Jeudi 29 mai 2014
Il n'est pas aisé de dénicher cet oiseau farouche mais superbe. Tôt ce matin, je pars en compagnie de Greivin (en photo ci-dessous) afin de tenter d'apercevoir cette créature. Il est six heures du matin au Trogon Lodge et la nature s'éveille peu à peu. Les oiseaux sont déjà à pied d'oeuvre et nous marchons en direction d'arbres remplis des fruits dont les quetzals raffolent.
On donne le nom de quetzal à plusieurs espèces d'oiseaux vivant dans la zone néotropicale, appartenant à la famille des trogonidés. Ces oiseaux vivent en Amérique centrale et possèdent un plumage vert. Le mâle est pourvu de longues plumes caudales et d'une huppe. Ces fameuses plumes sont d'ailleurs à l'origine du nom nahuatl, quetzali, qui signifie grande plume verte. La culture mexicaine parle de son dieu Quetzalcoatl (le serpent à plumes, ou serpent quetzal) dont il est l'une des formes.
Chaque année, après la nidification, le quetzal perd ses plumes. Celles-ci repousseront l'année suivante. Pour les Mayas et les Aztèques, cet oiseau était un oiseau sacré, et ses plumes étaient très prisées. La femelle n'a quant à elle ni longue queue ni poitrine rouge.
Le quetzal est un oiseau très rare en captivité. Et le mieux est, de toute façon, de l'observer en liberté comme nous tentons de le faire maintenant. L'homme prit cependant très tôt l'habitude d'élever cet oiseau dès la période précolombienne. Puis de le transporter ensuite sur de longues distances jusqu'aux volières des métropoles.

Le quetzal qui nous intéresse aujourd'hui est le quetzal resplendissant (ci-dessus). C'est un oiseau mythique de la forêt tropicale du Costa Rica, mais aussi l'oiseau national du Guatemala, tout proche. On le retrouve d'ailleurs sur les armoiries de ce pays. Mais l'oiseau est malin et presque insaisissable, car il cache son plumage d'émeraude et de rubis dans l'épaisseur végétale de la forêt. J'aurai ainsi le plus grand mal à l'observer et serai malheureusement dans l'impossibilité de prendre de bonnes photos de cet animal (les photos de cet article ne sont pas les miennes mais m'ont été fournies par Greivin). Répandu dans les forêts humides des montagnes du Mexique et de l'Amérique centrale, jusqu'au Costa Rica, le quetzal resplendissant séjourne habituellement à une altitude de 2000 à 2700 mètres d'altitude. Ici, au Trogon Lodge, nous sommes à 2300 mètres.
L'oiseau mesure environ 32 cm (sans compter les plumes sous-caudales du mâle, lesquelles peuvent atteindre jusqu'à...un mètre de long!) et on le reconnaît grâce à la huppe de plumes effilochées surmontant sa tête et à l'abondance des couvertures caudales, qui n’atteignent leur taille maximale qu'à l'âge de quatre ans et le font ressembler à un oiseau du Paradis. Le quetzal est de couleur vert dans sa majorité des cas. Plus exactement vert émeraude, sa couleur dominante. Son ventre est rouge, les rémiges noires et les rectrices externes blanches. Sur la tête du mâle, se trouvent deux sortes de disques de plumes dressés à la verticale, et situés autour des yeux. Ceux-ci forment une courte crête en se rejoignant sur sa calotte. Le bec du mâle est jaune et un peu dissimulé par les plumes, tandis que celui de la femelle est noirâtre.

Le quetzal resplendissant passe la plupart de ses journées dans les arbres très feuillus où il reste perché sur les basses branches, presque immobile, en tournant parfois la tête de droite à gauche ou vice-versa. Il ouvre et referme aussi de temps à autre sa queue qui pend presque à la verticale. Lorsqu'il repère un fruit mûr, il va le cueillir en voletant sur place puis retourne sur son perchoir. Son vol est rapide, et ondulé comme celui des pics (autres oiseaux forestiers). Sa traine souple, formée de longues couvertures de sa queue, ondoie dans l'air. L’oiseau s'exprime par divers sons, dont fait partie un sifflement étouffé dont l'intensité augmente petit à petit pour diminuer ensuite.
Le soleil, d'abord timide, s'élève progressivement dans le ciel, jusqu'à dissiper les brumes matinales. Une belle journée s'annonce, du moins jusqu'à midi, moment à partir duquel le ciel a une fâcheuse tendance à se couvrir pour ensuite nous asséner un déluge de pluie. Plusieurs balades sont possibles au départ du Trogon Lodge et je pars effectuer un peu plus tard l'une d'entre elles. Je passe devant une cascade dont la température de l'eau n'est annoncée qu'à 11°C. Je ne baignerai pas car c'est de toute façon interdit. Ma promenade durera une heure quinze et je ne croiserai aucun animal au cours de celle-ci. Le sentier, aménagé, m'empêchera de me perdre dans cette montagne à la forêt dense.

INFOS PRATIQUES :
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A la recherche du quetzal, visite guidée proposée par Greivin, le guide du Trogon Lodge, chaque matin à partir de 5h30. Prix : 20 US$. La visite ne garantit pas d'apercevoir l'oiseau en question, car c'est l'oiseau qui décide en toutes circonstances.
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Trogon Lodge, à San Gerardo de Dota. Chambres dans des bungalows, avec salle de bains (eau chaude et froide), chauffage au gaz (allumé à partir de 17h00), restaurant (déjeuner et diner à 18,45 US$), grand jardin très bien entretenu. Havre de paix. Personnel adorable. Les plus : la bouillotte avant de se coucher et pain chaud pour les repas. Accès H. A CONSEILLER !
Site internet : http://www.trogonlodge.com/
