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Braga
(Portugal)
Heure locale

Vendredi 21 septembre 2012

 

Première journée de pluie depuis mon arrivée au Portugal. A mon réveil ce matin, le temps était bruineux et quelques averses se sont mises à tomber en cours de matinée. Cela ne m'a pas empêché de poursuivre le programme prévu: La visite de Braga. J'étais arrivé hier soir avec beaucoup de difficultés à mon hôtel. En effet, ici, la circulation est peu commode et il faut slalomer entre les sens uniques et les travaux. De plus, mon GPS ne reconnaissait pas l'adresse que je lui donnais. Heureusement que les Portugais m'ont aidé à me repérer car l'affaire n'était pas gagnée d'avance.

Braga est une petite ville capitale de la province historique du Minho. Le cœur historique est vite parcouru car les monuments sont tous concentrés sur une petite surface. Ce qui me surprend ici, ce sont les carillonnement des cloches des différents églises (et il y en a beaucoup, comme dans tout le pays!). Mon hôtel se trouve à quelques dizaines de mètres seulement de la Cathédrale (Sé, qui veut dire s'asseoir, siéger comme un archevêque).

Braga reçut sa première occupation humaine il y a 2000 ans et des vestiges témoignent de la présence de l'homme dans la région dès la période mégalithique. On assista d'abord à l'âge de fer, puis la romanisation de la région s'effectua puis se consolida au début de notre ère avec la fondation de la première villa de Braga. La ville souffrit des invasions barbares à partir du V ème siècle, puis ce fut l'invasion arabe jusqu'à la fin du VIII ème siècle. Vers l'an 1070, Dom Pedro, premier évêque de Braga réorganisa le diocèse. La cité va se développer autour de la cathédrale (en photo ci-dessous) tout en restant relativement enclavée. Le XVI ème siècle apportera à la cité progrès et découvertes grâce notamment à l'archevêque Dom Diogo de Sousa, un homme aux idées neuves. Puis le XVIII ème siècle apporte avec lui le style baroque, style initié par les archevêques de la Maison de Bragance et grâce au génie artistique d'André Soares, architecte. Un autre architecte, Carlos Amarante, donnera à la fin du siècle une touche de néoclassicisme à la ville. Les infrastructures sont alors améliorées le siècle d'après. Au XX ème siècle, on installe eau, assainissements et transports. Depuis, Braga protège jalousement son patrimoine, soucieuse de la valeur de celui-ci et de l'importance de le transmettre aux générations futures.

 

Je débute ma visite par la Cathédrale (Sé). Mais l'affaire est mal engagée lorsque j'aperçois un panneau interdisant de prendre des photographies. On me renvoie vers le conservateur, Madame Barbosa, qui se mettra très gentiment à ma disposition, deux heures durant, pour me faire visiter la Cathédrale et le musée d'Art sacré. On dit que le diocèse de Braga aurit été créé au III ème siècle mais l'histoire n'en confirme l'existence qu'à partir de l'an 400. L'édifice actuel a été élevé sur un sanctuaire antérieur, sans doute la cathédrale primitive. L'actuelle cathédrale doit son existence à l'évêque Dom Pedro. Les évêques suivants un point d'honneur à embellir, voire agrandir les lieux. L'édifice est reconnaissable à ses deux tours et à son imposante façade. Les modifications qu'elle subira au cours des siècles seront nombreuses: On ajouta un porche au XV ème siècle et les tours seront surélevées au premier quart du XVIII ème siècle. Je déambule avec Fernanda Barbosa qui me montre les endroits les plus remarquables: Ainsi le chœur supérieur de l'église avec ses orgues baroques et ses stalles de bois sculptées (ci-dessous), chœur qui n'a pas été retouché contrairement aux chapelles. Les stalles du chœur et les orgues, en bois doré, sont exceptionnelles dans leur conception et leur exécution. Les stalles datent de 1737 et sont l'œuvre d'un sculpteur et architecte de Porto, Miguel Francisco da Silva. Les buffets d'orgue ont été conçus à la même date par Marceliano de Araujo avec une incroyable profusion des éléments les plus caractéristiques de la sculpture baroque « joanine » dans laquelle on retrouve figures, satyres et dauphins. Le mécanisme,lui, fut confié à un facteur originaire de Galice, le frère Simao Fontanes. Du chœur, mais également de la travée centrale, on peut enfin observer une peinture représentant le mariage de la Vierge, oeuvre de Manuel Furtado de Mendonça durant la même campagne de travaux (quatrième photo). Un ravissement. Je m'arrête ensuite quelques instants devant la chapelle qui abrite le tombeau d'un garçon de 10 ans, Dom Afonso, le premier fils du roi Joao Ier (troisième photo)

