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Autour de la Cathédrale
(Florence, Région de Toscane, Italie)
Heure locale

 

Lundi 17 février 2020

 

Pour ma première visite en Italie, j'ai choisi celle qui fut le berceau de la Renaissance, mais également la capitale du Royaume d'Italie entre 1865 et 1870 : Florence. Mes proches m'avertirent que j'adorerai cet endroit doté d'une richesse artistique exceptionnelle, ce qui vaut à cette cité d'être inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1982. Désormais un peu victime de son succès, Florence est avant tout devenue un centre touristique où déambulent des étrangers des quatre coins du monde. Mes premiers pas à l'intérieur du cœur historique de la ville me confirmeront ce que j'appréhendais. Et de rencontrer Français, Américains, Russes et autres visiteurs asiatiques au supermarché local lors de mes premières emplettes.

 

Pour l'heure, j'ai posé mes valises en plein cœur de la vieille cité, ce qui me permettra de parcourir les trajets à pied. Je suis surpris par le nombre de ruelles (vias) qui se croisent et s'entrecroisent (mon appartement se situe d'ailleurs dans l'une d'entre elles, Via del Corno) jusqu'à me conduire dans le quartier de la cathédrale Santa Maria del Fiore, un quartier qui a conservé son aspect médiéval si cher à Dante. La maison de celui-ci, la Casa di Dante se dresse encore auprès de l'église paroissiale où il aurait aperçu pour la première fois Béatrice, qui deviendra sa bien-aimée. Cette demeure, prétendue avoir été le lieu de naissance du poète italien Danta Alighieri en mai 1265, fut reconstruite pour servir désormais de musée (depuis 1911). Cette reconstruction reviendra à Giuseppe Castellucci, d'après des plans d'une demeure florentine du 13è siècle. Une place fut alors créée à la suite de la démolition des bâtiments alentour, à l'endroit même où s'élevaient jadis les habitations de la famille Alighieri. Quant au musée, il est consacré à la vie et à l'oeuvre de l'auteur de la Divine Comédie. Depuis 1994, trois niveaux d'exposition sont ainsi ouverts au public et offrent aux visiteurs de découvrir de nombreuses reproductions et objets de l'époque de la vie de Dante au Moyen-Âge. Une iconographie du poète à travers les siècles est également exposée au milieu de copies d'oeuvres d'art de Giotto, Andrea del Castagno, Raphaël, Michel-Ange....


 

A deux minutes de marche de là, se trouve le musée Bargello, qui a trouvé refuge à l'intérieur du Palais du Bargello depuis 1865. Vingt-cinq ans plus tôt, on découvrit dans la chapelle du célèbre palais un portrait de Dante peint par Giotto, d'où un soudain regain d'intérêt pour le bâtiment qui sera finalement restauré après avoir servi jadis de prison. Nous ne nous attarderons pas cette fois sur l'endroit car j'ai prévu d'y consacrer prochainement tout un article.


 

Et que dire de la Badia Florentina (ci-dessous en photo) qui fait face à la tour de Bargello et dont la cloche réglait la vie des Florentins au Moyen-Âge ? Edifiée en 978, sur un morceau de terre donné aux moines bénédictins par la marquise Willa de Toscane, l'endroit servira de lieu d'inhumation à son fils, le marquis Ugo de Toscane, resté célèbre pour avoir transféré sa capitale de Lucques à Florence, celui-là même que Dante surnomma « le Grand Baron ». Un premier campanile de style roman sera érigé au 12è siècle, avant d'être rasé en 1307 par la ville pour punir les moines de l'abbaye qui avaient un temps refusé de payer l'impôt sur les biens ecclésiastiques exigé par la cité. Ayant fermé la porte au nez des collecteurs d'impôt, et ayant appelé la population à se ranger de leur côté en sonnant les cloches, les moines s'étaient mis à dos la municipalité. Un nouveau campanile sera rebâti au même endroit, entre 1310 et 1330, de forme hexagonale et de style gothique, et de près de 52 mètres de haut. Quant à l'église abbatiale, elle sera remodelée par Arnolfo di Cambio, devenant ainsi cruciforme. Son portail principal date de 1495 et est l'oeuvre de Benedetto de Rovezzano. L'église abrite aussi deux monuments funéraires, celui de Bernardo Guigni et celui du comte Ugo de Toscane. Ce dernier monument fut conçu à l'initiative des moines bénédictins qui en passèrent commande en 1471, une façon de rendre un bel hommage à celui qui resta leur bienfaiteur. Autre lieu remarquable, le Cloitre des orangers, construit de 1432 à 1438, sur deux niveaux. A noter que la galerie supérieure abrite un cycle de onze fresques portant sur la légende de SaintBenoit, d'après lé récit de Grégoire le Grand.


