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La Route du Porto
(Portugal)
Heure locale

Dimanche 23 septembre 2012

 

Le Portugal, c'est aussi le vin de porto généreusement cultivé depuis des siècles sur le schiste aride du Haut Douro. Des milliers de terrasses (certaines d'à peine 2 mètres de large) occupent cette région et reçoivent les vignobles qui donneront le raisin. La majeure partie d'entre elles sont accessibles en tracteur mais les plus anciennes sont protégées comme patrimoine culturel. Certaines quintas (propriétés viticoles) accueillent les visiteurs et l'on peut alors suivre de bout en bout la production du vin de porto, depuis la vendange (qui a lieu en ce début d'automne) jusqu'à la fabrication du précieux breuvage. Le porto fut inventé au XVII ème siècle lorsque des négociants britanniques eurent l'idée d'ajouter de l'eau-de-vie au vin du Douro afin de le mieux le conserver pendant le transport. Et l'on découvrit que plus le vin était fort et sucré, plus sa saveur devenait agréable. On affina au fil du temps les méthodes de vieillissement et d'assemblage. Le principal affréteur, Croft, était anglais et la majeure partie du négoce de ce vin demeura longtemps aux mains des Britanniques, parfois de père en fils. Il existe plusieurs sortes de porto: Le porto rouge, le rosé, le blanc, le ruby, le tawny...et ce vin provient exclusivement d'une région délimitée de la haute vallée du Douro. Régua et Pinhao sont les principaux centres de production, mais on trouve les meilleurs vignobles dans des quintas sur les rudes terrains de l'est. C'est fin septembre que culmine la saison des viticulteurs et l'on assiste dans la vallée du Douro à un afflux de vendangeurs venus des provinces voisines afin de récolter le raisin de plus de quarante cépages (dont cinq seulement sont exceptionnels).


 

L'élaboration du porto nécessite plusieurs étapes:Le raisin cueilli est foulé dans des lagares (des cuves en pierre), parfois même encore au pied dans certaines quintas car on pense qu'ainsi la qualité du vin est meilleure. La fermentation constitue l'étape suivante. Elle a lieu le plus souvent dans des cuves de ciment ou d'acier. Du dioxyde de carbone se forme alors dans la cuve, faisant remonter le moût fermenté jusqu'au sommet d'un tube. Le gaz s'échappe et le moût retombe sur les pépins et les peaux, dans un processus qui ressemble au foulage. Puis l'étape de fortification permet au moût semi-fermenté d'être placé dans une seconde cuve où l'on ajoute de l'eau-de-vie de raisin pour stopper la transformation des sucres en alcool. Reste ensuite à entreposer le vin et à le laisser vieillir en fûts ou en bouteilles. Comme pour les autres vins, il existe des millésimes pour le porto. Afin de préserver la qualité et de ne pas saturer le marché, les producteurs de porto ne déclarent pas leur « vintage » (c'est à dire leur vin millésimé) chaque année. Cette décision fait l'objet d'une concertation au bout de 18 mois d'observation du vin. Il y a de bonnes et de moins bonnes années: Les vins des années « sans » restent à vieillir dans des fûts pour les utiliser comme futurs mélanges pour fabriquer des vins plus ordinaires ( LBV ou Tawny) ou bien sont embouteillés sous le label « Single Quinta »(signifiant un vin de moindre qualité). En fait, on ne déclare guère plus de trois vintages par décennie et à intervalles divers, sachant que la maturation d'un bon vintage est au minimum de quinze ans de bouteille, ou moins (cela dépend de l'impatience des buveurs comme actuellement avec l'apparition du vintage nouveau). La liste des grands vintages est en évolution constante, mais d'après l'avis général et à ce jour, celui de 1963 reste le meilleur!


 

Je décide de parcourir la route du porto. Ou tout au moins une petite partie car le temps devenant pluvieux en cours d'après-midi ne me sera plus favorable. Un petit village installé dans les vignobles retient mon attention: Sabrosa (en photo ci-dessous) domine le cours du Pinhao et compte un nombre important de maisons du XV ème siècle. C'est dans l'une d'entre elles, dit-on, que naquit, en 1480, Fernand de Magellan le célèbre navigateur (deuxième photo), d'un papa maire du village, même si tous les historiens affirment le contraire. Il n'aurait que Fernand pour confirmer ou informer la chose...


