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Le Bouquin des méchancetés, de François-Xavier Testu (Robert Laffont)
La méchanceté est un art à la condition d'être drôle et inspirée. Préfacé par un maître du genre, Philippe Alexandre, cet ouvrage offre le florilège le plus complet et jubilatoire qui soit des traits d'esprit, saillies, épigrammes et autres " vacheries " qui ont jalonné l'histoire littéraire, mondaine et politique de l'Antiquité à nos jours. Certaines époques et certains milieux se sont particulièrement illustrés dans cet exercice vivifiant : les cercles littéraires des XVI e et XVII e siècles, les salons et la cour de France au siècle des Lumières, le monde politique et la société mondaine de la III e République, l'Angleterre postvictorienne, la grande période hollywoodienne de l'entre-deux-guerres... Autant de moments où la liberté d'esprit et une lucidité aiguisée se sont exprimées sans crainte de démystifier et tourner en ridicule les figures installées du conformisme intellectuel et de l'académisme pontifiant. Parmi les experts en la matière, on trouve de grands hommes d'État. Clemenceau, l'un des plus féroces, disant à propos du président de la République, Félix Faure, qui venait de mourir : " En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui. " Churchill, tout aussi impitoyable, au sujet de son successeur Clement Attlee : " Un taxi vide approche du 10 Downing Street, Clement Attlee en descend... " De célèbres dramaturges ou comédiens firent eux aussi profession de rosseries en tout genre. Ainsi Sacha Guitry, commentant en ces termes l'élection à l'Académie française de l'un de ses confrères : " Ses livres sont désormais d'un ennui immortel. " Ou Tristan Bernard, disant d'une actrice en vogue : " Pour se faire un nom, elle a dû souvent dire oui. " Le répertoire rassemblé et présenté par François Xavier Testu fourmille de mots de la même veine, de formules souvent hilarantes et toujours assassines, qui constituent autant de trouvailles irrésistibles. On les lira avec la même délectation qui a animé les meilleurs esprits de leur temps.
Les paysans français d'Ancien Régime : Du XIVe au XVIIIe siècle, d'Emmanuel Le Roy Ladurie (Le Seuil)
Depuis sa thèse sur Les Paysans du Languedoc (1966), jusqu'à sa monumentale Histoire des paysans français publiée au Seuil en 2002, en passant par l'Histoire de la France rurale, Emmanuel Le Roy Ladurie est le grand historien du monde paysan de l'Ancien Régime. L'âge venu, il se fait conteur et livre ici, à destination du grand public, la synthèse très accessible du travail de toute une vie. Cette histoire rurale est une histoire totale qui relie la terre et les hommes, fait toute leur place à la vie économique et sociale et à l'histoire des mentalités paysannes, de l'époque de la Peste noire à celle de la Révolution française. Elle révèle les singularités régionales, dessine les régularités et les changements sur le temps long, jusqu'à l'aube de l'époque contemporaine.
À la rencontre des Français, de Jean Lasalle (Le Cherche Midi)
Demain, mercredi 10 avril 2013, j'entamerai, depuis l'Assemblée nationale, une marche à travers routes et chemins de France, à la rencontre de celles et ceux qui le souhaiteraient. Un brutal changement de monde nous a pris au dépourvu. Nous avons perdu nos repères, et notre pouvoir, au nom du peuple souverain, s'efface. Pour enrayer la résignation et reprendre en main le fil de notre histoire, il me paraît urgent de rendre la parole aux citoyens. " Durant huit mois de marche et plus de 5 000 kilomètres, Jean Lassalle a rencontré des milliers de ses concitoyens de tous âges et de toutes conditions. Il a recueilli leurs colères, leurs doutes et leurs aspirations. Cet ouvrage rapporte leurs témoignages. Il est l'expression d'hommes et de femmes de notre pays. Désespérés au premier abord, ils ont retiré leur confiance aux hommes politiques et n'apprécient guère l'ensemble des " sachants ". Contre toute attente, ils ont surtout besoin de parler et exigent d'être écoutés. Si on ne les interrompt pas, on découvre alors qu'ils veulent redevenir les citoyens du peuple souverain. Dans son style inimitable, Jean Lassalle rend hommage aux héros rencontrés tout au long de la marche, autant de destins silencieux dont les livres ne parlent que rarement. Toutes ces petites histoires qui fonderont la grande.
Qui sommes-nous? : Identité nationale et choc des cultures, de Samuel Huntington (Editions Odile Jacob)
Dans son œuvre fondatrice, Le Choc des civilisations, " l'un des livres les plus importants depuis la fin de la guerre froide ", selon Henry Kissinger, Samuel P. Huntington soutenait qu'avec la fin de la guerre froide, les " civilisations " allaient remplacer les idéologies comme facteurs de conflits internationaux. Cette vision prophétique semble s'être en partie avérée. Voici qu'il fait porter son analyse sur l'impact que les autres civilisations ont sur les valeurs américaines et occidentales. Le 11 septembre a ravivé un certain patriotisme. Mais autour de quelle identité ? Quelles sont nos valeurs fondamentales ? Et quels sont les défis auxquels nous sommes confrontés au plus profond de nous-mêmes ? Une nouvelle fois, Samuel P Huntington pose les termes d'un débat essentiel pour notre temps.
