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Ronda
(Andalousie, Espagne)
Heure locale


Lundi 10 novembre 2014

 

Il est une autre ville incontournable , à quelques encablures de Marbella : Ronda. Bâtie jadis sur un plateau entaillé par une profonde gorge, cette cité a toute l'apparence d'un nid d'aigle, perchée en haut de la montagne. On peut avoir le tournis en se penchant depuis le pont neuf (Puente Nuevo) qui ne l'est plus depuis longtemps, mais qui permet de relier le vieux centre historique à la partie plus moderne de la ville. Située à 115 kilomètres environ de Malaga, Ronda se trouve au bout d'une route de montagnes de bonne qualité mais sinueuse. Le paysage est magnifique et des aires de repos sont d'ailleurs prévues tout au long du parcours.


 

Au II è siècle, avant J.C, les Romains envahirent la péninsule ibérique et en chassèrent les Carthaginois. C'est à cette époque que la ville de Ronda sera fortifiée et le Château de Laurel, construit. Ronda passe sous domination arabe en l'an 711. Après l'effondrement du califat, le territoire d'Al-Andalus se divise en plusieurs royaumes (taifas), et Abou Nour, chef berbère, crée la Taïfa des Banou Ifren à Ronda. Il y érigera plusieurs édifices importants et renforcera les murailles défensives de la ville. C'est à cette époque que la ville prend le visage que nous lui connaissons de nos jours. On peut encore admirer les traces du passage des Musulmans dans le centre historique comme par exemple, le minaret San Sebastian (ci-dessous), qui est tout ce qui reste d'une mosquée bâtie au XIV è siècle. Ce minaret doit son nom à la chapelle dédiée à Saint-Sébastien qui fut construite à la place de l'ancienne mosquée. Il se compose de trois étages : une partie inférieure en pierre de taille dotée d'une porte en fer à cheval, un premier étage en briques et une partie supérieure érigée après la conquête chrétienne et qui sert aussi de clocher.


 

Au XIII è siècle, Ferdinand III le Saint entreprend la reconquête du sud de la péninsule, à partir de Séville. Ronda appartient alors au royaume nasride de Grenade. Elle est reprise par les rois catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand II d'Aragon, en 1485. On divisera et on redistribuera à ce moment-là les terres afin de récompenser les vaillants chevaliers qui permirent cette victoire. L'intolérance s'installa bientôt dans la région, poussant Arabes et Juifs à la fuite. La ville, elle, ne redeviendra prospère que bien plus tard, vers le milieu du XVIII ème. On construira à cette époque de nouveaux quartiers, tout comme le fameux Pont neuf (ci-dessous, haut de cent mètres et enjambant la gorge El Tajo, véritable prouesse technique) et les Arènes (deuxième photo ci-dessous). Il faudra attendre le XIX ème pour que s'établisse l'image romantique de Ronda, véhiculée par Alexandre Dumas (dan son roman, de Paris à Cadix), d'une région jadis dominée par les bandits et les toréros.


 

Comme je vous le disais, la ville de Ronda est coupée en deux parties, séparées par le Guadelevin, qui coule dans la gorge profonde El Tajo. D'un côté du pont, on trouve le centre historique avec son Couvent de Saint Domingue (qui était autrefois le siège de l'Inquisition), l'imposant hôtel de ville (ci-dessous) qui fut remanié au XX ème siècle, et présente une façade à deux étages d'arcades avec, à l'intérieur un magnifique plafond mudéjar. En face de l'hôtel de ville, se dresse l'église Santa Maria la Mayor (deuxième photo ci-dessous), érigée en lieu et place d'un minaret et du mihrab (qui subsiste encore) d'une mosquée du XIII ème siècle.