 

En 1509, Dom Diego de Sousa fit construire un nouveau chevet, témoignage original de l'architecture du gothique final portugais, que l'on peut apprécier dans la superbe voûte à croisée d'ogives sur la photo ci-dessous. Cet archevêque commanda aussi pour le maitre-autel un retable de pierre qui a depuis malheureusement disparu.

Le cloitre date du début du XIX ème siècle et a remplacé un autre cloitre de style gothique qui menaçait ruine à la fin du XVIII ème siècle. Il relie le Trésor de la cathédrale à la chapelle de Dom Lourenço Vicente (ci-dessous), du nom de l'archevêque qui la reconstruisit et que l'on dénomme aussi la Chapelle des Rois car elle contient, outre le tombeau de l'archevêque, les tombeaux du Comte Henri de Bourgogne (qui souhaita ériger une église à l'emplacement de la cathédrale au XI ème siècle) et de sa femme Dona Teresa, parents du premier roi du Portugal (deuxième photo). Je visite avec Madame Barbosa deux autres chapelles: La chapelle de Sao Geraldo, qui fut érigée au XIII ème siècle (troisième photo). Après divers remaniements, sa façade a été complètement refaite lors d'une grande campagne de travaux des années 1940. Les murs sont recouverts d'azulejos attribués à Antonio de Oliveira Bernardes. L'un des tableaux représente Sao Geraldo en train d'être fait archevêque (quatrième photo).


 

La dernière chapelle est celle de la Gloire (ci-dessous). On la doit à l'archevêque Dom Gonçalo Pereira. Les murs latéraux présentent une décoration géométrique organisée en grands carrés. Le tombeau de l'archevêque qui s'y trouve fut commandé en 1334 à un sculpteur de Coimbra, Mestre Pero et à Telo Garcia, de Lisbonne. Juste à côté de la cathédrale se trouve le Trésor, appelé aussi musée d'art sacré.


 

Créé en 1930, ce musée contient de nombreuses pièces réunies au fil du temps. Fernanda m'explique que ce musée est constitué de six salles qui racontent l'histoire du Christ: De la Nativité, l'enfance de Jésus, la Passion, jusqu'à sa résurrection. Dans la première salle, j'admire la Vierge du lait (1515), figure de l'iconographie chrétienne occidentale. Il s'agit en réalité de la Vierge et l'enfant surprise dans on intimité en train d'allaiter l'enfant Jésus. Un peu plus loin, nous passons dans l'autre partie du musée consacrée à l'histoire de l'église de Braga. J'y observe un tombeau paléochrétien du V ème siècle puis le calice de Sao Gerardo (ci-dessous). Nous traversons bientôt la salle des archevêques: Cette salle contient les vitrines des différents archevêques, vitrines offrant de voir les objets utilisés par ces derniers. D'autres salles (salle des vêtements liturgiques et salle de l'orfèvrerie...) permettent d'apprécier ce musée à sa juste valeur. Au rez-de-chaussée, des expositions temporaires sont aussi organisées, à partir des fonds de collections possédés par le musée.Encore un grand merci à Madame Barbosa, conservatrice du musée, pour son aide précieuse!