 

Passons par la Via del Calzaiuoli, avec ses boutiques élégantes, un lieu situé au centre de la passeggiata, ou promenade du soir, à une encablure seulement de l'église Orsanmichele avec ses reliefs illustrant les activités des arts et les corporations florentines (ci-dessous) comme celles des charpentiers et des maçons. L'église initiale d'Orsanmichele consista en un oratoire bâti en 750 dans un jardin d'un monastère bénédictin de Florence, transformé en loggia, puis en entrepôt, puis à nouveau en église. La loggia abritera des marchands de céréales en 1284 devenant de fait un entrepôt servant à protéger la population des famines ou en cas de siège de la cité. Au 15è siècle, le lieu redevint une église sur laquelle travaillèrent plusieurs artistes qui placèrent certaines de leurs œuvres à l'intérieur de tabernacles ou dans des niches des murs extérieurs. Quant aux étages supérieurs, ils furent transformés en espace muséal à la fin du 20è siècle. Deux curiosités m'interpellent dans cette église : la première est le bas-relief du sabot défait (première photo ci-dessous) dont certains affirment qu'il serait à l'origine de la construction de ladite église. Ce relief est visible sur le mur extérieur situé à droite de la porte postérieure et représente une histoire mettant en scène un maréchal-ferrant et un cheval avec son sabot défait. Une fois décédé, un certain Michele apparut à plusieurs reprises en rêve à son père pour lui demander d'édifier une chapelle près de la maison familiale. Dans le même temps, un mystérieux visiteur s'appliquait à approvisionner l'étable de la ferme avec du foin et à nettoyer les chevaux une fois la nuit tombée. Un jour, l'un d'entre eux perdit un fer mais c'est son sabot tout entier qui se détacha à l'arrivée du maréchal-ferrant. Et le sabot de se refixer aussitôt à la jambe comme par magie, devant des témoins médusés. Face à ce « miracle », la construction de l'église devenait impérative, et le lieu de culte de tirer son nom de San Michele in orto (Saint-Michel au jardin) compte tenu des nombreux vergers alentour à cette époque. Autre curiosité, cette fresque de Sainte Anne, patronne oubliée de la ville : en cherchant bien, on aperçoit la fameuse fresque (deuxième photo ci-dessous) sur un mur de l'oratoire, peinture qui fut réalisée par Mariotto di Nardo à la fin du 14è siècle. On observe ici la sainte qui porte curieusement Florence dans ses bras, marquant ainsi une relation particulière entre Sainte Anne et Florence, alors que, pour les Florentins, c'est bien Saint Jean-Baptiste le patron de la cité et personne d'autre. En fait, tout le monde a oublié la pauvre Sainte Anne qui enlace la ville et l'église d'Orsanmichele, lieu de culte et grenier tout à la fois. Et si Sainte Anne devint la patronne de Florence, c'est parce que la cité parvint à se libérer de la domination de l'étranger Gualtieri di Brienne, alors duc d'Athènes, un certain 26 juillet 1343, jour de célébration de la sainte. En signe de reconnaissance, les autorités municipales commandèrent en 1522 une sculpture de la sainte qui trône depuis près de l'autel qui lui est consacré.

 

Je file maintenant en direction de la Loggia del Bigallo qui fut construite pour la Misericordia par Alberto Arnoldi en 1358, et est accolée au palais. Elle est située du côté ouest du parvis du Duomo, Piazza San Giovanni. Ce palazzeto (petit palais) fut à l'origine érigé pour la Compagnie de Sainte-Marie de la Miséricorde entre 1352 et 1358. La nouvelle construction datant tout de même de la période gothique présente entre autres des fenêtres gemellées au premier étage et une loggia équipée d'arches inspirées de Brunelleschi. L'endroit servira d'abord d'orphelinat de la Compagnie avant de devenir l'espace muséal que l'on connait aujourd'hui. Malheureusement, l'édifice et le musée étant actuellement en travaux pour une durée indéterminée, je ne verrai pas grand chose de la célèbre loggia...


 

Non loin de là, j'apercevrai la Palazzo Salviati, jadis bâtiment historique florentin, transformé depuis en appartements de luxe. L'endroit ne se trouve qu'à 350 mètres de la Piazza della Seignoria. A deux pas, se dresse toujours l'église Santa Margherita de Cerchi, là où Dante épousera Gemma Donati en 1285.

Plus je m'approche de la Via della Studio, plus je renifle le chocolat. Et pour cause, cette ruelle abrite l'épicerie fine Pegna qui offre entre autres d'authentiques produits comme l'huile d'olive, du miel, du vin et...du chocolat. Une halte s'impose.

Le Palazzo Nonfinito, lui, s'élève sur la Via del Proconsolo et porte bien son nom. Sa construction, débutée en 1593 ne s'achèvera jamais, d'où son état d'inachèvement, suite à des conflits familiaux, à l'intervention de plusieurs architectes imposant chacun leurs styles personnels et à un manque d'argent. Cela ne l'empêche pas d'abriter depuis 1869 le Musée national d'anthropologie et d'Ethnologie de Florence.


 

Terminons cette promenade autour de la cathédrale par le Museo Dell'Opera del Duomo (ci-dessous) , musée de l'Oeuvre de la cathédrale Santa Maria del Fiore et du baptistère Saint-Jean Baptiste , qui rassemble un important noyau de la statuaire gothique et renaissance et une des plus grandes collections au monde de l'oeuvre de Donatello. L'ouvrage fut bâti en 1296 et abrita l'Opéra del Duomo avant de voir certaines de ses salles converties en musée dès 1891.


 

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