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Le Musée Départemental Breton de Quimper
(Finistère, France)
Heure locale

Jeudi 31 mars 2011

 

Je suis arrivé cet après midi dans le Finistère, à Quimper, sous un temps nuageux et bruineux. Cette ville actuelle qu'on appelle Quimper était jadis surnommée Aquilonia. Elle fut bâtie à l'origine par les Romains , au 1er siècle sur les rives de l'Odet. Parmi les sites remarquables, il y a le Musée départemental breton. Créé en 1846 par la société d'archéologie du Finistère, ce musée breton s'installa dès 1911 dans l'ancien palais des évêques de Quimper. Cet édifice est constitué de deux parties perpendiculaires, en forme de L : L'aile qui longe la rivière fut remaniée en 1866 par Joseph Bigot, architecte quimpérois , également à l'origine des flèches de la cathédrale Saint Corentin et le cloître situé à côté du jardin de l'évêché. Premier du genre en Bretagne, ce musée se tourna dès la fin du XIX ème siècle vers l'anthropologie culturelle. Il couvre les pays de Cornouaille, de Léon, et de Petit-Trégor. Son patrimoine est classé par thèmes: costumes, mobilier populaire et céramique quimpéroise .


 

J'arrive peu de temps avant la fermeture du Musée départemental breton et je me présente comme réalisant une série de reportages sur le département. Ai-je encore le temps de visiter le musée avant sa fermeture? Le personnel m'accueille très chaleureusement et m'assiste afin de me faire découvrir l'essentiel des collections. La visite de ce musée est une parfaite introduction à la découverte du Finistère. J'y admire le tombeau de Troilus de Mondragon ( ci-dessous) avant de poursuivre en direction d'une salle rassemblant des statues en bois polychrome: Sainte Marguerite, Saint Fiacre et la Vierge et l'Enfant se révèlent alors à moi à travers ces sculptures du XV ème siècle.


 

Le 2ème étage est consacré aux costumes bretons , au mobilier et à la céramique. Les costumes brodés sont exposés, nombreux dans la première salle. Au début du XIX ème siècle, l'enrichissement du monde agricole breton entraina une formidable diversification du costume populaire. La Cornouaille fut la région qui développa la plus grande variété d'habits. Le vêtement était devenu un moyen de reconnaître l'appartenance à une paroisse ou à un pays traditionnel. Les costumes sont parés de broderies, avec des motifs représentant souvent la plume de paon, symbole de l'orgueil, la corne de bélier, synonyme de courage, le poisson et la chaine de la vie. Ces motifs étaient cousus sans dé ni patron avec des fils rouges ou verts directement dans l'épaisseur du drap.


 

Si les pièces de mobilier sont à peu de chose près les mêmes dans toute la Bretagne, leur décoration et leur style diffèrent selon les régions. Le XIX ème siècle reste le siècle d'or du mobilier. Les éléments s'agencent dans la salle commune suivant des règles qui se généraliseront dans toute la Bretagne bretonnante, le long des murs, côte à côte, en laissant libre tout l'espace central. On retrouve l'incontournable lit clos bien adapté à la vie dans une seule pièce commune. Le modèle de Cornouaille possède deux portes coulissantes et une galerie à fuseaux qui permet l'aération. Celui-ci est presque toujours associé au banc coffre qui fait office à la fois de malle à vêtements, de marche pied et même parfois de support pour berceau.


 

A la fin du XIX ème siècle, un style et une technique permettent de reconnaître la faïencerie de Quimper. Le décor est entièrement fait à la main, les thèmes sont souvent inspirés de la vie quotidienne ou des fêtes bretonnes comme par exemple la noce ( photo ci-dessous). A cette époque, la Bretagne suscite un vrai engouement et la faïence connaitra le succès jusqu'à l'Exposition universelle de 1878 à Paris. Les peinteuses » ( ces femmes qui reproduisent les sujets peints sur la faïence) ont désormais acquis leurs lettres de noblesse.


