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Le Parc National Piedras Blancas
(Province de Puntarenas, Costa Rica)
Heure locale

Mardi 27 mai 2014

C'est mon dernier jour sur la côte Pacifique sud du Costa Rica et j'ai choisi de m'arrêter au parc national de Piedras Blancas. Ce parc faisait partie à l'origine du parc du Corcovado. Durant les années 1990, une bonne partie de cet endroit fut vendu à des propriétaires privés et on abattit aussi beaucoup d'arbres. Des associations ont depuis racheté une partie de la zone pour la confier aux autorités publiques, en 1991, mais le reste est toujours détenu par des privés. Ces associations ne se découragent pas et poursuivent leur tâche en rassemblant des fonds, en éveillant les consciences ici et là, et en espérant mobiliser le maximum de personnes pour sauver ce qu'on appelle aujourd'hui le parc des pierres blanches. Le jeu en vaut la chandelle d'autant plus que cette zone constitue la seule forêt tropicale sur le Golfo Dulce et abrite encore les rares jaguars encore survivants.

Ce parc est voisin avec le refuge national de Golfito (au nord), lui-même précieuse réserve forestière. Deux rivières bordent le parc des Pierres Blanches : les rios Esquinas et Piedras Blancas, qui se jettent dans le Golfo Dulce. On y trouve plusieurs cascades et des plages étonnantes. Dans les eaux toutes proches du littoral survivent des barrières de corail, ce qui fait de l'endroit un lieu idéal pour la plongée et la natation.

On est loin d'avoir répertorié toutes les espèces animales et végétales du parc et les recherches se poursuivent. On cherche également à identifier les anciennes tribus qui vécurent ici pendant la période pré-hispanique. Avec ses 14000 hectares, son importante pluviosité annuelle et son climat chaud, le parc reste verdoyant les douze mois de l'année, et permet à des centaines de plantes, d'animaux et d'insectes rares de se reproduire. On y rencontre le singe hurleur, le toucan, le singe capucin, et le faucon. Le parc est l'un des meilleurs points d'observation des oiseaux.

 

Ma journée commence mal. Je prends la route jusqu'à Palmar Norte puis franchis le Rio Terraba via un pont métallique et continue tout droit. Il y a beaucoup de camions sur cet axe qui va vers le Panama. Je ne sais trop à quel endroit je trouverai l'entrée du parc des Pierres Blanches car je ne dispose que d'une carte routière, rien de plus. Les villages traversés n'annoncent pas leur nom et je me retrouve à Rio Claro, c'est à dire trop loin par rapport à ma destination. Je m'arrête sur place pour demander mon chemin et dois revenir sur mes pas. Au franchissement d'un poste de police, un policier me confirme que je suis à moins d'un kilomètre de « La Gamba », un hameau où se trouve un centre opérationnel du parc. Je m'engage sur une piste mais ne trouve pas tout de suite le centre, mal indiqué. Il me faudra à nouveau rebrousser chemin avant d'atteindre mon but. Jeffry Esquinel, le responsable du centre (en photo ci-dessous), m'accueille gentiment et m'aidera à trouver un guide local me permettant ainsi d'envisager une balade dans un joli endroit de ce grand parc, Bonito. Me voici bientôt parti, à cheval (moi qui ne suis monté sur cette bestiole qu'à deux reprises au cours de mon existence) et José m'emmène vers le Rio Bonito que nous traverserons à plusieurs reprises. Au début, le temps est beau, et la balade, très agréable. Nous passons devant des habitations et les habitants nous saluent. J'arrive à conduire le cheval tant bien que mal. L'animal connait heureusement bien le chemin. Une heure et demie après notre départ du centre, le temps se couvrit rapidement et la pluie tomba en trombes, alors que nous remontions le rio dans la vallée. Aucun moyen de s'abriter et j'avais bêtement oublié mon poncho. Mon matériel photo, rangé dans sa sacoche (à l'épreuve de la pluie), nous décidâmes de faire demi-tour, car, me dit José, la rivière risque de grossir rapidement compte tenu de l'intensité des précipitations et nos deux chevaux auraient eu ensuite le plus grand mal à la traverser en nous maintenant au sec.


