Samedi 24 mai 2014
Samedi pluvieux sur la côte Pacifique Sud du Costa Rica, et départ de France pour...la France. Nous avons très mal dormis cette nuit à la Finca Bavaria, notre dernier hébergement : chambre simple, pas sale mais avec de nombreuses incursions de petits insectes, fourmis, genre d'hannetons, et deux lézards ! Le moins qu'on puisse dire est que la chambre ne correspond pas du tout à la publicité qui en est faite sur internet. Costa Rica Découverte s'y serait-elle déplacée ? Bref, on est très loin de la qualité de service et des normes japonaises. De plus, les fenêtres ne possédant pas de rideaux pour nous isoler du jour, nous étions sûrs d'être réveillés à 5h00 du matin. Enfin, les murs étaient si peu épais que nous pouvions parfaitement entendre la conversation de la chambre voisine occupée par d'autres Français. J'ai conduit France en matinée chez le vétérinaire afin de prendre soin d'un chien abandonné qu'elle avait recueilli plus tôt, et j'ai quitté cet « hôtel », loin de toutes normes, pour m'abriter au restaurant Marino Ballena, qui possède des chambres propres, de l'air conditionné, des rideaux aux fenêtres, et ce, pour un prix correct! J'ai plus tard déposé France au petit aéroport minuscule de Quepos. Très pratiques ces petits aéroports. Le passager doit cependant s'acquitter de 3 US$ à l'entrée. Une probable taxe d'aéroport. J'ai pour ma part pu rentrer gratuitement et profiter d'un excellent accès internet et de toilettes propres (comme souvent au Costa Rica!). Le moment venu, le seul employé au sol de la compagnie Nature'Air est venu accompagner France à son avion, en lui tenant le parapluie (c'est ce qui s'appelle un service personnalisé) car il tombait des cordes. J'ai personnellement fait connaissance de l'officier pilote.

Après trois semaines, je commence à pouvoir dégager quelques idées principales sur le Costa Rica. La première qualité de ce pays est sans aucun doute l'accueil et la gentillesse des Costariciens. Il m'arrive très souvent de m'arrêter au bord de la route pour demander mon chemin et j'ai toujours trouvé une oreille attentive. J'ai découvert, lors de mes nombreux voyages à travers le monde que, plus on est pauvre et plus on vous sourit. J'admire cette extraordinaire faculté de pouvoir sourire à une existence pas toujours facile. Le Costa Rica est un pays où l'on ne meurt pas de faim mais où la vie est ardue et dure à gagner pour une majorité de Costariciens. Le secret des habitants ? Pura Vida, comme ils disent ! Cela signifie la vie dans la joie et la bonne humeur pour ce peuple, fruit de différentes cultures (Espagne, ère Précolombienne, Caraïbes et Amérique latine). Belle philosophie qui consiste à jouir de son temps sur terre en profitant des bonnes fortunes, grandes et petites, le tout dans un esprit de persévérance face à l'adversité. Ici, on prend le temps de vivre avec le sourire ! Pura Vida répond ainsi à plusieurs questions que vous pouvez poser aux Costariciens. Cette expression est devenue si populaire qu'elle fut transformée, il y a quelques années de cela, en slogan par le gouvernement. Tout d'abord le peuple du Costa Rica est un peuple paisible : la constitution du pays date de 1889 et le peuple y croit et la pratique. Celle-ci découle de l'abolition de l'esclavage (banni en 1824, avant les pays voisins!), de l'abolition de la peine de mort en 1877 (avant les pays voisins), de la dissolution de l'armée en 1948 (le Panama a fait de même en 1990), de la politique des portes ouvertes, c'est à dire l'accueil des élites et des réfugiés politiques, et du désir de paix en accord avec la Nature (ensemble d'actions visant à protéger l'environnement, dont la première d'entre elles est l'abolition du carbone dans ce pays en 2021!).

