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Porto
(Portugal)
Heure locale

 Mardi 18 septembre 2012

 

Conséquence des décalages horaire, j'ai peu dormi cette nuit. Je prends mon premier petit déjeuner au restaurant panoramique de l'hôtel, ce qui me permet d'embrasser le paysage tout entier. Il fait beau ce matin, quelques nuages recouvrent encore le ciel mais pas pour longtemps. Je suis à pied d'œuvre dès 9h30. Je redescend vers le centre ville en empruntant la rua da Alegria puis la rua do Duque de Loulé. Je débouche bientôt sur le fleuve Douro et le pont Luis I (ci-dessous). Prenant sa source en Espagne, à 2060 mètres d'altitude, le Douro serpente entre des parois granitiques accidentées dès qu'il atteint le Portugal. Il devient complètement portugais sur ses 215 derniers kilomètres avant de se jeter dans l'océan atlantique au niveau de Porto. Dès le XVIII è siècle, ce fleuve joua un rôle important dans le développement du pays. Les barcos rabelos (bateaux à fond plat et et haute voile carrée conçus pour le franchissement des rapides) y naviguaient, transportant fruits et...vin de Porto. Quant au Pont Luis I, il est l'un des nombreux ponts franchissant le Douro à Porto. Construit entre 1881 et 1886, par l'ingénieur Théophile Seyrig, un disciple de Gustave Eiffel, et ressemble un peu au pont Dona Maria-pia un peu plus loin. Il remplaça un pont suspendu à câbles datant de 1843 (et dont les pylônes peuvent encore être observés sur la rive nord) succédant lui-même à un ancien pont de bateaux datant de 1806.


 

J'aperçois au loin une ceinture de remparts(ci-dessous) , le mur Fernandin, du nom de Fernando Ier, construit au XIV ème siècle. On n'en trouve plus que quelques vestiges mais ces remparts correspondaient aux limites de l'ancienne ville. Il fallait à l'époque se protéger des attaques mauresques. Au pied de ce mur se trouve aujourd'hui un jardin qui accueille la statue du romancier portugais Arnaldo Gama. Je suis à deux pas d'une église que l'on m'a conseillé de visiter: L'église Santa Clara (deuxième photo ci-dessous): On écrivait déjà en 1758 que cette église était la plus parfaite et élégante de ce royaume, toute couverte de bois sculpté doré et de tonalité bleue. Ce lieu appartient à un couvent et a été fortement marqué par le style baroque. On recouvrait alors les murs de sculptures en bois doré. Le couvent de Sainte Claire fut fondé en 1416 avec le soutien de la royauté. L'accès à l'église se fait par le côté comme l'exige la règle dans les couvents féminins étant donné que du côté opposé au sanctuaire se trouvaient les chœurs des religieuses. On trouve à l'entrée un portique où s'entrecroisent des formes gothiques L'église fut bâtie dans la première moitié du XV ème siècle. On rajoutera bien plus tard un portail de style Renaissance et l'édifice sera retouché à plusieurs reprises au cours du XVIII ème. L'endroit est considéré comme l'un des plus beaux exemples de réalisation des sculpteurs de l'époque.


 