 

Je ne pourrai don pas vous décrire cette fois-ci la faune de ce parc qui, tout comme la réserve sauvage de Golfito, est placée sous la tutelle et la protection de l’administration costaricienne. Le parc des Pierres Blanches (Piedras Blancas) fut donc créé en 1991, tandis que la Réserve sauvage de Golfito fut quant à elle créée en 1985. Sa superficie est de 2796 hectares (dont 869 sont détenus par l'Etat). L'objectif de ces réserves est de maintenir, voire développer les écosystèmes avec les multiples espèces qui y vivent. Elles sont aussi supposées offrir aux habitants sur place une meilleure qualité de vie. Ces réserves sont découpées en plusieurs zones : une zone vierge censée maintenir le plus parfaitement possible les écosystèmes présents, l'habitat ainsi que les espèces et les ressources hydriques. Une zone semi-naturel, protégeant es écosystèmes, l'habitat, les espèces et les ressources le mieux possible, une zone sociale, où l'on tolère la main de l'homme dans une moindre mesure et dans le seul but de permettre l'installation des infrastructures nécessaires à la gestion publique du parc. Il existe enfin une zone spéciale à haut risque pouvant affecter la ville de Golfito, laquelle bénéficie d'un traitement particulier.

Parmi les délits relevés dans le parc, on trouve bien sûr le braconnage, qui concerne aussi bien le tapir, le pizote, le guatuza et d'autres espèces encore. La disparition (ou réduction) de l'habitat est la seconde menace vis à vis des espèces protégées. Puis l'industrie forestière (par transport illégal ou confiscation du bois), la pêche frauduleuse, et la capture d'animaux pour les mettre en captivité. Certaines espèces ont déjà disparu, d'autres sont pour l'instant toujours en sursis. Se promener dans le parc de Las Piedras Blancas permettra, si on a la chance nécessaire, d'admirer de nombreux reptiles, des agoutis, plusieurs races de singes, des œufs de grenouilles (astucieusement cachés dans une bave repoussante, en photo ci-dessous), des paresseux et d'autres marsupiaux, des dauphins, et une foule d'insectes tous plus étonnants les uns que les autres dans le domaine du camouflage. Les oiseaux sont aussi légion (on en compte ici plus de 450 espèces) ainsi qu'araignées et scorpions. Vous pourrez enfin, si vous passez après la pluie, tomber sur des champignons hors du commun (deuxième photo). A vos appareils-photos !

 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Parc National Piedras Blancas, Province de Puntarenas. Site internet : http://www.sinac.go.cr/

     

    Je n'ai jamais trouvé l'entrée de ce parc car rien n'est indiqué sur la route. Je me suis juste rendu au centre opérationnel de la MINA (une grande bâtisse en bois, située avant le passage d'un petit pont, sur la piste, et sur la droite, à côté d'un soda (restaurant local). A partir de Rio Claro (en direction de Palmar Norte), franchir le poste de contrôle de la police. A moins d'un kilomètre de ce poste, vous trouverez, sur la gauche, l'indication « La Gamba ». Tournez alors et prenez la piste que vous parcourrez sur 1 ou 2 kilomètres jusqu'à arriver au centre opérationnel. Le chef de ce centre, Jeffry Esquinel m'a aidé à trouver un guide pour une balade à cheval.

  • José Angel Montiel, guide local proposant des balades à cheval dans le parc. Tarif : 40 US$ environ pour la journée. Tel:(506) 8762 1264.

  • Conseil : Ne jamais partir en balade sans son poncho. En basse saison (surtout en avril, mai et juin), les pluies sont nombreuses sur la côte Pacifique sud et surviennent en fin de matinée et l'après-midi.

  • Préférez aussi un guide local (que vous trouverez dans chaque village en échangeant avec les habitants) plutôt que des agences de voyages.

 











 



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