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La Basilique Santa Maria Novella
(Florence, Région de Toscane, Italie)
Heure locale

 

Dimanche 8 mars 2020

 

Première basilique de Florence, l'église Santa Maria Novella est l'oeuvre de deux frères dominicains qui l'érigèrent de 1279 à 1360, dans un style gothique simple. Les œuvres qui la décorent ainsi que les chapelles et les cloitres qui la composent font de ce lieu un véritable musée. Découvrons ce haut-lieu historique ensemble.

 

C'est par un beau soleil d'hiver que je me rends à la basilique Santa Maria Novella, mon billet d'entrée acheté la veille à l'intérieur de mon téléphone portable. Ce sont deux frères dominicains, Sisto et Risto, qui entreprirent cette immense tâche de construction de cette église, dès 1246. Sur cet emplacement, se tenait jadis l'oratoire Santa Maria delle Vigne, édifié au 9è siècle. D'où l'appellation «Novella » contenu dans le nom de cette seconde église.

Imaginons-nous ici, au Couvent Santa Maria Novella au 16è siècle : l'endroit est alors l'un des centres de vie de la cité florentine, un foyer de vie intellectuelle, une véritable université et un célèbre centre de prédication. A l'intérieur, se croisent Frères théologiens, juristes, philosophes, artistes, prédicateurs, anciens missionnaires, tous échangeant les uns avec les autres.

C'est la pensée de Rémi de Florence, ce membre de l'Ordre des Frères Prêcheurs issu du Couvent Saint-Jacques à Paris (France) qui rayonne alors sur la ville. L'homme, nommé lector au couvent Santa Maria Novella officiera sur place de 1274 à 1276. Et Dante Alighieri, poète et ami du couvent, de bénéficier lui aussi de la culture théologique diffusée à cette époque, tout en ayant, dit-on, suivi les cours de Rémi (dont la sépulture se trouve ici-même, tandis que son portrait peint figure sur une fresque du grand cloitre)

 

Je contemple d'entrée la façade extérieure de cette église, aux motifs géométriques légers en marbre vert et blanc, dont la construction débutera en 1300. L'ensemble date du milieu du 14è siècle concernant la partie inférieure de cet édifice qui donne sur la Piazza Santa Maria Novella. Travail de (très) longue haleine, la construction de l'église sera reprise en 1458 par Leon Battista Alberti, philosophe, peintre, mathématicien, architecte, théoricien des arts et l'un des grands humanistes polymathes du Quattrocento. L'homme mariera si harmonieusement les éléments gothiques et Renaissance qu'il fera de cette façade l'une des premières de style Renaissance au monde. Autre détail : une inscription placée sur le fronton triangulaire de l'église, indiquant que les travaux furent financés par Giovanni Rucellai, écrivain italien de la Renaissance. Enfin, sur la droite, se niche un petit cimetière, où repose Domenico Ghirlandaio, aux côtés d'autres Florentins bienfaiteurs.


 

La présente église fut la seconde basilique de la ville, juste après celle de la Sainte Trinité, à faire usage du style gothique comme les caractères typiques et reconnaissables de l'architecture gothique cistercienne. Longue de 99,20 mètres, large de 28,30 mètres et offrant un transept de 61,54 mètres maximum, l'édifice est impressionnant. Son plan en croix latine avec un chevet plat se divise en trois nefs agrémentées de six larges travées qui se rétrécissent vers l'autel. Quant aux larges arcades de la nef centrale, elles donnent l'impression de se trouver dans une salle unique. En observant la partie haute du bâtiment, on s’aperçoit que la couverture de l'édifice repose sur des piliers reliés à des voûtes d'ogives, décorés de bandes peintes bicolores noires et blanches, un jeu de lignes savant et complexe des différents arcs des ogives, qui procure un certain dynamisme à l'espace intérieur de l'église.

Avec le temps, l'édifice subit quelques modifications, comme, par exemple, la démolition, entre 1565 et 1571, et à la demande de Cosme 1er, d'une grande cloison qui séparait autrefois le presbytère des nefs longitudinales accueillant les fidèles. De même, de nombreuses pierres funéraires qui figuraient au sol seront déplacées lors de la restauration de 1857-1861, pour être replacées partiellement entre les pilastres latéraux. Enfin, l'autel central sera reconstruit au 19è siècle dans le style néogothique, tout comme les fenêtres et les autels latéraux. Les vitraux, eux, datent des 14è et 15è siècles.