L'Argent des autres, d'Emmanuel Martin (Editions Les Belles Lettres)
À l'aide de quelques principes simples de l’analyse économique, l’auteur montre comment la responsabilité a déserté l’économie et la politique. Depuis des années, États régulateurs et groupes financiers ont fait disparaître le vrai capitalisme au profit d’un capitalisme de connivence. Parallèlement, la démocratie est devenue une course électoraliste, menant à l’explosion de la dette. La crise de l’euro et celle des subprimes en sont des conséquences inattendues mais immédiates. Il est tellement facile d’être irresponsable quand on joue avec l’argent des autres.
Pourquoi partir ? : Journal 2011-2014, de Jacques Chancel ( Flammarion)
«Je reviens à la source, je retrouve tous mes sentiers d'évasion, les Pyrénées me reprennent tout entier, collines, montagnes, amitiés confondues. L'âge est venu et mon appétit redouble, je ne vois que des soleils jusque dans les jours les plus sombres, je ne sais toujours pas d'où me vient cette résistance à l'ennui, ce bonheur de vivre, cette irrésistible envie de rester auprès de tous les miens. Pourquoi partir en effet ?» Le journal intime de Jacques Chancel des années 2011-2014 nous propose, sur le ton de la confidence, de revenir sur les grands et les petits événements qui agitent notre monde. Comme toujours, il est question de politique, de sport, de littérature, de musique, de voyages... Et, plus que jamais, de la vie, de la mort, et de demain.
Ces guerres qui ne devaient pas éclater (1870, 1914, 1939), de Nicolas Saudray (Editions Michel de Maule)
1870, 1914, 1939. Trois guerres nées de l'égoïsme, du chauvinisme et de la lâcheté, trois guerres qui n'auraient pas dû éclater. Napoléon III et ses conseillers ont déclaré la première alors qu'ils avaient toutes raisons de ne pas le faire. Si l'on efface leur erreur, l'histoire du XXe siècle aurait été différente. Malgré cette faute majeure, la probabilité des deux guerres mondiales qui ont suivi restait faible. Un rideau de troupes, à Sarajevo, suffisait à empêcher l'attentat contre l'Archiduc François-Ferdinand à l'origine de la guerre de 1914. Guillaume II aurait sauvé la paix s'il était rentré de manoeuvres navales un jour plus tôt... En 1933, les nazis, minoritaires, ne pouvaient accéder au pouvoir; on le leur a offert. Et leur régime se serait sans doute effondré si l'armée française, en 1936, était entrée dans la zone rhénane pour en préserver la neutralité. L'issue des conflits était tout aussi incertaine. De 1914 à 1918, le front occidental a manqué d'être rompu quatre fois par les Allemands. En 1941, ceux-ci ont été à deux doigts de prendre Moscou. Ils auraient été les premiers à disposer de la bombe atomique si Hitler s'y était intéressé. Le Japon pouvait inverser le sens de l'histoire en attaquant l'Union soviétique de concert avec le Reich, au lieu de s'en prendre aux Américains, adversaires bien trop puissants. Cet ouvrage est le livre des occasions perdues, des tournants manqués et des décisions absurdes.
Le prodigieux mystère de la joie, de Matthieu Dauchez (Editions Artège)
Avant d'être prodigieuse, la joie affichée des enfants de Manille, pauvres parmi les pauvres, est déconcertante. Elle désarçonne les esprits les plus subtils. Comment en effet expliquer qu'un enfant de la rue n'ayant connu que la misère soit capable d'une joie si sincère et débordante ? Comment comprendre ces sourires et l'énergie impétueuse des petits chiffonniers de la décharge alors que la vie ne leur a réservé que des épreuves ? Et plus encore, comment consentir à leur joie alors qu'ils sont victimes des pires scandales : abandonnés, violentés, abusés, violés, laissés pour compte au coeur de la jungle urbaine... ? Le paradoxe apparent est toutefois habituellement balayé d'un revers de main. L'insouciance de l'enfant est alors aussitôt brandie comme cause évidente de cette joie naïve, incapable de mesurer la contradiction dans laquelle il se trouve. Mais dire cela, c'est ignorer les nombreux adultes des bidonvilles et les grands chiffonniers de Manille, confrontés à la même misère, lucides sur leur situation, et qui pourtant expriment une joie similaire, une joie qui dépasse sans conteste nos raisonnements logiques. D'ailleurs ces jugements hâtifs identifient généralement joie, bien-être et bonheur. Or s'ils sont en vérité intimement liés, il faut pourtant bien les distinguer. Le bonheur est le bien suprême, nous le savons, celui qui comble parfaitement l'homme, celui que l'on souhaite à tout homme. Certains philosophes ont voulu l'identifier à un accomplissement personnel ou une satisfaction de nos inclinations et de nos désirs. Le Docteur