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Le vieux Quimper
(Finistère, Bretagne, France)
Heure locale

Vendredi 1er avril 2011

 

Et si nous allions nous promener dans le vieux Quimper? La cathédrale Saint Corentin domine la place du même nom , mais nous y reviendrons. C'est sur cette place que s'élevait autrefois l'enceinte du Château de Gradlon. Ce Gradlon est un roi de Cornouaille légendaire de Bretagne. Né en 330, et paien, il tombe un jour amoureux de Malgven, une fée, reine du nord. Il l'offensera en se convertissant au christianisme. La fée quitte Gradlon en franchissant un fleuve torrentiel. Le roi la suit et est sauvé par elle des intempéries. Un autre jour, lors d'une chasse, il se perd dans la grande forêt de Menez-Horn. Presque mort de faim, il rencontre sur l'ermitage de Saint Corentin. Ce personnage possède un poisson merveilleux dont il coupe une moitié chaque jour pour se nourrir. Et le poisson se reconstitue chaque jour. Ce saint partage son poisson avec Gradlon et le sauve. En remerciement, celui-ci fait de Saint Corentin le premier évêque de Cornouaille. Puis fera de Corispotium ( actuelle Quimper) sa nouvelle capitale.


 

Près de mille ans plus tard,lors de la prise de Quimper par Charles de Blois, en 1345, 1500 habitants seront exécutés et enfouis dans de profondes fosses sur le Tour du Châtel. Au coin de la rue Fréron, se dressait le pilori du Moyen âge. Et jusqu'en 1847, une ceinture de maisons à colombages entourait la Cathédrale. On y trouvait de nombreuses échoppes louées par le chapitre parmi lesquelles des chaudronniers, des savetiers, un horloger qui graissait les rouages de l'horloge, un sonneur de cloches...On démolit un jour toutes ces maisons.


 

Il ne reste aujourd'hui pratiquement rien de la ville médiévale de Quimper. Un grave incendie détruisit en 1762 tout un quartier voisin de la Cathédrale et on y interdit par la suite la construction de maisons à l'ancienne. On utilisa donc de la pierre. Au siècle suivant, on décréta l'alignement des rues top sinueuses, et l'on procéda aussi à de nombreuses destructions. La rue Kéréon fut redessinée et on dessina des maisons avec façades de pierres apparentes pour les plus riches, en moellons recouverts d'enduits pour les plus pauvres. La corporation des cordonniers (kereon, en breton) se concentrait dans cette rue. Au Moyen âge, on trouvait non loin de là la rue des boucheries , attribuée aux bouchers qui ne pouvaient travailler qu'à cet endroit.


 

Non loin de là se trouve la rue Fréron, du nom de ce critique littéraire , Elie Fréron, né à Quimper en 1718. Celui-ci fonda L'année littéraire, une publication qui passait en revue tous les évènements marquants de l'époque. Adversaire acharné des Encyclopédistes (donc de Voltaire). Cette rue va de la Place Saint Corentin jusqu'à la Place de la Tourbie surmontée d'une tourelle, au niveau des remparts (ci-dessous). Elle reste, de mémoire de quimpérois, la « rue obscure », passage incommode du XIX ème siècle. Un cocher a de la peine à s'y frayer alors un chemin. Et les maisons de cette rue débordent sur la rue, dans leur hauteur ( voir photo ci-dessous).


 

La rue Gueodet ,elle, part de la Place Saint Corentin pour rejoindre la rue des boucheries ( à l'angle de laquelle s'élevait autrefois la Chapelle du Gueodet ( la photo ci-dessous, avec la maison à essentage d'ardoise matérialise l'endroit). Lors de sa démolition en 1816, le comte de Silguy sauva la Vierge. Des figures de pierre ornent certains bâtiments , et correspondent certainement à d'anciens piliers de bar de l'endroit (ci-dessous). Cette maison construite au XVI ème siècle fut dès son origine une taverne où se retrouvaient les Bourgeois gérant la cité.


 

A chaque métier de bouche, sa rue. Je poursuis ma promenade en direction de la Place au Beurre. Les marchandes de beurre y tenaient commerce, la Place s'appelait alors Place au Beurre de Pot. Le beurre était stocké l'été dans des potiches de grès à anses fabriquées à Locmaria, en prévision de l'hiver. On trouve aujourd'hui à cet endroit des restaurants, crêperies, cafés et librairies.

 

La rue du Sallé, juste à côté, abritait les échoppes des charcutiers, saucissiers et lardiers ( d'où le nom de sallé). Il se trouve encore de nos jours, au numéro 10, une ancienne maison à encorbellements, avec de petites ouvertures, ce qui rappelle que la lumière restait un luxe dans ces rues étroites.


