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Bangalore Palace
(Bangalore, Etat du Karnataka, Inde)
Heure locale

 

Je repars aujourd'hui en Inde, ce continent rempli de contrastes saisissants. Septième plus grand pays dans le monde, l'Inde est surtout le deuxième pays le plus peuplé de notre planète derrière la Chine. Ce pays s'étend des contreforts de l'Himalaya à l'extrémité de la péninsule. Son territoire est une véritable mosaïque de cultures, de langues différentes, d'ethnies aussi, de croyances variées et de coutumes de toutes sortes.

 

L'histoire indienne coexiste étrangement avec notre époque moderne. Tenez, par exemple, le Karnataka où nous nous rendons aujourd'hui, possède un riche passé artistique. Je vous emmène aujourd'hui à Bangalore , la capitale de l'état du Karnataka.

La « ville des haricots bouillis » (c'est sa traduction en langue kannada) est accueillante mais aussi déroutante. D'un côté, des scènes dignes du Moyen âge , de l'autre, une cité qui est devenue la « Silicon Valley «  de cet immense continent indien.

L'histoire de cette ville est riche et il nous faudra de nombreux voyages pour l'aborder. J'ai choisi de vous faire découvrir aujourd'hui un palais. Celui de Bangalore. Quoi de plus naturel que de vous emmener dans un lieu rempli d'histoire et qui fut créé par le Maharadjah de Mysore, Charmaraja Wodeyar, en 1887.

 

 

Cet étrange palais a tout du château de Windsor. Son architecture s'en est largement inspirée lorsqu'il fut construit pour un prix exorbitant (un million de roupies). Ses tours fortifiées et ses parapets à tourelles donnent beaucoup d'allure à l'ensemble qui s'étend sur 13700 mètres carrés.

Qui est ce Maharadjah de Mysore qui eut l'idée d'ériger une telle bâtisse? Et d'où vient-il?

Il appartient à la dynastie des Odeyâr ( notée aussi Wodeyâr) , une dynastie princière indienne qui régna sur l 'Etat de Mysore de 1399 à 1947. A l'époque, le royaume de Mysore dirigé par la famille Odeyâr sert d'abord comme un état vassal du royaume de Vijayanâgara, qui déclinera vers 1565, entrainant l'indépendance du ru royaume de Mysore.

Les fondateurs de la dynastie de Odeyâr sont deux frères, Vijaya et Krishna , originaires du Goujerat ( un état à l'ouest de l'Inde). Après son indépendance, le royaume de Mysore s'accroitra considérablement durant les deux siècles suivants.

 

 

Le règne de la dynastie Odeyâr sera interrompu au cours du 18è siècle . A cause de la prise de pouvoir d'un simple soldat , Haidar Ali, qui deviendra chef de l'armée de Mysore pour s'emparer pratiquement de tout le pouvoir de la principauté, les Odeyâr deviendront des marionnettes mais conserveront le pouvoir princier. Le fils de Haidar, Tipû Sahib, prendra , lui , le pouvoir et le gardera jusqu'en 1799 lorsqu'il mourra en combattant les Britanniques.

Il n'est donc pas surprenant de retrouver l'influence britannique dans la construction du Palais de Bangalore dès lors que les Britanniques occupent les Indes à partir de 1799. La dynastie des Odeyâr est alors réinstallée sur le trône en la personne de Mummadi Krishnaraja Oeyâr III. A partir de 1831, les Britanniques prendront la charge du pouvoir et ce, durant cinquante années. Ce pouvoir retombe dans les mains des Odeyâr en 1881. Et le Mysore devient alors le premier état hindou en importance de l'Empire des Indes.

Les Princes, libérés des conflits permanents qui occupaient leur règne se consacreront désormais au mécénat et Mysore deviendra un centre culturel important de l'état actuel du Karnakata.

 

 

 

De nombreux musiciens, auteurs et peintres célèbres comme Râja Ravi Varmâ s'épanouiront à cette époque. Le Palais de Bangalore renferme ainsi peintures, sculptures, mais aussi vitraux , moulures et plafonds superbes bien que désormais en désuétude par manque évident d'entretien du patrimoine.

 

 

 

La visite du Palais de Bangalore débute par le rez-de-chaussée. Dans l'entrée se trouve la billetterie et les guides audio qui vous sont remis ( plusieurs langues sont disponibles). Ce guide audio est d'ailleurs le seul support permettant de comprendre la signification du patrimoine contenu dans le château car le visiteur ne se voit malheureusement remettre aucune brochure. C'est là qu'apparaît l'amateurisme de l'Inde en matière de mise en valeur de son patrimoine national et c'est dommage. Seul l'aspect financier semble importer. Car il vous faut très vite vous acquitter du prix de deux billets pour pouvoir à la fois découvrir les merveilles de ce bâtiment et prendre quelques photos.