 

Il est une exposition à ne manquer sous aucun prétexte si vous passez par Quimper: L'appartement Art Déco présente une collection d'œuvres et de documents concernant la période des années 20-30. Dans la forme, cette exposition s'inspire de la fameuse exposition des arts-déco de Paris de 1925. On y retrouve des meubles, des céramiques, des peintures et des objets de la vie quotidienne , présentés dans les pièces d'un appartement qu'aurait pu meubler un Breton de l'entre-deux-guerres.

Chaque ensemble mobilier illustre un répertoire décoratif de cette période sous différentes formes ( géométrisme, néo-celtisme,ruralisme,bigoudénisme). Les oeuvres exposées ont été créées par des artistes comme Jim Sevellec, René Quillivic, Robert Micheau-Vernez ou d'autres encore.

Après la Première guerre mondiale, une période de bouleversements de toutes les formes d'art s'ouvrit en Europe. On simplifia la géométrie des formes et de l'ornementation. L'Art-déco marqua ainsi l'entre-deux-guerres de son architecture , de ses arts graphiques, de son mobilier, de sa céramique et même de son cinéma. Les meubles bretons modernes firent leur apparition, des affiches apparurent, la faïence quimpéroise devint plus inventive. Et de nombreux artistes venant de tous les horizons mais aussi des intellectuels comme Max Jacob ou Saint Pol-Roux laissèrent leurs empreintes indélébiles.


 

Cette exposition se tient jusqu'au 17 avril prochain, mais vient d'être prolongée jusqu'au 31 décembre prochain à cause de son énorme succès. Un catalogue, Quimper Cornouaille années 1920-1930 est disponible aux éditions Palantines et peut vous accompagner avantageusement la visite de cette exposition.

 


 

Je ressors du musée départemental breton en me disant que j'y reviendrai plus longuement, tant il y a à voir. Devant moi , le cloître et le jardin de l'ancien évêché. A ma droite se dresse la tour d'escalier, la partie la plus ancienne du bâtiment. Celle-ci fut érigée en 1507 par Claude de Rohan, un évêque atteint de folie et qui appartenait à l'entourage du Duc de Bretagne. Daniel Gourduff en fut le maitre d'oeuvre . Les pierres vinrent des carrière environnantes tandis que l'on fit venir la chaux de Rouen et de Vendée. La verticalité et l'élancement de cette tour impressionnent. Le décor flamboyant des fenêtres et de la cheminée aussi.


 

Le palais épiscopal était un manoir du XVI ème siècle. Il fut construit progressivement au cours des siècles , en forme de L, situé entre la cathédrale et la rivière. La porte d'entrée conduit à la cour. Sur la gauche de cette cour se trouvent des dalles funéraires provenant du couvent des Cordeliers de Quimper ( photo ci-dessous). A l'étage, au-dessus de l'entrée , se trouve la salle synodale qui permettait à l'évêque de se rendre de sa résidence à la cathédrale. Ce logis du XVI ème siècle possède un superbe escalier à vis coiffé en son sommet d'un palmier charpenté, en bois. A l'intérieur, plafonds et peintures murales ont gardé leur authenticité. Dehors, le cloitre fut construit de 1864 à 1866 par Joseph Bigot. La première suite d'arcades est inspirée de l'ancien cloitre du couvent des Carmes de Pont l'Abbé (XIV ème siècle). Le temps s'est écoulé,et soudain, la bruine se remet à tomber, il est temps pour moi de rebrousser chemin.

 


 

 

INFO PRATIQUES:

 


  • Musée départemental breton, 1 rue du roi Gradlon, Quimper. Tél: 02 98 95 21 60. http://www.museedepartementalbreton.fr

     

    Ouvert de janvier à mai et d'octobre à décembre, tous les jours sauf le lundi , le dimanche matin et les jours fériés: de 9h à 12h et de 14h à 17h.

     

    De juin à septembre, tous les jours de 9h à 18h.

     

    Entrée: 4 € (gratuit le dimanche après midi d'octobre à mai)

    Visite guidée pour 1,50 € de supplément.

 









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