Je pars ensuite en direction d'une autre maison, un manoir du XVIII ème siècle flanqué de deux tourelles (ci-dessous): La Maison musée de Guerra Junqueiro fut construite dans le deuxième moitié du XVIII ème, d'après les plans de Nicolau Nasoni et avec le concors de trois architectes (deux de Lisbonne et un de Toscane) pour le poète Abilio Manuel Guerra Junqueiro. A l'entrée, un portique en pierre est surmonté de deux lions et de fleurs de lys. Membre de la Chambres des représentants, notre poète qui était aussi journaliste et auteur, est l'un des poètes européens les plus connus. Il perdra sa mère à l'âge de trois ans, fera des études à Bragance puis s'inscrit à l'université de Coimbra. Etudiant en droit, secrétaire de gouverneur un peu plus tard, il deviendra élu à la Chambre en 1878. Il contribuera sa vie durant à discréditer la monarchie portugaise au travers de ses écrits, aidant ainsi indirectement à la mise en place d'une république. Toute sa vie, il collectionnera un nombre important d'objets qui sont aujourd'hui exposés à l'intérieur de la maison. On y trouve une impressionnante collection d'œuvres portugaises et étrangères allant du XV ème au XIX ème siècle. Celle-ci est constituée d'un vaste rez-de-chaussée puis de deux autres niveaux (2è et 3è étages). A l'étage, on trouve un musée avec, entre autre, de la vaisselle, mais aussi des objets précieux comme ce petit coffre indien recouvert d'or (deuxième photo ci-dessous). Quelques meubles précieux sont aussi exposés mais il faut monter au 3 ème étage pour découvrir les appartements d'Abilio Manuel Guerra Junqueiro: On travers successivement le salon, puis la salle à manger, le salon D.Jaoa V, la salle Cathédrale (troisième photo) qui rassemble une quantité d'objets religieux, puis le parloir. A chaque fois, des panneaux d'information décrivent dans le détail les objets présentés en portugais et en anglais. Le visiteur peut aussi, s'il le désire, se procurer gracieusement un guide électronique.


 

Insatiable, et malgré le soleil, je poursuis ma balade dans les escaliers de la vieille ville, en empruntant les escadas do Barredo (photo ci-dessous). Je fais bientôt la connaissance d'un gentil toutou (deuxième photo) bien à l'abri du soleil dans une ruelle. Qu'elles sont petites, voire minuscules ces rues qui descendent vers le port! Par endroit, on croirait à un labyrinthe, mais il s'agit de demander son chemin à un habitant pour retrouver aussitôt le droit chemin. Je croise au passage, l'une des plus vieilles maisons de Porto: La Tour de la rue de Baixo (troisième photo) est une maison de cinq étages qui fut construite au XIII ème siècle et possède un escalier extérieur comme il s'en faisait à l'époque.


 

Je rejoins le port par la Place Ribeira, très animée avec ses cafés et ses restaurants. J'entends au loin comme le bruit d'une manifestation mais il n'en est rien. Il s'agit simplement du défilé traditionnel des étudiants de l'université de droit de Porto. Vêtus d'une tenue noire, ils passent en groupe en scandant des paroles dont j'ignore le sens. Le demoiselle de tête porte une grosse cuillère en bois (ci-dessous). Des bateaux de croisière(deuxième photo) sont à quai en attendant les prochains touristes. Une superbe vue du pont Luis I s'offre à moi depuis ces quais. En longeant le quai Ribeira,je peux admirer les maisons traditionnelles du port (troisième photo).


 

J'arrive bientôt sur une autre place où m'attend une petite chapelle coincée entre une rue et un restaurant. La Chapelle N.D do Cais fut bâtie au XVII ème siècle tout près du port (ci-dessous). Elle hangea de nom au XIX ème siècle lorsqu'on y installa une statue de la Vierge Marie récupérée d'une autre chapelle démolie dans le square Ribeira. Elle porte désormais le nom de Chapelle de N.D d'O. A une centaine de mètres de là se trouve la Casa do Infante, un musée sur l'histoire de la cité. Ce bâtiment, désormais monument national fut érigé en 1325 par le Roi Alponse afin de servir de douane royale. Tous les bateaux transportant des marchandises venues du monde entier devaient y déclarer leurs cargaisons. La douane royale officiera à cet endroit durant plus de 500 ans. Cette bâtisse est aussi le lieu de naissance du Prince Henri, navigateur portugais. Il y naquit le 4 mars 1394. Troisième fils de Jean Ier du Portugal, ce personnage est souvent considéré comme la figure la plus importante du début de l'expansion coloniale européenne. On le surnomme navigateur mais Henri n'a jamais vraiment navigué. Il se limita à financer des expéditions. Le musée est divisé en quatre parties: L'occupation romaine ( avec la reconstitution d'une mosaïque romane en photo ci-dessous), la douane royale, le Prince Henri et son rôle dans le financement des découvertes, et la monnaie.