 

La ville de Braga contient beaucoup d'autres trésors comme par exemple la Chapelle de N.D de la Tour, église qui possède un oratoire à l'air libre dont la nef est la palce de Sao Paulo. Celle-ci fut érigée en récompense à la Vierge pour avoir épargné la cité de la dévastation du tremblement de terre de 1755. Je passe aussi à Largo do Paço qui fut le siège de la république Bracarense, éteinte pour de bon en 1790 par la première reine du Portugal. La monumentale fontaine (datant de 1723) fut conçue à partir de l'expression héraldique avec le blason , le tout surmonté par l'allégorie de la célébrité. L'ancien Palais épiscopal (ci-dessous) n'est qu'à deux minutes de marche. On peut même y passer par le Largo do Paço. Ses façades datent des XIV, XVII et XVIII èmes siècles mais l'intérieur fut ravagé par le feu au cours du XVIII ème. Ce Palais abrite aujourd'hui une bibliothèque ainsi que les archives. Juste à côté s'étendent les magnifiques jardins de Santa Barbara. Deux autres palais ont retenu mon attention: Le Palais de Biscainhos, musée illustratif de ce qu'était une demeure seigneuriale urbaine durant les XVII et XVIII èmes siècles. Et le Palais do Raio (deuxième photo), véritable éclat de lumière baroque il y a cent ans de cela.


 

Il est un endroit à ne pas manquer ici: Bom Jesus do Monte. Cette représentation théâtralisée du Golgota de Jérusalem utilise les perspectives au maximum pour nous faire profiter d'un joli spectacle (ci-dessous). L'architecture et les paysages s'entrelacent tandis que le granit contraste avec la blancheur des talus. On entend le gazouillement de l'eau, omniprésente sur les lieux. Sur la partie haute de la colline domine l'église de Bom Jesus, à l'intérieur de laquelle on peut observer le magnifique tableau de la crucifixion (deuxième photo)


 

Ce sanctuaire religieux le plus étonnant du pays se dresse en effet sur un versant boisé à l'est de la ville de Braga. C'est en 1722 que l'archevêque de Braga conçut l'immense escalier blanc baroque de Bom Jesus afin de desservir le petit sanctuaire existant. Mais l'escalier et l'église tout en haut ne furent achevés qu'en 1811 par Carlos Amarante. La partie basse du sanctuaire comprend la « voie sacrée » à laquelle on accède par un portail à l'entrée (ci-dessous). Cette voie est parsemée de chapelles illustrant les quatorze stations du chemin de croix. L'escalier des cinq sens représentent la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le toucher. Il est suivi par un autre escalier, plus élevé, l'escalier des trois vertus, qui représente l'acquisition de la foi, de l'espérance et de la charité, symbolisées par des fontaines et des allégories. Une autre fontaine d'importance: La fontaine des cinq plaies du Christ (deuxième photo). Celle-ci, située au pied de l'escalier des cinq sens, laisse couler l'eau de cinq points de l'écusson du Portugal, eau symbolisant les plaies du Christ. Cette même eau qui actionne l'ascenseur hydraulique (troisième photo) mis au point par Manuel Joaquim Comes, permettant de monter sans effort au sommet du sanctuaire. Un système ingénieux qui coule de source

 

 

INFOS PRATIQUES:

 


  • Site internet de la ville de Braga: http://www.cm-braga.pt/wps/portal/publico

  • Sé (cathédrale) est ouverte d'octobre à mars de 7h45 à 18h30 et l'hiver de 7h45 à 19h00.

  • Musée d'art sacré, rua D.Paio Mendes à Braga. Tel: (351) 253 263 317. Droit d'entrée: 3€ (pour l'exposition permanente) et 2 € (pour la Chapelle et le chœur). Site internet: www.se-braga.pt

  • Pour se rendre à Bom Jesus do Monte, emprunter le bus N°2 depuis le centre ville. Prix du billet: 1,60€. Durée du trajet: 20 minutes environ. Le billet du funiculaire coûte 1,30€.

  • Albergaria da Sé, Rua Dom Gonçalo Pereira,39 à 51, à Braga. 39€ par nuitée pour une chambre individuelle. Accès internet par WiFi. Possibilité de garer son véhicule gratuitement en face de l'auberge. Tel: (351) 253 214 502.

  • Restaurant Taberna Domigaitas, Rua do Gonçalo Pereira,39 à Braga. A déconseiller! Le steack de Taberna est de piètre qualité et le vin rouge est servi...chaud! Dommage, la salle est agréable et le personnel également.

  • Restaurant Churrasqueira da Sé, Rua Dom Paio Mendes, 25 à Braga. Tel (351) 253 263 387. Personnel agréable et service rapide. Prix raisonnables. De 9h30 à 21h30 tous les jours. Paiement cash uniquement!









 



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