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Le Parc National Barra Honda
(Province du Guanacaste, Costa Rica)
Heure locale


Vendredi 16 mai 2014

Le parc national Barra Honda que nous visitons ce vendredi fait partie des nombreuses zones protégées costariciennes. Il se trouve en effet dans la zone de conservation de Tempisque (du nom de la rivière Tempisque), une région administrative régie par le SINAC, une entité nationale créée en 1994 pour gérer les parcs nationaux. Et côté gestion, il y a des progrès à faire. Lorsqu'on nous arrivons au parc, nous sommes accueillis par Saturno (qui sera mon guide) et une femme qui représente l'administration du parc. Cette zone de conservation inclut la Vallée de Tempisque et la Péninsule de Nicoya. Elle englobe un certain nombre de parcs nationaux, refuges et réserves forestières.

Créé en 1974, et d'une superficie de 23 km2, le parc national Barra Honda a pour ambition de protéger ses nombreuses caves, situées sous la montagne Barra Honda et formées durant la période miocène, c'est à dire il y a très très longtemps, lorsque les continents effectuaient leurs mises en place, faisant apparaître la séparation de l'Amérique du nord de l'Amérique du sud, et voyant la surélévation de la Cordillère des Andes, puis du Costa Rica (par élévation des terres). L'action de la pluie permit de creuser un réseau de galeries dans ces amas calcaires durant plus de 70 millions d'années, offrant de nos jours des formations géologiques


 

Ces formations observables dans les caves constituent la principale attraction du lieu. Je décide donc de m'y rendre et m'adresse au bureau d'information du parc, lequel m'explique comment cela va se passer. On monte en voiture à un certain point du parc (à deux kilomètres de l'entrée du parc) puis nous marchons deux kilomètres de plus. La cave que nous devons visiter s'appelle la grotte Terciopelo (car l'homme qui trouva celle-ci y aurait découvert un squelette de ce serpent venimeux). Je devrai descendre en rappel, bien harnaché, et par une échelle dans la fameuse grotte. France jette l'éponge, je m'y rendrai donc en compagnie d'un jeune couple costaricien, et bien sûr du guide. Outre l'entrée du parc (10 dollars US), on me réclame le paiement de 35 dollars pour le guide qui nous accompagne. Je m'apprête à régler la somme mais le parc n'accepte pas les cartes bancaires. Je dispose heureusement de coupures de 20 dollars sur moi, mais la responsable administrative n'a pas de monnaie. Que faire ? J'avoue ma déception face à une administration qui prétend faire des affaires avec le public et qui n'a même pas de monnaie à rendre à ses clients alors que nous ne sommes qu'en début de journée. De plus, cette dame dispose de stylos bille qui ne marchent plus pour compléter le livre des visites, et n'a aucune information à me fournir sur les caves que nous allons visiter (même pas un dépliant!). Je crois vous en avoir déjà parlé : au Costa Rica, tout se transmet oralement et il y n'y a que très rarement des dépliants pour vous expliquer ce que vous allez voir (mis à part peut être à la capitale, San José).


 

Une fois un compromis trouvé pour régler ce que je dois, je me munis d'un casque, d'un harnais, et de mon sac photos, puis France nous conduit, moi et le guide, deux kilomètres plus haut dans le parc. De là, nous marchons vingt bonnes minutes dans la forêt, sur un sentier forestier, ce qui nous permet de découvrir des plantes médicinales (ou pas) et même un coati dans un arbre, qui jouera à cache cache avec nous (ci-dessus en photo). Genre de raton laveur, le coati vit en Amérique du sud ou centrale. Ils ne sont pas très farouches et adorent grimper aux arbres. On les observe généralement le matin car ils partent à la recherche de leur nourriture. Considérés comme carnivores, ils sont aussi, à l'occasion, omnivores, et se révèlent être de très bons chasseurs (seules les femelles chassent). Cet animal a, lui aussi, ses prédateurs : aigles, singes (les singes capucins peuvent dévorer les bébés coatis), renards, jaguars, martres à tête grise et bien sûr...l'homme. Ils vivent par groupes de 20 à 80 individus constitués principalement de jeunes et de femelles. C'est la femelle qui est dominante. Pour dormir, cet animal grimpe dans les arbres. Il est habituellement affectueux avec ses congénères et fait donc partie des heureuses rencontres que l'on peut faire en forêt.