 

Je marche, je marche , je marche encore jusqu'au...Palais de la Bourse (ci-dessous). Des cars de tourisme français envahissent l'endroit et je renonce à visiter pour cette fois cet endroit. Je file directement à l'église San Francisco, qui jouxte ce palais. L'endroit est plus tranquille mais il interdit de prendre des photos dans l'église. Je demande donc une autorisation que j'obtiendrai finalement après quelques instants d'attente, pause salutaire me permettant de prendre un peu le frais. L'église San Francisco est un ensemble: La visite peut débuter par un musée qui rassemble divers objets et sculptures religieuses, comme par exemple cette sculpture en bois polychrome des Saintes Mères datant des XVI ème et XVII ème siècles et réalisée par l'école portugaise (ci-dessous). A l'étage, on découvre la salle des dépêches(deuxième photo) puis la salle du conseil (troisième photo), endroit où les pères franciscains prenaient les décisions quant à la gestion de leur ordre.


 

Au sous-sol se trouvent la salle des catacombes (ci-dessous). Puis je ressors de ce premier bâtiment pour me rendre en face à l'église San Francisco elle-même , monument national baroque par excellence. C'est une œuvre unique en Europe, qu'il ne faut pas manquer de voir. Construite entre les XIV ème et XV ème siècles dans le style gothique, on trouve à l'intérieur (deuxième photo) l'exubérance des sculptures en bois doré. De chaque côté se trouvent plusieurs retables: De 1670 à 1727 se développa le style baroque , souvent fruit de partenariat entre différents sculpteurs car l'œuvre à entreprendre était immense.


 

Il ne faut surtout pas passer à côté de l'arbre de Jessé (ci-dessous). Motif fréquent dans l'art chrétien entre les XII ème et XV ème siècles, cet arbre représente une schématisation de l'arbre généalogique présumé de Jésus de Nazareth à partir de Jessé, père du roi David. L'arbre de Jessé de cette église offre beaucoup de symboles comme les vignes, les chérubins, des oiseaux, des feuilles d'acanthe, ou des enfants. Au centre, on aperçoit la Vierge et l'enfant. L'œuvre témoigne de l'importance de Jésus dans les croyances portugaises et ce, depuis le XII ème siècle. Sous l'arbre, on aperçoit Jessé qui soutient le tout, c'est à dire les douze branches de l'arbre correspondant aux douze rois de Judée. A la base de l'arbre se trouve Notre Dame du Bon voyage (ou de la Bonne mort) qui représente le dernier voyage du chrétien avant de partir au ciel avec la Vierge pour guide. L'image témoigne du passage d'une vie matérielle à la vie éternelle.


 

La deuxième phase baroque est représentée par le retable de N.D de Bon secours (ci-dessous) et N.D de la Rose (deuxième photo) est développée par plusieurs artistes italiens ( d'où ce nom de baroque Joanino).Le style est varié et exubérant ( avec des palmes, des bouquets et des coquillages mais aussi des volutes qui finissent en têtes d'anges). Nous assistons ici à un style purement théâtral.


 

A partir de 1750 se développe le style rococo et rocaille sous l'influence de français comme Quillard et Meissonier mais aussi de l 'école allemande d'Augsbourg. Le retable de l'Annonciation ou encore celui des Saints martyrs du Maroc (ci-dessous) en sont une parfaite illustration. Le retable des martyrs retrace l'histoire de cinq missionnaires franciscains qui étaient partis au Maroc pour évangéliser les populations et qui furent tués en 1220. Les points significatifs de cette œuvre consistent en une asymétrie et une ondulation des lignes. Puis, de 1760 à 1773, on découvre une nouvelle école architecturale, celle de José Teixeira Guimaraes et de Francisco Pereira Campanha dont les sculptures et les portes de la Chapelle de N.D des douleurs (deuxième photo ci-dessous) sont un parfait exemple. Juste à côté, on peut enfin admirer la Chapellle de Saint Jean Baptiste qui fut construite au XV ème siècle et qui représente le baptême du Christ dans le fleuve Jourdain (troisième photo)


 

