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D'Audierne à Loctudy
(Finistère, Bretagne, France)
Heure locale

Dimanche 3 avril 2011

 

Je me réveille tôt ce matin, et prends rapidement la route pour Audierne. On a tous entendu parler de la Baie d'Audierne mais connaissez-vous la ville? Je ne m'y suis encore jamais rendu et c'est l'occasion pour moi de découvrir cette petite cité tranquille dont la rivière s'appelle le Goyen ( en breton , cela veut dire Gwaz, ruisseau) et donne son nom à la ville. En breton, Audierne se dit Gwaien ( le pluriel de gwaz, suggérant l'existence de plusieurs ruisseaux).

C'est d'Audierne qu'on embarque pour l'île de Sein ( une croisière que j'aurais aimé faire mais je crains de ne pas en avoir le temps cette fois!) .

Autrefois, Audierne qui était alors un site gallo-romain, fabriquait le garum, une sauce de poisson se rapprochant du nuoc-mâm.Puis la cité deviendra un port de pêche important ( pêcherie et sécherie) aux XV ème et XVI ème siècles, puis le lieu d'installation d'usines à soude.


 

Je m'arrête quelques instants au port d'Audierne. J'aime les ports, synonymes de voyage mais aussi de souffrances. La pêche est un dur métier, et des milliers de pêcheurs y ont laissé la vie. J'aime ces bateaux alignés le long des quais. Ce matin, la marée est basse. J'observe la sortie du port bordée de petites plages fort sympathiques. Un chenal qui conduit au large. L'aventure. Le retour des bateaux à l'issue d'une journée de pêche est un spectacle fascinant. Je n'aurai pas cette chance aujourd'hui ( il n'est que dix heures du matin). Au printemps, ici, on pêche de la langoustine, puis en été, le thon. En hiver, ce sont des poissons de fond. Audierne reste un des points d'approvisionnement des grands chefs pour la langouste ( qu'elle soit royale, rose ou verte) et le homard breton. Dommage, je n'en pince pas pour ce genre de bestiole!


 

Quelques instants plus tard, je pars en direction de la ville. Juste avant le pont qui franchit le Goyen, la vue est superbe sur le port avec, en toile de fond, Audierne. L'église Saint Raymond-Nonnat est la plus ancienne église de la ville. Edifiée au XVII ème siècle sur les hauteurs de la ville, ce lieu de culte a vu son clocher modifié au XVIII ème , coiffé d'un dôme encadré de deux tourelles octogonales, ce qui en fait l'un des rares exemples de style baroque en Cornouaille.



 

J'empreinte les petites rues tortueuses qui descendent vers le port. Toutes sont bordées de petites maisons bien entretenues et aux volets colorés. Je n'ai que l'embarras du choix. Rendez-vous sur la médiathèque pour les admirer toutes. La ville est calme, et l'on se rend à la messe, les cloches de l'église ayant appelé les fidèles il y a déjà un quart d'heure.

Soudain, j'ai une envie de pâté. Tiens, mais c'est bien sûr, c'est du Hénaff, le véritable, l'unique et le meilleur. Mais il me faudra revenir car le magasin et le musée ont fermés en ce dimanche matin. Pouldreuzic porte haut les couleurs de l'entreprise à qui elle doit (presque) tout. Voyez plutôt ce château d'eau.

 


 

Je suis à deux pas de Penhors . Et me dirige bientôt vers sa pointe sauvage, royaume des surfeurs car les vagues sont nombreuses. Là, isolée dans la lande, se trouve la chapelle de Penhors. Juste à côté se trouve un calvaire breton. Cette chapelle est citée dans le roman de Pierre Jakez Hélias « Le cheval d'orgueil ». On y célèbre un pardon, chaque année, et ce depuis 1482, date à laquelle le Pape accorda des indulgences pour le grand pardon de Reims. Alors pourquoi pas Penhors? Elle en a vu cette chapelle: remaniée, attaquée par la foudre, la Vierge a toujours fait face! Déjà, au XIII ème siècle, il existait une chapelle à cet endroit. Ce n'est donc pas par hasard qu'on venait ici assister aux vêpres dès l'appel des cloches.


 

Dans le Finistère, pas besoin de conduire longtemps pour trouver un nouveau lieu de visite. Je ne suis qu'à quelques kilomètres de Pont L'Abbé. Et me voici en pays bigouden, mais point de coiffes à l'horizon. Je suis déçu. J'aurais bien aimé évoquer les grandes grèves des conserveries des années 1926-27 avec ces femmes au « pain de sucre » ( surnom donné à ces coiffes hautes).Au lieu de cela, je jette mon dévolu sur ce château du XIII ème siècle, construit par les barons du Pont. Après être passée de main en main, cette forteresse est finalement acquise en 1836 par la ville. Qui en a fait depuis son hôtel de ville. Ce château abrite le Musée du Pays bigouden , malheureusement fermé ce dimanche. Costumes, coiffes mobilier traditionnel et maquettes de bateaux y sont rassemblés. Tant pis, je reviendrai!


