Lundi 19 mai 2014
Nous quittons Monteverde, et l'air plus frais de la montagne pour rejoindre la côte Pacifique et nous rendre près de Tarcoles. Nous redescendons les 30 kilomètres de pistes jusqu'à Las Juntas où nous nous arrêtons pour boire un café. Sur la place principale se trouve une ancienne locomotive qui servit autrefois à tracter les wagonnets de la mine (en photo ci-dessous). Elle date de 1904. Notre itinéraire nous fait rejoindre la Panaméricaine que nous prendrons jusqu'à Barrancas. Puis nous emprunterons une route secondaire montagneuse, d'ailleurs très jolie (bien que sinueuse) pour atteindre Tarcoles. Cette petite ville est située au sud de l'entrée du parc national de Carara. C'est, dit-on un site d'observation capital pour l'observation d'espèces d'oiseaux inconnues. On m'avait décrit l'endroit comme la ville des fruits, je n'ai trouvé aucun marché aux fruits ce matin en la traversant. L'endroit est aussi le point de départ pour une traversée de la rivière Tarcoles pour partir à la rencontre des crocodiles. A 5 kilomètres de là, se trouvent les cascades de La Catarata appelées également « El Manantial de la Agua Viva », hautes de plus de 200 mètres et tout à fait remarquables.
La rivière Tarcoles prend sa source dans la cordillère centrale volcanique puis se jette dans le golfe de Nicoya (Pacifique). Elle est longue de 111 kilomètres. C'est la plus polluée de toutes les rivières du Costa Rica car elle recueille tous les déchets des villes et villages alentours du centre du pays. Le cours d'eau draine ainsi 67% des déchets organiques non traités du pays et des déchets industriels. En 2000, la raffinerie pétrolière Costa Rica Petroleum y a relâché 400 000 litres de pétrole par accident, ce qui endommagea gravement la faune et la flore de la rivière et des environs immédiats.Cela n'empêche pas les crocodiles d'y trouver un refuge. Il s'agit de se rendre sur le pont de Tarcoles pour en apercevoir des dizaines, en attente de leurs prochains diners. On peut aussi apercevoir plusieurs espèces d'hérons ainsi que d'autres oiseaux.

Les crocodiles visibles dans la rivière Tarcoles sont des crocodiles américains, une des plus grandes espèces de crocodiles. Les mâles adultes atteignent une taille moyenne de 5 à 7 mètres et pèsent habituellement 400 à 500 kgs. On trouve même des individus de plus de 6 mètres de long et qui atteignent la tonne !
Ces animaux se nourrissent d'animaux marins, principalement des poissons, mais aussi de tortues et de crabes. A l'occasion, ils chassent les oiseaux, mais surtout de nuit.
Ce crocodile-là fréquente à la fois les eaux douces (comme ici la rivière) et les eaux saumâtres (estuaires, lagunes côtières ou marais des palétuviers). Côté amour, c'est souvent le mâle qui mène la danse, mais pas chez le crocodile. Dans le cas présent, c'est la femelle qui prend en charge la parade nuptiale, n'hésitant pas d'ailleurs à s'accoupler avec plusieurs partenaires. Cet accouplement a toujours lieu dans l'eau, et implique de nombreux rituels, comme une nage en cercle, des chevauchements, des vocalisations très diverses, des frottements de tête et une production de bulles. Deux mois plus tard, la femelle pond ses œufs dans un nid constitué de débris végétaux ou directement sur le sable, et toujours en forme de monticule. On compte entre 10 et 90 œufs en fonction de l'espèce.
On accuse souvent le crocodile américain d'attaquer le bétail mais les grands mâles adultes n'ont pas de prédateurs naturels et peuvent attaquer n'importe quel animal qui se trouve au bord de l'eau, bien que leur régime soit essentiellement constitué de poissons. Il peut être dangereux pour l'homme et on a déjà assisté à des attaques au Costa Rica. Mais ces attaques n'empêchent pas les médias de décrire l'animal comme timide, et ayant une faible propension à attaquer l'homme. Dans tous les cas, évitez de trop vous pencher au-dessus du pont Tarcoles (car la rambarde n'est pas très haute).