La salle de bals( ci-dessus) qui donnait lieu à de nombreuses réceptions , est grandiose. Il suffit au visiteur de suivre les panneaux numérotés indiquant les différentes curiosités et de taper le numéro choisi sur l'audio guide pour obtenir un commentaire complet retraçant l'ambiance d'alors et les scènes de la vie de l'époque ( grâce notamment aux musiques ou aux reconstitutions sonores de scènes de chasses à l'éléphant ou au tigre).

 

 

 La visite est agréable et enrichissante. D'une durée approximative de cinquante minutes, elle vous permettra de plonger dans l'époque fastueuse des Maharadjah et de leurs styles de vie. De nombreuses photos illustrent les différentes lignées de la famille Odeyâr. Les cours intérieures, copiées sur le style mauresque sont pleines de charme et offrent la vision de ce que devait être les lieux de détente de la famille princière à cette époque. De magnifiques boiseries ornent le château: Des escaliers monumentaux ( malheureusement pas suffisamment entretenus) font la beauté des lieux.

 

 

 

A l'époque des Maharadjah , on chasse le tigre mais aussi l'éléphant. Et c'est l'occasion pour les princes d'inviter les Britanniques à de mémorables parties de chasse. Chasser les grands fauves restait le sport favoris des Maharadjah. L'éléphant reste sans aucun doute le symbole le plus emblématique de cette Inde mythique. Toujours présent lors des chasses aux tigres, cet animal est fort utile dans les campagnes. Les Indiens l'utilisent alors comme véhicule d'apparat mais aussi comme le moyen de rendre une justice expéditive ( en s'en servant par exemple pour broyer la tête d'un condamné à l'aide de ses grosses pattes). On organisait même parfois des combats d'éléphants. Cela n'empêchera pas ce pauvre animal de finir en tabouret ( ses pattes étant récupérées pour servir de support à de lugubres tabourets qui peuvent être observés au premier étage du Palais de Bangalore). Heureusement pour la survie de ce pauvre animal, les Anglais finiront par promulguer à temps les lois nécessaires à sa survie.

 

 

 

Les princes aimaient aussi beaucoup les peintures aux couleurs vives. On en voit quelques unes dans un vestibule conduisant aux galeries.

Le visiteur pourra aussi observer des meubles comme ces bancs rencontrés sous une galerie donnant sur une cour intérieure.

 

 

La visite du palais est libre. Aucun guide n'est présent. Vous découvrirez les lieux à votre rythme. Cette visite s'achèvera par une promenade dans les jardins du palais. Plus ou moins bien entretenus, ces derniers offrent cependant des parterres de fleurs à l'anglaise agrémentés ici et là, d'une sculpture ou d'une fontaine.

On admire la magnifique verrière style victorien qui est adjacente au palais mais qui tombe en décrépitude car non entretenue. Elle aurait pourtant fait un si joli jardin d hiver une fois remise en état. Soudain, l'un des gardes armés de vieux fusils datant d'un autre âge me demande mon billet prouvant que je me suis bien acquitté du droit à photographier les lieux. Décidément, il n'y a que l'argent qui intéresse et l'on se prend à rêver d'une vraie politique de restauration du patrimoine indien qui permettrait enfin d'attirer davantage de touristes étrangers ( il ne sont pas nombreux lors de notre visite). Le mélange des genres est aussi regrettable dans un lieu comme ce palais de Bangalore: Célébrant l'histoire des Maharadjah, il fut malheureusement utilisé pour la production de concerts géants de rock ( notamment avec Elton John). Les restes d'une salle adjacente, derrière le palais en témoigne. Ayant fait les frais d'un litige entre le gouvernement indien et les Wodeyâr, le palais de Bangalore est désormais loué pour diverses manifestations ( concerts, mariages) et des scènes de films y sont aussi tournées.

 

 

 

INFOS PRATIQUES


  • Le Palais de Bangalore est ouvert du lundi au dimanche de 10h à 17h30. Pas de site internet disponible sur le Palais. Aucune brochure n'est remise au visiteur pour l'aider dans sa visite.

Droit d'entrée: 350 roupies ( tarif applicable aux étrangers) + 500 roupies ( droit de photographier les lieux), payables en cash. Et donnant lieu à la remise de deux jolis billets non transférables et valables pour une journée: Un billet vert pour l'entrée du château et un billet rouge pour le droit de photographier ( faire poinçonner ces billets par le garde à l'entrée du palais).

Le droit d'entrée inclut le prêt d'un audio-guide ( langues disponible: Français, anglais, allemand, espagnol, italien,hindi), et contrairement aux informations affichées sur les lieux, il n'est pas nécessaire de déposer une caution de 2000 roupies pour cet audio-guide.


Bangalore Palace , Vasanthnagar, Bangalore. Tel: (080) 233 60 818/ 233 15 789.

 

 

 



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