 

Je poursuis ensuite par Celeiros une petite bourgade au milieu des vignes et qui domine un panorama exceptionnel (ci-dessous). Puis j'atteins Provesende, un autre village, où se trouve un café musée qui accueille le visiteur au milieu d'antiquités agricoles (deuxième photo). Le patron est chaleureux et nous parlons un moment (enfin, il parle et j'essaie surtout de le comprendre!). C'est qu'il y a beaucoup de choses à raconter sur le Douro et sa région: La présence de l'homme y est attestée depuis la Préhistoire. Et l'on sait aussi que les moines cisterciens arrivèrent dans la vallée et construisirent des monastères dès le XII ème siècle. Et déjà, ils enseignaient aux habitants l'art de cultiver la vigne et de diversifier la production des vins. Un réseau de châteaux médiévaux existait et était chargé de défendre le royaume contre les ennemis venus de Castille et du Léon. Puis le commerce du vin de Porto prend de l'ampleur grâce au développement du transport et du commerce (sur les bateau rabelos). Et ce vin qui est déjà exporté en Angleterre au XVII ème siècle commence à faire parler de lui. Le XVIII ème siècle connaître une crise des exportations du porto , provoquant l'intervention de l'état à la demande des grands vignerons. De là naquit en 1756 la Compagnie Générale de l'agriculture et des vignes du Douro, qui permit la création de la première appellation délimitée au monde. Depuis, la région ne cesse d'attirer les touristes et l'on peut visiter les lieux en voiture et même en train (le chemin de fer historique du Douro avec les lignes du Douro, du Corgo et du Tua, reste un bon moyen d'apprécier les paysages).


 

Sur le chemin du retour, je fais une halte à la Casa de Mateus. Ce manoir, fleuron de l'architecture baroque portugaise, fut construit au début du XVIII ème siècle, sans doute par Nicolau Nasoni, et pour le compte d'Antonio José Botelho Mourao, officier militaire. Les descendants habitent toujours aujourd'hui cette demeure qui est devenue monument national depuis 1911. L'extérieur et l'intérieur de l'édifice ont été conçus autour de perspectives très orchestrées, en utilisant aussi l'image miroir. Ainsi, le bassin qui fut ajouté dans las années trente (ci-dessous) reflète l'imposante façade principale et ses deux ailes. On commence la visite par le hall d'entrée du premier étage où se trouve un superbe plafond en bois. D'autres objets de grande valeur, dont une armoire anglaise du XVII ème, et une horloge assortie attendent le visiteur dans le salon de thé. Le salon des quatre saisons, lui, doit son nom à ses œuvres du XVIII ème siècle. La bibliothèque, réaménagée au milieu du XX ème siècle, recèle des ouvrages dont certains datent du XVI ème.


 

Quant aux jardins, ils sont stupéfiants, même s'il ne reste pas grand chose de ce qui avait été conçu à l'origine par l'archidiacre de Rome, l'oncle du 4è Morgado ( un passionné d'horticulture!). Ces jardins datent des années trente et quarante mais suggèrent plutôt une époque plus romantique. . Parterres et massifs aux dessins complexes (ci-dessous) forment une tapisserie végétale. Un immense tunnel de cèdres (deuxième photo) mesurant 35 mètres de long et 7,5 mètres de large y fut planté en 1941. Pour la tailler, les jardiniers utilisent de grandes échelles spécialement conçues. L'endroit vaut le détour!


 

 

 

INFOS PRATIQUES:

 


  • Office du tourisme de Sabrosa: (351) 259 939 126

  • Office de tourisme de Vila Real: (351) 259 322 819 et 259 323 560. Avenida Carvalho Araujo, 23.

  • Musée du Douro: (351) 254 324 320

  • Route du vin d'appellation Porto: (351) 254 32

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  • Site internet: http://www.visit-douro.com/

  • Café musée Arado ( face à la fontaine) à Provesende. Ouvert tous les jours de 6h00 à minuit.

  • Fondation Casa Mateus à Vila Real. Tel:(351) 259 323 121. Site: http://www.casademateus.com/

     

    Ouvert de 9h00 à 19h30 ( de juin à septembre), de 9h00 à 13h00 et de 14h00 à 18h00 (en octobre,mars,avril et mai), et de 10h00 à 13h00 et de 14h00 à 17h00 (de novembre à février)

     

    Droit d'entrée : 6 € (pour les extérieurs uniquement) ou 9, 50€ (visite guidée de l'édifice). Prise de photos interdite à l'intérieur de l'édifice.

  • Hotel Miraneve, Rua Dom Pedro de Castro à Vila Real. Tel: (351) 259 323 153. 40 € par nuitée (petit-déjeuner inclus) avec accès internet en wifi. Personnel très agréable et patronne charmante. Le restaurant adjacent est ouvert 24/24 (très pratique!)

 











 



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