Le crocodile américain est protégé aux Etats-Unis depuis 1979 et d'autres traités sont venus compléter cette protection depuis. On estime actuellement leur population à 10000 à 20000 individus. Ce crocodile fut jadis chassé pour sa peau (entre 1920 et 1960). Aujourd'hui, il s'agit davantage d'une chasse résiduelle , plus petite, et associée à la destruction des habitats.

Nous arrivons à notre hôtel, un magnifique lodge situé à l'intérieur d'un parc très bien entretenu, sur les coups de midi. Nous posons nos bagages dans la chambre et repartons en direction de Jaco, une ville toute proche. Là se trouve un grand parc, le Rainforest Adventure du Costa Rica Pacifique (en photo ci-dessous). France et moi souhaitons visiter une forêt humide tropicale vue d'en haut. Ce parc répond parfaitement à notre attente car un téléphérique permet de survoler la canopée et de profiter de la vue alentour. Un guide nous accompagne et nous fait la visite des lieux : la réserve forestière dans laquelle nous nous trouvons est de 90 hectares mais une partie de celle-ci ne peut être aménagée et doit rester à l'état sauvage.

Sur place , on peut apercevoir des aras, des coatis, des singes capucins et des singes araignées. Nous ne verrons qu'un coati (aux alentours immédiats des installations du parc) et un paresseux plongé dans un profond sommeil. La balade en téléphérique dure une heure et nous permettra d'admirer des cascades (ci-dessous) mais aussi de nombreuses plantes locales dont le bambou du Costa Rica (deuxième photo). Notre guide, précise dans ses commentaires, nous décrira chacune des plantes rencontrées. A notre retour sur la terre ferme, nous sommes invités à une promenade au jardin botanique. Chaque plante est décrite scientifiquement sur un petit panneau.

Non loin de là se trouve un serpentarium : j'y photographie le boa constrictor, le boa de mangrove, ainsi que le serpent de vigne vert. J'y reconnais quelques vipères venimeuses, dont la vipère au nez retroussé et le fameux fer de lance. Ce dernier est le serpent qui cause le plus de pertes humaines parmi les serpents américains car ses crochets injectent des quantités très importantes d'un venin extrêmement toxique. Il habite les forêts tropicales du Costa Rica et reste un serpent terrestre. C'est aussi un très bon nageur et il peut, si nécessaire, escalader les arbres pour atteindre ses proies. Le serpent de vigne vert (ou serpent de fouet, en photo ci-dessous) est originaire d'Amérique du sud, d'Asie et d'Inde. Il peut atteindre deux mètres de long et tue ses proies en leur injectant des toxines avec leurs crocs arrière. Il n'est cependant pas nocif pour l'homme. On en trouve beaucoup en Amérique centrale. C'est un serpent arboricole qui vit généralement dans les arbres ou dans les branches en surplomb situées près des rivières et des ruisseaux. Il adore les zones de végétation dense et humide. Sa couleur peut varier du vert clair au brun rouille et il se nourrit de grenouilles, de petits rongeurs et de lézards.

INFOS PRATIQUES :
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Rain Forest Adventure Park, à Jaco (Province de Puntarenas). Tel:(506) 2257 5961. Pour vous y rendre, dirigez-vous, depuis le pont de Tarcoles en direction de Jaco, tournez sur votre gauche (au niveau du supermarché Maxi Pali situé sur votre droite) puis empruntez la piste sur 3,5 km. Entrée : 60 US$ (paiement par CB mais avec utilisation du sabot, peu sûr, ou en cash). Site internet : http://www.rainforestadventure.com/costa_rica_pacific_tours_excursions/
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Cerro Lodge, à quelques kilomètres du pont de Tarcoles, sur la route pour Jaco. Tel:(506) 2427 9910. Chambres standard à 90 US$ pour 2 personnes et bungalows à 115 US$ pour 2 personnes. Le petit déjeuner est inclus dans le prix de ces prestations (mais peu varié). Diner possible (15 US$) en sus (très bonne cuisine). Accès WIFI. Accès H. Pas de couverture en sus. Douche (eau chaude) en panne mais réparée. Site internet : http://www.hotelcerrolodge.com/