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Les Jardins de Boboli
(Florence, Région de Toscane, Italie)
Heure locale

 

Vendredi 28 février 2020

 

Partons aujourd'hui aux Jardins de Boboli, qui jouxtent le célèbre Palais Pitti. Ces jardins furent créés en 1550 mais ne seront achevés qu'au 17è siècle. Il s'agit là d'un parc à l'italienne, l'un des plus beaux du monde d'après certains spécialistes. L'endroit, qui ouvrit ses portes au public en 1766, est orné de centaines de statues et de fontaines, parterres et haies géométriques. Au programme, une île, des grottes, une fontaine de Neptune, et une autre de Bacchus, un amphithéâtre, une orangerie et un petit musée de la Porcelaine. Quoi demander de plus ?

 

Parc historique de Florence, le Jardin de Boboli s'étend de la Porta Romana au Forte Belvedere. Bâti sur une colline, il est exceptionnel tant pour sa valeur historique que pour ses paysages, et ses collections de sculptures romaines et florentines datant des 16è et 17è siècle. L'endroit verra effectivement le jour en 1550 et sera modelé dans le style Renaissance. Ce style concerne le tout premier jardin immédiatement adjacent au Palais Pitti. Puis, peu à peu, ledit jardin s'étendit au fur et à mesure de l'aménagement de nouvelles parcelles comme, par exemple, le long de l'axe parallèle au palais où seront créées des allées recouvertes de gravillons, des nouveaux plans d'eau ainsi que des petites îles, des fontaines avec des nénuphars et des grottes. Statues et « fabriques » (entendez par là des constructions comme la Kaffeehaus, un café qui fut établi en 1776 par Zanobi del Rosso dans un style rococo très romantique) participent à l'enchantement des visiteurs qui peuvent ainsi jouir du magnifique panorama de la cité qui s'offre à eux.

 

Un su beau jardin ne pouvait avoir été conçu que pour une reine, en l’occurrence Eléonore de Tolède, épouse de Cosme 1er de Médicis. Originaire de Salamanque (Espagne), cette dame était issue de l'aristocratie espagnole du 16è siècle. Fille du vice-roi de Naples, c'est en 1539 qu'elle deviendra la femme du duc de Florence et futur grand-duc de Toscane, permettant par la même occasion à Cosme 1er de renforcer sa position politique en confortant ses relations avec Charles Quint qui souhaitait maintenir ses troupes espagnoles en territoire toscan. Grâce à sa fortune et à l'influence considérable de sa famille, notre duc avait trouvé la perle rare. Résidant d'abord au plais Medici-Riccardi, puis au Palazzo Vecchio, ce n'est qu'au bout de dix ans de mariage que le couple se fixera au Palais Pitti. Éléonore de Tolède avait plusieurs qualités dont celle de pratiquer le mécénat, et de tempérer les changements d'humeur et le caractère introverti de son mari. Grande mécène, Eléonore prendra sous sa protection bien des artistes dont Bronzino et Pontormo, contribuant à enrichir de manière substantielle la collection de peintures des Médicis.

Niccolo Tribolo débutera la construction de ces jardins mais décédera peu de temps après. Et Bartolomeo Ammanati de prendre la suite en s'attachant les contributions de Giorgio Vasari qui concevra les grottes, et celles de Bernardo Buontalenti qui sculptera les statues et créera aussi l'architecture élaborée séparant le palais du jardin.

Je franchis depuis la façade arrière du palais l'allée principale rectiligne qui monte sur la colline de Boboli, en traversant un amphithéâtre au centre duquel se dresse un obélisque égyptien transporté depuis la Villa Médicis de Rome. Cet obélisque fut jadis devant le temple de Rê (Héliopolis) avec son frère jumeau, l'obélisque du monument de Dogali (Rome). Poursuivant inlassablement ce qui s'apparente à une ascension, j'atteindrai au final la fontaine de Neptune où la sculpture de Stoldo Lorenzi se détache sur le panorama.Une fois arrivé au sommet de la colline, tout près du Forte Belvedere, on découvre une vue imprenable sur Florence et les alentours, telle que le peintre Corot l'avait décrit en 1834 dans son œuvre picturale. Après une courte pause, j'emprunte une allée secondaire qui m'entraine vers une série de terrasses et de fontaine, le Viottolone, surnommée allée des Cyprès, une allée qui me conduire à l'Isolotto (petite île). Petit bémol cependant, il faut avoir un sacré sens de l'orientation pour trouver son chemin dans certaines allées de ce parc où l'on ne trouve aucune indication.