Dans le même quartier, je passe devant le marché Ferreira Borges (ci-dessous) avant de m'arrêter quelques instant à l'Institut du vin de Porto situé juste en face. Cette visite n'a pas grand intérêt si ce n'est de visiter les ateliers techniques de dégustation des vins ou de goûter soi-même le doux breuvage. Une boutique permet d'acheter des bouteilles en souvenir mais ce qui m'a le plus intéressé est l'entrée de l'ancien bâtiment: Levez les yeux au ciel et vous apercevrez un superbe plafond peint aux couleurs pastel (deuxième photo). L'escalier conduit aux étages supérieures malheureusement fermés au public mais, en levant le nez, vous découvrirez là encore un plafond avec un vitrail magnifique (troisième photo)


 

Je me dirige maintenant vers la partie haute de la ville, en direction du monastère de San Bento da Vitoria qu'il n'est pas possible de visiter. Je tombe sur l'église N.D de la Miséricorde (ci-dessous) qui accueille aussi un musée d'art contemporain ainsi que quelques autres peintures qu'il m'est impossible de prendre en photos. Je découvrirai aussi la Tour des Clercs (deuxième photo ci-dessous) au sommet de laquelle on peut monter à l'aide de 225 marches ( cette tour mesure 76 mètres!). Bien sûr, le panorama est à la hauteur.


 

Il existe tout près de là une librairie célèbre et au décor unique: La librairie Lello. De style néogothique (ci-dessous), elle fut bâtie en 1906 par l'ingénieur Xavier Estèves, après la création de la société José Pinto Sousa Lello & Irmao (en 1881). Les points remarquables se trouvent à l'intérieur de la boutique: L'escalier majestueux en bois et les grandes fenêtres. Il est malheureusement interdit de photographier à l'intérieur. Ma visite tire à sa fin et je tiens à me rendre à la gare ferroviaire de San Bento (deuxième photo) qui a la particularité d'offrir de superbes azulejos représentant l'histoire des transports mais aussi les aspects ethnographiques de l'histoire du Portugal. C'est le peintre Jorge Colaço qui réalisa ces œuvres, en 1916, dans le grand hall de la gare ( qui fut érigée au début du XX ème siècle par l'architecte Marques da Silva). On peut observer entre autre une fresque représentant le Prince Henri à la conquête de Ceuta (troisième photo) mais aussi d'autres fresques....

Rendez-vous sur la Médiathèque--> Album Photos--> Europe, et découvre plus de 100 photos pour compléter cette visite!

 

INFOS PRATIQUES:

 


  • Eglise Santa Clara, 1 Praça de Diciembre à Porto.

  • Casa Muséo Guerra Junqueiro, rua de Dom Hugo,32, à Porto. Tel: (351)222 003 689. Email: museuguerrajunqueiro@cm-porto.pt

     

    droit d'entrée: 2,10 €. Gratuit les weekends. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30.

  • Casa do Infante, rua de Alfandega 10 à Porto. Tel: (351) 222 060 435. Droit d'entrée: 2,20€ et gratuit le weekend. Ouvert à la visite du mardi au dimanche, de 10h à 13h et de 14h à 17h30. Brochures disponibles en italien, espagnol,portugais,anglais,français.

  • Palais de la bourse, rua Ferreira Borges (face au Parc du Prince Henri) à Porto. Ouvert en été de 9h à 19h00 et en hiver de 9h00 à 13h00 et de 14h00 à 18h00. Visites guidées disponibles en anglais,portugais,espagnol et français. Site internet: www.palaciodabolsa.pt

  • Eglise de Saint François d'Assise, Rua Infante D.Henrique à Porto. Tel: (351) 222 062 100. Ouvert tous les jours.

  • Eglise N.D de la Miséricorde, Rua das Flores 5 à Porto. Tel (351) 222 074 710. Du lundi au vendredi de 9h00 à 12h30 et de 14h00 à 17h30.

  • La Tour des Clercs, Rua S.Filipe Nery à Porto. Tel: (351) 222 001 729. Ouverte tous les jours de 9h00 à 18h00 en hiver (et jusqu'à 19h00 en été). Eglise ouverte tous les jours et de 9h00 à 18h00 toute l'année.

  • Librairie Lello, Rua das Carmelitas à Porto. Tel (351) 222 002 037.












 



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