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Les Aras de Tarcoles
(Province de Puntarenas, Costa Rica)
Heure locale


Mardi 20 mai 2014

Une autre journée riche en aventures s'annonce : France et moi mettons le cap, tôt ce matin, en direction de Tarcoles, car la plage de cette petite ville abrite plusieurs couples d'aras, ces magnifiques oiseaux multicolores (en photo ci-dessous). Au centre du bourg, nous rencontrons Manuel, un petit garçon de 9 ans qui se promène sur une bicyclette trop grande pour lui. Il se propose de nous conduire à l'endroit où se trouvent les perroquets. Il n'a pas école aujourd'hui car les professeurs de son école sont en grève. C'est la seconde grève d'enseignants que je découvre en deux semaines, une grève due au non-paiement par le gouvernement costaricien des trois derniers mois de salaire à ses enseignants. Manuel nous présente sa petite sœur, mais aussi sa perruche, qu'il a recueillie alors qu'elle était bébé et qu'elle ne possédait pas encore de plumes. L'animal est très doux, calme et monte sur mon bras, se laissant caresser sans difficultés. Il est environ 8 heures du matin et le soleil est déjà haut dans le ciel.


 

Manuel vit à deux pas du petit bois qui longe la plage de Tarcoles, dans une petite maison en bois. Il nous présente sa maman et nous échangeons quelques mots. Il connait bien les lieux et a l'oeil exercé pour détecter les animaux. Il nous signale soudain un gros iguane (ci-dessous) au sommet d'un arbre. Nous observons aussi un groupe d'écureuils qui s'amusent à sauter de branches en branches. Juste à côté, les aras restent imperturbables et se font des câlins de temps à autre. L'ara fait partie des ces perroquets de grande taille, qui portent un plumage très coloré, généralement à dominante rouge ou verte, une longue queue et un bec puissant.On les retrouve en Amérique tropicale et donc, au Costa Rica. Ces oiseaux sont aptes à la parole et sont recherchés aussi pour cette faculté, ce qui les rend particulièrement vulnérables à l'état sauvage. Dans la nature, les aras se nourrissent en bandes et on peut les admirer souvent en couples comme sur ces photos. Leur plumage écarlate sur le corps attire l'oeil mais leur queue sont bleu clair, et le dessus des ailes est de couleur jaune. La peau autour des yeux est blanche, jusqu'au bec. On trouve aussi de petites tâches plus blanches sur leur visage. En vieillissant, les yeux de ces oiseaux virent au jaune clair (alors que jeunes, ils possèdent des yeux sombres).


 

Cet ara rouge vit essentiellement dans les forêts tropicales humides américaines, dans les terres basses, jusqu'à 500 mètres d'altitude. On peut parfois en observer de grandes colonies mais surtout sur l'île Coiba sur la côte Pacifique du Panama. La destruction de l'habitat de ce perroquet a provoqué très souvent sa disparition. Les captures pour le commerce mais aussi l'épandage de pesticides pour les cultures font aussi disparaitre les pauvres bêtes. Au Costa Rica, l'ara rouge n'occupe plus que 9100 km2 (au lieu de 42500 km2 auparavant). L'aire de distribution de l'ara rouge reste toutefois la plus grande de tous les oiseaux du même type, avec une superficie estimée à 6 700 000 km2, même si leur habitat est fragmenté et qu'ils ne forment désormais que de petites colonies locales.

L'ara rouge se nourrit principalement de fruits et de graines. Ils adorent les pommes, les noix, les bananes ainsi que d'autres fruits, et bien entendu le nectar et les bourgeons. Son bec puissant lui permet de casser facilement les coquilles de noix et autres fruits de ce genre.

Le couple n'effectue qu'un cycle de reproduction chaque année. La femelle pond deux ou trois œufs dans une cavité d'arbre et les couvre durant 27 jours. Les jeunes perroquets prennent leur envol lorsqu'ils atteignent trois mois mais ne deviennent indépendant qu'à l'âge de quatre à cinq mois.

Ces oiseaux sont extrêmement sociaux. On les trouve presque toujours en groupes, souvent d'une vingtaine d'individus. Ils ne s'éloignent jamais du groupe, en couple, sauf pendant la période de reproduction. Ensemble, ils recherchent leur nourriture puis retournent le soir dans un endroit commun pour dormir. Il arrive aux aras de voler tous ensemble pour chercher un lieu où dormir, et ce, deux fois par jour, à midi et la nuit. Les membres d'une même famille volent très près les uns des autres et recherchent un contact corporel lorsqu'ils dorment.

Les chercheurs n'ont, jusqu'à présent, pas pu distinguer de hiérarchie chez les aras macao. On ne distingue aucun chef. Les jeunes laissent par contre la priorité aux plus âgés quand il s'agit de se nourrir. Et ne se nourrissent que lorsque les plus âgés ont terminé leur repas. Il ne s'agit pas tant de politesse que d'apprentissage : les vieux aras savent où trouver leur nourriture et les jeunes les observent pour acquérir à leur tour leur propre expérience.

Les aras ne possèdent pas de territoire propre mais parcourent de larges étendues en cohabitant avec d'autres groupes d'aras. L'abondance de nourriture sur un même arbre n'empêche pas les différents groupes d'aras de cohabiter mais chaque groupe prend bien garde de ne pas se mélanger. On ne se bat pas non plus pour trouver un partenaire : comme pour la plupart des espèces de perroquets, un couple formé reste lié à vie et jusqu'à la mort de l'un des deux.

Le cri est une fonction importante pour la cohésion des couples et des groupes dans ces forêts tropicales très denses. Etant sociaux, les aras émettent plus que des cris. Ils envoient des sons différenciés qui ont des significations différentes pour leurs congénères.