La deuxième qualité du Costa Rica est, selon moi, sa cuisine. Celle-ci n'est pas pimentée mais on peut réclamer du chili si l'on veut relever son plat. La cuisine contient plusieurs bases, dont les galettes de maïs, les haricots secs, les pommes de terre, le yuca (racine se substituant à la pomme de terre), et autres types de tubercules.On trouve des menus comme dans tout restaurant bien que je me suis déjà retrouvé confronté à deux situations : A Boca Tapada, à l'hôtel Maquenque, la maitresse de maison demande à ses hôtes ce qu'ils aiment ou n'aiment pas, et prépare le diner en fonction des goûts de chacun. A Quepos, dans un soda, point de menu non plus (et pas plus de prix affichés), mais plusieurs ingrédients avec lesquels on constitue son assiette. Dans tous les cas, il vous sera difficile de sortir de table avec la faim au ventre tant les parts servies sont généreuses. Exit la nouvelle cuisine française ! Au Costa Rica, on mange frais, on mange bien, et pour pas cher (entre 7 et 12 US$) notamment dans les sodas (petits restaurants populaires) que je fréquente assidument.Tout comme en France, le menu comporte généralement une entrée, un plat de résistance, plato fuerte (plat fort) et un dessert. Les entrées et les plats de résistance sont servis dans de grandes assiettes, avec mélange de chaud (par exemple la viande et ses légumes) et de froid (salade servie dans la même assiette). Il s'agit là d'une cuisine simple mais bonne. Je regrette pour ma part l'absence ou la rareté des desserts dans ce pays. Il y a bien le riz au lait mais il ne vaut pas le nôtre. Sinon, on trouve les glaces, le flan de coco, les Tres Leches (dessert typique ressemblant à un gâteau biscuit onctueux et léger à base de lait entier, de lait concentré sucré et de lait évaporé) et les fruits. Comme boisson, je prends souvent des jus de fruits bien frais (il y en a des tas, à base d'eau ou de lait), une boisson gazeuse sucrée, ou de l'eau en pichet, tout simplement (l'eau est potable ici). Les amateurs de bières gouteront à la bière Imperial, produite par Florida Ice & Farm Co depuis 1908, une société fondée à l'époque par quatre frères d'origine jamaïcaine et qui était d'abord dédiée à la fabrication de la glace pour les bateaux bananiers qui arrivaient à Puerto de Limon. Les quatre frères firent, en 1912, l'acquisition d'une brasserie datant de la fin du XIX è siècle et se lancèrent dans la production de boissons. Ils produisirent d'abord la fameuse bière Lager, Imperial, puis d'autres bières comme la Pilsen, la Bavaria et la Rock Ice. A la vôtre !

Troisième qualité du Costa Rica : la multitude de paysages disponibles. Au cours de ces trois dernières semaines, France et moi nous sommes d'abord rendus sur la côte caribéenne, à Tortuguero, où se trouve une zone humide d'importance internationale depuis la conférence de Ramsar. Le parc de Tortuguero se situe dans la Province de Limon, au nord-est du pays. C'est le troisième parc le plus visité du Costa Rica bien qu'il soit difficile d'accès (bateau ou avion). Onze habitats différents coexistent dont la forêt humide, les marais, les plages et les lagons. La côte caribéenne est une zone de plaines lavées que nous parcourrons durant quelques jours, en visitant aussi la réserve sauvage de Manzanillo (forêt humide) et le parc national de Cahuita (forêt sèche), à seulement quelques kilomètres de là. Une autre partie du pays est formée par une succession de cordillères (cordillère volcanique du Guanacaste, cordillère volcanique centrale et cordillère de Talamanca). Nous nous arrêterons aux volcans Arenal et Tenorio, qui offrent à eux seuls des paysages très diversifiés. On le remarque en conduisant : certains reliefs nous ont fait penser à la Suisse ( avec ses panoramas dignes des Alpes, le pays est d'ailleurs surnommé la Suisse de l'Amérique latine, mais la comparaison s'arrête là!) tandis que d'autres nous rappelaient la forêt tropicale. Je me souviens avoir observé un tel contraste qu'en Nouvelle-Zélande. Une plaine surélevée occupe également le centre et abrite des villes comme San José (la capitale), Alajuela, Cartago ou Heredia. Avec sa banlieue, San José compte quelques deux millions d'habitants. Me voici depuis une dizaine de jours sur la côte Pacifique : nous avons débuté par la côte nord Pacifique avec Tamarindo, station balnéaire, puis sommes descendus vers Quepos puis Uvita (où je me trouve ce soir). Simple question de goût mais je trouve moins de charme à cette côte Pacifique, souvent investie par de riches Californiens ou Européens. Moins authentique aussi. Il existe bien sûr des parcs nationaux liés au milieu marin, comme par exemple à Tamarindo ou à Uvita. Il me reste toutefois encore beaucoup de choses à découvrir avant mon départ.

INFOS PRATIQUES :
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Restaurant Cabinas et Bar Marino Ballena à Uvita (face à la Banco Nacional). Tel:(506) 2743 8104. Cabines (chambres) avec salle de bains individuelles, air conditionné, TV. Bonne cuisine et personnel charmant. Paiement en liquide ou par CB. Accès H. Site internet : http://www.marinoballena.net/en
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Finca Bavaria, à Uvita. Chambre 4 : absence de rideaux aux fenêtres, pas de moustiquaire sur la porte-fenêtre, nombreux insectes dans la chambre, aucune isolation phonique avec la chambre voisine, pas d'air conditionné (seulement un ventilateur de plafond), une seul moustiquaire sur le grand lit, accès internet problématique. Pas de restaurant sur place. Petit déjeuner servi tard (à 8h00) dans un pays où l'on se réveille à 5h00. Tarif : 100 US$ par nuit pour une chambre de deux personnes. A EVITER !
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Bière Impérial : http://www.florida.co.cr/
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Cartes du Costa Rica : http://www.vmapas.com/America/Costa_Rica/maps-es.html
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Tourisme au Costa Rica : http://www.visitcostarica.com/ict/paginas/home.asp?ididioma=1