Angélique a une vision moins égocentrique et sait bien que son principe et sa fin sont en Dieu. Quoi qu'il en soit le bonheur flirte forcément avec un absolu. Il apparaît du coup inaccessible pour certains ou source des plus grandes quêtes philosophiques pour d'autres. Quant à la joie que l'on expérimente dans nos vies, elle est fragile, subjective. Elle s'apparente à une sensation agréable, un sentiment de bien-être lié à une situation particulière. C'est une émotion plus ou moins durable, que l'on aimerait maîtriser mais qui peut nous échapper si facilement. Elle est aussi blanche que noire. Ne parle-t-on pas de cris de joie et d'exultation, mais aussi de fausse joie ou, plus terrible encore, de filles de joie ? Bref, l'acception du mot est bien large... Pourtant la joie se traduit en grec par χάρά (karà), qui peut se traduire par «ce qui réjouit le coeur» et partage la même racine que le mot χάρη (karé) qui signifie grâce. Voilà certainement le signe que la vraie joie est plus digne et plus belle que les simples éclats éphémères du plaisir. Ces quelques pages n'ont d'autres prétentions que d'essayer tant bien que mal de comprendre pourquoi Eddie boy, jeune chiffonnier de dix ans travaillant pour survivre sur la décharge de Manille depuis des années, manifeste une joie plus authentique que celle de nos étoiles du petit écran, pourtant attifées d'un large sourire hollywoodien, que celle plus flegmatique de nos lycéens en quête de sens ou encore, avouons-le, que notre propre joie... À la suite de Mendiants d'amour, ce petit essai veut humblement tenter de pénétrer les leçons que nous offrent par leurs exemples, les enfants les plus défavorisés de Manille.

http://www.associationanak.org/
Noëls de la sainte Russie, de Gérard Letailleur (Editions Via Romana)
En Russie, les contes de Noël et du Nouvel An ont pris racine non seulement dans le christianisme, mais dans les anciennes croyances slaves. Emprunts d'une poésie révélatrice d'émotions profondes, d'une atmosphère poignante de vérité, ils reflètent la bonté de Dieu qui par son Incarnation préside aux destinées de chacun. Ils ont inspiré les plus grands écrivains, de Tolstoï à Gogol, de Tchékhov à Chtchédrine. Ces magiciens du verbe les ont puisés dans la tradition orale et la nature y joue un rôle considérable : les immenses forêts du Nord, peuplées d'ours et de loups, confrontées aux rigueurs du climat, donnent à ces récits une dimension envoûtante. En transfigurant les apparences, en offrant du réconfort, en délivrant une leçon de foi et d'amour, ces dix contes rendent le bonheur accessible aux plus humbles, aux plus déshérités. Leur univers féérique fascine à tous les âges de la vie : il suffit de tendre l'oreille et de fermer les yeux…
Le grand livre des proverbes russes, de Daria Rozova (Presses du Châtelet)
Extrait de la préface Constantin Pavlovitch, prince Mourousy Qui veut comprendre la Russie et son peuple ne peut ignorer leurs proverbes : les Russes ne conçoivent pas la vie sans eux. Ils les utilisent instinctivement, parfois même sans s'en rendre compte, tant ils font partie intégrante du langage. La langue russe, célébrée pour ses aphorismes, sa concision, les met sur un piédestal. Alexandre Pouchkine n'écrivait-il pas : «Quelle splendeur, quelle finesse, quelle sagesse recèlent les proverbes russes ! Ils valent plus que l'or !» Aphorismes et proverbes - un genre folklorique à part entière - se sont façonnés au fil des siècles. Ce sont eux qui évoquent le mieux leurs propres vertus : «Le proverbe est propice à toute affaire», «Malheur à celui qui méprise le proverbe», «Le proverbe est ancien, mais il a gardé toute sa force.» Bon nombre font allusion à des faits historiques. Ainsi, celui qui accompagne l'annonce d'un événement désagréable autant qu'inattendu : «Alors, babouchka (grand-mère), le jour de saint Georges est bien arrivé !» remonte à l'abolition, décrétée en 1649 le jour de la fête de la Saint-Georges, du droit des paysans à passer de la dépendance à un seigneur vers un autre. Le proverbe russe trouve sa source dans la vie quotidienne du peuple avec tous ses particularismes. Il y exprime son expérience séculaire, illustrant toute sa vie, du berceau au cercueil. «Quelle imagination possèdent les paysans : ils inventent bien ! s'était exclamé Léon Tolstoï en lisant un recueil de proverbes. Tout est très simple, il y a peu de mots, mais chargés de sens.» La sagesse, le don subtil d'observation, l'esprit avisé du peuple s'illustrent dans les proverbes liés à l'apprentissage, la science, l'esprit, et même la bêtise : «La vie sans sagesse est le paradis des sots».
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