 

Des Carmes s'établirent à Pont L'Abbé en 1383 afin d'instruire la population. Elles y resteront jusqu'en 1790. Révolution oblige. Bien des bâtiments ont aujourd'hui disparu. Seuls subsistent la chapelle du couvent qui fait office d'église paroissiale et cette fameuse Tour de Notre Dame des Carmes, beffroi au toit d'ardoises qui fut ajouté en 1603.


 

Tout près se trouve la rivière de Pont L'Abbé. C'est ainsi qu'on l'appelle car elle n'a pas de nom. De la ville , on n'imagine pas une seconde que cette rivière est en réalité un refuge pour de nombreux oiseaux et poissons. En se dirigeant vers cet estuaire marin, on arrive aux îles Queffen, Garo, aux Rats et à l'île Chevalier. Un vrai golfe du Morbihan miniature!


 

En ce printemps , j'ai trouvé mon bonheur côté fleurs. A Plomeur, Mr Kaandorp ( ce monsieur ne serait-il pas hollandais?) a eu la bonne idée de cultiver hyacinthes et tulipes dans les champs avoisinants. Les automobilistes sont nombreux à s'arrêter le long de la route pour photographier les plantes à bulbe. Je ne déroge pas à la tradition , puis me rends ensuite à la fête des fleurs. Et , oh surprise, je découvre....le château japonais Himeji-Jo reconstitué en fleurs bleues. Incroyable. Ce sont mes lecteurs japonais qui vont être contents. D'autant plus qu'une promenade en train est possible, grâce à une locomotive qui ressemble comme deux gouttes d'eau à... une faïence Henriot!


 

A deux kilomètres de là, je découvre la Chapelle Notre Dame de Tronoen et son calvaire. Du XV ème siècle, cette cathédrale des dunes ( c'est son surnom) dispose d'un clocher à tourelles qui servit de modèle pour l'église de Penmar'h. Le calvaire de Tronoen, lui, est le plus ancien des calvaires bretons. En tout, deux étages de pierre représentent 19 scènes de la vie du Christ, figées à cet endroit depuis le XV ème siècle.


 

Un peu d'évasion et d'air iodé. La Pointe de la Torche , rendez-vous des surfeurs, est toute proche, le soleil brille désormais et le temps est clément. D'un côté, je reconnais Audierne ( première photo), de l'autre, Penmarc'h ( deuxième photo).

 


 

Pour me rendre à la Pointe de Penmarc'h, je passe par Penmarc'h et photographie l'église Saint-Nonna , construite en 1508. Son clocher carré s'inspire de celui de Quimper mais reste à ce jour inachevé. J'aime les vieilles pierres et j'apprécie ces sculptures de bateaux apposées sur le fronton de la porte de cette église par les commanditaires de ce lieu religieux.


 

Le phare d'Eckmuhl date de 1897. Il faut remercier la marquise de Blocqueville , laquelle, à sa mort, légua 300 000 francs à la muncipalité pour construire un vrai phare qui porterait le nom de son père, le Prince d'Eckmuhl. Du haut de ses 65 mètres, le phare d'Eckmuhl peut être visité tout au long de l'année. J'ai personnellement préféré m'accorder une pause au pied du phare, dans un petit restaurant, pour déguster un poisson local avant de reprendre ma route.


 

Le ventre plein, me voici parti en direction du Guilvinec. quatrième port breton. Le port fut construit dans la seconde moitié du XIX ème siècle. Chantiers navals et conserveries en constituent les principales activités.


 

En Bretagne, on aime la couleur, peut être pour égayer le paysage lorsque le temps est gris. Le château d'eau de Lechiagat arbore une superbe peinture qui représente des paysages locaux.


 

Je termine ma journée à Loctudy. Cette petite ville doit tout à la fécule de pommes de terre. C'est là que fut créée , en 1831, par Edouard Le Normant des Varannes, la première féculerie de Bretagne. IL dut faire preuve de persuasion afin de convaincre les paysans de cultiver la précieuse tubercule pour ensuite l'exporter vers l'Angleterre. C'est ainsi que naquit le futur port de la ville.

Loctudy est aussi le premier producteur de langoustines vivantes tout en demeurant la commune la plus touristique du pays bigouden. J'ai bien fait d'y venir hors saison.

Je m'arrête quelques instants à l'église de Tudy qui cache à l'intérieur l'architecture romane la mieux conservée de Bretagne. A découvrir. La deuxième curiosité est cette église au milieu du cimetière. Vous marchez entre les tombes pour vous y rendre, c'est très étrange.


 

 

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