 

C'est lors de la première phase de travaux que sera creusé l'amphithéâtre, à même la colline. A l'origine amphithéâtre de verdure, avec des séparations aménagées à l'aide de bosquets toujours verts, l'endroit changea progressivement de visage jusqu'à être rebâti en maçonnerie puis décoré de statues illustrant la mythologie romaine. Quant à la Grotticina della Madama, et la Grotta Grande, elles seront achevées respectivement en 1583 et 1593 par Buontalenti. La « Grotte de Madame » fut une œuvre de longue haleine et s'inscrit dans le goût grotesque de l'architecture du jardin à l'italienne. Elle comporte une entrée dotée d'un tympan classique avec deux pilastres et un intérieur recouvert d'une imitation de roches et de stalactites. Quatre statues de chèvres projetaient autrefois de l'eau, depuis un bassin de marbre situé en hauteur. Il faut dire que cet animal était cher au cœur de Jeanne d'Autriche, femme de François 1er de Médicis, pour laquelle on était parvenu à achever la fameuse grotte. Le pavage de l'endroit sera quant à lui confié à Santi Buglioni.

 

Pour ma promenade, je me procure un plan détaillé des jardins auprès de la billetterie du Palais Pitti. Je pénètre dans le palais par l'entrée principale, puis traverse la cour de celui-ci pour entrer dans le parc via la façade arrière de l'immense bâtisse. Et de tomber sur la fontaine des artichauts (ci-dessous) et sur le jardin de camélias.


 

Je remonte ensuite l'allée centrale jusqu'à atteindre l'amphithéâtre en laissant sur ma gauche des cyprès datant de l'époque des Médicis. En prenant sur ma droite la Viale di Cerere, je tomberais sur la prairie des châtaigniers, le jardin de liège et deux autres jardins botaniques. Quant aux plus courageux, ils pousseront jusqu'à la grotte d'Adam et Eve, puis la fontaine de l'Océan située au centre d'une petite île créée de toute pièce sur un plan d'eau (première photo ci-dessous), une sorte de copie de l'Océan (toute relative) créée par Jean de Bologne en 1576. Une autre fontaine, celle de Neptune, se dresse au centre d'un bassin situé au-delà de l'amphithéâtre.


 

A ne pas manquer : la Lunette des jardins de Boboli, en photo ci-dessous, qui fut peinte par le flamand Justus Van Utens en 1599. Autre grotte, la Grotta Grande (ou grotte de Buontalenti et deuxième photo), qui fut commanditée par le grand-duc de Toscane François 1er de Médicis et reste un chef d'oeuvre d'architecture maniériste. Avant 1924, y figuraient les originaux de quatre sculptures d'esclaves, depuis transférés à la Galleria dell'Academia de Florence. Non loin de là, il faut admirer la fontaine de Bacchus (troisième photo), œuvre de Valerio Cioli réalisée en 1560. L'auteur donna au dieu romain du vin les traits de Pietro Barbino, nain de la cour de François 1er.


 

Achevons cette visite par le Musée de la Porcelaine : comme dans certaines galeries du Palais Pitti, ici, c'est le règne de la langue italienne, et tant pis pour les visiteurs étrangers, car tous les panneaux sont ...en italien. Ce musée présente pourtant de jolies collections de porcelaines allemandes, notamment des manufactures de Meissen. Les porcelaines viennoises rivalisent de leur côté avec celles de Sèvres ou de Vincennes, tandis que la porcelaine italienne pointe le bout de son nez à travers celle de Capodimonte (Naples) qui produit depuis 1743 fleurs et personnages décoratifs appliqués sur des tasses ou des vases. Dans la salle principale, j'admire avec ferveur le portrait de notre célèbre (et bien aimé) Napoléon, qui, imperturbable, semble veiller au grain...

 

INFOS PRATIQUES :

  • Jardins de Boboli, Palais Pitti, à Florence. Tél : +39 055 29 48 83. https://www.uffizi.it/giardino-boboli
  • Procurez-vous le plan des jardins auprès de la billetterie du palais et n'oubliez pas de visiter la grotte de Madame, la Grotta Grande et la fontaine de Bacchus, des attractions situées juste avant la sortie des jardins.










 



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