Ce qu'on ne m'avait pas mentionné au briefing, c'est que nous allions nous faire dévorer par les moustiques sur ce sentier. Heureusement pour moi, je conserve toujours ma crème dans mon sac mais je dois m'arrêter quelques instants pour m'en recouvrir car ces bestioles traversent même mon T-shirt pour me piquer. Au bout du sentier se trouve la cave, la seule qui puisse être visitée dans ce parc pour des raisons de sécurité. Seuls 50% de ces grottes ont à ce jour été visitées par l'homme. Certaines sont consacrées à la recherche, et la grotte Tercipielo, elle, accueille les touristes. A l'entrée, un simple plan en bois (ci-dessous) permet d'imaginer les attractions visibles à l'intérieur, pour le reste, il me faudra m'en remettre aux succinctes explications du guide, en langue espagnole uniquement. Un vieux monsieur de 80 ans, lui aussi appartenant au réseau de guides volontaires du parc, est à la manœuvre et s'occupe de la corde de rappel pour sécuriser notre descente. Saturno passe le premier (deuxième photo) puis je le suis. La corde ne prend en charge qu'une seule personne à la fois et l'on doit attendre que le premier soit arrivé en bas pour pouvoir harnacher le suivant en haut et le faire descendre à son tour. Une échelle verticale (troisième photo) nous permet de descendre dans la grotte mais mieux vaut être en bonne condition physique pour ce genre d'exercice car les bras sont mis à rude épreuve, d'autant plus que je transporte avec moi mon sac à dos contenant mes appareils-photos. L'endroit est sale et je rentrerai à l'hôtel avec mes habits et mes chaussures légèrement souillés de terre.

 

J'ai gardé en tête mes visites d'autres caves en Australe, Nouvelle-Zélande et au Japon. Des grottes aménagées, et mises en valeur. Rien de cela ici : nous déambulerons sans parcours précis à l'intérieur, sur des pierres parfois plus ou moins glissantes (je me contenterai d'une partie de la visite pour cette raison) à cause de l'humidité. Aucune rambarde de sécurité n'est installée, aucun sentier n'est prévu avec antidérapant au sol. Aucune mise en valeur n'est faite des trésors (si trésors il y a) de cette caverne. En plus, le manque de lumière m'empêche de faire les photos que j'avais prévues. C'est le bouquet. Il me faudra m'y reprendre à plusieurs fois pour obtenir les clichés ci-dessous.

Le parc possédait pourtant en 2005 42 caves de ce type, caves qui furent découvertes dans les années 1960 et 1970. On y retrouva d'ailleurs les restes de Nicoa, un être humain pré-colombien, mais aussi des bijoux et des objets précieux datant approximativement de 300 ans avant J.C. Santa Ana est la cave la plus profonde, appréciée pour ses nombreuses stalactites et ses colonnes. Elle plonge à 240 mètres en-dessous du sol et l'on y trouve plusieurs colonies de chauves souris. (je n'en verrai aucune lors de ma visite de la cave Terciopelo). On y trouve aussi des espèces rares comme la salamandre aveugle, qui a su s'adapter à l'obscurité pour pouvoir survivre dans un tel endroit.

 

En mars 1997, le parc national Barra Honda fut dévasté par un gigantesque incendie, tout comme d'autres parc nationaux. La situation s'est, nous dit-on, depuis améliorée grâce à la mise en place d'une politique de prévention des feux de forêts. France, restée à la base, m'apprendra plus tard que le parc Barra Honda accueille plusieurs jeunes volontaires étrangers, qui collaborent aux tâches sur place. Manifestement, et selon les dires de la responsable, le parc manque drastiquement de moyens car le gouvernement ne leur fournit que peu d'aide. L'argent du tourisme passe pourtant bien quelque part.

Pour terminer notre visite, Saturno nous conduit au mirador (ci-dessous). De là, on peut admirer une vue panoramique sur tous les environs avec la rivière Tempisque, y compris la côte avec le golfe de Nicoya (deuxième photo). D'autres visites sont possibles dans ce parc, comme la traversée de la forêt sèche ou les cascades (durant la saison des pluies) Les plus téméraires graviront le Cerro Barra Honda (3,5 km de marche à 420 mètres d'altitude). Une opportunité de croiser, si on a de la chance singes hurleurs, singes capucins, daguets rouges, pécaris et coatis.


 

Sur le chemin du retour, nous faisons une halte à Nicoya : ville de province, Nicoya possède de nombreux bâtiments de style colonial. Elle doit son nom à l'un des caciques rencontrés par les Espagnols lors de leur arrivée dans la région en 1523. C'est le principal point d'accès au parc national de Barra Honda et la cité a la particularité d'abriter l'une des plus anciennes églises du Costa Rica, l'église San Blas (ci-dessous). Celle-ci fut édifiée en 1644.

 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Parc national Barra Honda, situé entre Nicoya et l'embouchure de la rivière Tempisque. Ouvert tous les jours de 8h00 à 16h00. Entrée : 10 US$. Tel (506) 2659 1551. Guide obligatoire pour visiter la grotte Terciopelo (35 dollars US par personne). Prévoir de la monnaie car il n'y en a pas sur place. Bonne condition physique requise. Grottes ouvertes au public de 8h00 à 13h00.








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