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La Boucle des Trois Temples
(Kandy, Province Centrale, Sri Lanka)
Heure locale

 

Dimanche 4 novembre 2018

 

Chaminda passe me chercher à l'hôtel à 8h00 et nous quittons Pinnalawa et ses éléphants pour la région de Kandy et sa boucle des trois temples. Une heure de route nous sépare de notre destination, et l'occasion m'est à nouveau offerte de profiter du paysage. Alors que nous stationnons quelques instants afin d'admirer la vallée de Balana (en photo ci-dessous) et son célèbre rocher du lion, un macaque (deuxième photo) s'approche de nous, en tenant une fraise (gariguette?) entre les pattes. Sur la chaussée, un flot ininterrompu de véhicules en tous genres passe sous nos yeux.


 

Les trois petits temples que nous visitons aujourd'hui se trouvent autour de Kandy, et ont la particularité d'être anciens, de posséder chacun une architecture différente, et même d'avoir été érigés au 14è siècle, bien avant la fondation de la ville. Notre première halte a lieu au Gadaladeniya Vihara. Ce temple, qui ne se trouve qu'à neuf kilomètres de Kandy, est situé dans le village du même nom et aurait été construit en 1344 par le roi Buwanekabahu IV, quatrième souverain du royaume de Gampola, un roi qui gouvernera quatre ans durant dans le courant du 14è siècle. Son successeur, le roi Buwaneabahu V restera quant à lui à la tête du pays pendant 29 années.

L'entrée du temple offre une pagode, elle-même entourée par quatre pagodes plus petites. Huit éléphants entourent la pagode principale. Une fois dans l'enceinte, on s'aperçoit que l'ensemble a été bâti sur un grand rocher. Il nous faudra une fois de plus nous déchausser afin de parcourir l'endroit, à commencer par le stupa (ci-dessous), sanctuaire secondaire au plan en forme de croix et garni à l'intérieur de jolies peintures. Ce monument bouddhiste en forme de dôme est à l'origine un tumulus, empilement de pierre renfermant une relique de Bouddha. Couronnée par un dagoba, chacune des quatre branches de ce stupa abrite un bouddha.

 

En face, se dresse le bâtiment principal actuellement en réfection. Il y a foule en ce dimanche car nombreux sont les Sri-lankais à fréquenter ce genre d'endroit ce jour-là. Deux éléphants gardent l'escalier menant au pavillon principal qui a pour caractéristique d'avoir été bâti en pierre de granit. Des sculptures de danseurs et de joueurs de tambour ornent aussi les murs extérieurs du pavillon et rappellent une tendance architecturale tout droit venue de l'Inde du Sud. Chaminda et moi entrons dans la niche principale en franchissant une jolie porte faite dans une même pièce de bois, l'ensemble étant décoré de peintures. Sur place, on aperçoit cinq statues de bouddha dans des positions différentes, dont celles de la méditation, du prêche et de la paix. En levant la tête, on observe le Makarathorana, une voûte avec la tête d'un diable au milieu, et des dragons sur les côtés. Autant d'images témoignant de l'influence hindoue et de celle de Pallawa sur le bouddhisme. La statue principale de Bouddha est quant à elle en granit plaqué or.

Quant à Pallawa, il fut l'architecte indien qu donna l'instruction de rajouter les magnifiques sculptures de pierre visibles sur le bâtiment principal. Les peintures, elles, sont dues à R.M.D Rathnayake, établi ici depuis 1992. Notre homme s'illustre en peignant des œuvres originales dans les temples alentours et des copies de peintures de sites archéologiques connus.