Comme tous les oiseaux, les aras ont leurs ennemis : les oiseaux rapaces diurnes. Les mammifères carnivores ne sont que très rarement dangereux pour les aras puisqu'ils ne chassent qu'au sol. Par contre, les aras rouges évitent les aras hyacinthes, plus gros, qui sont de sérieux concurrents pour la quête de nourriture.


 

Nous prenons bientôt congé de notre petit guide, Manuel, et partons en direction de Jaco. Je ris car j'expliquerai plus tard à une dame costaricienne qu'en France « Jacquot » est le surnom d'un perroquet... Jaco fait partie de ces stations balnéaires de plus en plus recherchées pour leurs plages (ci-dessus) et la qualité de vie offerte. Ici, on construit de grandes tours d'appartements à vendre ou à louer (comptez 1500 US$ mensuels pour la location d'un appartement tout équipé et meublé avec deux chambres, face à la baie de Nicoya). La petite ville s'apprête à construire également un nouveau centre commercial. Les enseignes américaines y auront bien entendu une place de choix. J'y ai trouvé l'une des rares boulangeries costariciennes dignes de ce nom (voir infos pratiques) et nous en avons profité pour nous accorder une pause croissants et palmitos. Ici, l'hiver débute mais la température est élevée (environ 35°) et même pénible (à cause de l'humidité et de l'absence de courant d'air). Nous nous réfugierons dans le 4X4 climatisé et reviendrons sur nos pas afin de visiter le parc NeoFauna, dédié aux grenouilles, aux serpents et ...aux papillons ! Edgar sera mon guide durant cette promenade au milieu des papillons du Costa Rica : le pays possède des milliers de variétés de papillons mais je n'en verrai que quelques unes lors de cette visite. Le papillon est un lépidoptère, un ordre d'insectes dont la forme adulte est communément appelé papillon et dont la larve est une chenille. Ces insectes pondent des œufs (photo ci-dessous) qui donnent des chenilles (deuxième photo). Ces chenilles deviennent ensuite des chrysalides (troisième photo) d'où sortent des papillons. Une fois nés, ces derniers laissent sécher leurs ailes avant de prendre leur envol pour une courte vie. Leur durée de vie est en effet variable, de quelques jours à...quelques semaines, ou quelques mois, selon les espèces. Le papillon est doté d'une trompe qui lui sert à pomper le nectar dont il s'enivre. Ses couleurs dépendent du nectar dont il se nourrit. Cette trompe est un outil extraordinaire : au repos, elle reste enroulée en spirale comme un ressort de montre. Lorsque le papillon veut se nourrir, il contracte une série de plusieurs centaines de minuscules muscles obliques, situés dans l'épaisseur de cette trompe. L'articulation souple de cet outil permet à l'insecte de chercher le nectar dans les corolles les plus étroites et les plus profondes. Une sorte de poire située dans la tête du papillon fait office d'aspirateur. Quant à leurs pattes, elles sont dotées d'incroyables organes gustatifs qui leur permettent immédiatement de juger de la qualité du précieux nectar.


 

L'oeuf du papillon est pondu à proximité de la plante hôte de la chenille qui souvent qualifie l'espèce. Le développement de la chenille va s'effectuer en cinq étapes marquées par des mues jusqu'à la transformation en chrysalide. 99% des espèces de papillons se nourrissent de plantes et les adultes, de nectar des plantes à fleurs. Chaque espèce de papillons peut présenter trois types de variabilité, c'est à dire des variations de taille, des variations suivant le sexe et suivant les sous-espèces. Une même espèce peut donner, selon la génération, des individus plus ou moins grands. Ces variations de taille sont aussi liées à l'altitude ou aux différents climats. Certaines espèces ont un sexe semblable. Dans d'autres, on observe des différences minimes. Les papillons représentent à eux seuls tout un univers passionnant que je ne fais qu'appréhender ici. Ils représentent environ 10% des 1 450 000 espèces d'insectes connues sur terre. Ces insectes souffrent non seulement de la destruction de leurs habitats mais également des pesticides utilisés dans l'agriculture, et même du dérèglement climatique.


 

Il est encore trop tôt pour rentrer à notre hôtel et nous décidons de filer à San Mateo, petit village situé à une encablure d'Orotina. C'est là que j'y trouverai la première église (et la seule?) ouverte au public depuis mon arrivée dans ce pays. Un buste du Père Miguel J.Caballero trône dans le jardin jouxtant l'église et rend hommage à celui qui construisit ce lieu de culte. Il mourra écrasé par son église lors d'un tremblement de terre. Nous nous attablons à la terrasse d'un soda, non loin du parc municipal. La chaleur est écrasante en ce début d'après-midi.


 

 

INFOS PRATIQUES :

 


  • Boulangerie Pachispan,Centre de Jaco (Province de Puntarenas). Tel:(506) 2643 1153. Ouverte tous les jours

  • Parc Néo Fauna, entre Jaco et le pont aux crocodiles de Tarcoles. Des panneaux indiquent la direction à suivre (on emprunte une piste sur les derniers kilomètres). Tel :(506) 2643 1904. Portable 8811 9714. Facebook : neofaunacostarica. De nombreux tours sont organisés:Ferme aux papillons + Serpentarium + Tortues + singes + grenouilles + guide à 20 US$. Ompter 50 US$ de plus pour un tour en tyrolienne au-dessus de la canopée (même prix si vous remplacez la tyrolienne par le cheval). Balade à cheval et visite de la canopée à 110 US$. Canopée en tyrolienne à 55 US$. Balade à cheval à 50 US$. Equipe fort sympathique (un biologiste et deux jeunes guides) qui sauve des animaux en difficultés, les soigne puis les relâche dans la nature.

     







 



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