 

L'église doit sa renommée aux fabuleuses fresques qu'elle possède, parmi lesquelles celles de Giotto, Brunelleschi, Lorenzo Ghiberti, Benedetto da Maiano, Masaccio, Domenico Ghirlandaio (pour sa fresque de la chapelle Tornabuoni), Filippino Lippi et Andrea Castagno (pour son retable de la chapelle Strozzi). Au passage, j'admirerai « La Nativité », fresque de Sandro Botticelli, figurant sur le tympan interne de la façade, puis « L'Annonciation », dernière œuvre de Santi di Tito, sur le portail de gauche. Ce même artiste orna également le premier autel de la nef gauche avec son œuvre « Resurrezione di Lazzaro » qui prend la forme d'un retable. Le deuxième autel offre quant à lui « la Samaritana al pozzo », œuvre d'Alessandro Allori. Toujours dans la nef gauche, et sous la troisième travée, se trouve « La Trinité » de Masaccio (en photo ci-dessous), d'abord cachée, puis recouverte, puis déplacée et enfin remise à sa place initiale après sa redécouverte et sa restauration. Sous la quatrième travée, figure « la Resurrezione e quattro santi » de Giorgio Vasari, tandis que le cinquième retable montre la « Storie di Santa Caterina » (de Bernardino Poccetti).


 

Arrêtons-nous quelques instants devant la Chapelle Tornabuoni (troisième photo ci-dessus), qui se trouve au centre et au fond de l'église, derrière le maitre-autel. Elle comporte un crucifix de Jean de Bologne, tandis que le choeur conserve un cycle de fresque de Domenico Ghirlandaio. La voûte offre pour sa part, et dans quatre compartiments, les « Evangélistes » avec leurs attributs traditionnels. Sur les parois, on peut admirer plusieurs scènes touchant entre autres à la Nativité de Marie (à gauche) ou à la Visitation (sur la droite).

Autre chapelle d'importance, la Chapelle de Filippo Strozzi (deuxième photo ci-dessus) : celle-ci offre un cycle de fresques réalisées par Filippino Lippi entre 1487 et 1505. Filippo Strozzi acquerra les droits de cette chapelle en 1486 et confiera dès l'année suivante à Lippi le soin d'orner sa chapelle funéraire, tout en commandant en même temps à Benedetto da Maiano le sarcophage de son inhumation. On peut ainsi admirer sur le mur droit « La vie de Saint Philippe » et sur le mur gauche « La vie de Saint Jean l'Evangéliste ».


 

Je poursuis ma visite en notant au passage le superbe lavabo composée d'une vasque en marbre surmontée d'une niche en terre cuite émaillée, œuvre de Giovanni della Robbia. Ce lababo est visible à la sacristie.

L'autre partie de la visite me conduit au couvent qui comporte trois cloitres monumentaux ainsi que plusieurs salles annexes :

Le Cloitre Vert (ci-dessus) fut bâti après 1350 par Jacopo Talenti et n'est accessible que par le musée de Santa Maria Novella, lequel donne aussi accès à la Chapelle des Espagnols, au Cloitre des Morts et au Grand Cloitre. Le cloitre vert doit en fait son nom aux fresques en grisaille réalisées par Paolo Uccello, et a terra verde c'est à dire en utilisant un pigment à base d'oxyde de fer et d'acide silicique. La paroi nord offre ainsi des fresques retraçant l'histoire de la Genèse, même si la partie inférieure de ces fresques a disparu à la suite des inondations catastrophiques de 1966.

La Chapelle des Espagnols est l'ancienne salle capitulaire du monastère. Et tient son nom du fait de la fréquentation du lieu par Eléonore de Tolède, épouse de Cosme 1er de Toscane, au 16è siècle. Située du côté nord du cloitre vert, cette chapelle fut construite par Talenti vers 1343, et deux années durant. Sa décoration interviendra entre 1365 et 1367 grâce aux bons soins d'Andrea di Bonaiuto, alias Andrea de Florence, et de ses assistants. Ainsi la grande fresque figurant sur le mur droit met-elle en scène l'allégorie de l'Eglise triomphante (ci-dessous) et de l'ordre dominicain. Le réfectoire de l'endroit offre également d'admirer de nombreux objets religieux.

 

Le Cloitre des Morts comprend quant à lui la chapelle de Sainte Anne et celle de Saint Paul. Quand au Grand Cloitre, en photo ci-dessous, il porte bien son nom car c'est le plus grand de la cité. Il fut bâti de 1562 à 1592 par l'architecte Giulio Parigi, pour Eléonore de Tolède. On peut y contempler des fresques de Poccetti, Santi di Tito, Ludovico Cigoli ou Allessandro Allori... Petit arrêt devant la chapelle des Papes, puis devant l'ancienne Officina di profumeria e farmaceutica (Pharmacie de Santa Maria Novella) mais là s'ouvre une autre page d'histoire.


 

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