 

Le temple suivant, Lankatilaka Vihara, est plus imposant : construit au sommet d'un rocher appelé Panhalgala, dans le village de Rabbegamuwa, l'édifice date de 1344, à l'époque du règne du grand roi Bhuwanekabahu IV. Son fondateur, Senadhilankara, ministre de son état, confia les travaux à un artisan originaire de l'Inde du Sud, Sthapatirayar. Le caractère architectural de ce temple réside dans sa construction en briques et le blanc étincelant dont est recouverte la façade qui impressionne, tout comme l’ensemble de sculptures cinghalaises et de peintures datant du royaume de Kandy, qui donne également une certaine allure à ce temple. La construction aurait été conçue sur quatre niveaux (dont trois seulement sont apparents).


 

Au pied du temple se trouvent des inscriptions en langue cinghalaise et tamoul qui rendent hommage aux initiateurs de ce projet et aux rois qui ont rendu possible l'érection de ce lieu de culte. Pas moins de cinq divinités sont vénérés en ce lieu : Upulvan (dieu veillant sur le Sri Lanka), Ganapathi (aussi appelé Ganesh, et dieu de la réussite et de la sagesse), Saman (accompagnée d'un éléphant, cette déesse est l'une des gardiennes de l'île et du bouddhisme au Sri-Lanka), Vibhishana (ancien roi de Lanka dans la légende Ramayana) et Kumara Bandara (père de Veediya, commandant en chef du royaume de Kotte sous le règne du roi Bhuvanaikabahu VII de Kotte). Grâce à Chaminda, qui est ici connu comme le loup blanc, nous nous faisons ouvrir les portes du déambulatoire (ci-dessous) habituellement fermées. Cet endroit rassemble un temple hindouiste à l'intérieur même du temple bouddhiste de Lankatilaka Vihara. Et Chaminda de me rappeler qu'un temple bouddhiste est constitué de quatre parties : le stupa (qui contient des reliques de Bouddha), la maison d'images (qui offre des représentations imagées de Bouddha), l'arbre sacré bodhi (où l'on dépose ses voeux) et le monastère (qui abrite les moines). Le monastère du présent temple se trouve cette fois en contrebas du bâtiment principal et est dissimulé dans la végétation. Quant à la maison d'images de Lankatilaka Vihara, elle impressionne par ses peintures raffinées et colorées de bouddhas sur les murs et au plafond.


 

Le temple Embekke Devale a pour sa part été bâti aux 14è et 15è siècles, avec sa salle d'audience réservée aux rois de Gampola. Plus tard, l'endroit sera dédié au dieu cinghalais de la guerre, Kartikeya. A l'intérieur du Digge (couloir des tambours), j'observerai une multitude de sculptures, dont aucune n'est identique à une autre. Certaines d'entre elles attirent mon attention comme le soldat cinghalais (ci-dessous) ou le lion et l'éléphant (deuxième photo). Toutes ces œuvres rendent ici hommage au talent et au savoir-faire des artisans ayant appartenu à l'école des sculpteurs sur bois de l'époque.


 

Quant à Kartikeya, dieu de la guerre vénéré en ce lieu, il est particulièrement populaire et adoré dans l'Inde du Sud et au Sri-Lanka sous le nom de Murugan. Ancien dieu, Kartikeya apparaît dans la période védique. Des recherches archéologiques tendent à prouver qu'il aurait été une divinité influente du début de l'hindouisme. On en retrouve par ailleurs des représentations dans de nombreux temples médiévaux à travers le continent indien. On le représente généralement sous l'apparence d'un homme à la jeunesse éternelle, montant à cheval ou se tenant près d'un paon. Il est parfois doté d'une tête, voire de six (qui symbolisent la légende selon laquelle il serait né de six mères, les six étoiles des Pléiades).

 

INFOS PRATIQUES :

  • Temple Gadaladeniya Vihara, Gadaladeniya Road, à Gadaladeniya. Ouvert tous les jours. Droit d'entrée : 300 roupies.
  • Temple Lankatilaka Vihara, à Rabbegamuwa. Ouvert tous les jours. Droit d'entrée : 300 roupies.

  • Temple Embekke Devale, Embekke Devale Road. Ouvert tous les jours. Entrée : 300 roupies.








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