 

Depuis la Place au Beurre, j'empreinte la rue du lycée ( qui conduit effectivement à un lycée). Celle-ci rejoint la Place Claude Le Coz d'où je profite d'une vue superbe sur la ville et la Cathédrale. Sur ma gauche, je découvre l'ancienne école communale des garçons, avec son joli jardin. En haut de la rue apparaît la façade du lycée avec une jolie horloge.


 

En haut de la rue du lycée, je tourne à gauche et aboutit quelques centaines de mètres plus loin à la Place de Mesgloaguen ( Champ de Gloaguen). Un abattoir public se tenait autrefois au carrefour de cette place et de la rue des boucheries. Cet endroit n'était pas alors très vivable vu les odeurs d'immondices. J'y découvre aujourd'hui des petites maisons alignées et fraichement peintes de couleurs vives. C'est sur cette place que se trouve (encore!) la prison où séjourna Vidocq, à l'abri de l'ombre des ormes.


 

Et voicl les Halles. A cet endroit, les premiers Franciscains de Bretagne avaient édifié le couvent des Cordeliers au XIII ème siècle. On y installe une fabrique de salpêtre à la Révolution puis un atelier de sabotier. Les bâtiments tombent alors en ruine. On réaménage les lieux au XIX ème siècle avec l'aide de l'architecte Joseph Bigot. Les Halles sont détruites par un incendie en 1976 puis remplacées par un édifice moderne dès 1979 ( photo ci-dessous)


 

Je passe ensuite par la rue Ar Barzh Kadiou, où se trouve, au numéro 5, l'hôtel de Boisbilly. Ancienne résidence du Chanoine de Boisbilly, cette bâtisse est un des rares exemples quimpérois d'hôtels du XVII ème siècle situé entre cour et jardin. Il possède une façade sobre, avec une corniche denticulée, et une belle ferronnerie vient orner le balcon du deuxième étage. Une toiture à quatre pans vient coiffer le tout. Cette maison fut habitée au début des années cinquante par Polig Monjarret, le fondateur de l'assemblée des sonneurs qui remit à l'honneur les concours de sonneurs par couple en Bretagne. L'édifice abrite de nos jours les services du patrimoine de la ville de Quimper.


 

Je me dirige maintenant vers les quais. Ceux-ci sont équipés de nombreuses passerelles jetées au-dessus de l'Odet. Je m'arrête quelques instants devant le théâtre de Quimper , datant de 1904. Avant cette date, la ville se contentait juste d'une Comédie édifiée peu avant la Révolution du côté des rues Fréron et Guéodet. Dès le début, ce théâtre accueillit les tournées parisiennes (Achard, Brasseur, Harris et Baret) mais aussi les troupes de Brest et de Lorient.


 

La préfecture est aujourd'hui abritée dans ce superbe bâtiment de style pseudo-gothique qui longe les quais sur soixante mètres. Il fut inauguré en 1909.


 

Il est un autre quartier, celui de Saint Mathieu. Autrefois, ce quartier constituait une petite ville à lui seul avec son église, son marché ses édifices et sa prison royale et ses juridictions. Des congrégations religieuses y installèrent des monastères. Le percement de la rue Astor au XIX ème unifiera les deux cités. La Place Terre au Duc ( actuellement en travaux) rassemble des maisons à pignon et est encadrée de rues commerçantes.


 

La rue René Madec ( ancienne rue du Quai, qui conduisait au Pont Saint Médard et permettait l'acheminement des marchandises ) possède, elle aussi, de jolies maisons anciennes.


 

Le plus vieux quartier de Quimper est le quartier de Locmaria. C'est là que s'étendait Aquilonia au début de notre ère. Les Gallo-romains y vivaient du commerce de la mer ( l'Odet est tout proche) et des poteries ( on fabriquait les potiches de grès à cet endroit). C'est là que Quimper établit son premier port.

L'église Notre Dame , ancienne abbaye bénédictine est le plus vieil édifice de Quimper et fut édifié par le comte de Cornouaille vers l'an 1030. Elle fut restaurée par Joseph Bigot en 1870. A l'intérieur, on trouve des pierres tombales des XIV, XV et XVII èmes siècles. On y voit aussi la statuette de Saint Antoine, le patron des faienciers.


 

e quartier abrite, juste à côté de l'église, le Prieuré de Locmaria, récemment restauré. Entrez à l'intérieur et vous découvrirez le cloitre du Prieuré (photo ci-dessous).


 

Ainsi se termine ma découverte du vieux Quimper!







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