 

Ce qu'on ne sait pas forcément, c'est que Ronda est la capitale spirituelle de la tauromachie : Après la reconquête, seules les maestranzas de Séville et de Ronda furent autorisées à poursuivre leur activité par décret royal du 22 septembre 1572. La ville est l'un des plus anciens centres de tauromachie d'Andalousie. C'est là que naquit ce qu'on appelle la corrida moderne. Le 15 août 1752, le torero Francisco Romero, demandait pour la première fois l'autorisation de tuer lui-même le taureau à la fin d'une course. Les arènes furent édifiées en 1784 et sont restées depuis identiques, à l'exception des gradins qui étaient en bois et qui ont été reconstruits en dur en 1962. La première corrida issue du style moderne de Francisco Romero y sera donnée le 19 mai 1785 avec Pedro Romero (ci-dessous en portrait), de Ronda, et Pepe Hillo (de Séville). Ronda a donné son nom à une manière de toréer, le rodeno.


 

De retour dans le centre historique, on découvre la Plaza de la Duquesa de Parcent, qu'on appelait autrefois Place de la Vieille Ville, car elle était située au centre de la cité à l'époque musulmane. Avant la construction des arènes, c'est à cet endroit que se déroulaient les courses de taureaux. Cette place est ceinte par de solides et jolies maisons (ci-dessous). Sur la Place Mondragon, se trouve le Palais du même nom, occupé de nos jours par le Musée archéologique de Ronda. Ce palais fut en grande partie reconstruit après la Reconquête mais son patio à arcades est orné de mosaïques et de stucs maures d'origine. Non loin de là, Soraya m'indique une demeure à l'entrée de laquelle nous découvrons un superbe patio. Il s'agit de la maison de Don Bosco, un petit palais construit au début du XX ème siècle, qui est situé au coin de la corniche du Tajo, en plein cœur du centre historique de Ronda. La demeure appartint à la famille des Granadinos qui la léguèrent à la mission salésienne, conformément aux dernières volontés du propriétaire. Le jardin intérieur est décoré avec des azulejos. On trouve sur place une collection complète de céramiques locales, des tapisseries du XIX ème et des meubles anciens (photo ci-dessous). Les jardins offrent une jolie fontaine, mais également une vue imprenable sur les alentours.


 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Palais de Mondragon (Musée Ronda), Plaza Mondragon, 5, à Ronda. Tél(+34) 952 870 818. Site internet :http://www.turismoderonda.es/

  • Office de Tourisme municipal de Ronda. Tél:(+34) 952 187 119. Site internet : http://www.turismoderonda.es/

  • restaurant Atrium, Calle José Aparicio, 7, à Ronda. Tél:(+34) 952 87 49 02. Bonne cuisine pas chère. Accueil très sympatique. Mix Tapas : 8€, pizzas, pâtes, salades, sandwichs...

  • Maison de Don Bosco, à Ronda. Ouverte tous les jours de 9h00 à 17h00. Entrée : 2 €.

  • Musée Lara, Calle Arminan, 29, à Ronda (à 200 mètres du Puente Nuevo). Tél:(+34) 952 87 12 63. Ouvert du lundi au dimanche de 11h00 à 20h00. Plusieurs salles (musée des Armes, des horloges, de la photographie et du cinéma, de la Science, Romantique, Archéologique, Chapelle Fray Leopoldo et exposition de la Sainte inquisition et sorcellerie). Site internet : http://www.museolara.org/

  • Musée du bandit, Calle Arminan, 65, à Ronda. Tél:(+34) 952 87 77 85. Ouvert de 11h00 à 20h00. Le musée est consacré aux bandit et aux voyageurs romantiques. Site internet : http://www.museobandolero.com/

  • Les Arènes, Virgen de la Paz, à Ronda. Tél:(+34) 952 871 539. Ouvert tous les jours, de 10h00 à 18h00 de novembre à février, de 10h00 à 20h00 d'avril à septembre, et de 10h00 à 19h00 de mars à octobre. Entrée : 6,50€. Visite des arènes et du musée de la tauromachie. Audioguides disponibles en allemand, espagnol, français, anglais et italien.Site internet : http://www.rmcr.org/

     

 

 







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