézards traversent parfois les allées de la propriété. Le silence n'est troublé que par le bruit de la rivière qui coule à proximité. Une fois la nuit tombée, Juan, le gardien des lieux allume des dizaines de bougies en guise d'éclairage. Ce qui donne une atmosphère très particulière à ce lieu.

Cette fois, nous sommes en pension complète au Carolina Lodge et le repas de midi à peine avalé, nous repartons pour le parc national Volcan Tenerio. Ce parc a une surface de 129 km2 et ouvrit ses portes en 1976. La vedette de ce parc est le volcan Tenorio qui y fut incorporé en 1995 et n'est situé qu'à une quarantaine de kilomètres de La Fortuna que nous avons quitté ce matin même. Le parc se trouve à 8 kilomètres de notre lieu d'accueil et est accessible par la piste. Sur la route, les paysages traversés sont magnifiques (ci-dessous) et nous rencontrons d'ailleurs un petit garçon sur son cheval (deuxième photo) qui nous fait l'amitié de poser pour la photo. C'est le fils d'Alejandro, qui travaille au lodge La Carolina. Sur notre chemin, nous traversons le hameau de San Miguel, avec sa petite école et son église. C'est de là que viennent certains employés du lodge. Ici, il n 'y a pas d'insécurité, personne ne dérobe quoique ce soit et tout le monde se connait. On est content d'accueillir les touristes car cela permet de faire tourner l'économie locale, habituellement dominée par l'agriculture. Vu la difficulté d'accès, je me demande s'il vient beaucoup de visiteurs au parc. Je serai surpris de voir une dizaine de véhicules garés sur le parking. La riche biodiversité de ce site s'explique par la grande variété des facteurs climatiques due à l'influence des deux océans Atlantique et Pacifique, mais aussi à l'important dénivelé de 700 à 1960 mètres, et enfin aux nombreuses rivières qui le traversent. On peut y observer la forêt pluvieuse tropicale, la forêt tropicale très humide et la forêt de transition pré-montagneuse. Ce climat particulier offre une saison sèche très courte, s'étalant de janvier à mai. Les températures varient toute l'année de 15 à 24°C. On y croise des toucans, des tapirs et des margays (petit félins de la forêt tropicale)


Le volcan Tenorio possède quatre sommets volcaniques et deux cratères (il arrive qu'on surnomme l'un de ces cratères le volcan de Montezuma) et il culmine à 1913 mètres. On trouve en son sommet une forêt tropicale primaire avec tapirs, agoutis, singes et pumas. Face au volcan Tenorio, on aperçoit le volcan Miravalles. La curiosité du lieu est sans aucun doute la rivière Céleste (avec ses eaux d'un bleu inattendu, ci-dessous en photo) dont la couleur bleu lagon de ses eaux est due à l'émanation de soufre depuis le volcan. France et moi entamons bientôt une balade de deux heures qui nous conduira à cette rivière, où nous apercevrons la lagune bleue (deuxième photo), puis quelques dizaines de mètres plus loin, les eaux bouillonnantes dans cette même rivière (troisième photo). Une station géothermique a d'ailleurs été installée sur place. Tout comme de nombreux complexes touristiques de thermalisme. Quant à la fameuse rivière Céleste, une légende prétend qu'après avoir peint en bleu le ciel et la mer, Dieu y aurait rincé ses pinceaux.



L'endroit est assez fréquenté car nous croiserons plusieurs petits groupes de touristes. Le guide du parc nous a conseillé de pousser jusqu'au pont suspendu (photo ci-dessous). Ce pont, qui n'accepte que deux personnes à la fois, conduit dans une autre partie du parc. Nous arrêtons ici notre marche pour rebrousser chemin et nous rendre au mirador (deuxième photo). La forêt que nous traversons est humide, et nous permet de croiser parfois des insectes (ci-dessous). Les chants d'oiseaux sont rares et seuls le bruit des cigales vient interrompre le silence. Ce parc ne ressemble à rien de ce que nous avons déjà visité auparavant. Cette région volcanique, bien que méconnue, offre des sources thermales, des chutes d'eau et, nous l'avons vu, des lagons aux couleurs surprenantes. Nous n'avons croisé aucun animal sauvage bien que les brochures nous parlent de tapirs et de pumas.



Après être redescendu de notre mirador, nous rebroussons chemin en direction de la cascade (ci-dessous). Celle-ci offre un spectacle extraordinaire au milieu d'un écrin de verdure. Je ne regrette pas de m'être déplacé car cela vaut vraiment la peine. Le parc national Volcan Tenorio est par contre moins bien entretenu que les précédents que nous avons explorés. Si le début du sentier (qui part du centre d'accueil du parc) est parfaitement bétonné (donc praticable), le reste présentera un chemin tantôt rocailleux, tantôt encombré de racines, voire de boue (deuxième photo). C'est dommage ! Il semblerait que le parc ait entamé des travaux de réhabilitation. Attendons de voir... Dans l'immédiat, un droit d'entrée de 10 dollars vous est réclamé pour pouvoir y accéder. Le gardien du parc vous remet un plan basique (quelques coups de crayon sur une demi-feuille de papier) qui vous aidera à vous orienter. Aucune autre brochure d'information n'est disponible sur place. En revanche, nous serons accostés par un homme qui voulait nous servir de guide sur le début du parcours. Nous lui avons fait comprendre que nous nous en sortirions seuls. Lors de notre trajet retour, il est déjà trois heures trente de l'après-midi et la lumière est plus belle. Le soleil commencera à décliner dès 16h00, jusqu'à se coucher deux heures plus tard. Certains paysages me font penser à des alpages suisses...les marmottes en moins.



INFOS PRATIQUES :
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Parc national Volcan Tenorio, ouvert tous les jours de 8h00 à 16h00. Entrée 10 US$. Sentiers aménagés (prévoir des bottes) : http://www.costarica-nationalparks.com/tenorionationalpark.html
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Volcan Tenorio : Pour s'y rendre, il faut rouler deux heures depuis Arenal et 1h00 depuis Libéria. Se trouve à 16 km de Bijagua (route 6).
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La Carolina Lodge. Téléphone depuis le Costa Rica (506) 2466 6393 et depuis les Etats-Unis : 843 343 4201. Compter entre 70 et 80 US$ par personne et par jour en pension complète pour pouvoir descendre dans cet établissement. Dépaysement garanti et gentillesse des personnels. Un regret : la difficulté d'accès, par une piste accidentée. Courriel:info@lacarolinalodge.com et site internet:www.lacarolinalodge.com